An dommerien, les chauffeurs, Feiz ha Breiz 1908
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Les Républicains s'attablèrent et se servirent de la viande, du pain blanc et d'une goutte de jaune, ni petra 'ta. Comme François restait impassible, le chef des chauffeurs dit : | Les Républicains s'attablèrent et se servirent de la viande, du pain blanc et d'une goutte de jaune, ni petra 'ta. Comme François restait impassible, le chef des chauffeurs dit : | ||
- | « <i>Ce citoyen</i> ne veut pas avouer où est l'oiseau noir : ne vo ket brao d'ezan choum aze beteg m'or bezo leunet hor c'hof : rag neuze ni a velfe a lemm eo hor c'hlezeier pe tenna a ra hor fuzulhou. — Rag bezit sur, <i>citoyen</i>, ni or bezo ar beleg, pe da benn, da gas ganeomp. Da c'hedal, de quoi il n'y a pas de cidre ici ? — va en chercher, <i>citoyen Jaouen</i>, emezan, en eur drei ouz unan d'euz e e vignouned ». | + | « <i>Ce citoyen</i> ne veut pas avouer où est l'oiseau noir : ne vo ket brao d'ezan choum aze beteg m'or bezo leunet hor c'hof : rag neuze ni a velfe a lemm eo hor c'hlezeier pe tenna a ra hor fuzulhou. — Rag bezit sur, <i>citoyen</i>, ni or bezo ar beleg, pe da benn, da gas ganeomp. Da c'hedal, de quoi il n'y a pas de cidre ici ? — va en chercher, <i>citoyen Jaouen</i>, dit-il, tourné vers l'un de ses compagnons ». |
Si vous voulez du cidre, il y a moyen de vous servir, dit François. Kerkent an ozac'h a gemeraz eur skudel hag a bedaz ar mevel da ziskouez d'ezan an hent gant ar goulou. Er c'hao e chomchent eun tammig da zavarat, et François dit tout bas au commis : « Je ne connais pas ces deux diables, goest int d'ober ar brasa torfejou. Cependant, écoute bien ceci, il n'y a pas grand chose à faire, restez calme : an distera a rafec'h, evit klask tec'het, a ve avoalc'h evit lakaat diskredi varnoc'h hag oc'h anaout ». | Si vous voulez du cidre, il y a moyen de vous servir, dit François. Kerkent an ozac'h a gemeraz eur skudel hag a bedaz ar mevel da ziskouez d'ezan an hent gant ar goulou. Er c'hao e chomchent eun tammig da zavarat, et François dit tout bas au commis : « Je ne connais pas ces deux diables, goest int d'ober ar brasa torfejou. Cependant, écoute bien ceci, il n'y a pas grand chose à faire, restez calme : an distera a rafec'h, evit klask tec'het, a ve avoalc'h evit lakaat diskredi varnoc'h hag oc'h anaout ». | ||
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- | Une fois François entré, le capitaine des révolutionnaires dit : « <i>allons, citoyens, buvons</i> ; ha te, en eur drei ouz Fanch, bois avec nous, muoc'h a nerz e pezo à trainer ici la laine-noire ». — « Je ne bois pas, dit le chef de famille, et une fois encore je vous dis qu'il n'y a pas de prêtre ici. Ne dal ket deoc'h. » — « Ni a velo ; ar pez a zo sur, ar beleg a gavimp pe varc'hoaz vintin e rin tro Gemper gant da benn var beg va c'hleze ». | + | Une fois François entré, le capitaine des révolutionnaires dit : « <i>allons, citoyens, buvons</i> ; et toi, s'adressant à François, bois avec nous, ça va apporter plus d'énergie pour pouvoir amener la laine-noire ». — « Je ne bois pas, dit le chef de famille, et une fois encore je vous dis qu'il n'y a pas de prêtre ici. Ne dal ket deoc'h. » — « Ni a velo ; ar pez a zo sur, ar beleg a gavimp pe varc'hoaz vintin e rin tro Gemper gant da benn var beg va c'hleze ». |
Minuit sonna. — « <i>Allons, citoyen Jacques</i>, dit le chef, va fouiller : je vais chauffer, reg gleb oun ». — Jacques et les trois autres s'empressèrent de rechercher le prêtre : furchet e oue ar c'hreier, ar c'hardiou, chaque coin de la maison. | Minuit sonna. — « <i>Allons, citoyen Jacques</i>, dit le chef, va fouiller : je vais chauffer, reg gleb oun ». — Jacques et les trois autres s'empressèrent de rechercher le prêtre : furchet e oue ar c'hreier, ar c'hardiou, chaque coin de la maison. | ||
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- | À ce moment, le commis entre dans la maison. Pebez kalounad evitan ! Moudra a ranke var e himor evit miret da zifen an hini a roe e vuez evitan. Noue ket lezet pell amzer da zonjal : kroget e oue ennan ha liammet e dreid hag e zaouarn. Ne c'hellaz miret da skuill daelou a levenez pa glevaz Fanch o lavaret : « Gloar d'eoc'h, va Zalver, bezit meulet brema hag e peb amzer. Introun Varia Gerdevot, ho pet truez ouzin », e zaoulagad a joume da bara ouz an nenv evel p'en divije guelet ar Verc'hez : el leac'h diskouez kaout poan, morse n'oa bel ken laouen ha ken | + | À ce moment, le commis entre dans la maison. Quel coup de cœur ! Moudra a ranke var e himor evit miret da zifen an hini a roe e vuez evitan. On ne lui laissa pas une minute pour réfléchir : il fut attrapé et ses pieds et ses mains liés. Ne c'hellaz miret da skuill daelou a levenez pa glevaz Fanch o lavaret : « Gloire à toi, mon Sauveur, soyez béni maintenant et de tout temps. Notre-Dame de Kerdévot, ayez pitié de moi », e zaoulagad a joume da bara ouz an nenv evel p'en divije guelet ar Verc'hez : el leac'h diskouez kaout poan, morse n'oa bel ken laouen ha ken |
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Version du 24 octobre ~ here 2012 à 06:42
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Une histoire racontée par Jean-Louis Prigent Autres lectures : « La vision de Déguignet sur les apports et méfaits de la Grande Révolution » ¤ |
1 Présentation
2 Transcription
Pajennad 184 :
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Fin an bajennad 186 :
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3 Traduction française
Page 186 :
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Suite page 186 :
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4 Coupures de presse
Juin 1908 | |||||
5 Annotations
- Jean-Louis Prigent (1878-1962), prêtre du diocèse de Quimper, né à Guissény, ordonné en 1905, professeur à Saint-Yves Quimper ; 1906, hors diocèse ; 1907, vicaire à Briec ; 1926, chapelain de l'école du Sacré-Cœur de Lesneven ; 1933, recteur de Baye ; 1945, recteur de Lamber ; 1952, chapelain à Plouzané ; 1957, maison de Keraudren ; décédé le 9-03-1962. Publications : Miz Mari : eskobti Kemper ha Leon (Brest, Moullerez ru ar C'hastell, 1909). [Ref.↑ 1,0 1,1 1,2]
- « Feiz ha Breiz » est le premier journal hebdomadaire en langue bretonne, fondé en 1865 par le vicaire général Léopold-René de Léséleuc, sous la mandature de Mgr Sergent, et diffusé jusqu'en 1884, puis de 1899 à 1944, et enfin depuis 1945. De 1865 à 1883 la direction et rédaction furent assurées par Gabriel Morvan, puis par l'abbé Nédélec. En 1911, l'abbé Jean-Marie Perrot, rédacteur pour Feiz ha Breiz depuis 1902 en prend la direction jusqu'à sa mort en 1943. La revue Kroaz Breiz succéda de 1948 à 1950 à la revue Feiz ha Breiz, puis changea de nom pour s’appeler Bleun-Brug (1951-1984) quand elle commença à publier des articles en français. [Ref.↑]
Thème de l'article : Coupures de presse relatant l'histoire et la mémoire d'Ergué-Gabéric Date de création : octobre 2012 Dernière modification : 24.10.2012 Avancement : [Développé] |