Modèle:DéguignetJérusalem996 - GrandTerrier

Modèle:DéguignetJérusalem996

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 22 mai ~ mae 2018 à 07:53 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)
(New page: Un jour, ce brave Arménie, qui était aussi un chrétien, nous <ref>Déguignet effectue son voyage organisé par l'Arménien en compagnie d'un camarade affecté comme lui au dépôt d'Aho...)
← Différence précédente
Version actuelle (22 mai ~ mae 2018 à 16:25) (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

 
Ligne 1: Ligne 1:
-Un jour, ce brave Arménie, qui était aussi un chrétien, nous <ref>Déguignet effectue son voyage organisé par l'Arménien en compagnie d'un camarade affecté comme lui au dépôt d'Ahoutpacha en Crimée : « <i>J'y avais trouvé un bon camarade, beaucoup plus ancien que moi, bon enfant, toujours content mais sans instruction. C'était aussi un pauvre paysan comme moi.</i> ». </ref> demanda si nous ne serions pas contents d'aller faire un tour à Jérusalem, il se chargerait de nous y conduire à ses frais. On peut penser si nous étions contents ! Aller à Jérusalem, quel est le chrétien orthodoxe ou hétérodoxe qui ne serait pas content d'aller voir Jérusalem ? Seulement, je dis à l'Arménien que pour nous, soldats, la chose serait difficile, car nous serions obligés d'avoir une permission qui nous serait probablement pas accordée.+Un jour, ce brave Arménien, qui était aussi un chrétien, nous <ref>Déguignet effectue son voyage organisé par l'Arménien en compagnie d'un camarade affecté comme lui au dépôt d'Ahoutpacha en Crimée : « <i>J'y avais trouvé un bon camarade, beaucoup plus ancien que moi, bon enfant, toujours content mais sans instruction. C'était aussi un pauvre paysan comme moi.</i> ». </ref> demanda si nous ne serions pas contents d'aller faire un tour à Jérusalem, il se chargerait de nous y conduire à ses frais. On peut penser si nous étions contents ! Aller à Jérusalem, quel est le chrétien orthodoxe ou hétérodoxe qui ne serait pas content d'aller voir Jérusalem ? Seulement, je dis à l'Arménien que pour nous, soldats, la chose serait difficile, car nous serions obligés d'avoir une permission qui nous serait probablement pas accordée.
« Ne vous inquiétez pas de ça, dit-il, la permission vous l'aurez. Je connais votre officier comme je connais tous les officiers français et turcs qui sont ici, ce sont tous mes amis, et même quelque peu mes obligés. La paix est signée, les troupes de Crimée vont commencer à évacuer le pais. Mais ils en auront pour longtemps. Or, je sais par vos officiers supérieurs d'ici que vous autres les petits dépôts, les infirmiers, les ouvriers d'administration et des intendances, resterez ici jusqu'à ce que les dernières troupes de Sébastopol soient passées. C'est-à-dire au moins deux mois encore, sinon davantage, par conséquent vous avez le temps de faire le voyage de Jérusalem ; une permission de dix ou douze jours vous suffira ! Ayant à peu près réglé mes affaires, je partirai avec vous. Nous allons justement profiter du passage des vapeurs russes qui vont passer dans quelques jours, conduisant les pèlerins là-bas. Seulement, il faudra aller en civil, car en soldats français, les Russes pourraient vous regarder d'un mauvais œil, vous qui venez de les battre, et qui les avez empêchés de faire ce pèlerinage depuis deux ans. Je me charge du reste de vous procurer des habillements convenables. Eh bien, acceptez-vous ? » dit-il en terminant. On peut croire que nous acceptâmes avec empressement et joie. Comme avait dit l'Arménien, nous n'eûmes aucune difficulté à obtenir la permission. Quatre jours après, nous nous embarquâmes tous les trois à bord d'un vapeur russe venant d'Odessa, allant transporter un chargement de pèlerins à la Terre sainte. « Ne vous inquiétez pas de ça, dit-il, la permission vous l'aurez. Je connais votre officier comme je connais tous les officiers français et turcs qui sont ici, ce sont tous mes amis, et même quelque peu mes obligés. La paix est signée, les troupes de Crimée vont commencer à évacuer le pais. Mais ils en auront pour longtemps. Or, je sais par vos officiers supérieurs d'ici que vous autres les petits dépôts, les infirmiers, les ouvriers d'administration et des intendances, resterez ici jusqu'à ce que les dernières troupes de Sébastopol soient passées. C'est-à-dire au moins deux mois encore, sinon davantage, par conséquent vous avez le temps de faire le voyage de Jérusalem ; une permission de dix ou douze jours vous suffira ! Ayant à peu près réglé mes affaires, je partirai avec vous. Nous allons justement profiter du passage des vapeurs russes qui vont passer dans quelques jours, conduisant les pèlerins là-bas. Seulement, il faudra aller en civil, car en soldats français, les Russes pourraient vous regarder d'un mauvais œil, vous qui venez de les battre, et qui les avez empêchés de faire ce pèlerinage depuis deux ans. Je me charge du reste de vous procurer des habillements convenables. Eh bien, acceptez-vous ? » dit-il en terminant. On peut croire que nous acceptâmes avec empressement et joie. Comme avait dit l'Arménien, nous n'eûmes aucune difficulté à obtenir la permission. Quatre jours après, nous nous embarquâmes tous les trois à bord d'un vapeur russe venant d'Odessa, allant transporter un chargement de pèlerins à la Terre sainte.

Version actuelle

Un jour, ce brave Arménien, qui était aussi un chrétien, nous [1] demanda si nous ne serions pas contents d'aller faire un tour à Jérusalem, il se chargerait de nous y conduire à ses frais. On peut penser si nous étions contents ! Aller à Jérusalem, quel est le chrétien orthodoxe ou hétérodoxe qui ne serait pas content d'aller voir Jérusalem ? Seulement, je dis à l'Arménien que pour nous, soldats, la chose serait difficile, car nous serions obligés d'avoir une permission qui nous serait probablement pas accordée.

« Ne vous inquiétez pas de ça, dit-il, la permission vous l'aurez. Je connais votre officier comme je connais tous les officiers français et turcs qui sont ici, ce sont tous mes amis, et même quelque peu mes obligés. La paix est signée, les troupes de Crimée vont commencer à évacuer le pais. Mais ils en auront pour longtemps. Or, je sais par vos officiers supérieurs d'ici que vous autres les petits dépôts, les infirmiers, les ouvriers d'administration et des intendances, resterez ici jusqu'à ce que les dernières troupes de Sébastopol soient passées. C'est-à-dire au moins deux mois encore, sinon davantage, par conséquent vous avez le temps de faire le voyage de Jérusalem ; une permission de dix ou douze jours vous suffira ! Ayant à peu près réglé mes affaires, je partirai avec vous. Nous allons justement profiter du passage des vapeurs russes qui vont passer dans quelques jours, conduisant les pèlerins là-bas. Seulement, il faudra aller en civil, car en soldats français, les Russes pourraient vous regarder d'un mauvais œil, vous qui venez de les battre, et qui les avez empêchés de faire ce pèlerinage depuis deux ans. Je me charge du reste de vous procurer des habillements convenables. Eh bien, acceptez-vous ? » dit-il en terminant. On peut croire que nous acceptâmes avec empressement et joie. Comme avait dit l'Arménien, nous n'eûmes aucune difficulté à obtenir la permission. Quatre jours après, nous nous embarquâmes tous les trois à bord d'un vapeur russe venant d'Odessa, allant transporter un chargement de pèlerins à la Terre sainte.