Deux séries de dessins, qu'il a soigneusement localisés à Kerdévot et à Bénodet, dénotent ainsi l'exaltation qui le saisit au milieu des rassemblements colorés et pittoresques que sont les pardons bretons ; le souci documentaire semble guidé, en ces cas précis, par le projet plus ou moins élucidé d'en faire ensuite un tableau à tête reposée.
Kerdévot, au nord-est de Quimper, est un lieu habituellement paisible : quelques maisons, la chapelle et le calvaire dans un placître enclos et un large espace boisé ; les jours de pardon, il est envahi par la cohue des fidèles venus d'une vingtaine de kilomètres à la ronde, de Quimper, de Douarnenez, de Scaër et de Fouesnant ... Le peintre venu avec la foule des pèlerins au début de septembre, n'a sans soute pas eu loisir d'apprécier la calme fraîcheur et la poésie agreste du lieu ; des dessins montrent l'encombrement des charrettes, des tentes, des étals montés sous les grands arbres, des groupes installés pour se reposer ; vingt-cinq dessins au moins (dont quatorze soigneusement localisés) sont autant d'images enregistrées, l'une au pastel sur papier gris, la plupart au simple crayon, parfois relevé d'un léger lavis de gris ou de rares touches d'aquarelles [1] .
- Un dessin au pastel localisé à Kerdévot fait sur papier gris RF16810, les autres au crayon sur papier blanc : RF 17593, 17600, 17606, 16608, 17609, 17610, 17612, 17621, 17625, 17635, 17641, 17646, 17648, 17652, 17657, 17658, 17659, 17660, 17697, 17662, 17718 ; toutes dimensions proches, env. 20-30 cm. D. Delouche « Eugène Boudin au pardon de Kerdévot », Kerdévot, 1489-1989, livre d'or du cinquième centenaire, Quimper, 1989, p. 127-135 [Ref.↑]
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