Empire, garde nationale et Commune de Paris en 1870-71 pour Jean-Marie Déguignet - GrandTerrier

Empire, garde nationale et Commune de Paris en 1870-71 pour Jean-Marie Déguignet

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-Mais lorsque peu de temps après les bruits de commencèrent à circuler, ils se demandèrent si réellement ce plébiscite <ref name="Plébiscite">Le plébiscite du 8 mai 1870 est le dernier plébiscite organisé sous le Second Empire, deux mois avant la déclaration de guerre à la Prusse. Avec un « oui » avec une large majorité, il s'agit de faire approuver les réformes entamées par le gouvernement et donner une nouvelle constitution au régime impérial de Napoléon III. Il s’agit aussi pour l'empereur des Français de conforter sa dynastie, lequel doit déposer les armes le 2 septembre 1870 au terme de la bataille de Sedan.</ref> n'avait pas été un leurre. ... à qui l'on donnait le titre d'empereur des Français.+Mais lorsque peu de temps après les bruits de commencèrent à circuler, ils se demandèrent si réellement ce plébiscite <ref name="Plébiscite">Le plébiscite du 8 mai 1870 est le dernier plébiscite organisé sous le Second Empire, deux mois avant la déclaration de guerre à la Prusse. Avec un « oui » avec une large majorité, il s'agit de faire approuver les réformes entamées par le gouvernement et donner une nouvelle constitution au régime impérial de Napoléon III. Il s’agit aussi pour l'empereur des Français de conforter sa dynastie, lequel doit déposer les armes le 2 septembre 1870 au terme de la bataille de Sedan.</ref> n'avait pas été un leurre. Cependant on leur disait que cette guerre « que la Prusse nous déclarait » ne serait qu'une gloire de plus pour l'armée française et la consolidation définitive de grand empire libéral et ils le croyaient. Les mensonges politiques et religieux ont une telle puissance sur les masses qu'elles s'y laissent toujours prendre à ces appâts trompeurs et les meneurs de peuples, connaissant cela, ne manquent pas de prodiguer ces mensonges. Moi qui connaissais cet assassin Badinguet <ref>Badinguet est un surnom satirique donné à l'empereur Napoléon III (son épouse, l'impératrice Eugénie, était surnommée Badinguette).</ref> échappé du bagne, je leur disais bien à ces paysans abrutis qu'ils avaient été trompés le jour du plébiscite <ref name="Plébiscite">-</ref> par les plus grossiers mensonges comme on les trompait maintenant avec la guerre qui avait été provoquée par l'Empereur lui-même, comptant sur la bravoure de ses soldats pour battre les Prussiens, comme nous avions battu les Autrichiens, ce qui lui aurait donné encore un regain de vie. <spoiler id="991" text="Mais les soldats qui avaient battu les Autrichiens ...">Mais les soldats qui avaient battu les Autrichiens en un mois n'étaient plus là. ...</spoiler>Maintenant on pouvait dire que s'en était fait de la France.<i>Finis Gallioe</i> » (c'en est fini de la Gaulle), comme disait Prosper Mérimée en mourant justement à ce moment-là à Nice <ref>Prosper Mérimée n'est pas mort à Nice, mais à Cannes le 23 Septembre 1870.</ref> entre les bras de ses <i>houris</i> d'Albion. Il est vrai que Bazaine et Mac-Mahon, en vendant nos soldats, vendirent en même temps bandit et assassin à qui l'on donnait le titre d'empereur des Français.
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-Page 379 de l'Intégrale des Mémoires : Garde Nationale+Page 379 de l'Intégrale des Mémoires : la garde nationale
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-Ce fut aussi, en ce moment que l'on forma la garde nationale dans chaque commune de France. Nous fûmes convoqués au bourg le jour même où j'enterrais ma première fille morte du croup <ref>Marie-Yvonne est née le 31 juillet 1870 et décédée le 12 septembre 1870 à Toulven en Ergué-Armel. Le croup ou laryngo-trachéo-bronchite est une affection respiratoire habituellement déclenchée par une infection virale aiguë des voies aériennes supérieures. </ref> en même temps que mon premier domestique mort de la petite vérole qui faisait de nombreuses victimes dans notre commune en ce temps-là. Depuis tous les événements et les catastrophes, arrivés coup sur coup, catastrophes que j'avais prédites lors du plébiscite <ref name="Plébiscite">-</ref>, un certain nombre d'individus s'approchèrent de moi et quelques-uns de ces amis du moment me proposèrent pour capitaine de la commune, sans même me demander mon assentiment. ...+Ce fut aussi, en ce moment que l'on forma la garde nationale dans chaque commune de France. Nous fûmes convoqués au bourg le jour même où j'enterrais ma première fille morte du croup <ref>Marie-Yvonne est née le 31 juillet 1870 et décédée le 12 septembre 1870 à Toulven en Ergué-Armel. Le croup ou laryngo-trachéo-bronchite est une affection respiratoire habituellement déclenchée par une infection virale aiguë des voies aériennes supérieures. </ref> en même temps que mon premier domestique mort de la petite vérole qui faisait de nombreuses victimes dans notre commune en ce temps-là. Depuis tous les événements et les catastrophes, arrivés coup sur coup, catastrophes que j'avais prédites lors du plébiscite <ref name="Plébiscite">-</ref>, un certain nombre d'individus s'approchèrent de moi et quelques-uns de ces amis du moment me proposèrent pour capitaine de la commune, sans même me demander mon assentiment. Cela se fit du reste spontanément, le jour même, car le candidat du maire, du curé et compagnie était désigné depuis longtemps et ces messieurs pensaient bien qu'aucun protestation ne s'élèverait contre cette candidature. <spoiler id="992" text="Ils furent donc un peu étonnés d'entendre certains groupes crier : « Vive Déguignet » ...">Ils furent donc un peu étonnés d'entendre certains groupes crier : « Vive Déguignet », autant que je fus moi-même, attendu que quelques mois avant, tout le monde me jetait des pierres ...</spoiler>Mais j'intervins alors disant à mes amis de laisser tout ça, que ce n'était là qu'une comédie ou une parodie, que jamais ni capitaine, ni soldats n'auraient rien à faire pour cette guerre qui était virtuellement terminée, attendu que toute l'armée était partie en Prusse ou en Suisse <ref>Après les défaites de Sedan et de Metz, les troupes françaises capturées furent envoyées en Prusse, et l'armée de l'est, désarmée à Héricout) se replia en Suisse.</ref>, et qu'il n'y avait plus un fusil, ni une cartouche à nous donner.
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Pages 380-381 de l'Intégrale des Mémoires : Adolphe Thiers Pages 380-381 de l'Intégrale des Mémoires : Adolphe Thiers
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-Enfin cette guerre ont tous les résultats que j'avais prédits au moment du plébiscite <ref name="Plébiscite">-</ref> : l'effondrement de l'Empire et la ruine de la France. Cependant les malheureux abrutis par dix-huit ans de despotisme césarien ne voulaient pas encore entendre parler de la République. Les vieux, les curés et les nobles leur en faisaient peur en leur parlant de la première République qui avait coupé les têtes des nobles et des curés. Aussi quand on alla voter pour former un gouvernement <ref>L'Empire ayant été abrogé, l'élection de l'Assemblée nationale eut lieu le 8 février 1871.</ref> ... Et, lui, vingt fois millionnaire, septuagénaire et sans héritier accepta de bon cœur, et cela au moment où la France se saignait aux quatre veines pour payer les indemnité de guerre.+Enfin cette guerre ont tous les résultats que j'avais prédits au moment du plébiscite <ref name="Plébiscite">-</ref> : l'effondrement de l'Empire et la ruine de la France. Cependant les malheureux abrutis par dix-huit ans de despotisme césarien ne voulaient pas encore entendre parler de la République. Les vieux, les curés et les nobles leur en faisaient peur en leur parlant de la première République qui avait coupé les têtes des nobles et des curés. Aussi quand on alla voter pour former un gouvernement <ref>L'Empire ayant été abrogé, l'élection de l'Assemblée nationale eut lieu le 8 février 1871.</ref>, je me trouvais encore bien seul, tous les autres suivirent au scrutin les nobles et les curés et votèrent en masse pour les candidats monarchiques et cléricaux c'est-à-dire pour Henry V ; <spoiler id="993" text="il fallut voir alors comme ces coquins étaient contents ...">il fallut voir alors comme ces coquins étaient contents, Rome et la France étaient sauvés. Quand ils virent surtout ....</spoiler>Oh ! Ils pensaient bien en eux-mêmes que ce n'était que provisoire. Etant en grande majorité à la Chambre et n'ayant que l'embarras du chois, ils finiraient bien par s'entendre, surtout avec ce vieux malin Thiers qui avait déjà renversé et restauré deux rois. Aussi pour l'encourager, cette assemblée dite nationale lui vota un million soixante mille francs soi-disant pour réparer son hôtel brûlé par la Commune <ref>Le 12 mai 1871, l'hôtel particulier d'Auguste Thiers, place Saint Georges à Paris, a bien été démoli, et non incendié, sur ordre du comité de Salut Public de la Commune de Paris.</ref> . Et, lui, vingt fois millionnaire, septuagénaire et sans héritier accepta de bon cœur, et cela au moment où la France se saignait aux quatre veines pour payer les indemnité de guerre.
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-Et bien, puisque ces enfants du peuple, ces ouvriers, ces prolétaires, tous ces mercenaires ne peuvent trouver des représentants, de protecteurs ni de défenseurs nulle part, ne pouvant être ni jurés, ni simples conseillers municipaux, quoiqu'ils forment la grande majorité des français, ils ne devraient plus s'occuper d'élections, ne plus aller voter, laisser tous ces grands coquins s'arranger entre eux pour voir à quoi ils aboutiraient, ce serait très curieux. Ce serait une grève d'un genre nouveau. ...+Et bien, puisque ces enfants du peuple, ces ouvriers, ces prolétaires, tous ces mercenaires ne peuvent trouver des représentants, de protecteurs ni de défenseurs nulle part, ne pouvant être ni jurés, ni simples conseillers municipaux, quoiqu'ils forment la grande majorité des français, ils ne devraient plus s'occuper d'élections, ne plus aller voter, laisser tous ces grands coquins s'arranger entre eux pour voir à quoi ils aboutiraient, ce serait très curieux. Ce serait une grève d'un genre nouveau. Et puisque les ouvriers réclament depuis longtemps une grève générale, cela pourrait l'amener, et peut-être une révolution, qui est la meilleure chose que ce peuple berné, exploité et volé pourrait désirer s'il n'était pas ignorant, si abruti et si lâche.
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Version du 28 septembre ~ gwengolo 2018 à 20:55

Dans les extraits ci-dessous, Jean-Marie Déguignet (1834-1905) aborde les sujets de la période après la chute de Napoléon III et la courte période de la Commune de Paris.

Dans ces années 1870-71, l'auteur est retiré en Bretagne, et s'il ne développe pas vraiment les événements parisiens par manque d'information, la censure et la propagande n'ont pas de prise sur ses positions qui restent, malgré la défection militaire, pour la classe des insurgés.

Autres lectures : « Espace Déguignet » ¤ « Jean-Marie Déguignet et sa campagne d'Algérie (1862-1865) » ¤ « La médaille de Crimée de Jean-Marie Déguignet » ¤ 

Le Fils du Père Duchêne, Illustré, n°4

1 Présentation

Fin d'Empire : pas de guerre (plébiscite), une "gauche" mais pas républicaine ..

Garde nationale en province ...

 

Incendie de la maison de Thiers : non, démontage.

Discours de la grève générale ...

2 Textes

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Pages 376-377 de l'Intégrale des Mémoires : les Prussiens en France

Mais lorsque peu de temps après les bruits de commencèrent à circuler, ils se demandèrent si réellement ce plébiscite [1] n'avait pas été un leurre. Cependant on leur disait que cette guerre « que la Prusse nous déclarait » ne serait qu'une gloire de plus pour l'armée française et la consolidation définitive de grand empire libéral et ils le croyaient. Les mensonges politiques et religieux ont une telle puissance sur les masses qu'elles s'y laissent toujours prendre à ces appâts trompeurs et les meneurs de peuples, connaissant cela, ne manquent pas de prodiguer ces mensonges. Moi qui connaissais cet assassin Badinguet [2] échappé du bagne, je leur disais bien à ces paysans abrutis qu'ils avaient été trompés le jour du plébiscite [1] par les plus grossiers mensonges comme on les trompait maintenant avec la guerre qui avait été provoquée par l'Empereur lui-même, comptant sur la bravoure de ses soldats pour battre les Prussiens, comme nous avions battu les Autrichiens, ce qui lui aurait donné encore un regain de vie. § Mais les soldats qui avaient battu les Autrichiens ...

Maintenant on pouvait dire que s'en était fait de la France.Finis Gallioe » (c'en est fini de la Gaulle), comme disait Prosper Mérimée en mourant justement à ce moment-là à Nice [3] entre les bras de ses houris d'Albion. Il est vrai que Bazaine et Mac-Mahon, en vendant nos soldats, vendirent en même temps bandit et assassin à qui l'on donnait le titre d'empereur des Français.

Page 379 de l'Intégrale des Mémoires : la garde nationale

Ce fut aussi, en ce moment que l'on forma la garde nationale dans chaque commune de France. Nous fûmes convoqués au bourg le jour même où j'enterrais ma première fille morte du croup [4] en même temps que mon premier domestique mort de la petite vérole qui faisait de nombreuses victimes dans notre commune en ce temps-là. Depuis tous les événements et les catastrophes, arrivés coup sur coup, catastrophes que j'avais prédites lors du plébiscite [1], un certain nombre d'individus s'approchèrent de moi et quelques-uns de ces amis du moment me proposèrent pour capitaine de la commune, sans même me demander mon assentiment. Cela se fit du reste spontanément, le jour même, car le candidat du maire, du curé et compagnie était désigné depuis longtemps et ces messieurs pensaient bien qu'aucun protestation ne s'élèverait contre cette candidature. § Ils furent donc un peu étonnés d'entendre certains groupes crier : « Vive Déguignet » ...

Mais j'intervins alors disant à mes amis de laisser tout ça, que ce n'était là qu'une comédie ou une parodie, que jamais ni capitaine, ni soldats n'auraient rien à faire pour cette guerre qui était virtuellement terminée, attendu que toute l'armée était partie en Prusse ou en Suisse [5], et qu'il n'y avait plus un fusil, ni une cartouche à nous donner.

 

Pages 380-381 de l'Intégrale des Mémoires : Adolphe Thiers

Enfin cette guerre ont tous les résultats que j'avais prédits au moment du plébiscite [1] : l'effondrement de l'Empire et la ruine de la France. Cependant les malheureux abrutis par dix-huit ans de despotisme césarien ne voulaient pas encore entendre parler de la République. Les vieux, les curés et les nobles leur en faisaient peur en leur parlant de la première République qui avait coupé les têtes des nobles et des curés. Aussi quand on alla voter pour former un gouvernement [6], je me trouvais encore bien seul, tous les autres suivirent au scrutin les nobles et les curés et votèrent en masse pour les candidats monarchiques et cléricaux c'est-à-dire pour Henry V ; § il fallut voir alors comme ces coquins étaient contents ...

Oh ! Ils pensaient bien en eux-mêmes que ce n'était que provisoire. Etant en grande majorité à la Chambre et n'ayant que l'embarras du chois, ils finiraient bien par s'entendre, surtout avec ce vieux malin Thiers qui avait déjà renversé et restauré deux rois. Aussi pour l'encourager, cette assemblée dite nationale lui vota un million soixante mille francs soi-disant pour réparer son hôtel brûlé par la Commune [7] . Et, lui, vingt fois millionnaire, septuagénaire et sans héritier accepta de bon cœur, et cela au moment où la France se saignait aux quatre veines pour payer les indemnité de guerre.

Pages 501 de l'Intégrale : armée contre le peuple

Ausi, on n'entend que ces canailles crier « Vive l'Armée ! » car ils n'en sont pas très sûrs aujourd'hui au cas où le peuple voudrait se soulever pour demander justice et réclamer ses droits. Plusieurs fois depuis 1870, les coquins ont voulu faire marcher cette armée contre le peuple comme au 18 brumaire [8], au 2 décembre [9] et au 18 mars [10], mais ils n'ont pas osé. Plusieurs des grands galonnés ont même déclaré que cela n'est plus possible aujourd'hui. Alors, il n'en faut plus ; inutile pour la défense extérieure et inutile à l'intérieur ; il faut la supprimer (l'armée).

Pages 503 de l'Intégrale : grève générale

Et bien, puisque ces enfants du peuple, ces ouvriers, ces prolétaires, tous ces mercenaires ne peuvent trouver des représentants, de protecteurs ni de défenseurs nulle part, ne pouvant être ni jurés, ni simples conseillers municipaux, quoiqu'ils forment la grande majorité des français, ils ne devraient plus s'occuper d'élections, ne plus aller voter, laisser tous ces grands coquins s'arranger entre eux pour voir à quoi ils aboutiraient, ce serait très curieux. Ce serait une grève d'un genre nouveau. Et puisque les ouvriers réclament depuis longtemps une grève générale, cela pourrait l'amener, et peut-être une révolution, qui est la meilleure chose que ce peuple berné, exploité et volé pourrait désirer s'il n'était pas ignorant, si abruti et si lâche.


3 Annotations

Certaines références peuvent être cachées ci-dessus dans des paragraphes ( § ) non déployés. Cliquer pour les afficher : § Tout montrer/cacher

  1. Le plébiscite du 8 mai 1870 est le dernier plébiscite organisé sous le Second Empire, deux mois avant la déclaration de guerre à la Prusse. Avec un « oui » avec une large majorité, il s'agit de faire approuver les réformes entamées par le gouvernement et donner une nouvelle constitution au régime impérial de Napoléon III. Il s’agit aussi pour l'empereur des Français de conforter sa dynastie, lequel doit déposer les armes le 2 septembre 1870 au terme de la bataille de Sedan. [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2 1,3]
  2. Badinguet est un surnom satirique donné à l'empereur Napoléon III (son épouse, l'impératrice Eugénie, était surnommée Badinguette). [Ref.↑]
  3. Prosper Mérimée n'est pas mort à Nice, mais à Cannes le 23 Septembre 1870. [Ref.↑]
  4. Marie-Yvonne est née le 31 juillet 1870 et décédée le 12 septembre 1870 à Toulven en Ergué-Armel. Le croup ou laryngo-trachéo-bronchite est une affection respiratoire habituellement déclenchée par une infection virale aiguë des voies aériennes supérieures. [Ref.↑]
  5. Après les défaites de Sedan et de Metz, les troupes françaises capturées furent envoyées en Prusse, et l'armée de l'est, désarmée à Héricout) se replia en Suisse. [Ref.↑]
  6. L'Empire ayant été abrogé, l'élection de l'Assemblée nationale eut lieu le 8 février 1871. [Ref.↑]
  7. Le 12 mai 1871, l'hôtel particulier d'Auguste Thiers, place Saint Georges à Paris, a bien été démoli, et non incendié, sur ordre du comité de Salut Public de la Commune de Paris. [Ref.↑]
  8. Le coup d'État du 18 brumaire an VIIIa (9 novembre 1799), organisé par Emmanuel-Joseph Sieyès et exécuté par Napoléon Bonaparte, marque la fin du Directoire et de la Révolution française, et le début du Consulat. [Ref.↑]
  9. Le coup d’État du 2 décembre 1851 est l’acte par lequel, en violation de la légitimité constitutionnelle, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française depuis trois ans, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter. [Ref.↑]
  10. Le soulèvement du 18 mars 1871 est la riposte des révolutionnaires parisiens à la décision du gouvernement d'Adolphe Thiers de leur retirer leurs armes et leurs canons. [Ref.↑]




Thème de l'article : Écrits de Jean-Marie Déguignet

Date de création : Septembre 2018    Dernière modification : 28.09.2018    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]