Blog 27.06.2015 - GrandTerrier

Blog 27.06.2015

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 27 juin ~ mezheven 2015 à 14:23 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 27 juin ~ mezheven 2015 à 14:25 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 10: Ligne 10:
Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de : Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de :
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric). <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric).
-<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour François Salomon Bréhier (1760-1845) qui ne fut pas papetier ... +<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier qui ne fut pas papetier ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ... <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ...
<br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « <i>Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup</i> ». <br>[[Image:Right.gif]]&nbsp;citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « <i>Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup</i> ».
Ligne 18: Ligne 18:
Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeperie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier rachèta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français. Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeperie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier rachèta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.
-Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « <i>machine à table plate</i> », et par la suite son fils invente les « <i>caisses d'aspiration</i> » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais (et pas encore ministre ... :)), et introduisit en 1827 dans sa papeterie une <i>machine à forme ronde et cylindre aspirant</i> ». +Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « <i>machine à table plate</i> », et par la suite son fils invente les « <i>caisses d'aspiration</i> » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduisit en 1827 dans sa papeterie une <i>machine à forme ronde et cylindre aspirant</i> ».
À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives. À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives.

Version du 27 juin ~ mezheven 2015 à 14:25

Image:Right.gif Les billets récents du Blog de l'actualité du GrandTerrier

Les machines à papier Le Marié

« Une machine à fabriquer le papier par un mouvement de rotation continu dans des dimensions déterminées sans qu'on soit obligé pour cela d'employer des toiles métalliques ou des moules à articulation », Jean-Baptiste de Montgolfier, 1823

Saluons tout d'abord l'initiative de deux associations : écrire l'histoire de 150 fabriques bretonnes de papier via les familles qui les ont créées et fait vivre. La papeterie d'Odet y est étudiée en pages 166 à 171 avec quelques informations empruntées au site GrandTerrier comme l'indique bien l'encart « Références ».

Outre l'historique de la fondation par Nicolas Le Marié en 1822 et du développement de l'activité par plusieurs générations de Bolloré, l'intérêt de l'article est de :
Image:Right.gif rappeler l'origine anglaise du mécanicien Thomas Pharoal Doidge de Mevagissey en Cornouailles britanniques (avec son épouse Mary Williams, ils auront deux naissances déclarées à l'état civil d'Ergué-Gabéric).
Image:Right.gif repérer les trajets familiaux des émigrés normands : le père de Nicolas Le Marié, né à Tessé-Foulay, fut directeur d'une manufacture de tabac à Morlaix et d'une fabrique de faïence à Quimper ; le père de Jean-Marie Le Pontois, manufacturier à Odet en 1860, est né à Agon-Coutainville et commerçant à Lorient ; par contre une erreur est à signaler pour Salomon Bréhier qui ne fut pas papetier ...
Image:Right.gif détailler les pédigrées des premiers papetiers : des ouvriers, des employés expérimentés (comme les descendants des exploitants du moulin à papier de Kervennou en Briec-Edern), des contremaitres et proches des familles Le Marié et Bolloré ...
Image:Right.gif citer la description de la fabrique dans les années 1897-98 par l'impertinent paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet : « Un individu me disait que la veille on avait encore coupé les bras à dix ouvriers d'un coup ».

Cette parution nous a inciter à mener une investigation supplémentaire sur l'arrivée des premières machines de papier en continu à Odet. Au début de cette enquête, il y a cette phrase prononcée par l'abbé André-Fouet dans son discours lors du centenaire des usines Bolloré en 1922 : « La force motrice obtenue, c'étaient ... les procédés de fabrication à perfectionner, par exemple, en 1834, l'achat à Annonay de machines permettait de supprimer le travail à la cuve et de ne plus étendre le papier sur des perches pour le sécher. Le Marié suffisait à tout ... Il était regardé comme l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier. »

Comment Nicolas Le Marié était lié aux Montgolfier et quelles machines exactement furent transplantées à la papeterie bretonne d'Odet, nous ne le savons pas précisément. Mais les explications historiques et documentaires du musée de la Papeperie Canson-Montgolfier nous donnent des indices. Jean-Baptiste de Montgolfier et Barthélemy de Canson (gendre du cadet Etienne de Montgolfier) tenaient à cette époque des fabriques différentes près d'Annonay, à Saint-Marcel et à Vidalon, et ils eurent des difficultés à s'équiper en machines car le brevet de fabrication enregistré en 1799 avait fait l'objet d'un gros conflit d'intérêts entre un ingénieur français (Louis-Nicolas Robert) et son directeur à la papeterie de Corbeil-Essonnes (Léger-Didot). Ce dernier rachèta sa part du brevet, s'exila en Angleterre d'où il organisa sa filière d'importation pour les entrepreneurs français.

Canson fut le premier à négocier avec Léger-Didot, et réussit même à signer un contrat d'importation en exclusivité à Annonay. Il équipa sa papeterie en 1822 d'une première « machine à table plate », et par la suite son fils invente les « caisses d'aspiration » placées en dessous de la toile métallique. Son cousin par alliance, Jean-Baptiste de Montgolfier, négocia avec Cameron, autre fabricant anglais, et introduisit en 1827 dans sa papeterie une machine à forme ronde et cylindre aspirant ».

À qui Nicolas Le Marié fit appel pour l'achat de ses machines en 1834 ? À l'héritier de Vidalon-les-Annonay, Barthélemy Barou de Canson ? Ou à Jean-Baptiste de Montgolfier et son beau-frère Elie de Montgolfier (frère de l'épouse de Jean-Baptiste, une Montgolfier également). Nous pensons plutôt à ces Montgolfier et à leur filière d'importation de machines anglaises. Mais ceci mérite confirmation, par l'étude des livres des comptes des papeteries respectives.

En savoir plus : « CGF et AFQP - Moulins à papier et familles papetières de Bretagne »
et « Les premières machines de fabrication du papier en continu à Odet »
Billet du 27.06.2015

AVIS À LA POPULATION : Le Kannadig numéro 30 de juillet est presque prêt, il aura 4 pages additionnelles au format A5 pour couvrir tous les sujets du trimestre, et il sera mis en ligne le week-end prochain, et imprimé-posté avant dans la foulée, si tout se passe comme prévu naturellement !