Flash Déguignet 02.2016
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1 FEVR. 2016 - Taolennoù, tableaux effroyables
La vision d'un enfant face à ces outils "pédagogiques", les Taolennoù [1], qui étaient largement utilisés dans les campagnes bretonnes par les prêtres et prédicateurs pour accompagner leurs sermons chargés d'images effrayantes et d'invocations des "péchés capitaux".
L'historien Joël Cornette a mis en encart cette explication de Jean-Marie Déguignet dans son livre sur l'histoire de la Bretagne et des Bretons.
« Ces tableaux effroyables des diables et de l’enfer », « on entendait alors des pleurs, des cris, des gémissements parmi les pauvres petits auditeurs effrayés », voilà les formules qui résument les effets produits.
En savoir plus => « Souvenirs des Taolennoù lors des trois jours de retraite de première communion »
Une explication sur les légendes bretonnes et son archétype « l'Ankou » « Toutes les fois qu'un breton éprouve un frissonnement quelconque, une peur inexplicable, il dit de suite : "Ayaou ! passed e ann Ankou dreisthon, ben ar veichal e zin ganthan" » (l'Ankou vient de passer par dessus moi, la prochaine fois il me prendra). Autres lectures : « DÉGUIGNET Jean-Marie - Contes et légendes de Basse-Cornouaille » ¤ « QUEVILLY Laurent - Illustrations des Contes et légendes de JM Déguignet » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un Paysan Bas-Breton » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Rimes et Révoltes » ¤ « Chanson en l'honneur du sire Le Braz, Anatole Kenta eur Roue ken glorius, J-M.D. » ¤ |
2 Présentation
Grâce à « La légende de la mort en Basse-Bretagne » d'Anatole Le Braz publiée en 1893, tout le monde connaît aujourd'hui l'Ankou Mais on connait moins les mémoires ou les poèmes de Jean-Marie Déguignet où il est question de cette légende, avec une explication critique de la vision folkloriste d'Anatole Le Braz. On peut compter une dizaine de passages où le paysan bas-breton décrit les croyances rurales autour de la mort qu'il a lui-même observées et explique leur origine "chrétienne". Sur le thème de « notre Ankou breton », Déguignet en fait d'abord ce portrait conventionnel : « il voyage jour et nuit, semant sur son chemin une espèce de terreur panique, le jour donnant des frissons et la nuit faisant entendre le wig-wig de la charrette des morts » ; « Vienne enfin, un jour, par la faux de l'Ankou / Me jeter au tombeau, en me tranchant le cou. / Alors je pourrai dire en tombant sous la faux / Benedictus te Ankou, tu as fini mes maux. » Jeune enfant à Ergué-Gabéric, un jour où il avait une forte fièvre qui devait l'emporter, il croit même voir la faux de l'Ankou : « tout le monde avait entendu quelque chose annoncer que j'allais bientôt partir au bourg sur le dos et les pieds en avant ... la nuit venue, je vis tout ce dont elles avaient parlé, je vis le spectre de l'Ankou, le spectre d'un spectre avec sa faux me faisant des grimaces au pied de mon grabat ». Mais bien sûr personne en réalité ne peut attester avoir vraiment vu le messager dans sa ronde macabre sur les chemins de campagne bretonne : « l'Ankou, ni sa prétendue charrette n’ont jamais été vus par personne, attendu que l'Ankou n'est qu'un signe ou intersigne de la mort mais toujours invisible ». |
Déguignet s'amuse de la naïveté des folkloristes, Anatole Le Bras le premier, qui ont cru sur parole toutes ces histoires mettant en scène l'Ankou : « Anatol mest an Ankou » (Anatole, le maître de l'Ankou) ; « un de ces savants chercheurs de légendes » ; « c'est ainsi qu'ils en content à ces messieurs savants quand ceux-ci les forcent à parler » ; « Ah se dit ce malin quemener ... je vais te dire comment il est fait puisqu'il y aura la goutte à boire ». Et il donne enfin les seules explications sociologiques et religieuses auxquelles il croit :
Ceci dit, vieux et à l'article de la mort, Déguignet se met encore lui-même en scène face au personnage de légende : « Ce vieux ... est toujours dans son trou,
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3 Morceaux choisis
L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 33),
L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 124),
Rimes et Révoltes (p. 17),
Rimes et Révoltes (p. 25),
Rimes et Révoltes (p. 73),
L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 725),
L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 597),
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L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 96),
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4 Annotations
- Ankou, Ankoù, sm. : bretonnisme, l'Ankou, traduit du breton « an Ankoù », est le serviteur de la mort en Basse-Bretagne ; son rôle est de récupérer dans sa charrette grinçante (karr / karrik an Ankoù) les âmes des défunts récents. On le représente comme un squelette revêtu d'un linceul, ou un homme grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure cachée par un large feutre et tenant à la main une faux qui diffère des faux ordinaires, en ce qu'elle a le tranchant tourné en dehors. L'Ankoù est parfois — à tort — confondu avec le diable, très présent par ailleurs dans la mythologie bretonne. Anatole Le Bras a popularisé l'Ankoù par la publication de sa "Légende de la Mort". Le mot est masculin en breton ; selon Dom Le Pelletier il serait à l'origine le pluriel de « anken » qui désigne l'angoisse, la peine. Arzel Even (revue Ogam, 1950-53) propose une autre étymologie : « nk » représente l'état réduit de la racine « nek » (périr) (nekros en grec, et nec, necare en latin). [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 1,0 1,1]
- Titre complet : « Vers adressés le 1er janvier 1898 à Le Braz Anatole qui m'a volé 24 manuscrits de mes Mémoires ». Ce poème est la premier texte du cahier manuscrit intitulé "Mon testament" de 57 pages contenant divers poèmes et lettres. [Ref.↑]
- Atropos : l'une des trois Parques de la mythologie qui coupait le fil de la vie. [Ref.↑ 3,0 3,1]
- Titre complet : « À Monsieur Malherbe de la Boixière (Propriétaire de la ferme de Toulven en Ergué-Armel ». Ce poème est l'un des textes du cahier manuscrit intitulé "Copie de lettres" des pages 9-36 contenant divers correspondances. [Ref.↑]
- Titre complet : « Chanson bretonne en l'honneur du sire Le Braz, président des régionalistes bretons et prétendant au trône du roi Gradlon ». Ce poème est l'un des textes du cahier manuscrit intitulé "Copie de lettres" des pages 9-36 contenant divers correspondances. [Ref.↑]
- Karrik an Ankoù : la charrette de la Mort. Elle est attelée de deux chevaux macabres. On l'entend toujours arrivé, car les essieux mal graissés du karrik grincent dans la nuit. [Ref.↑]
- Kemener : tailleur. [Ref.↑ 7,0 7,1]
- Nanaon (anaon) : âmes des trépassés. [Ref.↑]
Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet Date de création : Octobre 2015 Dernière modification : 7.07.2016 Avancement : [Développé] |