1862-1870 - Journal paroissial du recteur Guillaume Jézéquel - GrandTerrier

1862-1870 - Journal paroissial du recteur Guillaume Jézéquel

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 24 avril ~ ebrel 2023 à 14:28 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)
(New page: {|width=870 |width=20% valign=top| {{StatutLogoLeftMem | avancement=3 }} |width=65% valign=top|__NOTOC____NOEDITSECTION__ Un registre de 9 pages constituant le journal paroissial de la pé...)
← Différence précédente
Version du 24 avril ~ ebrel 2023 à 15:01 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 26: Ligne 26:
Page 1 : Page 1 :
{{Citation}} {{Citation}}
 +<center><big>1862</big></center>
 +Journal de la fabrique d'Ergué-gabéric à partir du mois d'août 1862, époque de l'arrivée de Mr Jézéquel comme Recteur dans cette paroisse.
 +
 +La croix de procession, cuivre doré, qui se trouve à Kerdévot, a été achetée à l'occasion du Grand Pardon 1862. Elle a coûté 500 francs. Marie Pétillon du moulin Pont-ar-marc'hat a donné 400 francs à cet effet et la Fabrique a payé les 100 autres francs.
 +
 +Le même jour et la même année a été donné aussi en offrande à la chapelle par Marie-Hélène Jaouen de Poulduic, l'encensoir en cuivre argenté qui lui a coûté 100 francs.
 +
 +En la même année 1862 on a acheté aux urselines de Quimper un ornement noir de 78 francs et à la providence un ornement blanc de 82 francs.
 +
 +On a fait faire aussi au compte de la Fabrique le buffet neuf de la cuisine avec son vaisselier le tout 75 francs.
 +
 +<center><big>1863</big></center>
 +
 +Pour réparation au presbytère on a dépensé 1800 francs. Pour consolider la croix de mission on a dépensé 180 francs et pour la peindre et dorer 82 francs dont Yves Laurent de Lost ar guillec a payé 25 francs. À l'occasion du Grand pardon de Kerdévot le Bian de Kersaux a donné en offrande la petite bannière des filles.
 +
 +<center><big>1864</big></center>
 +
 +Adoration le 12 févroer. Nous avons réparé la charpente et refait le toit de l'église paroissiale, de la sacristie et du reliquaire, à cet effet on a dépensé 1000 francs.
 +
 +Mademoiselle Le Marié a donné 30 francs pour aider
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
Page 2 : Page 2 :
{{Citation}} {{Citation}}
 +à payer les ouvriers. Ont de plus donné des arbres pour la charpente Hervé Le Roux du Mélennec, Jean-Marie Nédélec de Lezergué, Jean Mahé, fils, de Kerdévot, Louise Le Corre de Créac'hergué, Mademoiselle Bois de Kerjenny, Louis Le Roux de Kerélou et Jean-René Huitric du Niverrot.
 +
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
Ligne 52: Ligne 74:
Page 6 : Page 6 :
{{Citation}} {{Citation}}
 +<center><big>Rapport</big></center>
 +adressé à Monseigneur l’Évêque de Quimper et de Léon le cinq septembre 1867, relativement à une guérison subite et extraordinaire obtenue par l'intercession de Notre Dame de Kerdévot le deuxième dimanche de septembre, jour du Grand pardon en l'année 1849.
 +
 +Monseigneur,
 +
 +Dans le but de faire honorer de plus en plus la Très-Sainte Vierge, je viens avec joie mettre sous les yeux de votre Grandeur un fait sinon miraculeux, au moins très extraordinaire, qui s'est produit dans ma paroisse le deuxième dimanche de septembre 1849.
 +
 +Votre Grandeur sait, Monseigneur, que dans la paroisse d'Ergué-Gabéric à 12 kilomètres de Quimper, il y a une belle chapelle, dédiée à la Très Sainte Vierge, sous le vocable de Notre-Dame de Kerdévot.
 +
 +Voici ce qui s'est passé le jour du grand pardon, deuxième dimanche de septembre 1849. Une fille, nommée Marie-Anne Jaouen, fille d'Hervé et de Louise Toucher <ref>Naissance - 14/02/1837 - Edern (Stang Jean) - JAOUEN Marie Anne, enfant de Hervé et de Louise LE TOUCHARD. Témoins : LE TOUCHARD Alain 38 Ans Cultivateur Stang Jean Edern LE BERRE Alain 43 ans Cultivateur Stang Jean Edern. Notes : Père : 28 ans Cultivateur </ref>, et aujourd'hui femme de Jean Feunteun, née en 1836 dans le village de Osti-Yan en Edern, et demeurant actuellement à Kerwoac'h en Briec, avait perdu l'usage de la parole par suite d'une maladie qu'elle fit à l'âge de 9 ans, c'est-à-dire en 1845. Malheureusement elle ne fut assidûment visitée par aucun médecin ; seulement M. le docteur Bernard de Chateauneuf vint la voir une seule fois avant qu'elle devint muette. Elle resta alors quatre ans sans parler et tous ceux qui la connaissaient la considéraient comme muette. Pendant ce temps, ses parents ne la firent soigner par aucun médecin ; ils se contentèrent de prier et de faire prier pour elle.
 +
 +Enfin, en 1849, le père de cette fille, voyant approcher l'époque du grand pardon de Kerdévot promit d'y envoyer son enfant ; il promit aussi que si elle recouvrait l'usage de la parole par l'intercession de Notre-Dame de Kerdévot, il ferait vendre ce jour-là même au profit de la chapelle le cheval qui l'y avait portée.
 +
 +Vers deux heures, après-midi, au second son des Vêpres, le père, voyant que sa fille ne recouvrait pas la parole, lui dit qu'il était temps de partir, et alors l'enfant répondit distinctement à son père qu'ils étaient encore à temps. Aussitôt le père fit mettre en vente son cheval qu'il racheta lui-même trois cents francs.
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
Page 7 : Page 7 :
{{Citation}} {{Citation}}
 +À partir de ce moment, Marie-Anne Jaouen continua de parler, difficilement il est vrai. Mais au bout de trois mois, elle parlait aussi bien qu'elle le fait aujourd'hui. Elle avait alors treize ans et elle en a maintenant trente et un.
 +
 +Je tiens, Monseigneur, tout ce que je viens de rapporter à votre Grandeur, de Marie Jaouen elle-même, qui m'a raconté tous ces détails, il y a deux mois, dans sa maison à Kerwoac'h en Briec, en présence de M. Quéau, vicaire, qui a eu la bonté de m'y accompagner comme témoin.
 +
 +M. Corentin Bourhis, aujourd'hui maire d'Edern, et M. Pennarun, adjoint au maire de la même commune, qui ont connu la dite Marie-Anne Jaouen avant l'âge de 9 ans pendant qu'elle était muette, et qui la connaissent depuis cette époque, ont déclaré que les choses se sont passées exactement comme elle me les a racontées en présence de M. Le Quéau.
 +
 +Je pourrais, Monseigneur, obtenir la signature d'un grand nombre de témoins qui se trouvaient à Kerdévot, quand cette fille a retrouvé la parole, et qui ont entendu M. Palud [2], alors recteur de la paroisse, raconter en chaire, après vêpres, ce qui venait de se passer. Mais je crois que ces nouveaux témoignages n'ajouteraient aucune force à celui de Marie-Anne Jaouen, de M. Bourhis, maire d'Edern, et de Pennarun, son adjoint.
 +Signature : Quéau, vicaire à Briec
{{FinCitation}} {{FinCitation}}

Version du 24 avril ~ ebrel 2023 à 15:01

Catégorie : Mémoires 
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullgreen.gif [Fignolé]

Un registre de 9 pages constituant le journal paroissial de la période 1862 à 1870 conservé aux Archives Diocésaines (2P51/1) et rédigé par le recteur Guillaume Jézéquel.

Autres articles : « Guillaume Jézéquel, recteur (1862-1878) » ¤ « 1849 - Un miracle à Kerdévot » ¤ « PEYRON et ABGRALL - Notices sur les paroisses de l'évêché de Quimper et de Léon » ¤ 

Présentation

 


Transcriptions

Les textes transcrits ci-dessous contiennent des paragraphes ( § ) non déployés. Vous pouvez les afficher en un seul clic : § Tout montrer/cacher

Page 1 :

1862

Journal de la fabrique d'Ergué-gabéric à partir du mois d'août 1862, époque de l'arrivée de Mr Jézéquel comme Recteur dans cette paroisse.

La croix de procession, cuivre doré, qui se trouve à Kerdévot, a été achetée à l'occasion du Grand Pardon 1862. Elle a coûté 500 francs. Marie Pétillon du moulin Pont-ar-marc'hat a donné 400 francs à cet effet et la Fabrique a payé les 100 autres francs.

Le même jour et la même année a été donné aussi en offrande à la chapelle par Marie-Hélène Jaouen de Poulduic, l'encensoir en cuivre argenté qui lui a coûté 100 francs.

En la même année 1862 on a acheté aux urselines de Quimper un ornement noir de 78 francs et à la providence un ornement blanc de 82 francs.

On a fait faire aussi au compte de la Fabrique le buffet neuf de la cuisine avec son vaisselier le tout 75 francs.

1863

Pour réparation au presbytère on a dépensé 1800 francs. Pour consolider la croix de mission on a dépensé 180 francs et pour la peindre et dorer 82 francs dont Yves Laurent de Lost ar guillec a payé 25 francs. À l'occasion du Grand pardon de Kerdévot le Bian de Kersaux a donné en offrande la petite bannière des filles.

1864

Adoration le 12 févroer. Nous avons réparé la charpente et refait le toit de l'église paroissiale, de la sacristie et du reliquaire, à cet effet on a dépensé 1000 francs.

Mademoiselle Le Marié a donné 30 francs pour aider

Page 2 :

à payer les ouvriers. Ont de plus donné des arbres pour la charpente Hervé Le Roux du Mélennec, Jean-Marie Nédélec de Lezergué, Jean Mahé, fils, de Kerdévot, Louise Le Corre de Créac'hergué, Mademoiselle Bois de Kerjenny, Louis Le Roux de Kerélou et Jean-René Huitric du Niverrot.


Page 3 :

Page 4 :

Page 5 :

 

Page 6 :

Rapport

adressé à Monseigneur l’Évêque de Quimper et de Léon le cinq septembre 1867, relativement à une guérison subite et extraordinaire obtenue par l'intercession de Notre Dame de Kerdévot le deuxième dimanche de septembre, jour du Grand pardon en l'année 1849.

Monseigneur,

Dans le but de faire honorer de plus en plus la Très-Sainte Vierge, je viens avec joie mettre sous les yeux de votre Grandeur un fait sinon miraculeux, au moins très extraordinaire, qui s'est produit dans ma paroisse le deuxième dimanche de septembre 1849.

Votre Grandeur sait, Monseigneur, que dans la paroisse d'Ergué-Gabéric à 12 kilomètres de Quimper, il y a une belle chapelle, dédiée à la Très Sainte Vierge, sous le vocable de Notre-Dame de Kerdévot.

Voici ce qui s'est passé le jour du grand pardon, deuxième dimanche de septembre 1849. Une fille, nommée Marie-Anne Jaouen, fille d'Hervé et de Louise Toucher [1], et aujourd'hui femme de Jean Feunteun, née en 1836 dans le village de Osti-Yan en Edern, et demeurant actuellement à Kerwoac'h en Briec, avait perdu l'usage de la parole par suite d'une maladie qu'elle fit à l'âge de 9 ans, c'est-à-dire en 1845. Malheureusement elle ne fut assidûment visitée par aucun médecin ; seulement M. le docteur Bernard de Chateauneuf vint la voir une seule fois avant qu'elle devint muette. Elle resta alors quatre ans sans parler et tous ceux qui la connaissaient la considéraient comme muette. Pendant ce temps, ses parents ne la firent soigner par aucun médecin ; ils se contentèrent de prier et de faire prier pour elle.

Enfin, en 1849, le père de cette fille, voyant approcher l'époque du grand pardon de Kerdévot promit d'y envoyer son enfant ; il promit aussi que si elle recouvrait l'usage de la parole par l'intercession de Notre-Dame de Kerdévot, il ferait vendre ce jour-là même au profit de la chapelle le cheval qui l'y avait portée.

Vers deux heures, après-midi, au second son des Vêpres, le père, voyant que sa fille ne recouvrait pas la parole, lui dit qu'il était temps de partir, et alors l'enfant répondit distinctement à son père qu'ils étaient encore à temps. Aussitôt le père fit mettre en vente son cheval qu'il racheta lui-même trois cents francs.

Page 7 :

À partir de ce moment, Marie-Anne Jaouen continua de parler, difficilement il est vrai. Mais au bout de trois mois, elle parlait aussi bien qu'elle le fait aujourd'hui. Elle avait alors treize ans et elle en a maintenant trente et un.

Je tiens, Monseigneur, tout ce que je viens de rapporter à votre Grandeur, de Marie Jaouen elle-même, qui m'a raconté tous ces détails, il y a deux mois, dans sa maison à Kerwoac'h en Briec, en présence de M. Quéau, vicaire, qui a eu la bonté de m'y accompagner comme témoin.

M. Corentin Bourhis, aujourd'hui maire d'Edern, et M. Pennarun, adjoint au maire de la même commune, qui ont connu la dite Marie-Anne Jaouen avant l'âge de 9 ans pendant qu'elle était muette, et qui la connaissent depuis cette époque, ont déclaré que les choses se sont passées exactement comme elle me les a racontées en présence de M. Le Quéau.

Je pourrais, Monseigneur, obtenir la signature d'un grand nombre de témoins qui se trouvaient à Kerdévot, quand cette fille a retrouvé la parole, et qui ont entendu M. Palud [2], alors recteur de la paroisse, raconter en chaire, après vêpres, ce qui venait de se passer. Mais je crois que ces nouveaux témoignages n'ajouteraient aucune force à celui de Marie-Anne Jaouen, de M. Bourhis, maire d'Edern, et de Pennarun, son adjoint.

Signature : Quéau, vicaire à Briec

Page 8 :

Page 9 :


Originaux



Annotations

Certaines références peuvent être cachées ci-dessus dans des paragraphes ( § ) non déployés. Cliquer pour les afficher : § Tout montrer/cacher

  1. Naissance - 14/02/1837 - Edern (Stang Jean) - JAOUEN Marie Anne, enfant de Hervé et de Louise LE TOUCHARD. Témoins : LE TOUCHARD Alain 38 Ans Cultivateur Stang Jean Edern LE BERRE Alain 43 ans Cultivateur Stang Jean Edern. Notes : Père : 28 ans Cultivateur [Ref.↑]


Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois.

Date de création : avril 2023    Dernière modification : 24.04.2023    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]