Jean-Marie Le Roux, maréchal des logis mort pour la France en 1918
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Page 4 - le bord d'une route pour se coucher. Le 24 on retourna par Bazeilles Sedan où l'on coucha dans un champ, le 25 la lutte recommença. C'est ce jour que les premiers obus passèrent par dessus nos têtes, le 26 la lutte continue, on continue à battre en retraite sous un feu nourri des pièces 120 allemandes, le 29 on se déplaça d'un bois à un autre, le 30 la canonnade continua, nous reculions pour la 3e fois sans perte heureusement, le 31 on se reposa, et on se régala même ce jour. Le 1er septembre on s'était combattu, le 2 repos, le 3 on reprend la lutte, le 4 et le 5 repos, le 6 la bataille recommença, à un moment donné | Page 4 - le bord d'une route pour se coucher. Le 24 on retourna par Bazeilles Sedan où l'on coucha dans un champ, le 25 la lutte recommença. C'est ce jour que les premiers obus passèrent par dessus nos têtes, le 26 la lutte continue, on continue à battre en retraite sous un feu nourri des pièces 120 allemandes, le 29 on se déplaça d'un bois à un autre, le 30 la canonnade continua, nous reculions pour la 3e fois sans perte heureusement, le 31 on se reposa, et on se régala même ce jour. Le 1er septembre on s'était combattu, le 2 repos, le 3 on reprend la lutte, le 4 et le 5 repos, le 6 la bataille recommença, à un moment donné | ||
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- | Page 5 - voilà que les fantassins boches tombent sur notre dos, les balles sifflent à nos oreilles, de là on s'est retiré à la Fère Campenoise. Le 7 fut une belle journée pour nous, on les refoula le 8 au matin, au moment où on allait prendre position l'infanterie déboucha d'un bois au mement que l'on allait s'engager dans un ravin très profond, les balles pour la deuxième fois sifflèrent autour de nous, on repassa par la Fère Champenoise et l'on recula ainsi jusqu'à 2 heures, c'est dans cette jolie ville que le maréchal des logis Guiné maréchal ferrant fut tué, le lendemain le 9 septembre la lutte recommença | + | Page 5 - voilà que les fantassins boches tombent sur notre dos, les balles sifflent à nos oreilles, de là on s'est retiré à la Fère Champenoise. Le 7 fut une belle journée pour nous, on les refoula le 8 au matin, au moment où on allait prendre position l'infanterie déboucha d'un bois au moment que l'on allait s'engager dans un ravin très profond, les balles pour la deuxième fois sifflèrent autour de nous, on repassa par la Fère Champenoise et l'on recula ainsi jusqu'à 2 heures, c'est dans cette jolie ville que le maréchal des logis Guiné maréchal ferrant fut tué, le lendemain le 9 septembre la lutte recommença |
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Page 6 - et on du(t) battre en retraite ce jour-là jusqu'au département de l'Aube, le 10 les Allemands commencèrent à leur tour à reculer, alors on se porta en avant d'une vingtaine de kms, le 11 et le 12 nous continuions à avancer, le 13 septembre fut stationnaire, le 14 le chef Paugeois et les servants Touchard et Poulain furent tués, Kerrand et quelques servants blessés, le 15 on avait pas tiré, le 16 et le 17 nous n'avions pas bougé, le 18 on se dirigea sur Reims, mais de crainte à être pris sous le bombardement nous avions appuyé sur la gauche, pour aller contourner à Rilly la montagne, le 19 on | Page 6 - et on du(t) battre en retraite ce jour-là jusqu'au département de l'Aube, le 10 les Allemands commencèrent à leur tour à reculer, alors on se porta en avant d'une vingtaine de kms, le 11 et le 12 nous continuions à avancer, le 13 septembre fut stationnaire, le 14 le chef Paugeois et les servants Touchard et Poulain furent tués, Kerrand et quelques servants blessés, le 15 on avait pas tiré, le 16 et le 17 nous n'avions pas bougé, le 18 on se dirigea sur Reims, mais de crainte à être pris sous le bombardement nous avions appuyé sur la gauche, pour aller contourner à Rilly la montagne, le 19 on | ||
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- | Page 7 - ne quitta pas ce pâtelain, le 20 nous avions pris position à quelques kms de la ville sans tirer un coup de canon. Le 21 nous quittions Rilly la montagnz la nuit pour se diriger vers la Fère en Tardenois, le 22 on continua la route et on arriva à 4kms de cette ville où nous passions la nuit. Le lendemain 23 septembre on traversa la ville qui était occupée par les Anglais, le 24 et le 25 rien de nouveau, le 26 nous quittions Vertfeuille pour aller à Compiègne où l'on continua, nous passions la nuit dans une caserne. Le 27 on se dirigea sur la Sommes, et on passa par Ailly | + | Page 7 - ne quitta pas ce pâtelain, le 20 nous avions pris position à quelques kms de la ville sans tirer un coup de canon. Le 21 nous quittions Rilly la montagne la nuit pour se diriger vers la Fère en Tardenois, le 22 on continua la route et on arriva à 4kms de cette ville où nous passions la nuit. Le lendemain 23 septembre on traversa la ville qui était occupée par les Anglais, le 24 et le 25 rien de nouveau, le 26 nous quittions Vertfeuille pour aller à Compiègne où l'on continua, nous passions la nuit dans une caserne. Le 27 on se dirigea sur la Sommes, et on passa par Ailly |
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Page 8 - Corbri et ainsi de suite pour arriver à Bouzencourt. Le 28 septembre on recommença la lutte, le 29 elle continua, le 30 ce fut de même, le 1er octobre, le 2, le 3, le 4 on se battit durement, ce jour on dut quitter Baumont sous un terrible bombardement pour venir cantonner à Mailly-Maillet, le 6, le 7, le 8, 9 et 10 la lutte continua avec acharnement, ni l'un ni l'autre recula, le 11 la journée fut assez tranquille, le 12, c'est-à-dire la 8e journée qu'on passa à Colineamps, le 13 fut tué le lieutenant Cams vers 7 heures du matin. Il fut enterré dans le cimetière de ce patelain, ce fut ce jour-là | Page 8 - Corbri et ainsi de suite pour arriver à Bouzencourt. Le 28 septembre on recommença la lutte, le 29 elle continua, le 30 ce fut de même, le 1er octobre, le 2, le 3, le 4 on se battit durement, ce jour on dut quitter Baumont sous un terrible bombardement pour venir cantonner à Mailly-Maillet, le 6, le 7, le 8, 9 et 10 la lutte continua avec acharnement, ni l'un ni l'autre recula, le 11 la journée fut assez tranquille, le 12, c'est-à-dire la 8e journée qu'on passa à Colineamps, le 13 fut tué le lieutenant Cams vers 7 heures du matin. Il fut enterré dans le cimetière de ce patelain, ce fut ce jour-là |
Version du 21 janvier ~ genver 2014 à 17:33
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Le carnet de 3 années de guerre tenu par un maréchal des logis Tout à coup, dans un trou de sape, Gueule qui, tour à tour les happe, Ils ont disparu, les poilus ! Seigneur, que sont-ils devenus ~ « Aux tranchées », J. Le Bayon. Autres lectures : « 1915-1919 - Cahier de campagne du brigadier fourrier Pierre Tanguy » ¤ « Evasion d'un camp de prisonniers en Allemagne, L'Ouest-Eclair 1916 » ¤ « DOUGUET Jean-François - Etienne Le Grand, un regard breton dans la Grande Guerre » ¤ |
1 Présentation
Incorporé au 28e Régiment d'Artillerie de Campagne du 11e Corps d'Armée en casernement à Vannes dès les premiers jours d'août 1914, Jean-Marie-Joseph Le Roux a servi au front en Champagne-Ardenne et en Belgique pendant les 4 années de conflit. Il est promu sous-officier, c'est-à-dire « maréchal des logis » Dans le carnet où il note tous ses déplacement, il y met le titre « La grande guerre de 1914, puis il ajoute avec un crayon différent « 15, 16 », et enfin en rouge « 17 et 18 ». Ce carnet est l'un des trésors documentaires inédits publiés Les notes courtes et non rédigées du carnet couvrent toutes les opérations depuis le 1er août 1914 jusqu'au 23 mars 1917, soit un an avec son décès. Nous en donnons ici une première transcription. |
Les jours de canonnades et de repos sont précisés, les lieux-dits de cantonnement et villages traversés, les liaisons entre les batteries de tir et leurs échelons de combat Sur la dernière page quelqu'un a ajouté : « Ici finit le carnet d'un héros qui a été tué le 7 avril 1918 ». Une carte de tous ces lieux de conflit où passa Jean-Marie Le Roux est en cours de préparation. En complément le capitaine Aubry qui a constaté le décès a écrit au frère de Jean-Marie et à sa mère pour leur expliquer les circonstances du décès : « Il a été pris sous l'éboulement d'une sape |
2 Le cahier de poilu
2.1 Originaux
2.2 Année 1914
2.3 Année 1915
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2.4 Année 1915 (suite)
2.5 Année 1916
2.6 Année 1917
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3 Autres documents
3.1 Originaux
3.2 Acte de décès
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3.3 Lettre du capitaine
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4 Annotations
- Le sergent des troupes montées se dénomme maréchal des logis dans les troupes historiquement dotées de chevaux. L’appellation maréchal des logis provient du fait que les premiers porteurs de ce titre étaient chargés de préparer les étapes de leur escadron (ravitaillement, hébergement). En 1914 ce grade de sous-officier était porté dans les régiments de cavalerie et d'artillerie. [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Sape, s.f. : galerie souterraine exécutée dans une guerre de siège ou une guerre de tranchées pour s'approcher à couvert d'une position ennemie. "Sur les vingt-cinq kilomètres de largeur qui forment le front de l'armée, il faut compter mille kilomètres de lignes creuses: tranchées, boyaux, sapes" (Barbusse, Feu, 1916, p. 32). [Ref.↑ 2,0 2,1]
- Le village de Perthes-lès-Hurlus comptait 156 habitants en 1914. Le passage de l'armée allemande lors de la Première Guerre mondiale a obligé les habitants à fuir leurs maisons dès le début septembre 1914. Le village fut anéanti, et ne s'est plus jamais relevé, victime de cette guerre. Les villages de Tahure, Le Mesnil-lès-Hurlus, Perthes-les-Hurlus, Hurlus et Ripont formaient la région des entonnoirs, ces immenses trous d'explosion des obus. Lors de la création du camp militaire de Suippes en 1950, la commune fut officiellement supprimée, et son territoire rattaché à la commune voisine de Souain, qui prit alors le nom de Souain-Perthes-lès-Hurlus pour perpétuer la mémoire du village disparu. [Ref.↑]
- Dossier FRAD022 déposé sur Europeana par Patrick CARIOU, descendant de la famille Le Roux. Les documents sont conservés aux Archives Départementales des Cotes d'Armor. [Ref.↑]
- Généralement l'échelon de combat s'installait 400 à 500 mètres en arrière du front des batteries de tir, à l'abri des vues. [Ref.↑ 5,0 5,1]
- Maissin est une section de la commune belge de Paliseul située en Région wallonne dans la province de Luxembourg. Maissin fut le théâtre d'un combat meurtrier les 22 et 23 août 1914. Le II corps d’armée Français du Général Eydoux se heurta au XVIIIe corps du général Von Schenck. Le 11 C.A composé avec les recrutements de Bretagne et de Vendée, comptait 10 régiments d’infanterie (28.000 fantassins), trois régiments d’artillerie de campagne (120 pièces de 75 mm), d’un régiment de cavalerie et de compagnies du génie. [Ref.↑]
- Mercredi 25 novembre 1914. Ont été cités à l’ordre de l’armée, 11ème corps d’armée : « Chef d’escadron LASNE, 28ème d’Artillerie. Depuis le début de la campagne a conduit son groupe d’une façon très remarquable. A plusieurs reprises a fait preuve du plus grand courage. Par exemple quand l’infanterie territoriale s’était repliée, il a dû faire amener les avant-trains sous un feu violent d’obusiers, il s’est promené à cheval devant le front des batteries, maintenant ainsi chez tous le calme et le sang froid qu’exigeait la situation ». [Ref.↑]
Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise Date de création : Janvier 2014 Dernière modification : 21.01.2014 Avancement : [Développé] |