1790-1804 - Les campagnes militaires du capitaine Guillaume-François Le Guay
Un article de GrandTerrier.
Version du 23 mai ~ mae 2015 à 10:30 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version du 23 mai ~ mae 2015 à 12:02 (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) Différence suivante → |
||
Ligne 25: | Ligne 25: | ||
<u><big>1792-1793 : Gendarmerie Nationale de Coutances</big></u> | <u><big>1792-1793 : Gendarmerie Nationale de Coutances</big></u> | ||
+ | |||
+ | En septembre 1792 il revient au pays pour intégrer le nouveau corps de la Gendarmerie nationale, à Coutances (38 km de Tessy) : « <i>gendarme à la résidence de cette ville </i> ». | ||
+ | |||
+ | La maréchaussée royale était responsable du maintien de l'ordre dans le royaume de France sous l'Ancien Régime, et est remplacée en 1790 par la gendarmerie nationale. Contrairement aux Gardes nationaux des principales villes française, la gendarmerie nationale est chargée essentiellement de la police des campagnes. | ||
<u><big>1793 : Capitaine élu au 9e Bataillon de la Manche</big></u> | <u><big>1793 : Capitaine élu au 9e Bataillon de la Manche</big></u> | ||
+ | |||
+ | Le 11 septembre 1793 Guillaume Le Guay est élu capitaine au 9e bataillon de la Manche : « <i>Le président a proclamé le citoyen Leguay capitaine ayant réuni la majorité absolue des suffrages.</i> ». | ||
+ | |||
+ | Le vote se déroule dans l'église du séminaire de Coutances et 87 soldats du tout nouveau bataillon sont appelés à déposer un bulletin secret. Le résultat proclamé est de 39 pour le citoyen Lamy et de 48 voix pour Guillaume Leguay : « <i>un citoyen duquel ils connaissent les vertus civiques et les talents de militaires</i> ». | ||
+ | |||
+ | Le chef du 9e bataillon de la Manche, nouvellement créé, était le Coutançois Michel-Louis-Joseph Bonté, qu'il suivra dans sa carrière : « <i>la bonne intelligence a établi l'amitié et même l'intimité entre les deux compatriotes, Bonté et Leguay</i> ». | ||
|width=4% valign=top {{jtfy}}| | |width=4% valign=top {{jtfy}}| | ||
|width=48% valign=top {{jtfy}}| | |width=48% valign=top {{jtfy}}| | ||
<u><big>1793 : Blessé au siège de Granville</big></u> | <u><big>1793 : Blessé au siège de Granville</big></u> | ||
+ | |||
+ | En fin d'année 1793, on le trouve défendant la ville de Grandville contre les assaillants chouans. Le 5 novembre, il est même « <i>blessé à la jambe gauche au siège de Granville le 15 brumaire an 2</i> ». Mais peut-être faudrait-il lire le 25 brumaire ou 15 novembre. | ||
+ | |||
+ | Les vendéens sont arrivés en fait devant Granville le 14 novembre, après une halte à Fougères. La ville était défendue par 5 500 hommes commandés par les généraux Peyre et Vachot, et Lecarpentier, représentant du peuple. | ||
+ | |||
+ | Dans son brevet de capitaine, on lit que Guillaume Le Guay commet un acte de bravoure : « <i>A enlevé un guidon à l'avant garde de l'armée Royaliste composée de cavalerie, il était à cette époque adjoint au général Vachot.</i> ». Le guidon en question est tout simplement le drapeau | ||
+ | étendard des compagnies de gendarmerie ou de cavalerie lourde dans les armées de l'Ancien Régime. Réussit-il cet exploit lors des assauts de la cavalerie ennemie, pendant la retraite des vendéens, ou alors pendant une autre échauffourée entre les deux armées. | ||
<u><big>1796 : Capitaine à la 81e demi-brigade à Quimper</big></u> | <u><big>1796 : Capitaine à la 81e demi-brigade à Quimper</big></u> | ||
Ligne 105: | Ligne 122: | ||
Coutances ce 1er germinal an 6 (21 Mars 1798) de la République française. Signés L. Radu ad. M. Lesong et Runaral av. un</spoiler> | Coutances ce 1er germinal an 6 (21 Mars 1798) de la République française. Signés L. Radu ad. M. Lesong et Runaral av. un</spoiler> | ||
- | |||
Pour copie conforme les membres du conseil d'avancement de la 81 1/2 Brigade. A Quimper le 3 prairial an 6 (22 Mai 1798) Republique. | Pour copie conforme les membres du conseil d'avancement de la 81 1/2 Brigade. A Quimper le 3 prairial an 6 (22 Mai 1798) Republique. | ||
Ligne 172: | Ligne 188: | ||
Nous Pierre Brugère administrateur du Directoire du District de Coutances commissaire nommé par le Directoire sur la réquisition de l'agent militaire, pour la forrmation d'une compagnie de volontaires, nous sommes transportés, accompagné du citoyen Pierre Enée commis de l'administration en la dite cy-devant église où arrivés avons fait part aux citoyens volontaires assemblés de l'objet de notre mission, après ce les avons invités à former leur bureau, ce qu'ils ont fait ainsi qu'il suit, présence de l'agent militaire du district. | Nous Pierre Brugère administrateur du Directoire du District de Coutances commissaire nommé par le Directoire sur la réquisition de l'agent militaire, pour la forrmation d'une compagnie de volontaires, nous sommes transportés, accompagné du citoyen Pierre Enée commis de l'administration en la dite cy-devant église où arrivés avons fait part aux citoyens volontaires assemblés de l'objet de notre mission, après ce les avons invités à former leur bureau, ce qu'ils ont fait ainsi qu'il suit, présence de l'agent militaire du district. | ||
- | Les citoyens volontaires ont élu par acclamation pour leur président le citoyen Germain le Comte, pour secrétaire le citoyen Enée commis de l'administration de district et pour scrutateurs les citoyens Jean Bois, François Menard, et Jacques François Laisney volontaires. le bureau ainsi formé, il a été procédé à la nomination d'un capitaine. L'appel nominal fait, le nombre des présents s'est trouvé de quatre vingt sept. Lors de cet appel chaque citoyen volontaire ayant déposé son bulletin dans le vase, le recensement des bulletins fait, le nombre s'en étant trouvé égal à celui des votants, le scrutin déclaré clos, il a été procédé à son dépouillement, dequel il est résulté que le citoyen Guillaume François Ke Guay gendarme à la résidence de cette ville a réuni quarante huit voix et le cotoyen Lamy trente neuf. | + | Les citoyens volontaires ont élu par acclamation pour leur président le citoyen Germain le Comte, pour secrétaire le citoyen Enée commis de l'administration de district et pour scrutateurs les citoyens Jean Bois, François Menard, et Jacques François Laisney volontaires. le bureau ainsi formé, il a été procédé à la nomination d'un capitaine. L'appel nominal fait, le nombre des présents s'est trouvé de quatre vingt sept. Lors de cet appel chaque citoyen volontaire ayant déposé son bulletin dans le vase, le recensement des bulletins fait, le nombre s'en étant trouvé égal à celui des votants, le scrutin déclaré clos, il a été procédé à son dépouillement, dequel il est résulté que le citoyen Guillaume François Le Guay gendarme à la résidence de cette ville a réuni quarante huit voix et le cotoyen Lamy trente neuf. |
<spoiler text="Après ce, sur l'observation du commissaire ...">Après ce, sur l'observation du commissaire du district avant de proclamer le citoyen Le Guay, il a été fait une députation ...</spoiler> | <spoiler text="Après ce, sur l'observation du commissaire ...">Après ce, sur l'observation du commissaire du district avant de proclamer le citoyen Le Guay, il a été fait une députation ...</spoiler> |
Version du 23 mai ~ mae 2015 à 12:02
|
Quelques documents d'un dossier conservé au SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre) à Vincennes retraçant une carrière militaire exceptionnelle d'un jeune normand qui viendra ensuite au chateau du Cleuyou en Ergué-Gabéric. Merci à Michel Le Guay pour nous avoir fait connaître ces documents relatifs à son ancêtre, et également cet article instructif « Vent de Galerne : un Lorrain dans la tourmente révolutionnaire bretonne » écrit par Roger Tanguy dans la revue « Le Lien » (ex. 133, mars 2015) du C.G.F. ( Centre Généalogique du Finistère). |
Autres lectures : « 1798 - Expédition d'Irlande et libération du capitaine Guillaume François Leguay » ¤ « Archives du Cleuyou » ¤ « Les Le Guay (1841-1917), chatelains du Cleuyou au 19e siècle » ¤
1 Présentation
Examinons les différentes affectations et faits d'armes de ce jeune normand, fils d'aubergiste de la commune Tessy-sur-Vire en plein bocage normand. 1790-1792 : Garde Nationale de ParisDès septembre 1790 il quitte sa Normandie natale pour rejoindre Paris où il entre « volontairement, à l'âge de 16 ans, dans la Garde nationale soldée de Paris ». La Garde nationale est une milice citoyenne française destinée au maintien de l'ordre et à la sécurité intérieure. La première Garde nationale créée est celle de Paris, le 14 juillet 1789. Craignant un débordement populaire, la municipalité de Paris crée une garde parisienne et des volontaires issus des couches les plus aisées de la société y adhèrent spontanément. Le fait de voter en 1790 l'attribution de soldes permet à des volontaires moins aisés comme Guillaume Le Guay de s'enrôler. Une autre caractéristique de la Garde nationale était l'élection au scrutin secret des capitaines, lieutenants et sous-lieutenants. Cette pratique se poursuivra au sein des premiers bataillons de volontaires de l'Armée révolutionnaire (cf. ci-après l'élection de Guillaume Le Guay comme capitaine). 1792-1793 : Gendarmerie Nationale de Coutances En septembre 1792 il revient au pays pour intégrer le nouveau corps de la Gendarmerie nationale, à Coutances (38 km de Tessy) : « gendarme à la résidence de cette ville ». La maréchaussée royale était responsable du maintien de l'ordre dans le royaume de France sous l'Ancien Régime, et est remplacée en 1790 par la gendarmerie nationale. Contrairement aux Gardes nationaux des principales villes française, la gendarmerie nationale est chargée essentiellement de la police des campagnes. 1793 : Capitaine élu au 9e Bataillon de la Manche Le 11 septembre 1793 Guillaume Le Guay est élu capitaine au 9e bataillon de la Manche : « Le président a proclamé le citoyen Leguay capitaine ayant réuni la majorité absolue des suffrages. ». Le vote se déroule dans l'église du séminaire de Coutances et 87 soldats du tout nouveau bataillon sont appelés à déposer un bulletin secret. Le résultat proclamé est de 39 pour le citoyen Lamy et de 48 voix pour Guillaume Leguay : « un citoyen duquel ils connaissent les vertus civiques et les talents de militaires ». Le chef du 9e bataillon de la Manche, nouvellement créé, était le Coutançois Michel-Louis-Joseph Bonté, qu'il suivra dans sa carrière : « la bonne intelligence a établi l'amitié et même l'intimité entre les deux compatriotes, Bonté et Leguay ». |
1793 : Blessé au siège de Granville En fin d'année 1793, on le trouve défendant la ville de Grandville contre les assaillants chouans. Le 5 novembre, il est même « blessé à la jambe gauche au siège de Granville le 15 brumaire an 2 ». Mais peut-être faudrait-il lire le 25 brumaire ou 15 novembre. Les vendéens sont arrivés en fait devant Granville le 14 novembre, après une halte à Fougères. La ville était défendue par 5 500 hommes commandés par les généraux Peyre et Vachot, et Lecarpentier, représentant du peuple. Dans son brevet de capitaine, on lit que Guillaume Le Guay commet un acte de bravoure : « A enlevé un guidon à l'avant garde de l'armée Royaliste composée de cavalerie, il était à cette époque adjoint au général Vachot. ». Le guidon en question est tout simplement le drapeau étendard des compagnies de gendarmerie ou de cavalerie lourde dans les armées de l'Ancien Régime. Réussit-il cet exploit lors des assauts de la cavalerie ennemie, pendant la retraite des vendéens, ou alors pendant une autre échauffourée entre les deux armées. 1796 : Capitaine à la 81e demi-brigade à Quimper 1798 : Prisonnier lors de l'expédition d'Irlande Cf artiille détaillé : « 1798 - Expédition d'Irlande et libération du capitaine Guillaume François Leguay » ¤
|
2 Transcriptions
1. Relevé de service
4. Mémoire pour le brevet de capitaine
4 bis. Extrait du procès verbal de nomination
5. Lettre de Leguai (début)
|
5 bis. Brevet de capitaine
7. Lettre de démission (extrait)
14. Lettre de Leguai (extrait)
16. Nomination de capitaine
17. Certificat d'affectation
|
3 Originaux
Lieu de conservation :
|
Usage, droit d'image :
|
Documents en accès protégé | |||||
4 Annotations
- Sur ses papiers militaires il est réputé être né le 14 avril 1774. Mais sur le registre d'actes de baptême et sur la copie certifié du 27 thermidor de l'an 1, la date le 11 avril 1773 : « Le lundy douze avril 1773 Guillaume François Le Guay né d’hier du légitime mariage de Louis Le Guay aubergiste et de Magdelaine Le Fillastre a été nommé par Guillaume Louis marchand de la paroisse de Domjean assisté de Jeanne Demortreux son épouze et baptisé par nous curé soubsigné avec le parein, la mareine ne scachant signer. G. Louis N. T. Hurel ». Acte de baptème : « Image:ActeBaptème1773.jpg ». Certificat : « Image:Certificat27thermidor1Naissance1773.jpg ». [Ref.↑ 1,0 1,1]
Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Date de création : mai 2015 Dernière modification : 23.05.2015 Avancement : [Développé] |