Un mariage en grande pompe à Odet, Figaro et journaux locaux 1932 - GrandTerrier

Un mariage en grande pompe à Odet, Figaro et journaux locaux 1932

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Catégorie : Journaux
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§ E.D.F.

Le grand mariage du 22 septembre 1932 de René-Guillaume Bolloré et de Denise Rivière.

Autres lectures : « 1932 - Groupes d'ouvriers d'Odet à la noce de René-Guillaume Bolloré » ¤ « L'ancien patronage des Paotred à l'Hotel » ¤ « René Bolloré (1911-1999), résistant et entrepreneur » ¤ « Inauguration de la nouvelle salle de patronage des Paotred, L'Ouest-Eclair 1931 » ¤ « Jacques-Henri Lartigue, photographe à bord de la vedette Dahu II de René Bolloré en 1931 » ¤ 

1 Présentation

C'est en effet un mariage en grande pompe [1], bien qu'il soit écrit dans les journaux que la cérémonie nuptiale fût dite dans « l'intimité ».

La première coupure de presse est celle du journal national Le Figaro dans sa rubrique Mariages. On y apprend que le pape pie VI a donné sa bénédiction aux jeux mariés, que les témoins étaient au nombre de 4 et les garçons et filles d'honneur à 16.

Quant à l'article signé des initiales « J.L. », avec un texte publié à l'identique dans les colonnes de « L'Union Libérale » [2] pour les lecteurs de Scaër et du « Progrès du Finistère » [3] pour Odet, on y trouve les infos suivantes : la famille de la mariée, les Rivière étaient des industriels de Nogent-sur-Marne,

 

Le banquet des ouvriers papetiers fut organisé à la salle du patronage de Keranna (inaugurée le 6 septembre 1931) : « Dans une autre salle toute proche la famille élargie du personnel de la maison, au nombre de plus de 400, se trouva rassemblée pour le banquet des noces ».  :

Des invités à la noce, photo E. Le Grand
Des invités à la noce, photo E. Le Grand

Ces derniers furent reconnaissants et offrirent aux mariés de « grands bouquets offerts par le personnel de la maison et même par les marins du yacht ».

L'équipage du Dahu II en 1931
L'équipage du Dahu II en 1931

2 Transcription

Avis du Figaro

Mariages

- Le 22 septembre a été célébré dans la plus stricte intimité, en la chapelle du Manoir d'Odet, près Quimper, le mariage de Mlle Denise Rivière, fille de M. Maurice Rivière, industriel, et de madame, née Collonge, avec M. René-Guillaume Bolloré, fils de René Bolloré, industriel, et de madame, née Thubé.

La bénédiction nuptiale a été donnée par Mgr Duparc, évêque de Quimper et Léon, chevalier de la Légion d'honneur. S. S. Pie VI avait daigné envoyer sa bénédiction aux jeunes époux.

Les témoins étaient : pour la mariée, M. Henri Fricotelle, industriel, et Mlle Simone Rivière, sa sœur ; pour le marié, M. Faurant, avocat ; M. Newton, industriel, et M. Henri Thubé, son oncle.

Le service d'honneur était assuré par Mlles Gabrielle Rivière, Monique Renault, Odette Thubé, Livia Thubé, Colette Bolloré, Chantal Thubé, Janine Fourcade, Jacqueline Peigné, accompagnées par MM. Raymond Chausse, Maurice Rivière, Marc-Emmanuel Thubé, Michel Bolloré, Patrice Thubé, Guénaël Bolloré, Dominique Derrien et Alain Fourcade.

Le Progrès du Finistère, l'Union Libérale

ERGUÉ-GABÉRIC ou SCAËR

UN MARIAGE À ODET. - Le jeudi 22 septembre, les Papeteries d'Odet étaient en fête pour célébrer, dans l'intimité, le mariage de René-Guillaume Bolloré, fils de l'industriel bien connu, et de Mlle Denise Rivière, dont les parents sont aussi industriels à Nogent-sur-Marne.

Le ciel, attristé par quelques nuages, était à l'unisson des âmes sous le coup d'un deuil récent. Cependant, dès le début de la cérémonie, le soleil se montra radieux, comme un symbole d'une nouvelle aurore.

Dans la rustique et pieuse chapelle d'Odet se trouvait réunie la famille, les enfants formant en avant, de chaque côté de la nef, un décor grâcieux, dans leurs atours empire, lorsque le clergé entra.

C'est Monseigneur l’Évêque de Quimper qui reçut les consentements et bénit les anneaux. Avant de procéder à la cérémonie, il adressa la parole aux deux fiancés et leur donna de paternels conseils. Son Excellence profita de cette circonstance pour rappeler la bienfaisant générosité de la famille Bolloré envers un grand nombre d’œuvres et en particulier envers le Séminaire. Il eut un mot aimable et révérend pour les chefs de la famille Bolloré-Thubé, présents ou absents, qui préparèrent ou soutinrent la prospérité de la maison

 

Suite Le Progrès du Finistère, l'Union Libérale

Bolloré, et aussi pour la famille Rivière, qui doit sa fortune au travail acharné et consciencieux de son chef. Chacun sait l'esprit d'à-propos de notre vénéré Évêque et la façon délicate avec laquelle il sait aller droit aux âmes.

La messe fut célébrée par M. le chanoine Thubé, oncle du jeune marié. À son appel avait répondu Mgr Le Gouaz, archevêque de Port-au-Prince, qui l'honore de son amitié depuis les longues années où ils vécurent à Vannes, sous le même toit épiscopal.

L'assistance recueillie partageait l'émotion des deux familles, dont les regards allaient des époux à l'autel et de l'autel aux époux. Quant aux jeunes mariés eux-mêmes, leur attitude modeste et réservée faisait comprendre qu'ils pressentaient les importantes responsabilités qu'ils venaient de contracter et qu'ils confiaient à Dieu même la sauvegarde du bonheur dont l'espoir remplissait leurs cœurs l'un pour l'autre. La cérémonie tout entière se déroula dans une atmosphère de simplicité, d'intimité et de piété qu'il faudrait souhaiter à toutes les cérémonies nuptiales.

Sous une tente dressée pour la circonstance, se réunirent autour de la table fleurie des plus proches parents de la famille. Dans une autre salle toute proche la famille élargie du personnel de la maison, au nombre de plus de 400, se trouva rassemblée pour le banquet des noces. Pendant ce temps, le personnel de Cascadec, au nombre de plus de 600, participait aussi à la joie de la grande famille Bolloré en prenant part à un banquet semblable à Scaër. Les ouvriers des Papeteries d'Odet et de Cascadec ont coutume, en effet, de partager tristesses ou joies de ceux qui veillent avec sollicitude à maintenir prospère l'industrie qui les fait tous vivre. Aussi voyait-on avec satisfaction, dans le salon où les époux recevaient les vœux de bonheur de leurs invités, les grands bouquets offerts par le personnel de la maison et même par les marins du yacht.

Il y avait dans ces témoignages une unanimité pour redire les sentiments de tous : Vivez heureux, vivez longtemps, comme votre vénérable arrière-grand-mère dont on vient, dans une intimité plus discrète encore, de fêter les cent ans ; répandez autour de vous, comme l'ont voulu vos parents, bonheur et prospérité sur tous ceux qui vivront dans votre rayonnement.

Signé : J. L.


AU CINÉMA D'ODET. - Dimanche 9 Octobre, à 7h. 30 : Le Juif Errant, drame en sept parties ; La chasse est ouverte, comique ; Pathé-Revue ; documentaire.

3 Coupures de presse


4 Annotations

  1. En grande pompe : avec solennité, avec beaucoup de faste, de luxe. Pour ceux qui savent qu'en argot, pompe veut dire « chaussure », rappellons que la forme n'est pas le pluriel « en grandes pompes » et qu'on n'évoque donc pas quelqu'un qui chausserait du 52. En réalité, cette pompe nous vient au XIIe siècle du moyen français où elle désignait déjà un cérémonial, un cortège ou une fête luxueux ou fastueux ; le mot vient du grec pompê qui signifiait « escorte » ou « procession ». L'expression apparaît au XVIIe siècle chez Pascal dans ses Pensées où il évoque la venue de Jésus-Christ en grande pompe. Si depuis, le mot pompe avec cette acception est rarement utilisé de manière isolée, notre locution, elle, reste très vivace. [Ref.↑]
  2. L'Union agricole et maritime, qui a d'abord été appelée L'Union agricole du Finistère est un journal local d'informations générales qui a paru à Quimperlé (Finistère) de 1884 à 1942. Il a connu des orientations éditoriales différentes, selon ses propriétaires successifs. La périodicité a aussi été variable : bi-hebdoadaire, tri-hebdomadaire et hebdomadaire. Avec pour sous-titre Organe Républicain Démocratique de la région du Nord-Ouest, le journal paraît le 1er août 1884 à l'initiative du conseiller général de Quimperlé, James Monjaret de Kerjégu, un riche propriétaire terrien et ancien diplomate résidant à Scaër. [Ref.↑]
  3. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]


Thème de l'article : Revue de presse

Date de création : Novembre 2016    Dernière modification : 25.11.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]