Ti Bur - GrandTerrier

Ti Bur

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Forme française Ti Bur
Forme bretonne Ti Bur
Signification "petite maison ou loge d'habitation annexe"
Décomposition Ti pour "maison, habitation" et Bur, abréviation de buron
Relevés 1946, 1962

[modifier] 1 Références et géolocalisation

Coordonnées géographiques 48° 0' 20.79" N 4° 2' 4.71" W (lat. 48.005774, long. -4.034643)
Cartographie du lieu-dit « Géo.Ti Bur »
Documents généraux « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 
Autres lectures.   « 1692 - Le domaine congéable de Kerdudal sous René-Louis de La Marche et Guy de Charmoy » ¤ 

[modifier] 2 Explications toponymiques

Hypothèses sur les origines du nom de lieu de Ti-bur

 

Faute d'explications historiques locales, Le lieu-dit évoque le nom ancien de la ville de Tivoli, et du fait que les cadastres anciens mentionnent le lieu également Kerjenny on raconte des histoires de muses anglaises.

Il est plus plausible que le terme « bur » provient de l'ancien mot français « buron » [1], qui est usité en langue bretonne (cf dictionnaire Meuglof). Le terme désignait notamment les loges d'habitation secondaires du village de Kerdudal. Quand on sait que Kerdudal est prononcé Kerzul localement, on peut penser que Buron pouvait être abrégé en Bur. Le mot est connu par cette ancienne expression populaire désignant un SDF, « Il n'a ni maison, ni buron », c'est-à-dire une personne qui n'a point de lieu certain pour y coucher ou y dormir.

Le nom de Villa de Ty-Bur est cité dans les journaux de 1881, 1898 et 1920 lors des ventes de la propriété, avec également dans les annonces la mention de Kerjenny désignant le hameau, alors que Ty-bur est la ferme agricole. On peut rappeler que les lieux ont aujourd'hui changé par le nouveau tracé de la route de Coray au 20e siècle et le déplacement du portail de la propriété plus au sud, alors qu'il était auparavant orienté le long de la grande route.

Plus célèbre que les burons d'Ergué-Gabéric, le château du Buron à Vigneux-de-Bretagne près de Nantes, appartenait à Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, qui y vint à huit reprises entre 1646 et 1689 : « Je fus hier au Buron, j'en revins le soir. Je pensai pleurer en voyant la dégradation de cette terre. Il y avait les plus vieux bois du monde; mon fils, dans son dernier voyage, lui a donné les derniers coups de cognée. »


Bernez Rouz, Cahier n° 9 d'Arkae, 2007

 
Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Ty Bur 1946 I.N.S.E.E. Nomenclature
Ty Bur 1962 A.C.E-G. Cadastre

Ti-Bur est un nom récent qui a supplanté Kerjenny. C'est un petit manoir près de la route de Coray dans le quartier de Lenn hesk. À noter que l'orthographe ty toujours très usitée est un archaïsme. Le breton actuel écrit ti tout simplement, ou ti-nevez maison neuve.


Albert Deshayes, dictionnaire des noms de lieux bretons, p. 166

 

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"

Ti "maison", au contraire de kêr, ne représente que le lieu habité, c'est-à-dire sans ses dépendances, jardin, clôtures et, hors agglomération, champs, prés, etc. Il procède du brittonique tig par le vieux breton ti, et correspond au gallois et au cornique ty. On le rencontre généralement écrit ty, rarement ti et parfois thy.

D'un usage rare dans les noms de lieux formés au Moyen Age, les composés en Ty- se font plus nombreux à partir des XVe- XVIe siècles et deviennent courantq à partir de la fin du siècle dernier, les trois quarts ne figurant pas à l'ancien cadastre napoléonien. Les plus anciens, les Tymen, s'appliquent à des lieux jadis nobles ; par cette appellation, les sieurs locaux désignaient leurs demeures construites en pierres, par opposition aux chaumières roturières. On le note associé à :

  • un terme descriptif dans Ty-ar-Hoat en Argol (29), Tyancoet en 1511, dans Ty-Nod en Carantec (29), Thyanaut en 1696, dans Ty-Varlen en Landudec (29), Tyouaranlen en 1385 ;
  • un élément du paysage dans Ty-Forn en Loc-Eguiner-Ploudiry (29), Tyfourn en 1690, Ty-ar-Veil en Peumerit (29), Ty-ar-Vur en Lothey (29), ...
  • un nom de personne dans Ty-C'hor en Crozon (29), Ty an Corre en 1540, dans Ty-Daniélou en Briec-de-l'Odet (29), Tydaniellou en 1541, dans Ty-Ourtès en Coray (29), Tyancourtès en 1562, ...
  • un qualificatif dans les nombreux Ty-Névez, Ty-Guen, Ty-Coz, / [...]

Souvent, le second élément du composé précise le matériau qui a servi à construire la maison ou à la couvrir. Elle pouvait être :

  • en pierres : Tymen ou Mendy, Maindy en Séglien (56)
  • en bois : Ty-Coat ;
  • en terre : Ty-Douar en Coat-Méal (29), en Commana (29), maison de terre en 1597, et en Pluvigner (56), Ty-Doar en Landaul (56), en Ploërdut (56) et en Saint-Thuriau (56) ;
  • en argile [...], en tourbe [...], couverte de genêt [...], couverte de lande [...], de paille [...], de chaume [...], de bruyère [...], d'épines [...], de fougères [...], de tuiles [...], enduite de chaux [...], peinte en blanc [...], en rouge [...], exposée au soleil [...],ou au vent [...] / [...]

Albert Deshayes, dictionnaire des noms de lieux bretons, p. 179

 

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les bâtiments agricoles et autres lieux de travail"


Buron "buron" note le cas régime du germanique bur "habitation" ; ce terme pourrait être un emprunt direct ou tardif, le vieux français ayant buiron "petite maison, cabane". [...]

[modifier] 3 Annotations

  1. Buron, s.m. : mot breton signifiant petite maison, tiig bihan, formes fléchies "buronoù, puron, puronoù, vuron, vuronoù" (dictionnaire breton http://meurgorf.brezhoneg.bzh/). Gilles Ménage : C'est probablement une petite maison de paysan, une chaumière. Dictionnaire Antoine Furetière : "Vieux mot François qui signifioit autrefois, Lieu où on se retiroit pour boire & manger. Il n'a plus d'usage qu'en cette phrase proverbiale, Il n'a ni maison, ni buron, pour dire, qu'il n'a point de lieu certain où il couche, ni où il vive. En Auvergne on appelle buron, un petit toit de Berger ou de Chevrier basti sur le haut de la montagne, où il se retire, quand le temps permet d'y mener paistre ses troupeaux". Dictionnaire Albert Deshayes : Buron "buron" note le cas régime du germanique bur "habitation" ; ce terme pourrait être un emprunt direct ou tardif, le vieux français ayant buiron "petite maison, cabane". [Terme] [Lexique] [Ref.↑]