Modèle:JMD-CLP20-Au bord de la mer-2 - GrandTerrier

Modèle:JMD-CLP20-Au bord de la mer-2

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<br>Là, où se fabriquent toutes les infamies, <br>Là, où se fabriquent toutes les infamies,
<br>D'où sortent les erreurs et horreurs éternelles. <br>D'où sortent les erreurs et horreurs éternelles.
 +
 +Ainsi grouillent comme de la vermine
 +<br>Des banes de pourris, puants de la gangrène,
 +<br>Et qui de cette race dite race humaine
 +<br>Ont tout empoisonné et causé la ruine.
 +
 +Et maintenant encor, ce coquin d'Héraclès
 +<br>Vient à m'empoisonner de toutes ces ordures
 +<br>Qui auraient mieux servies à faire des engrais
 +<br>Pour engraisser les prés et les champs de cultures. »
 +
 +Alors à l'horizon parut enfin la lune.
 +<br>Elle venait, triste, notre blanche Phébé <ref>Phébé ou Phoébé : surnom d'Artenis assimilées à la Lune.</ref>,
 +<br>Eclairer doucement l'empire de Neptune
 +<br>Dans toute son horreur et sa sublimité.
 +
 +En effet, un spectacle horrible et hideux
 +<br>Pouvant épouvanter le plus fort des esprits,
 +<br>Dans toute son horreur apparut à mes yeux
 +<br>À la clarté blafarde de la reine des nuits.
 +
 +Je voyais sur la mer des cadavres flottants,
 +<br>Déchirés, éventrés, mutilé, en lambeaux,
 +<br>Des jambes et des bras tordus et pantelants,
 +<br>Que le Dieu en courroux enfonçait dans les flots.
 +
 +Il y avait là-dedans tout plein de députés,
 +<br>Des sénateurs, des marquis, des petits fils de rois,
 +<br>Des évêques, des préfets, des lâches galonnées,
 +<br>Des magistrats corrompus, des tripoteurs de lois.
 +
 +(.........)
 +
 +Alors me promenant sur le bord du rivage,
 +<br>Des idées fourmillant et trottant dans ma tête,
 +<br>Je me disais, enfin : voici le nettoyage,
 +<br>La grande lessive de la noble planète.
 +
 +Maintenant délivrés de la sale engeance,
 +<br>Les travailleurs des champs avec leurs congénères
 +<br>Pourront mener en paix une vie d'innocence
 +<br>En vrais êtres humains, en amis et en frères.
 +
 +J'allais philosophant sur le bord de la mer,
 +<br>Dont les eaux se mouraient maintenant dans l'azur,
 +<br>Respirant les douceurs et les senteurs de l'air,
 +<br>De l'air renouvelé, doux, embaumé et pur.
 +
 +Puis l'aurore parut, souriante et belle
 +<br>Dans toute sa splendeur et toute sa beauté
 +<br>Venait nous annoncer une ère nouvelle
 +<br>Pour la terre lavée et pour l'humanité.
 +
 +Après elle parut une lumière blonde,
 +<br>C'était son noble père Hélios <ref>Hélios : dieu du soleil et de la lumière.</ref> aux doigts d'or.
 +<br>Il venait éclairer la liberté du monde
 +<br>Que jamais notre globe n'avait connu encor.
 +
 +Quimper le 13 janvier 1899.

Version du 3 octobre ~ here 2020 à 08:09

J'apercevais le dieu sur le gouffre mouvant,
Agitant ses grands bras d'un geste de colère,
Il plongeait dans les flots son énorme trident,
En blasphémant tout haut dans la langue d'Homère :

« Ah ! l'horrible besogne, disait-il, furieux.
Qui est-ce qui m'envoie toutes ces saloperies ?
Serait-ce Hercule qui descendu des Cieux
Aurait des Augias vidé les écuries.

Toutes ces écuries des Augias français
Qui s'appellent couvents, Likes [1] et séminaires,
Des écoles de droits, des universités,
Chambres de députés, des manoirs de faussaires.

Des maisons de banques et autres tripoteurs,
De grands pandémoniums, bouges de magistrats,
Des chambres de notaires, cavernes de voleurs
Et autres, où se cachent bandits et scélérats.

Et ces sales boutiques nommées académies,
Des chambres bien nommées, des chambres criminelles,
Là, où se fabriquent toutes les infamies,
D'où sortent les erreurs et horreurs éternelles.

Ainsi grouillent comme de la vermine
Des banes de pourris, puants de la gangrène,
Et qui de cette race dite race humaine
Ont tout empoisonné et causé la ruine.

Et maintenant encor, ce coquin d'Héraclès
Vient à m'empoisonner de toutes ces ordures
Qui auraient mieux servies à faire des engrais
Pour engraisser les prés et les champs de cultures. »

Alors à l'horizon parut enfin la lune.
Elle venait, triste, notre blanche Phébé [2],
Eclairer doucement l'empire de Neptune
Dans toute son horreur et sa sublimité.

En effet, un spectacle horrible et hideux
Pouvant épouvanter le plus fort des esprits,
Dans toute son horreur apparut à mes yeux
À la clarté blafarde de la reine des nuits.

Je voyais sur la mer des cadavres flottants,
Déchirés, éventrés, mutilé, en lambeaux,
Des jambes et des bras tordus et pantelants,
Que le Dieu en courroux enfonçait dans les flots.

Il y avait là-dedans tout plein de députés,
Des sénateurs, des marquis, des petits fils de rois,
Des évêques, des préfets, des lâches galonnées,
Des magistrats corrompus, des tripoteurs de lois.

(.........)

Alors me promenant sur le bord du rivage,
Des idées fourmillant et trottant dans ma tête,
Je me disais, enfin : voici le nettoyage,
La grande lessive de la noble planète.

Maintenant délivrés de la sale engeance,
Les travailleurs des champs avec leurs congénères
Pourront mener en paix une vie d'innocence
En vrais êtres humains, en amis et en frères.

J'allais philosophant sur le bord de la mer,
Dont les eaux se mouraient maintenant dans l'azur,
Respirant les douceurs et les senteurs de l'air,
De l'air renouvelé, doux, embaumé et pur.

Puis l'aurore parut, souriante et belle
Dans toute sa splendeur et toute sa beauté
Venait nous annoncer une ère nouvelle
Pour la terre lavée et pour l'humanité.

Après elle parut une lumière blonde,
C'était son noble père Hélios [3] aux doigts d'or.
Il venait éclairer la liberté du monde
Que jamais notre globe n'avait connu encor.

Quimper le 13 janvier 1899.