ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France
Un article de GrandTerrier.
Version du 23 janvier ~ genver 2012 à 22:13 (modifier) GdTerrier (Discuter | contributions) ← Différence précédente |
Version actuelle (24 mars ~ meurzh 2012 à 13:01) (modifier) (undo) GdTerrier (Discuter | contributions) |
||
(5 intermediate revisions not shown.) | |||
Ligne 15: | Ligne 15: | ||
}}__NOTOC__ | }}__NOTOC__ | ||
{|width=870 | {|width=870 | ||
- | |width=37% align=left valign=top|[[Image:FranceBuissonnière.jpg|left|thumb|200px]][[Image:FranceBuissonnière2.jpg|left|thumb|200px]] | + | |width=37% align=left valign=top| |
+ | {| | ||
+ | |[[Image:FranceBuissonnière.jpg|left|thumb|200px]][[Image:Discovery.jpg|left|thumb|200px]] | ||
+ | |- | ||
+ | |A propos du dernier extrait ci-contre (page 145), un billet en anglais de l’éditorialiste Natalie Bennet : | ||
+ | <small>« Robb reports how women in many areas were subject to horrible abuse and treated as little more than working animals, but he also makes it clear that they didn’t always accept this, and that female solidarity could go to considerable lengths. He quotes the Breton peasant Deguignet on a custom in Brittany (an area known for its strong patriarchy) about a game played by women at midday, when the men were asleep. Four or five women would find a man on his own, pin him down, and stuff his pants with mid or cow dung. Furthermore, if the game got rougher, “the woman left free would split the end of a thick stick, then with her two hands she would pry it apart the way you open a trap, and fit it onto the organis generationis ex pace par hominis… It was done in full daylight and right out in the fields in front of everyone, in front of gangs of children clapping and screaming with laughter ».</small> | ||
+ | |||
+ | Read more: http://blogcritics.org/books/article/book-review-the-discovery-of-france/page-4/#ixzz1kPhHErY5 | ||
+ | |} | ||
|width=63% valign=top| | |width=63% valign=top| | ||
- | Depuis des années, Graham Robb, éminent historien britannique, sillonne la France à vélo, à raison de deux séjours par an. Combinée à une solide érudition universitaire, cette connaissance du terrain lui permet de retracer une histoire inédite et vraie des Français depuis le règne de Louis XIV. | + | Depuis des années, Graham Robb, éminent historien britannique, sillonne la France à vélo, à raison de deux séjours par an. Combinée à une solide érudition universitaire, cette connaissance du terrain lui permet de retracer une histoire inédite et vraie de la « France profonde » depuis la Révolution jusque la première guerre mondiale. |
A la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement de Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages et sert d'exemple pour l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145). | A la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement de Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages et sert d'exemple pour l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145). | ||
Ligne 24: | Ligne 32: | ||
{{Citation5}} | {{Citation5}} | ||
- | Même pour les individus entreprenants et intelligents qui parvenaient à grappiller des bribes d'instruction et avaient vu le jour dans le climat plus dynamique du XIXe siècle, la vie restait un parcours périlleux et tortueux, pareil à la spirale d'un jeu de l'oie semée d'embûches. Le paysan breton Jean-Marie Déguignet (1834-1905) décida d'écrire ses mémoires car il n'avait jamais rien lu, ailleurs que dans des romans, sur un personnage qui lui ressemble. À la bibliothèque municipale de Quimper, il avait entrevu un fragment de la vie des Français brillamment éclairé par une poigné d'écrivains à l'égo démesuré, tandis que la grande masse de l'humanité était livrée aux ténèbres. | + | Même pour les individus entreprenants et intelligents qui parvenaient à grappiller des bribes d'instruction et avaient vu le jour dans le climat plus dynamique du XIXe siècle, la vie restait un parcours périlleux et tortueux, pareil à la spirale d'un jeu de l'oie semée d'embûches. Le paysan breton Jean-Marie Déguignet (1834-1905) décida d'écrire ses mémoires car il n'avait jamais rien lu, ailleurs que dans des romans, sur un personnage qui lui ressemble. À la bibliothèque municipale de Quimper, il avait entrevu un fragment de la vie des Français brillamment éclairé par une poignée d'écrivains à l'égo démesuré, tandis que la grande masse de l'humanité était livrée aux ténèbres. |
{| width=100% class="collapsible collapsed" style="border: 1px #aaa solid; background: #efefef;" | {| width=100% class="collapsible collapsed" style="border: 1px #aaa solid; background: #efefef;" | ||
!| ... suite du texte ... | !| ... suite du texte ... | ||
Ligne 71: | Ligne 79: | ||
{{Citation5}} | {{Citation5}} | ||
Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, avait été témoin aux quatre coins de la Bretagne patriarcale de scènes qui semblent bien indiquer que toutes les femmes n'étaient ni soumises ni maltraitées. À l'époque de l'année où les « meilleurs gars » travaillaient dans la lande, certaines se livraient à un jeu appeler « mettre le <i>kaoc'h</i> et la <i>goaskerez</i> aux grands gars ». À midi, quand les hommes dormaient, quatre ou cinq coquines en repéraient un isolé, l'immobilisaient à terre et lui emplissaient le pantalon de boue ou de bouse de vache : | Jean-Marie Déguignet, le paysan bas-breton, avait été témoin aux quatre coins de la Bretagne patriarcale de scènes qui semblent bien indiquer que toutes les femmes n'étaient ni soumises ni maltraitées. À l'époque de l'année où les « meilleurs gars » travaillaient dans la lande, certaines se livraient à un jeu appeler « mettre le <i>kaoc'h</i> et la <i>goaskerez</i> aux grands gars ». À midi, quand les hommes dormaient, quatre ou cinq coquines en repéraient un isolé, l'immobilisaient à terre et lui emplissaient le pantalon de boue ou de bouse de vache : | ||
- | {| width=100% class="collapsible collapsed" style="border: 1px #aaa solid; background: #efefef;" | + | |
- | !| ... suite du texte ... | + | |
- | |- | + | |
- | | | + | |
« Cela s'appelait <i>lakad ar kaoc'h</i> et ne faisait pas grand-mal au patient, mais l'autre jeu était pire ; ici, la femme restée libre préparait un gros bâton fendu, puis dans cette fente, elle introduisait les « <i>organis generationis ex pace per hominis</i> ». Cela s'appelait <i>lakad ar woaskerez</i>. Et cela se pratiquait en plein jour et en plein champ devant tout le monde, devant des bandes d'enfants qui applaudissaient et riaient aux éclats ». | « Cela s'appelait <i>lakad ar kaoc'h</i> et ne faisait pas grand-mal au patient, mais l'autre jeu était pire ; ici, la femme restée libre préparait un gros bâton fendu, puis dans cette fente, elle introduisait les « <i>organis generationis ex pace per hominis</i> ». Cela s'appelait <i>lakad ar woaskerez</i>. Et cela se pratiquait en plein jour et en plein champ devant tout le monde, devant des bandes d'enfants qui applaudissaient et riaient aux éclats ». | ||
- | Sil les conventions avaient permis aux peintres de représenter une volée de femmes s'abattant sur leur victime pour lui « mettre la pression », les musées de la vie quotidienne seraient peut-être moins mornes. | + | Si les conventions avaient permis aux peintres de représenter une volée de femmes s'abattant sur leur victime pour lui « mettre la pression », les musées de la vie quotidienne seraient peut-être moins mornes. |
- | |} | + | |
{{FinCitation}} | {{FinCitation}} | ||
Version actuelle
|
[modifier] Notice bibliographique
|
Depuis des années, Graham Robb, éminent historien britannique, sillonne la France à vélo, à raison de deux séjours par an. Combinée à une solide érudition universitaire, cette connaissance du terrain lui permet de retracer une histoire inédite et vraie de la « France profonde » depuis la Révolution jusque la première guerre mondiale. A la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement de Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages et sert d'exemple pour l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145). Pages 118-119 :
Page 120 :
Page 136 :
Page 145 :
Autre(s) lecture(s) : « Jean-Marie Déguignet et le sexe » ¤ |
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : Décembre 2011 Dernière modification : 24.03.2012 Avancement : [Fignolé] |
Catégories: Biblio | JMD