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| Autres lectures : « CHAUVEUR Henri - Les pavés de Saint-Chéron » ¤ « Les carrières ne s'éteindront pas ! » ¤
Ce magnifique travail de mémoire publié initialement par leurs trois auteurs en 1990, sous l'égide du Club des Amis de la Nature et de l'Environnement de Saint-Chéron, est réédité par Jean-Pierre Locard en 2014 avec le support de la ville de l'ancien département de Seine-et-Oise. L'évènement a été salué dans le Républicain de l'Essonne sous le titre : « Les carrières ne s'éteindront pas ! ». On trouvera aussi ci-dessous des photos de 2014 prises dans le quartier de Mirgaudon et à la carrière dite de Madagascar [1] , un magnifique site naturel. À consulter également l'enquête en 2008 par le gabéricois Henri Chauveur.
Ce qui nous intéresse au premier chef dans le livre saint-chéronnais, ce sont les témoignages qui soulignent la présence des expatriés gabéricois qui, à la fin du 19e et début du 20e siècle, sont venus très nombreux s'établir comme ouvriers dans les carrières de grès de St-Chéron. À noter que seule la commune d'Ergué-Gabéric est citée explicitement dans le livre, avec également une autre mention un peu plus vague « des environs de Quimper » :
- « Les Bretons étaient spécialistes de la grosse taille, pour dégarnir les blocs (pour bloc, ils disaient blô). » (page 18)
- « Les carriers, à cette époque-là (vers 1900), c'étaient rien que des italiens et des Bretons » (page 33)
- « Mirgaudon était breton et italien. Il y avait bien quelques Français quand même !, en plus des Bretons, évidemment ! » (page 33)
- « Mon oncle était venu ici pour travailler à la carrière, parce qu'ils étaient dix enfants dans la famille : il n'y avait pas assez de travail pour eux à Ergué-Gabéric (à six kilomètres à l'est de Quimper). Après, il a fait venir mon père, en 93, et ma mère est venue quelques mois après. Et je suis né à St-Chéron. » (page 33)
- « En Bretagne, il suffisait d'un, qui venait d'un pays, qui trouvait du travail. Alors, il écrivait à ses frères, beaux-frères, parce qu'en Bretagne, il n'y avait rien à faire » (page 33)
- Le recrutement « de bouche à oreille » faisait que, d'une carrière à l'autre, les immigrants venaient de régions différentes, de France ou de l'étranger. À Saint-Chéron, c'étaient des Bretons () et des Italiens du Nord. À Montigny, c'étaient des Creuzois et des Corréziens, à Champcueil-Mondeville, des Wallons et des Italiens de Novare. (page 34)
- « Ils étaient obligés de travailler avec des gros sabots ; c'était un sabotier de Jouy qui les faisait » (page 36)
- « Il y avait un coin qu'ils avaient appelé "Madagascar"
[1] , et puis un coin, c'était le "Transvaal" [1] , l'autre c'était "Cayenne" [1] . C'était un travail non pas de forçats si vous voulez, mais enfin, c'était dur. » (page 37)
- « Mon père, lorsqu'il est arrivé de Bretagne, il était pensionnaire à Mirgaudon. Ils étaient trois ou quatre, ils se mettaient dans une pièce, et puis ils partageaient les frais. Ils versaient dix-sept sous par jour. Il y avait un qui fournissait le pain une semaine, et l'autre la viande. La viande c'était du porc, du porc gros sel. C'était la viande de tout le temps. » (page 51)
- « À Mirgaudon, on parlait trois langues : le français, l'italien et le breton » (page 51)
- « Les carriers français parlaient presque tous l'italien, mais le breton, c'était plus dur à causer » (page 53)
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