Trésor d'orfèvrerie religieuse de l'époque Louis XIV à l'église St-Guinal - GrandTerrier

Trésor d'orfèvrerie religieuse de l'époque Louis XIV à l'église St-Guinal

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<br>[[Image:Auzas02.jpg|120px|right]]De l'encensoir (cf photo Le Doaré ci-contre), de l'époque Louis XIX et du maître orfèvre Joseph Bernard de Quimper, il écrit : « <i>Bien peu ont été conservés et bien peu sont en bon état, car ils sont malmenés par les enfants de chœur ... L'encensoir se compose de deux parties : la coupe avec pied, qui parfois, comme à Ergué-Gabéric (F.), est décorée de têtes d'angelots ailés rapportés et de gros fruits, et le couvercle ajouré. Un système de chaînes réunit le tout et permet le balancement et l'encensement.</i> » <br>[[Image:Auzas02.jpg|120px|right]]De l'encensoir (cf photo Le Doaré ci-contre), de l'époque Louis XIX et du maître orfèvre Joseph Bernard de Quimper, il écrit : « <i>Bien peu ont été conservés et bien peu sont en bon état, car ils sont malmenés par les enfants de chœur ... L'encensoir se compose de deux parties : la coupe avec pied, qui parfois, comme à Ergué-Gabéric (F.), est décorée de têtes d'angelots ailés rapportés et de gros fruits, et le couvercle ajouré. Un système de chaînes réunit le tout et permet le balancement et l'encensement.</i> »
-<br><br>[[Image:Orfevr01.jpg|100px|left]]Des chandeliers d'autel il précise : « <i>Le seul bel ensemble que nous connaissions est celui de l'église Saint-Guénaël, à Ergué-Gabéric (F.), qui comprend, avec la croix d'autel, six chandeliers (2 grands, 2 moyens, 2 petits). L'ensemble est d'époque Louis XIV, et probablement parisien.</i> »+<br><br>[[Image:Orfevr01.jpg|120px|left]]Des chandeliers d'autel il précise : « <i>Le seul bel ensemble que nous connaissions est celui de l'église Saint-Guénaël, à Ergué-Gabéric (F.), qui comprend, avec la croix d'autel, six chandeliers (2 grands, 2 moyens, 2 petits). L'ensemble est d'époque Louis XIV, et probablement parisien.</i> »
-Louis Le Guennec complète dans le bulletin de la Société d'Archéologie du Finistère : « <i>L'église d'Ergué-Gabéric possède six beaux chandeliers d'argent du XVIIIe siècle, trois grands, trois moyens et trois petits. Ces derniers ont une ornementation soignée, décelant le faire d'un habile orfèvre. J'y ai relevé deux types de poinçons,</i>+Louis Le Guennec complète dans le bulletin de la Société d'Archéologie du Finistère : « <i>L'église d'Ergué-Gabéric possède six beaux chandeliers d'argent du XVIIIe siècle, trois grands, trois moyens et trois petits. Ces derniers ont une ornementation soignée, décelant le faire d'un habile orfèvre. J'y ai relevé deux types de poinçons, un T surmonté &nbsp;d'une &nbsp;cou-</i>
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-<i>un T surmonté d'une couronne, qui pourrait être la marque du bureau de Quimper à l'époque, et deux fleurons ou fleurs de lys superposées, surmontées d'une couronne, avec la lettre A accolée à la fleur inférieure. Sur le pied de deux ou trois de ces chandeliers sont les trois lettres séparées B. A.R. Il y a aussi une jolie croix d'argent ayant pour unique poinçon le T couronnée.</i> »+<i>ronne, qui pourrait être la marque du bureau de Quimper à l'époque, et deux fleurons ou fleurs de lys superposées, surmontées d'une couronne, avec la lettre A accolée à la fleur inférieure. Sur le pied de deux ou trois de ces chandeliers sont les trois lettres séparées B. A.R. Il y a aussi une jolie croix d'argent ayant pour unique poinçon le T couronnée.</i> »
-Jurande de Quimper ou de Morlaix ...+Alors que P.-M. Auzas suggère une réalisation parisienne du 17e siècle, Louis Le Guennec note l'existence de poinçons lettrés T ou A qui contrairement aux 2 ou 3 syllabes des maîtres orfèvres dénote une production probable du 18e siècle signé par une communauté de jurande <ref name="Jurande">{{K-Jurande}}</ref>. Par contre il est peu probable que la lettre T désigne la jurande de Quimper, laquelle a utilisé les lettres A à D, mais plutôt celle Morlaix dans les années 1779-1780. Par contre les initiales B A R ne correspondent pas à un atelier d'orfèvre breton connu.
[[Image:PoinçonJB1.jpg|70px|right]]Hormis l'encensoir, deux autres pièces datées du 17e siècle, le ciboire <ref name="Ciboire">{{K-Ciboire}}</ref> d'une part et la lampe de sanctuaire autrefois dans la chapelle de Kerdévot d'autre part, proviennent le maître orfèvre Joseph Bernard qui signe par un poinçon I. B. à l'hermine héraldique couronnée. Joseph Bernard (1647-1719), formé à Paris et d'autres villes, a livré notamment de nombreuses pièces pour la cathédrale de Quimper et l'église de Pont-Croix, et 16 rues en Bretagne portent son nom <ref>Emmanuel Salmon-Legagneur (notice), <i>Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne</i>, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997.</ref>. [[Image:PoinçonJB1.jpg|70px|right]]Hormis l'encensoir, deux autres pièces datées du 17e siècle, le ciboire <ref name="Ciboire">{{K-Ciboire}}</ref> d'une part et la lampe de sanctuaire autrefois dans la chapelle de Kerdévot d'autre part, proviennent le maître orfèvre Joseph Bernard qui signe par un poinçon I. B. à l'hermine héraldique couronnée. Joseph Bernard (1647-1719), formé à Paris et d'autres villes, a livré notamment de nombreuses pièces pour la cathédrale de Quimper et l'église de Pont-Croix, et 16 rues en Bretagne portent son nom <ref>Emmanuel Salmon-Legagneur (notice), <i>Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne</i>, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997.</ref>.

Version du 18 mai ~ mae 2019 à 07:22

Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Où il est question de belles pièces d'orfèvrerie religieuse des 17e et 18e siècles, conservées et exposées dans l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric.

Pendant longtemps placées dans la sacristie, elles sont depuis ce printemps 2019 protégées par une vitrine sécurisée et visible dans l'église St-Guinal.

Classés au titre de la loi sur les Monuments historiques en 1994, ces éléments gabéricois ont été confectionnés des maîtres-orfèvres quimpérois, identifiés par leurs poinçons, et peut-être parisiens.


Autres lectures: « La vitrine du trésor de Saint-Guinal, Le Télégramme 2019 » ¤ « AUZAS Pierre-Marie - L'orfèvrerie religieuse bretonne » ¤ « Eléments classés et inscrits du patrimoine de la commune d'Ergué-Gabéric » ¤ « COUFFON et LE BARS - Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » ¤ 

1 Présentation

Pierre-Marie Auzas [1] et René Couffon [2] ont noté la beauté de ces pièces d'orfèvrerie dans leurs inventaires « L'orfèvrerie religieuse bretonne » (1955) et « Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » (1959).

La liste complète des pièces, toutes classées au titre des Monuments historiques le 10 mars 1994, est celle de l'édition réactualisée du répertoire Couffon :

  • Calice et patène [3] n°1, argent doré, du 18e siècle ; poinçon de l'orfèvre Guy-Baptiste Gérard sur le calice et celui d'Augustin-Jean Mahieu sur la patène [3]
  • Calice n°2, argent, du 17e siècle
  • Ciboire [4] en argent, époque Louis XIV, poinçon de l'orfèvre Joseph Bernard
  • Boîte aux saintes huiles en argent, poinçon d'A.-J. Mahieu, seconde moitié du 18e siècle
  • Encensoir et navette en argent, époque Louis XIV ; poinçon de Joseph Bernard sur l'encensoir
  • Lampe de sanctuaire en argent, époque Louis XIV, poinçon de Joseph Bernard
  • Croix d'autel et six chandeliers en argent, époque Louis XIV
  • Quatre chandeliers en bronze, 17e siècle, ou du 18e siècle comme le suggère Louis Le Guennec .

De l'encensoir (cf photo Le Doaré ci-contre), de l'époque Louis XIX et du maître orfèvre Joseph Bernard de Quimper, il écrit : « Bien peu ont été conservés et bien peu sont en bon état, car ils sont malmenés par les enfants de chœur ... L'encensoir se compose de deux parties : la coupe avec pied, qui parfois, comme à Ergué-Gabéric (F.), est décorée de têtes d'angelots ailés rapportés et de gros fruits, et le couvercle ajouré. Un système de chaînes réunit le tout et permet le balancement et l'encensement. »

Des chandeliers d'autel il précise : « Le seul bel ensemble que nous connaissions est celui de l'église Saint-Guénaël, à Ergué-Gabéric (F.), qui comprend, avec la croix d'autel, six chandeliers (2 grands, 2 moyens, 2 petits). L'ensemble est d'époque Louis XIV, et probablement parisien. »

Louis Le Guennec complète dans le bulletin de la Société d'Archéologie du Finistère : « L'église d'Ergué-Gabéric possède six beaux chandeliers d'argent du XVIIIe siècle, trois grands, trois moyens et trois petits. Ces derniers ont une ornementation soignée, décelant le faire d'un habile orfèvre. J'y ai relevé deux types de poinçons, un T surmonté  d'une  cou-

 

ronne, qui pourrait être la marque du bureau de Quimper à l'époque, et deux fleurons ou fleurs de lys superposées, surmontées d'une couronne, avec la lettre A accolée à la fleur inférieure. Sur le pied de deux ou trois de ces chandeliers sont les trois lettres séparées B. A.R. Il y a aussi une jolie croix d'argent ayant pour unique poinçon le T couronnée. »

Alors que P.-M. Auzas suggère une réalisation parisienne du 17e siècle, Louis Le Guennec note l'existence de poinçons lettrés T ou A qui contrairement aux 2 ou 3 syllabes des maîtres orfèvres dénote une production probable du 18e siècle signé par une communauté de jurande [5]. Par contre il est peu probable que la lettre T désigne la jurande de Quimper, laquelle a utilisé les lettres A à D, mais plutôt celle Morlaix dans les années 1779-1780. Par contre les initiales B A R ne correspondent pas à un atelier d'orfèvre breton connu.

Hormis l'encensoir, deux autres pièces datées du 17e siècle, le ciboire [4] d'une part et la lampe de sanctuaire autrefois dans la chapelle de Kerdévot d'autre part, proviennent le maître orfèvre Joseph Bernard qui signe par un poinçon I. B. à l'hermine héraldique couronnée. Joseph Bernard (1647-1719), formé à Paris et d'autres villes, a livré notamment de nombreuses pièces pour la cathédrale de Quimper et l'église de Pont-Croix, et 16 rues en Bretagne portent son nom [6].

Les deux autres maîtres orfèvres identifiés sont Augustin-Jean Mahieu, dont le poinçon aux lettres A I M a été insculpé en 1779 et Guy-Baptiste Gérard qui démarre sa carrière en 1721. Le premier signe la patène (petite assiette) et la boîte aux saintes huiles en argent. Le deuxième est identifié pour le calice en argent doré.

* * *

En mars 2019, toutes les pièces d'orfèvrerie gabéricoises des 17e et 18e siècles, accompagnées d'objets religieux plus récents, ont été installées dans une armoire métallique avec vitre blindée contre le bras nord du transept :



2 Iconographies


3 Annotations

  1. Pierre-Marie Auzas (1914-1992), d'origine ardéchoise, est un inspecteur général honoraire des monuments historiques. Il a notamment publié : Notes de voyages de Prosper Mérimée (1972) ; Eugène Viollet Le Duc (1979) ; Notre-Dame de Paris : Le trésor (1985) ; L'Orfèvrerie religieuse bretonne (1955) ; Notre-Dame de Thines : Église Romane Vivaroise (1963). [Ref.↑]
  2. René Couffon (1888-1973) est un écrivain et historien de l'art français, spécialiste du patrimoine bas-breton. Il a été membre de la société d'émulation des Côtes-du-Nord2, et contributeur à la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne. Il est connu pour avoir publié une étude exhaustive des églises et chapelles des diocèses de Quimper et Léon et de Tréguier et Saint-Brieuc. [Ref.↑]
  3. Patenne, patène, s.f. : petite assiette, généralement en métal doré, sur laquelle repose le pain (l'hostie principale) qui va être consacré par le prêtre au moment de la consécration, lors d'une cérémonie eucharistique (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. Ciboire, s.m. : vase sacré, utilisé dans plusieurs liturgies chrétiennes. En général fermé d'un couvercle surmonté d'une croix, il est destiné à contenir les hosties consacrées par le prêtre durant la cérémonie eucharistique, soit pour les distribuer aux fidèles au moment de la communion, soit pour les conserver dans le tabernacle ou l'armoire liturgique (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑ 4,0 4,1]
  5. Jurande, s.f. : corps de métier sous l'Ancien Régime constitué par le serment mutuel que se prêtaient, chaque année dans la plupart des cas, les maîtres : serment d'observer les règlements, mais aussi serment de solidarité et de morale professionnelle. Jusqu'à la Révolution, les jurandes des orfèvres sont les garantes du titre de l'ouvrage réalisé par l'orfèvre ; un poinçon « de jurande » atteste de cette garantie (Wikipedia). [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  6. Emmanuel Salmon-Legagneur (notice), Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, 1997. [Ref.↑]


Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric

Date de création : mai 2019    Dernière modification : 18.05.2019    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]