Citations de Jean-Marie Déguignet et du baron de Vastey sur l'esclavage au 19e siècle - GrandTerrier

Citations de Jean-Marie Déguignet et du baron de Vastey sur l'esclavage au 19e siècle

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 +Les définitions et visions de l'esclavage sous plusieurs formes ne manquent pas dans les Mémoires de Jean-Marie Déguignet :
 +* Tout d'abord son sentiment sur ses compatriotes est un véritable leitmotiv : il considère les bretons de son temps et d'autrefois comme des esclaves de la religion et de leurs superstitions cette réalité.
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 +Quand l'artiste disciplinaire se trouvait de travail avec moi, nous échangions là-bas des réflexions, en fouillant ces ruines. En artiste, mon ami pouvait admirer ces travaux des esclaves romains ; car, c'était là des œuvres des esclaves. Et maintenant, c'était encore en esclaves que nous travaillions pour découvrir à nos chefs ces belles œuvres exécutées par nos confrères romains, il y a deux mille ans. Ceux là, travaillaient sous le fouet et nous sous les cris, les injures, les insultes, et les menaces de salle de police, de prison et de bagne. Les coups de fouet guérissaient vite, les flétrissures de bagne, de compagnies de discipline, et autres tortures infligées aux esclaves modernes ne guérissent jamais.
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Pages 286-287. Pages 286-287.
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Version du 15 mai ~ mae 2014 à 20:46

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Le journaliste découvreur des seconds cahiers Déguignet publiant un livre sur le baron normand de Vastey ami de Toussaint Louverture d'une part, et une loi française récente venant de déclarer l'esclavage crime d'état et prévoyant le 10 mai comme date de commémoration de son abolition d'autre part, nous avons recherché les passages où le paysan bas-breton donne sa position sur la fin de l'esclavage au 19e siècle.

Autres lectures : « Espace Déguignet » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ 

Présentation

Les définitions et visions de l'esclavage sous plusieurs formes ne manquent pas dans les Mémoires de Jean-Marie Déguignet :

  • Tout d'abord son sentiment sur ses compatriotes est un véritable leitmotiv : il considère les bretons de son temps et d'autrefois comme des esclaves de la religion et de leurs superstitions cette réalité.
  • Ensuite
 


Sélection de textes

Page 272

Quand l'artiste disciplinaire se trouvait de travail avec moi, nous échangions là-bas des réflexions, en fouillant ces ruines. En artiste, mon ami pouvait admirer ces travaux des esclaves romains ; car, c'était là des œuvres des esclaves. Et maintenant, c'était encore en esclaves que nous travaillions pour découvrir à nos chefs ces belles œuvres exécutées par nos confrères romains, il y a deux mille ans. Ceux là, travaillaient sous le fouet et nous sous les cris, les injures, les insultes, et les menaces de salle de police, de prison et de bagne. Les coups de fouet guérissaient vite, les flétrissures de bagne, de compagnies de discipline, et autres tortures infligées aux esclaves modernes ne guérissent jamais.

Pages 286-287.

C'était un professeur de langues [1], mais comme il était du parti libéral, et même un ami intime de Juarez [2], il dut quitter Mexico avec l'armée mexicaine ... Il recevait des correspondances secrètes des Etats-Unis. Là-bas, la guerre venait de se terminer d'une façon très heureuse entre le Nord et le Sud, au profit des esclaves. L'union fait la force, là la force fit l'union [3] ...

Quoiqu'il en soit, je passai d'agréables heures, ensuite, dans cette petite case que mon ami « la case de l'Oncle Tom » [4], ce grand roman philanthropique qui souleva tous les cœurs humains dans l'Amérique du Nord, et même en Europe, contre les riches esclavagistes, et qui fut la principale cause de cette terrible guerre entre les libertaires et les partisans de l'esclavage, et qui venait de se terminer après quatre ans de luttes terribles.

 

Pages 669-670.

Victor Hugo, un de ces grands romanciers, fabriqua, dit-on, un roman en huit jours, et cela parut un prodige alors. J'ai même lu ce fameux roman intitulé Bugle Jargal [5], qui ressemble à tous les romans, comtes ou légendes. Moi, là-bas, à l'hôpital [6], on ne me donnait que 24 heures pour en fabriquer un, conte ou roman, cela c'est la même chose.

Pages 669-670.

Le peuple romain, le vrai peuple, les esclaves et prolétaires, étaient bien plus heureux que n'ont été chez nous, depuis quinze siècles, les esclaves, les serfs, les prolétaires ...

Chez nous, jamais le peuple, les serfs, les prolétaires, paysans et autres semblables bêtes de somme, n'ont rien reçu des rois, ni des nobles, ni des bourgeois capitalistes, autres choses que des coups de pieds, des coups de triques, des coups de fusils, des injures et des insultes, avec le devoir de suer et de peiner toute la vie en crevant de faim et de misère dans d'immondes tanières dans lesquelles aucun de ces grands mangeurs de paysans et buveurs de sang prolétarien ne voudrait loger son chien.


Annotations

  1. Plus loin Déguignet cite le nom de son ami mexicain : « Un jour, l'amigo Salvarez, tel était son nom, me donna une carte portant son nom avec celui du président de la république, Juarez ... ». Ce professeur de langues, républicain libéral, n'a pas été identifié à ce jour, et ne peut être confondu avec le général Juan Alvarez. [Ref.↑]
  2. Benito Juares (1806-1872) : âme de la résistance mexicaine à l'empire de Maximilien. Président élu depuis juin 1861, il avait signé en la loi du 17 juillet 1861 qui suspendait le paiement de la datte extérieure du Mexique, ce qui déclencha l'intervention européenne. [Ref.↑]
  3. Jeu de mot de l'auteur : lors de la guerre de Sécession (1860-65) la victoire fut emportée par les Etats du nord dits de l'Union, favorables à l'abolition de l'esclavage. [Ref.↑]
  4. La Case de l'Oncle Tom : roman anti-esclavagiste de Harriet Beecher-Stowe publié en 1851. Le livre est centré sur le personnage de l'oncle Tom, un esclave noir patient et tolérant autour duquel se déroulent les histoires d'autres personnages, aussi bien esclaves que blancs. Ce roman sentimental dépeint la réalité de l'esclavage tout en affirmant que l'amour chrétien peut surmonter une épreuve aussi destructrice que l'esclavage d'êtres humains. [Ref.↑]
  5. Bug-Jargal : roman de Victor Hugo, publié en 1820, sur la révolte des esclaves à Saint-Domingue. L’histoire se passe dans la colonie française de Saint-Domingue où l’oncle du héros, Léopold, possède une plantation. Léopold est amoureux de la fille de son oncle, Marie, avec qui il doit se marier. Un jour Léopold se lie d’amitié avec l’un des esclaves et lui évite la mort à plusieurs reprises. Mais cet esclave, nommé Pierrot ou Bug Jargal, est aussi amoureux de Marie. Le soir de leur mariage, une révolte se déclenche parmi les esclaves et Marie est enlevée par Bug Jargal. Léopold est retenu prisonnier par un autre chef noir et doit mourir. [Ref.↑]
  6. Hôpital d'Aix-en-Provence où, en 1868, Jean-Marie Déguignet séjourne à son retour de son expédition militaire au Mexique. [Ref.↑]




Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet

Date de création : Mai 2014    Dernière modification : 15.05.2014    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]