WELD Charles Richard - A Vacation in Brittany - GrandTerrier

WELD Charles Richard - A Vacation in Brittany

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Charles Richard Weld (1813–1869), écrivain historien de la Royal Society, a écrit une série de récits de ses voyages de touriste en vacances au Canada, en Irlande, en Ecosse, en Italie et dans plusieurs régions françaises dont celui-ci « <i>A Vacation in Brittany</i> » ("un séjour de vacance en Bretagne"). Dans ce journal de voyage, le site gabéricois de Kerdévot et son Pardon <ref name="Pardon">{{K-Pardon}}</ref> sont à l'honneur car pas moins de 11 pages leur sont consacrées, lesquelles ont été traduites ici en français pour la première fois, afin d'en comprendre la teneur. Charles Richard Weld (1813–1869), écrivain historien de la Royal Society, a écrit une série de récits de ses voyages de touriste en vacances au Canada, en Irlande, en Ecosse, en Italie et dans plusieurs régions françaises dont celui-ci « <i>A Vacation in Brittany</i> » ("un séjour de vacance en Bretagne"). Dans ce journal de voyage, le site gabéricois de Kerdévot et son Pardon <ref name="Pardon">{{K-Pardon}}</ref> sont à l'honneur car pas moins de 11 pages leur sont consacrées, lesquelles ont été traduites ici en français pour la première fois, afin d'en comprendre la teneur.

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Statut de l'article : Image:Bullgreen.gif [Fignolé] § E.D.F.

WELD (Charles Richard), A Vacation in Brittany, Chapman and Hall, London, 1856, ISBN N/A
Titre : A Vacation in Brittany
Auteur : WELD Charles Richard Type : Livre/Brochure
Edition : Chapman and Hall Note : -
Impression : London Année : 1856
Pages : p. 212-223 Référence : ISBN N/A

[modifier] Notice bibliographique

Couverture de l'édition de 1856

Paysan breton - Croquis de l'auteur

Charles Richard Weld (1813–1869), écrivain historien de la Royal Society, a écrit une série de récits de ses voyages de touriste en vacances au Canada, en Irlande, en Ecosse, en Italie et dans plusieurs régions françaises dont celui-ci « A Vacation in Brittany » ("un séjour de vacance en Bretagne"). Dans ce journal de voyage, le site gabéricois de Kerdévot et son Pardon [1] sont à l'honneur car pas moins de 11 pages leur sont consacrées, lesquelles ont été traduites ici en français pour la première fois, afin d'en comprendre la teneur.

Jean-Yves Le Disez, dans son livre « Étrange Bretagne. Récits de voyageurs britanniques en Bretagne (1830-1900) » publié en 2002, a étudié le livre de Weld dans le chapitre « Charles Richard Weld, touriste malgré lui » où il critique son journal en Bretagne comme étant très superficiel et empreint de snobisme.

En effet, si on analyse les pages relatives au site de Kerdévot, on peut noter les fautes de goûts et erreurs manifestes suivantes :

  • Saint Kerdévot : l'auteur pense qu'un saint éponyme y est vénéré, alors qu'il s'agit d'un toponyme signifiant "village de la dévotion", et qu'il est dédié à Notre Dame de Kerdévot, représentant la Vierge Marie, laquelle a, selon la légende, vaincu la peste.
  • Reliques du saint : le touriste anglais croit voir, en tête de la procession du Pardon, « six jeunes filles, vêtues de robes blanches, rubans et fleurs, et portant une sorte de cadre en velours satiné : au centre, sur un coussin, reposaient les reliques du Saint et une image de la Vierge éternelle ». Indubitablement, comme cela est le cas aujourd'hui, ces filles portaient une petite statue de Notre-Dame.
  • Le paysan breton : sous ce terme, le pèlerin du Pardon de Kerdévot est présenté comme un grossier personnage qui a « trois vices , — l'avarice, le mépris des femmes, et l'alcoolisme ».

Mais le témoignage de Charles Richard Weld est néanmoins intéressant car, même s'il n'a pas pris le temps d'étudier chaque lieu, il a noté avec réalisme certaines scènes :

  • la description des lieux : « des tentes, kiosques et stands affichant des rafraîchissements, principalement alcoolisés, étaient disposés en lignes semi-circulaire, sur tout le placître, et l'arrière-plan du paysage est rempli par la chapelle, une grande bâtisse élégante, avec une petite sacristie adossée, et un calvaire impressionnant représentant la mort et la passion du Christ. » (tents, booths, and stalls displaying refreshments, principally of an intoxicating nature, were ranged in semicircular lines round the meadow, while the background of the picture was filled by the church, a large handsome structure, with a small chapel contiguous to it, and a rich Calvary representing the death and passion of our Lord.)
  • les blagues potaches : « Un de ces paysans est observé par une bande de jeunes hommes à l’affût évident de divertissements ; un tas de pierres à proximité appelait à des sottises. En en tour de main ses bragoù (braies, pantalon) en furent remplies ... »
  • le marchand coiffeur : « les filles entraient chez lui volontairement, et pour certaines très impatientes, pour échanger leur belle chevelure contre trois pauvres petits mouchoirs de teintes criardes, de la valeur d'à peine douze sous ! ».
  • les danses et les crêpes : « quand la procession est achevée, les paysans énergiques forment une grande chaîne et font une farandole comme je l'ai déjà signalé à propos de la ronde de Châtelaudren » ; « des gâteaux appelés crêpes et faites de farine, sucre et lait, roulées pour former une galette, et enfin cuites. Celles-ci, vendues en feuilles de presque un tiers de mètre carré (60 cm de diamètre), faisaient la joie des jeunes galants bretons ... ».

Autres lectures : « BROUSMICHE Jean-François - Voyage dans le Finistère en 1829-1831 » ¤ « CAMBRY Jacques - Voyage dans le Finistère en 1794-95 » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou » ¤ 

[modifier] Les pages du pardon de Kerdévot


[modifier] Transcription et traduction

Among the many strange customs which mark the Breton peasants, there is none more remarkable than that of wearing the hair ; for while the men cultivate long tresses hanging down to their waists, and of which they are very proud,* the women do not show a single lock, and the girl who might be tempted by the beauty of her chevelure to allow a ringlet to escape from beneath her closely-fitting cap, would not only lose all chance of obtaining a lover, but would be regarded by the young men as a fille perdue, that is, a coquettish girl unworthy of their affections. To this strange custom many London and Paris ladies are indebted for the magnificent hair which adorns their heads, but which was grown in the wilds of Brittany.

Such were the living features which presented themselves to me ; but besides these, tents, booths, and stalls displaying refreshments, principally of an intoxicating nature, were ranged in semicircular lines round the meadow, while the background of the picture was filled by the church, a large handsome structure, with a small chapel contiguous to it, and a rich Calvary representing the death and passion of our Lord. Crowds of peasants were passing in and out of the sacred edifice, attracted by the relics of St. Kerdevot, consisting of fragments of bones, which my limited knowledge of comparative anatomy did not enable me to identify as human.

These relics, which were in a handsome reliquary, were exhibited by a priest to the people, who pressed eagerly forward to kiss the crystal shrine. At a convenient distance stood St. Kerdevot's money-box, into which silver and copper coins rained unceasingly, and the oblation being offered, the high priest gave absolution for past sins.

Seeing these things, who could wonder that the priests lauded the miraculous power of the Saint, to whose crumbling bones such reverence was paid? Truly the Breton, believing as he does in saints innumerable, whom he is taught to believe are perpetually interceding at the gates of heaven for his admission into Paradise, must be happier than the despairing man portrayed by Coleridge,—

"Sad lot, to have no hope! Though lonely kneeling,
He fain would frame a prayer within his breast,—
Would fain entreat for some sweet breath of healing,
That his sick body might have ease and rest."

"Jetez une boule dans le bourg; où elle s'arrêtera vous trouverez un honnête home." This is reported to have been the answer of a Breton priest to an inquiry respecting the probity of his parishioners. Did he imagine the ball would ever stop at his door? for can that man be called honest who exacts money from his poor neighbours for ecclesiastical purposes by the sale of prayers and the exhibition of rotten bones? How admirably Béranger hits these gentry in his song, beginning —

"Satan dit un jour à ses pairs,
Qu'on veut à nos hordes,
C'est en éclairant l'univers
Qu'on éteint les discordes
Par brevet invention
J'ordonne une mission :
En vendant des prières,
Vite, soufflons, morbleu !
Eteignons les lumières
Et rallumons le feu !"

§ Next ~ But the interior of the church ...


Notes :

  • * The custom among men in Brittany of wearing long hair is very ancient. Lucian represents the Amoricans with flowing hair :— "Quondam per colla decors Crinibus effusis."
  • ** Les Derniers Bretons.
 

De toutes les coutumes étranges qui caractérisent les paysans bretons, il n'y en a aucune de plus notable que celle de la chevelure ; depuis longtemps les hommes ont ont l'habitude de les faire tomber dans le dos, et d'en être fier, * les femmes ne portent aucune mèche, et les filles tentées pour montrer la beauté de leur chevelure de laisser s'échapper une bouclette de leur coiffe serrée sur leur tête, perdraient du coup toutes les chances d'avoir un amoureux et seraient regardée par les jeunes gens comme une fille perdue, et donc comme une fille coquette qui ne mérite pas leurs attentions. De nombreuses femmes parisiennes ou londoniennes pratique cette coutume étrange cachant leurs magnifiques cheveux et qui provient de cette Bretagne sauvage.

Ainsi étaient les éléments concrets qui se sont présentés d'eux-mêmes à moi ; mais en plus de tout ça, des tentes, kiosques et stands affichant des rafraîchissements, principalement alcoolisés, étaient disposés en lignes semi-circulaire, sur tout le placître, et l'arrière-plan du paysage est rempli par la chapelle, une grande bâtisse élégante, avec une petite sacristie adossée, et un calvaire impressionnant représentant la mort et la passion du Christ. Des foules de paysans entraient et sortaient de l'édifice sacré, attirés par les reliques de St Kerdévot, constitués de fragments d'os, que mes connaissances anatomiques limitées ne me permettent de qualifier d'origine humaine.

Ces reliques qui étaient dans un joli reliquaire étaient exhibées par un prêtre aux gens qui se pressaient pour embrasser le coffre funèbre en verre. À une distance pratique était l'urne des offrandes à St Kerdévot dans laquelle ruisselait sans cesse les pièces d'argent et de cuivre, et l'offrande fait le prêtre délivrait son absolution pour tous les pêchés passés.

Voyant ces choses, doit-on s'émerveiller d'entendre le prêtre louer le saint dont les os effrités font l'objet d'une telle dévotion ? Véritablement le Breton, vénérant autant de saints qui, comme on lui enseigne, sont perpétuellement occupés à intercéder aux portes célestes pour son admission au Paradis , serait plus heureux que l'homme en désespérance de Coleridge, —

"C'est triste, de n'avoir aucun espoir ! Bien qu'agenouillé et seul,
Il voulait formuler une prière dans sa poitrine, -
Voudrait implorer un doux souffle de guérison,
Afin que son corps malade récupère et se repose."

"Jetez une boule dans le bourg; où elle s'arrêtera vous trouverez un honnête home." Ceci est considéré comme la réponse d'un prêtre breton à une enquête sur le probité de ses paroissiens. S'imaginait-il que la boule puisse s'arrêter à sa porte ? pour que cet homme qu'on dit honnête et qui soutire de l'argent de nature ecclésiastique à ces prochains contre la vente de ses prières et l'exhibition de ces os putréfiés ? Quelle merveilleuse façon de décrire ces notables dans la chanson de Béranger [2] commençant par —

"Satan dit un jour à ses pairs,
Qu'on veut à nos hordes,
C'est en éclairant l'univers
Qu'on éteint les discordes
Par brevet invention
J'ordonne une mission :
En vendant des prières,
Vite, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu !"

§ Suite ~ Mais l'intérieur de l'église ...


Notes :

  • * La tradition bretonne de porter de longs cheveux est très ancienne. Lucian décrit les Armoricains avec des chevelures abondantes :— "Quondam per colla decors Crinibus effuses."
  • ** Les Derniers Bretons, Emile Souvestre, 1836.

[modifier] Annotations

  1. Pardon, s.m. : forme de pèlerinage principalement rencontrée en Bretagne. Un pardon est organisé à une date fixe récurrente, dans un lieu déterminé et est dédié à un saint précis. Le pardon comporte une messe et une procession en extérieur vers un lieu sacré suivant un parcours déterminé. Les reliques ou représentation du saint et les bannières font partie de la procession. Source : Wikipedia. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  2. Chanson « Les Missionnaires », 1819. [Ref.↑]
  3. Bragoubras, pl. : grande culotte bouffante encore portée par les hommes au XIXe siècle, mais commençant à être remplacée par le pantalon à la fin des années 1840. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 3,0 3,1]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2020    Dernière modification : 7.07.2020    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]