Jean-Marie Le Roux, maréchal des logis mort pour la France en 1918 - GrandTerrier

Jean-Marie Le Roux, maréchal des logis mort pour la France en 1918

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Catégorie : Biographies
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Un maréchal des logis, nommé chef de section, mort en avril 1918 dans l'éboulement d'une sape de tranchée à Perthes-lès-Hurlus.

Sommaire

Autres lectures : « 1915-1919 - Cahier de campagne du brigadier fourrier Pierre Tanguy » ¤ « Evasion d'un camp de prisonniers en Allemagne, L'Ouest-Eclair 1916 » ¤ « DOUGUET Jean-François - Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre » ¤ 

1 Présentation

 


2 Le cahier de poilu

2.1 Transcriptions

Page 1 - La grande guerre de 1914 - 16, 16, 17 et 18

Le 1er août 1914 l'ordre de la mobilisation générale des armées de terre et de mer fut décrété par le président de la République, le 2 août arrivèrent les premiers mobilisés dans leurs régiments respectifs. Du premier août jusqu'au huit c'est à dire jour de notre départ de Vannes qui eu(t) lieu ce jour à 2h25 du matin. Nous débarquions à Sommes-Py le 9 août c'est à dire un dimanche à 4 heures de l'après-midi où nous passions la nuit. Le 10 au matin nous partions pour Savigny (Ardennes) où on passa la nuit du 10


Page 2 - au 11. Le lendemain on se dirigea sur Boult-au-Bois où on cantonna pendant 3 jours, le 14 on partit de ce patelain pour aller à Verrière. On resta là jusqu'au 15, au soir à 4h fut le départ pour Thémery, on arriva dans le bourg en pleine nuit sous une pluie battante. Le lendemain le 16 on dirigea sur Sedand ; l'arrivée à Sedan fut un dimanche à 6 heures, le 18 toujours à Sedan, on entendit pour la premières fois la fusillade sur un aéroplane boche qui fut atteint et tomba à deux kms de la ville. Le lendemain le 19 on quitta Sedan pour aller à Bazailles à 4 kms de Sedan.


Page 3 - Le 20 au matin on avait vu plusieurs biplans allemands sur lesquels on avait tiré quelques coups de feu sans les atteindre. Le 21 on s'en alla de Bazeilles pour rentrer en Belgique. On passa par un petit bourg dont j'ignore le nom. Le 22 de bonne heure on repartit, c'est ce jour que nous livrions le premier combat aux Allemands à Maissin. L'infanterie du 11e corps avait beaucoup souffert de ce terrible combat, la nuit du 22 on battait en retraite dans le plus grand désordre. Le 23 on prend position sans tirer un coup de canon. Le soir on s'était retiré sur


Page 4 - le bord d'une route pour se coucher. Le 24 on retourna par Bazeilles Sedan où l'on coucha dans un champ, le 25 la lutte recommença. C'est ce jour que les premiers obus passèrent par dessus nos têtes, le 26 la lutte continue, on continue à battre en retraite sous un feu nourri des pièces 120 allemandes, le 29 on se déplaça d'un bois à un autre, le 30 la canonnade continua, nous reculions pour la 3e fois sans perte heureusement, le 31 on se reposa, et on se régala même ce jour. Le 1er septembre on s'était combattu, le 2 repos, le 3 on reprend la lutte, le 4 et le 5 repos, le 6 la bataille recommença, à un moment donné


Page 5 - voilà que les fantassins boches tombent sur notre dos, les balles sifflent à nos oreilles, de là on s'est retiré à la Fère Campenoise. Le 7 fut une belle journée pour nous, on les refoula le 8 au matin, au moment où on allait prendre position l'infanterie déboucha d'un bois au mement que l'on allait s'engager dans un ravin très profond, les balles pour la deuxième fois sifflèrent autour de nous, on repassa par la Fère Champenoise et l'on recula ainsi jusqu'à 2 heures, c'est dans cette jolie ville que le maréchal des logis Guiné maréchal ferrant fut tué, le lendemain le 9 septembre la lutte recommença


Page 6 - et on du(t) battre en retraite cd jour-là jusqu'au département de l'Aube, le 10 les Allemands commencèrent à leur tour à [...], alors on se porta en avant d'une vingtaine de kms, le 11 et le 12 nous continuions à avancer, le 13 septembre fut stationnaire, le 14 le chef Paugeois et les servants Touchard et Poulain furent tués, Kerrand et quelques servants blessés ...

 

2.2 Originaux

3 Autres documents

Lettre d'officier

Secteur postal n° 234 le 2 juillet 1918

Monsieur. En réponse à votre lettre du 13 juin, adressée secteur 104 (au lieu de 234) qui m'est parvenue le 29 juin, j"ai l'honneur de vous donner les renseignements suivants :

Les ordres relatifs à la marche à suivre pour avertir les familles en cas d'évènements graves ne m'ont pas permis d'exprimer, en temps utile, à Madame Le Roux, les sentiments par nous ressentis lors du décès de son cher fils.

Je vous prie d'être mon interprète auprès de cette pauvre mère pour lui dire que la mort du Maréchal des Logis Le Roux nous a causé une réelle douleur, puisque nous perdions un membre de la famille.

J'ai accompagné, avec un détachement de ma batterie (les autres canonniers ne pouvant pas quitter leur poste), ce bon sous-officier à sa dernière demeure. En plus du devoir que je remplissais au nom du Pays, et pour la satisfaction de mes sentiments, j'avais conscience de représenter sa pauvre maman à laquelle mon cœur de soldat, de père, me commandait de penser.

Le corps de votre frère, mort pour la Patrie, a été l'objet de toute notre sollicitude. Il a été placé dans un cercueil, un service funèbre a eu lieu à l'église de Somme-Suippe, les honneurs militaires lui ont été rendus. Il a été enterré dans le cimetière de ce village tombe n° 1617. Ma couronne a été déposée par nos soins sur cette tombe.

Le Maréchal des Logis Le Roux, que j"avais encore vu la veille de sa mort, très gai, car je lui avais annoncée qu'il remplirait désormais les fonctions de chef de section. Il a été pris sous l'éboulement d'une sape avec un canonnier. Ce dernier, qui était près de l'entrée, a pu être dégagé à temps, tandis que votre frère, plus éloigné de cette entrée, avait cessé de vivre quand il a pu être retiré au bout d'un quart d'heure.

J'ai fait immédiatement l'inventaire de ce qui appartenait à votre frère. Il possédait une certaine somme à laquelle j'ai ajouté la solde qui lui était due jusqu'au 7 avril.

J'ai déposé chez l'officier de l'Etat-Civil son portefeuille qui contenait la somme de 286 F 70, ainsi que des lettres et objets qui étaient sa propriété. Je pense que Madame Le Roux doit être actuellement en possession de sa succession.

Le certificat dont vous me parlez a été joint aux pièces ci-dessus.

Je suis dans l'obligation de prendre des renseignements dans les unités où étaient antérieurement votre frère, pour vous répondre en ce qui concerne le rappel de l'indemnité de vie chère.

Le J.O. du 25 avril 1918 page 2397 traite d'ailleurs cette question.

Vous voudrez bien attendre sans vous impatienter la réponse à ce sujet, car le service postal n'est pas toujours très rapide.

Veuillez croire, Monsieur, ainsi que Madame Le Roux, à mes sentiments de sincères condoléances et agréez l'assurance de mes salutations empressées.

Signé : E. Auber

 

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    Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

    Date de création : Janvier 2014    Dernière modification : 18.01.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]