An dommerien, les chauffeurs, Feiz ha Breiz 1908
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* les révolutionnaires sont appelés en breton « <i>an dispac'herien</i> », « <i>ar Republikaned</i> », « <i>ar bleizi-ze</i> » (ces loups-là), et également « <i>an Dommerien</i> » (les chauffeurs). | * les révolutionnaires sont appelés en breton « <i>an dispac'herien</i> », « <i>ar Republikaned</i> », « <i>ar bleizi-ze</i> » (ces loups-là), et également « <i>an Dommerien</i> » (les chauffeurs). | ||
- | Pourquoi les chauffeurs ? Parce que la technique de ces tortionnaires pour obtenir des aveux était de mettre leurs victimes sur les flammes d'un feu, du moins leurs pieds. Ici la couleur locale veut que le feu soit allumé dans la cheminée sous une « <i>billig ruz</i> » (plaque à crêpes "rouge"). | + | Pourquoi les chauffeurs ? Parce que la technique de ces tortionnaires pour obtenir des aveux était de mettre leurs victimes sur les flammes d'un feu, du moins leurs pieds. Ici la couleur locale veut que le feu soit allumé dans la cheminée sous une « <i>billig ruz</i> » <ref name=Billig>« <i>Billig</i> » , mot breton <i>pillig</i>, genre féminin, dont « <i>billig</i> » est la forme lénifiée après l'article défini « ar », soit « ar billig » : plaque circulaire en fonte, donc extrêmement lourde, utilisée pour réaliser et faire cuire une galette ou une crêpe. Cette plaque, d'un diamètre variant généralement entre 33 et 50 centimètres, étaient posée autrefois (avant l'apparition de l'électricité ou du gaz dans les campagnes bretonnes) sur un trépied métallique sous lequel on enserrait de petits fagots de bois secs enflammés.</ref> (plaque à crêpes "rouge"). |
Ce qui étonne dans ce texte, c'est le fait que le journal catholique associe les chauffeurs aux révolutionnaires alors qu'ils étaient généralement perçus comme des sympathisants chouans. Annick Le Douguet a étudié les méfaits et procès des chauffeurs en Cornouaille ( « <i>Langolen, chronique d'un village de Basse-Bretagne</i> », « <i>Les Tommerien, redoutables hordes de chauffeurs, sèment la violence et la mort à Pleuven et à Clohars-Fouesnant </i> » ) : | Ce qui étonne dans ce texte, c'est le fait que le journal catholique associe les chauffeurs aux révolutionnaires alors qu'ils étaient généralement perçus comme des sympathisants chouans. Annick Le Douguet a étudié les méfaits et procès des chauffeurs en Cornouaille ( « <i>Langolen, chronique d'un village de Basse-Bretagne</i> », « <i>Les Tommerien, redoutables hordes de chauffeurs, sèment la violence et la mort à Pleuven et à Clohars-Fouesnant </i> » ) : | ||
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- | [[Image:DommerienBilligRuz.jpg|thumb|350px|center|« <i>An dommerien hag ar billuz ruz</i> », inspiré d"une couverture du Petit Journal du 15.11.1908]] | + | [[Image:DommerienBilligRuz.jpg|thumb|350px|center|« <i>An dommerien hag ar billig ruz</i> », inspiré d"une couverture du Petit Journal du 15.11.1908]] |
Ici le journaliste de « <i>Feiz ha Breiz</i> » présente les choses différemment : les chauffeurs sont dans le camp des révolutionnaires, et leur but est de terroriser les bons paroissiens et leurs anciens prêtres réfractaires. | Ici le journaliste de « <i>Feiz ha Breiz</i> » présente les choses différemment : les chauffeurs sont dans le camp des révolutionnaires, et leur but est de terroriser les bons paroissiens et leurs anciens prêtres réfractaires. | ||
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Version du 26 octobre ~ here 2012 à 20:23
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Une histoire racontée par Jean-Louis Prigent Autres lectures : « La vision de Déguignet sur les apports et méfaits de la Grande Révolution » ¤ « Kergoant, Kergoan » ¤ « 1795 - Vente et adjudication de la tenue de Ty Plouz » ¤ |
1 Présentation
L'histoire se passe à Kergoant, village situé au nord-est de la commune d'Ergué-Gabéric, en plein affrontement entre Chouans et Républicains lors de la Grande Révolution de 1789 :
Pourquoi les chauffeurs ? Parce que la technique de ces tortionnaires pour obtenir des aveux était de mettre leurs victimes sur les flammes d'un feu, du moins leurs pieds. Ici la couleur locale veut que le feu soit allumé dans la cheminée sous une « billig ruz » Ce qui étonne dans ce texte, c'est le fait que le journal catholique associe les chauffeurs aux révolutionnaires alors qu'ils étaient généralement perçus comme des sympathisants chouans. Annick Le Douguet a étudié les méfaits et procès des chauffeurs en Cornouaille ( « Langolen, chronique d'un village de Basse-Bretagne », « Les Tommerien, redoutables hordes de chauffeurs, sèment la violence et la mort à Pleuven et à Clohars-Fouesnant » ) :
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Ici le journaliste de « Feiz ha Breiz » présente les choses différemment : les chauffeurs sont dans le camp des révolutionnaires, et leur but est de terroriser les bons paroissiens et leurs anciens prêtres réfractaires. |
2 Transcription
Pajennad 184 :
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Fin an bajennad 186 :
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3 Traduction française (en cours)
Page 186 :
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Suite page 186 :
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4 Coupures de presse
Juin 1908 | |||||
5 Annotations
- Jean-Louis Prigent (1878-1962), prêtre du diocèse de Quimper, né à Guissény, ordonné en 1905, professeur à Saint-Yves Quimper ; 1906, hors diocèse ; 1907, vicaire à Briec ; 1926, chapelain de l'école du Sacré-Cœur de Lesneven ; 1933, recteur de Baye ; 1945, recteur de Lamber ; 1952, chapelain à Plouzané ; 1957, maison de Keraudren ; décédé le 9-03-1962. Publications : Miz Mari : eskobti Kemper ha Leon (Brest, Moullerez ru ar C'hastell, 1909). [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français. [Ref.↑]
- « Billig » , mot breton pillig, genre féminin, dont « billig » est la forme lénifiée après l'article défini « ar », soit « ar billig » : plaque circulaire en fonte, donc extrêmement lourde, utilisée pour réaliser et faire cuire une galette ou une crêpe. Cette plaque, d'un diamètre variant généralement entre 33 et 50 centimètres, étaient posée autrefois (avant l'apparition de l'électricité ou du gaz dans les campagnes bretonnes) sur un trépied métallique sous lequel on enserrait de petits fagots de bois secs enflammés. [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : octobre 2012 Dernière modification : 26.10.2012 Avancement : [Développé] |