WELD Charles Richard - A Vacation in Brittany - GrandTerrier

WELD Charles Richard - A Vacation in Brittany

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Un peu avant trois heures un mouvement global s'organisa à destination de la chapelle, qui tout d'un coupfut pleine à craquer. C'était la préparation de la grande manifestation du jour, la procession des reliques. Les chants religieux, plus sonores que mélodieux, y étaient entonnés par les paysans excités, et répétés par ceux se trouvant à l'extérieur. L'ordre de la procession fut organisé, et à trois heures précises le pèlerins sortirent de l'église. Ils étaient précédés d'une douzaine de prêtres sans couvre-chefs, portant des aubes et tenant leurs bréviaires d'où ils lisaient des fragments de prières en latin : ils étaient suivis par deux cents paysans, aussi tête nue, portant étendards et bannières, celles représentant St Kerdévot et ses miracles précédant le reste ; ensuite venaient six jeunes filles, vêtues de robes blanches, rubans et fleurs, et portant une sorte de cadre en velours satiné : au centre, sur un coussin, reposaient les reliques du Saint et une image de la Vierge éternelle. La procession se terminaient par des groupes de paysans portant des cierges. Trois fois, chantant à voix déployée ils tournèrent autour de la chapelle, passant entre les rangs serrés des spectateurs qui tombaient à genoux quand les reliques passaient devant eux, et ensuite la procession s'engagea autour du placître autour de l'alignement des tentes. C'était curieux l'effet que provoquait la vue des reliques sacrées sur les paysans, qui étaient, pour reprendre le phrasé populaire de Jack, "saoul à moitié sous la mer" : un instant auparavant ils étaient immergés dans la foule, mais car le chant pieux arrive à leurs oreilles et que la procession se rapproche, l'adoration religieuse devenait la priorité ; leur démarche devenait plus assurée, et soulevant leurs grands chapeaux, ils se figèrent dans une expression ahurie devant la manifestation, mais, une fois les reliques passées, ils reprirent leurs agapes bruyantes. Un peu avant trois heures un mouvement global s'organisa à destination de la chapelle, qui tout d'un coupfut pleine à craquer. C'était la préparation de la grande manifestation du jour, la procession des reliques. Les chants religieux, plus sonores que mélodieux, y étaient entonnés par les paysans excités, et répétés par ceux se trouvant à l'extérieur. L'ordre de la procession fut organisé, et à trois heures précises le pèlerins sortirent de l'église. Ils étaient précédés d'une douzaine de prêtres sans couvre-chefs, portant des aubes et tenant leurs bréviaires d'où ils lisaient des fragments de prières en latin : ils étaient suivis par deux cents paysans, aussi tête nue, portant étendards et bannières, celles représentant St Kerdévot et ses miracles précédant le reste ; ensuite venaient six jeunes filles, vêtues de robes blanches, rubans et fleurs, et portant une sorte de cadre en velours satiné : au centre, sur un coussin, reposaient les reliques du Saint et une image de la Vierge éternelle. La procession se terminaient par des groupes de paysans portant des cierges. Trois fois, chantant à voix déployée ils tournèrent autour de la chapelle, passant entre les rangs serrés des spectateurs qui tombaient à genoux quand les reliques passaient devant eux, et ensuite la procession s'engagea autour du placître autour de l'alignement des tentes. C'était curieux l'effet que provoquait la vue des reliques sacrées sur les paysans, qui étaient, pour reprendre le phrasé populaire de Jack, "saoul à moitié sous la mer" : un instant auparavant ils étaient immergés dans la foule, mais car le chant pieux arrive à leurs oreilles et que la procession se rapproche, l'adoration religieuse devenait la priorité ; leur démarche devenait plus assurée, et soulevant leurs grands chapeaux, ils se figèrent dans une expression ahurie devant la manifestation, mais, une fois les reliques passées, ils reprirent leurs agapes bruyantes.
-<u>Britons are said to have five virtues and three vices; the virtues being—love of their country, resignation under the will of God, loyalty, perseverance, and hospitality; and their vices,—avarice, contempt of women, and drunkenness. Judging by the Pardon at Kerdevot I should say that the Britons deserve to be charged with the last-named vice; brandy was in far greater request than cider, and besides numerous large casks of fire-water standing before each tent, others, slung upon horses, were continually arriving on the ground. With regard to the penultimate vice recorded above, I must say that the Britons showed no contempt for the women who graced the Pardon; among the young men Cupid was decidedly in more +Les Bretons ont, dit-on, cinq qualités et trois défauts ; les qualités étant — l'amour de leur pays, l'obéissance à la volonté divine, la loyauté, la persévérance et l'hospitalité ; et leurs vices , — l'avarice, le mépris des femmes, et l'alcollisme. En observant le Pardon de Kerdévot, je dirais que les Bretons sont surtout caractérisés par le dernier de ces défauts ; le Cognac ou Brandy est bien plus consommé que le cidre, et de plus ldes tonneaux entiers d'alcool fort disposés devant chaque stand, d'autres, transportés par des chevaux, arrivaient continuellement sur le site. <u>With regard to the penultimate vice recorded above, I must say that the Britons showed no contempt for the women who graced the Pardon; among the young men Cupid was decidedly in more
who fell upon their knees when the relics were in sight, and then the procession passed round the meadow outside the line of tents. It was curious to mark the effect which the display of the holy relics had on the peasants, who were, to use Jack's phrase, "half-seas-over:" a moment before they might be seen surging through the crowd, but as the pious chant fell upon the ear and the procession drew nearer, religious awe seemed to obtain mastery over them; their steps became steadier, and, doffing their huge hats, they stared with a half-crazed expression at the show, but, when the relics had passed, resumed their boisterous merriment. who fell upon their knees when the relics were in sight, and then the procession passed round the meadow outside the line of tents. It was curious to mark the effect which the display of the holy relics had on the peasants, who were, to use Jack's phrase, "half-seas-over:" a moment before they might be seen surging through the crowd, but as the pious chant fell upon the ear and the procession drew nearer, religious awe seemed to obtain mastery over them; their steps became steadier, and, doffing their huge hats, they stared with a half-crazed expression at the show, but, when the relics had passed, resumed their boisterous merriment.

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WELD (Charles Richard), A Vacation in Brittany, Chapman and Hall, London, 1856, ISBN N/A
Titre : A Vacation in Brittany
Auteur : WELD Charles Richard Type : Livre/Brochure
Edition : Chapman and Hall Note : -
Impression : London Année : 1856
Pages : p. 212-223 Référence : ISBN N/A

Notice bibliographique

Couverture

Charles Richard Weld (1813–1869), écrivain historien de la Royal Society, a écrit une série de récits de ses voyages de touriste-vacancier au Canada, Irlande, et de plusieurs régions françaises dont celui-ci « A Vacation in Brittany » ("un séjour de vacance en Bretagne").

Autres lectures : « BROUSMICHE Jean-François - Voyage dans le Finistère en 1829-1831 » ¤ « CAMBRY Jacques - Voyage dans le Finistère en 1794-95 » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « Souvenirs du pardon de Kerdévot par Pierre Roumégou » ¤ 

Les pages du pardon de Kerdévot


Transcroption et traduction

Among the many strange customs which mark the Breton peasants, there is none more remarkable than that of wearing the hair ; for while the men cultivate long tresses hanging down to their waists, and of which they are very proud,* the women do not show a single lock, and the girl who might be tempted by the beauty of her chevelure to allow a ringlet to escape from beneath her closely-fitting cap, would not only lose all chance of obtaining a lover, but would be regarded by the young men as a fille perdue, that is, a coquettish girl unworthy of their affections. To this strange custom many London and Paris ladies are indebted for the magnificent hair which adorns their heads, but which was grown in the wilds of Brittany.

Such were the living features which presented themselves to me ; but besides these, tents, booths, and stalls displaying refreshments, principally of an intoxicating nature, were ranged in semicircular lines round the meadow, while the background of the picture was filled by the church, a large handsome structure, with a small chapel contiguous to it, and a rich Calvary representing the death and passion of our Lord. Crowds of peasants were passing in and out of the sacred edifice, attracted by the relics of St. Kerdevot, consisting of fragments of bones, which my limited knowledge of comparative anatomy did not enable me to identify as human.

These relics, which were in a handsome reliquary, were exhibited by a priest to the people, who pressed eagerly forward to kiss the crystal shrine. At a convenient distance stood St. Kerdevot's money-box, into which silver and copper coins rained unceasingly, and the oblation being offered, the high priest gave absolution for past sins.

Seeing these things, who could wonder that the priests lauded the miraculous power of the Saint, to whose crumbling bones such reverence was paid? Truly the Breton, believing as he does in saints innumerable, whom he is taught to believe are perpetually interceding at the gates of heaven for his admission into Paradise, must be happier than the despairing man portrayed by Coleridge,—

"Sad lot, to have no hope! Though lonely kneeling,
He fain would frame a prayer within his breast,—
Would fain entreat for some sweet breath of healing,
That his sick body might have ease and rest."

"Jetez une boule dans le bourg; où elle s'arrêtera vous trouverez un honnête home." This is reported to have been the answer of a Breton priest to an inquiry respecting the probity of his parishioners. Did he imagine the ball would ever stop at his door? for can that man be called honest who exacts money from his poor neighbours for ecclesiastical purposes by the sale of prayers and the exhibition of rotten bones? How admirably Béranger hits these gentry in his song, beginning —

"Satan dit un jour à ses pairs,
Qu'on veut à nos hordes,
C'est en éclairant l'univers
Qu'on éteint les discordes
Par brevet invention
J'ordonne une mission :
En vendant des prières,
Vite, soufflons, morbleu !
Eteignons les lumières
Et rallumons le feu !"

§ Next ~ But the interior of the church ...


Notes :

  • * The custom among men in Brittany of wearing long hair is very ancient. Lucian represents the Amoricans with flowing hair :— "Quondam per colla decors Crinibus effusis."
 

De toutes les coutumes étranges qui caractérisent les paysans bretons, il n'y en a aucune de plus notable que celle de la chevelure ; depuis longtemps les hommes ont ont l'habitude de les faire tomber dans le dos, et d'en être fier, * les femmes ne portent aucune mèche, et les filles tentées pour montrer la beauté de leur chevelure de laisser s'échapper une bouclette de leur coiffe serrée sur leur tête, perdraient du coup toutes les chances d'avoir un amoureux et seraient regardée par les jeunes gens comme une fille perdue, et donc comme une fille coquette qui ne mérite pas leurs attentions. De nombreuses femmes parisiennes ou londoniennes pratique cette coutume étrange cachant leurs magnifiques cheveux et qui provient de cette Bretagne sauvage.

Ainsi étaient les éléments concrets qui se sont présentés d'eux-mêmes à moi ; mais en plus de tout ça, des tentes, kiosques et stands affichant des rafraîchissements, principalement alcoolisés, étaient disposés en lignes semi-circulaire, sur tout le placître, et l'arrière-plan du paysage est repli par la chapelle, une grande bâtisse élégante, avec une petite sacristie adossée, et un calvaire impressionnant représentant la mort et la passion du Christ. des foules de paysans entraient et sortaient de l'édifice sacré, attirés par les reliques de St Kerdévot, constitués de fragments d'os, que mes connaissances anatomiques limitées ne me permettent de qualifier d'origine humaine.

Ces reliques qui étaient dans un joli reliquaire étaient exhibées par un prêtre aux gens qui se pressaient pour embrasser le coffre funèbre en verre. À une distance pratique était l'urne des offrandes à St Kerdévot dans laquelle ruisselait sans cesse les pièces d'argent et de cuivre, et l'offrande fait le prêtre délivrait son absolution pour tous les pêchés passés.

Voyant ces choses, doit-on s'émerveiller d'entendre le prêtre louer le saint dont les os effrités font l'objet d'une telle dévotion ? Véritablement le Breton, vénérant autant de saints qui, comme on lui enseigne, sont perpétuellement occupés à intercéder aux portes célestes pour son admission au Paradis , serait plus heureux que l'homme en désespérance de Coleridge, —

"C'est triste, de n'avoir aucun espoir ! Bien qu'agenouillé et seul,
Il voulait formuler une prière dans sa poitrine, -
Voudrait implorer un doux souffle de guérison,
Afin que son corps malade récupère et se repose."

"Jetez une boule dans le bourg; où elle s'arrêtera vous trouverez un honnête home." Ceci est considéré comme la réponse d'un prêtre breton à une enquête sur le probité de ses paroissiens. S'imaginait-il que la boule puisse s'arrêter à sa porte ? pour que cet homme qu'on dit honnête et qui soutire de l'argent de nature ecclésiastique à ces prochains contre la vente de ses prières et l'exhibition de ces os putréfiés ? Quelle merveilleuse façon de décrire ces notables dans la chanson de Béranger [1] commençant par —

"Satan dit un jour à ses pairs,
Qu'on veut à nos hordes,
C'est en éclairant l'univers
Qu'on éteint les discordes
Par brevet invention
J'ordonne une mission :
En vendant des prières,
Vite, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu !"

§ Suite ~ Mais l'intérieur de l'église ...


Notes :

  • * La tradition de porter de longs cheveux en Bretagne est très ancienne. Lucian décrit les Armoricains avec des chevelures abondantes :— "Quondam per colla decors Crinibus effuses."
  • ** * Les Derniers Bretons.

Annotations

  1. Chanson « Les Missionnaires », 1819. [Ref.↑]
  2. Bragoubras, pl. : grande culotte bouffante encore portée par les hommes au XIXe siècle, mais commençant à être remplacée par le pantalon à la fin des années 1840. [Terme BR] [Lexique BR] [Ref.↑ 2,0 2,1]


Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2020    Dernière modification : 22.05.2020    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]