Les cloches du Centenaire d'Odet en 1922 par Théodore Botrel
Un article de GrandTerrier.
Version du 17 septembre ~ gwengolo 2017 à 13:24 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version actuelle (17 septembre ~ gwengolo 2017 à 13:26) (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) |
||
Ligne 2: | Ligne 2: | ||
|width=25% valign=top rowspan=2|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2|fonds=Mémoires des Papetiers }}__NUMBERHEADINGS__ | |width=25% valign=top rowspan=2|{{StatutLogoPatrimoine|avancement=2|fonds=Mémoires des Papetiers }}__NUMBERHEADINGS__ | ||
- | |width=50% valign=top align=left|<i>En 1922 une grande commémoration de son centenaire fut organisée à la papeterie Bolloré d'Odet et au programme du repas de fête des chansons par Monsieur Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{¨PR-Botrel}}</ref> en personne.</i> | + | |width=50% valign=top align=left|<i>En 1922 une grande commémoration de son centenaire fut organisée à la papeterie Bolloré d'Odet et au programme du repas de fête des chansons par Monsieur Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref> en personne.</i> |
Dans ses bagages, le barde breton amena une composition de 40 vers dont le refrain était « <i>Chantez, chantez, cloches du Centenaire</i> ». | Dans ses bagages, le barde breton amena une composition de 40 vers dont le refrain était « <i>Chantez, chantez, cloches du Centenaire</i> ». | ||
Ligne 16: | Ligne 16: | ||
{| width=870 | {| width=870 | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{¨PR-Botrel}}</ref>, auteur-compositeur-interprète, notamment de « <i>La Paimpolaise</i> », est né en 1868 à Dinan. Dès 18 ans il commence à composer des chansons qui n'ont pas un grand succès. | + | Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref>, auteur-compositeur-interprète, notamment de « <i>La Paimpolaise</i> », est né en 1868 à Dinan. Dès 18 ans il commence à composer des chansons qui n'ont pas un grand succès. |
- | En 1893 le directeur d'un café-concert à Paris lui propose le remplacement d'un artiste absent en l'annonçant comme « <i>Le chansonnier breton, Théodore Botrel, dans ses œuvres</i> ». Son tour de chant dut avoir un certain succès car, quelques jours plus tard, il y est engagé à raison de cinq francs par soir. Pour rendre ses prestations plus réalistes, il revêt le bragou-braz, ce costume breton qui l'identifiera à jamais. Il y chantera « <i>La ronde des châtaignes</i> », « <i>Les pêcheurs d'Islande</i> », puis « <i>La Paimpolaise</i> » ... | + | En 1893 le directeur d'un café-concert à Paris lui propose le remplacement d'un artiste absent en l'annonçant comme « <i>Le chansonnier breton, Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref>, dans ses œuvres</i> ». Son tour de chant dut avoir un certain succès car, quelques jours plus tard, il y est engagé à raison de cinq francs par soir. Pour rendre ses prestations plus réalistes, il revêt le bragou-braz, ce costume breton qui l'identifiera à jamais. Il y chantera « <i>La ronde des châtaignes</i> », « <i>Les pêcheurs d'Islande</i> », puis « <i>La Paimpolaise</i> » ... |
- | Un jeune débutant, tout frais de Toulon, s'intéresse à cette Paimpolaise et la met à son répertoire. Ce débutant s'appelle Félix Mayol, le futur interprète du « Temps des Cerises » et des « Feuilles mortes ». La Painpolaise allait assurer la gloire, et de Mayol, et de Botrel, et allait rester au répertoire du premier jusqu'à sa mort en 1941. | + | Un jeune débutant, tout frais de Toulon, s'intéresse à cette Paimpolaise et la met à son répertoire. Ce débutant s'appelle Félix Mayol, le futur interprète du « Temps des Cerises » et des « Feuilles mortes ». La Painpolaise allait assurer la gloire, et de Mayol, et de Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref>, et allait rester au répertoire du premier jusqu'à sa mort en 1941. |
- | De cette Paimpolaise jusqu'à sa mort survenue en 1925, Botrel ompose des centaines de chansons ayant pour thèmes l'amour, la vieillesse, les charmes, la misère... du pays breton. Se sont insérés dans le lot des chants patriotiques, des chansons pour relever le moral des troupes, des prières, de petits mélodrames, des fêtes patronales, des commémorations ... | + | De cette Paimpolaise jusqu'à sa mort survenue en 1925, Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref> compose des centaines de chansons ayant pour thèmes l'amour, la vieillesse, les charmes, la misère... du pays breton. Se sont insérés dans le lot des chants patriotiques, des chansons pour relever le moral des troupes, des prières, de petits mélodrames, des fêtes patronales, des commémorations ... |
La chanson des « Cloches du Centenaire » des papeteries Bolloré en 1922 fait partie du lot. Ce fut sa première sortie à son retour de sa grande tournée au Canada, ainsi qu'en témoigne L'Ouest-Eclair du 30 mai : | La chanson des « Cloches du Centenaire » des papeteries Bolloré en 1922 fait partie du lot. Ce fut sa première sortie à son retour de sa grande tournée au Canada, ainsi qu'en témoigne L'Ouest-Eclair du 30 mai : | ||
Ligne 28: | Ligne 28: | ||
|width=4% valign=top| | |width=4% valign=top| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
- | Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{¨PR-Botrel}}</ref> se présenta à Odet dans la matinée du jeudi 8 juin, les festivités commençant dès 8:30 avec l'arrivée du personnel de Cascadec, puis la messe à la chapelle à 9H, les courses à pied à 10H, les décorations à 11H, et enfin le déjeuner de 11:30 à 15H. Pendant ce repas il fut mis à contribution pour l'interprétation de ses oeuvres, et bien sûr cette chanson composée pour l'occasion : « <i>En ce jeudi de Sainte Pentecôte ...</i> » | + | Théodore Botrel <ref name=Botrel>{{PR-Botrel}}</ref> se présenta à Odet dans la matinée du jeudi 8 juin, les festivités commençant dès 8:30 avec l'arrivée du personnel de Cascadec, puis la messe à la chapelle à 9H, les courses à pied à 10H, les décorations à 11H, et enfin le déjeuner de 11:30 à 15H. Pendant ce repas il fut mis à contribution pour l'interprétation de ses oeuvres, et bien sûr cette chanson composée pour l'occasion : « <i>En ce jeudi de Sainte Pentecôte ...</i> » |
Gwenaël Bolloré dans son livre sur le [[BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux|« <i>Voyage en Chine</i> »]] de son grand-père nous a légué en annexe le texte de la chanson. Elle fut également éditée sous forme de feuille volante, soit par exemple l'édition Bargain (cf les feuillets ci-après). On notera dans ces deux éditions le léger contresens dans la traduction et explication du terme breton « <i>Penn-Ti</i> » <ref name=PennTI>Littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Le penn-ty est un journalier à qui un propriétaire loue, ou bien à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres. L'appellation est donc synonyme d'une origine très modeste, et non de « chef de famille » comme cela est noté dans certaines éditions du poème.</ref>. | Gwenaël Bolloré dans son livre sur le [[BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux|« <i>Voyage en Chine</i> »]] de son grand-père nous a légué en annexe le texte de la chanson. Elle fut également éditée sous forme de feuille volante, soit par exemple l'édition Bargain (cf les feuillets ci-après). On notera dans ces deux éditions le léger contresens dans la traduction et explication du terme breton « <i>Penn-Ti</i> » <ref name=PennTI>Littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Le penn-ty est un journalier à qui un propriétaire loue, ou bien à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres. L'appellation est donc synonyme d'une origine très modeste, et non de « chef de famille » comme cela est noté dans certaines éditions du poème.</ref>. |
Version actuelle
| En 1922 une grande commémoration de son centenaire fut organisée à la papeterie Bolloré d'Odet et au programme du repas de fête des chansons par Monsieur Théodore Botrel [1] en personne.
Dans ses bagages, le barde breton amena une composition de 40 vers dont le refrain était « Chantez, chantez, cloches du Centenaire ». En voici le texte - nous n'avons pas encore retrouvé la musique -, accompagné de quelques explications et annotations. Autres lectures : « La médaille de P.V. Dautel pour le centenaire Bolloré en 1922 » ¤ « La plaque inaugurale de la manufacture de papiers d'Odet en 1822 » ¤ « La création de la manufacture d'Odet » ¤ |
[modifier] 1 Présentation
Théodore Botrel En 1893 le directeur d'un café-concert à Paris lui propose le remplacement d'un artiste absent en l'annonçant comme « Le chansonnier breton, Théodore Botrel Un jeune débutant, tout frais de Toulon, s'intéresse à cette Paimpolaise et la met à son répertoire. Ce débutant s'appelle Félix Mayol, le futur interprète du « Temps des Cerises » et des « Feuilles mortes ». La Painpolaise allait assurer la gloire, et de Mayol, et de Botrel De cette Paimpolaise jusqu'à sa mort survenue en 1925, Botrel La chanson des « Cloches du Centenaire » des papeteries Bolloré en 1922 fait partie du lot. Ce fut sa première sortie à son retour de sa grande tournée au Canada, ainsi qu'en témoigne L'Ouest-Eclair du 30 mai : |
Théodore Botrel Gwenaël Bolloré dans son livre sur le « Voyage en Chine » de son grand-père nous a légué en annexe le texte de la chanson. Elle fut également éditée sous forme de feuille volante, soit par exemple l'édition Bargain (cf les feuillets ci-après). On notera dans ces deux éditions le léger contresens dans la traduction et explication du terme breton « Penn-Ti » Le texte de la chanson est à la gloire des patrons successifs de l'entreprise depuis la création du moulin à papier en 1822 : le fondateur Otrou |
Feuille volante Imprimerie Mme Bargain & Cie, Quimper | |||||
[modifier] 2 La chanson
En ce jeudi de Sainte Pentecôte,
Chantez, d'abord, l'Ancêtre vénérable,
Mais, lui parti, le navire en dérive
Chantez aussi les fils après le père,
|
De chacun d'eux célébrez la compagne
|
[modifier] 3 Annotations
- Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel (1868-1925), est un poète-compositeur-interprète français, auteur des chansons La Paimpolaise, Le Mouchoir rouge de Cholet et Ma p'tite Mimi. Théodore Botrel s'installa à partir de 1905 à Pont-Aven où il sera inhumé. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5]
- Littéralement « bout de maison », désignant les bâtisses, composées généralement d'une seule pièce, où s'entassaient avec leur famille les ouvriers agricoles et journaliers de Basse-Bretagne (Revue de Paris 1904, note d'Anatole Le Braz). Le penn-ty est un journalier à qui un propriétaire loue, ou bien à qui un fermier sous-loue une petite maison et quelques terres. L'appellation est donc synonyme d'une origine très modeste, et non de « chef de famille » comme cela est noté dans certaines éditions du poème. [Ref.↑ 2,0 2,1]
- An Aotrou, « le monsieur », désigne un maitre, une personne au rang social élevé, à qui on doit respect. Dans une paroisse rurale de Basse-Bretagne, seul le recteur (an Aotrou Person) et un ou deux notables biens établis avaient droit à ce titre. [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Saint Corentin fut selon la tradition le premier évêque de Quimper. C’est l’un des sept saints fondateurs de Bretagne continentale. [Ref.↑]
- La papeterie de Cascadec (commune de Scaër), d'abord louée en 1893, sera acquise par les Bolloré et sera aussi une usine importante dans la fabrication du papier à cigarettes OCB. [Ref.↑]
Thème de l'article : Contes et chants populaires Date de création : Mars 2012 Dernière modification : 17.09.2017 Avancement : [Développé] |