Les cloches du Centenaire d'Odet en 1922 par Théodore Botrel - GrandTerrier

Les cloches du Centenaire d'Odet en 1922 par Théodore Botrel

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Catégorie : Patrimoine
+ Mémoires des Papetiers
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§ E.D.F.
En 1922 une grand fête dite du centenaire fut organisée à la papeterie Bolloré d'Odet.....


Sortie de la Messe du Centenaire
Sortie de la Messe du Centenaire

1 Présentation

 
Les 4 générations d'entrepreneurs papetiers sur la médaille du Centenaire. De droite à gauche : Nicolas Le Marié (1797-1870), Jean-René Bolloré (1818-1881), René Bolloré (1847-1904), René Bolloré (1885-1935)

2 La chanson

Les Cloches du Centenaire
I

En ce jeudi de Sainte Pentecôte,
Clocher nouveau si breton, si joli.
Quels hosannahs, d'Odet jusqu'à la Côte
Lances-tu donc ainsi vers l'infini ?
Oiseaux de bronze, en votre nid de pierre,
Au vieux pays par Corentin [1] béni,
Chantez, chantez, cloches du Centenaire,
Les bons Bretons que l'on fête aujourd'hui !

II

Chantez, d'abord, l'Ancêtre vénérable,
Le fier Penn-Ti [2], coeur d'or et front d'airain,
Qui, tel un dieu de l'immortelle Fable
Força le Fleuve à tourner son moulin,
Chantez celui qui sut toujours se faire
Le confident, l'ami de l'ouvrier :
Chantez, chantez, cloches du Centenaire,
Le Fondateur, otrou [3] Le Marié !

III

Mais, lui parti, le navire en dérive
Mettra le cap sur un écueil certain
Si, par miracle, un pilote n'arrive
Bon matelot, doublé d'un médecin !
Et Dieu suscite un gâs du Finistère,
Un homme juste et de tous adoré :
Sonnez, sonnez, cloches du Centenaire,
Chantez, chantez le Docteur Bolloré !

IV

Chantez aussi les fils après le père,
Les petits-fils après le bon aïeul :
Un Bolloré jamais ne désespère
Car les berceaux consolent du cercueil
Le Cascadec [4] surgit ainsi de Terre,
Et les René succèdent aux Renés :
Chantez, chantez, cloches du Centenaire,
Les Derniers-nés dignes de leurs aînés !

 

V

De chacun d'eux célébrez la compagne
Puisque la Grâce à la Force s'unit
Comme aux landiers de la douce Bretagne
L'ajonc, toujours, fleurit le dur granit.
Et, pour finir, laissez la voix du barde
S'unir, profane, à vos accents sacrés :
Sonnez binious ! sonnez cloche et bombarde
À l'Avenir de tous les Bolloré !


Théodore Botrel,
Odet, 8 juin 1922.


3 Annotations

  1. Saint Corentin fut selon la tradition le premier évêque de Quimper. C’est l’un des sept saints fondateurs de Bretagne continentale. [Ref.↑]
  2. Littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Le penn-ty est un journalier à qui un propriétaire loue, ou bien à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres. L'appellation est donc synonyme d'une origine très modeste. [Ref.↑]
  3. An Aotrou, « le monsieur », désigne un maitre, une personne au rang social élevé, à qui on doit respect. Dans une paroisse rurale de Basse-Bretagne, seul le recteur (an Aotrou Person) et un ou deux notables biens établis avaient droit à ce titre. [Ref.↑]
  4. La papeterie de Cascadec (commune de Scaër), d'abord louée en 1893, sera acquise par les Bolloré et sera aussi une usine importante dans la fabrication du papier à cigarettes OCB. [Ref.↑]


Thème de l'article : Contes et chants populaires

Date de création : Mars 2012    Dernière modification : 29.03.2012    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]