Souvenirs des Taolennoù lors des trois jours de retraite de première communion - GrandTerrier

Souvenirs des Taolennoù lors des trois jours de retraite de première communion

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Une explication sur ...

Autres lectures : « CHUTO Pierrick - IIIe République et Taolennoù » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Mémoires d'un Paysan Bas-Breton » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « CORNETTE Joël - Histoire de la Bretagne et des Bretons » ¤ 

(Tableau de F.-M. Balanant en couverture de « IIIe République et Taolennoù » ¤ )

1 Présentation

 

2 Extrait de texte

« Je ne fus pas obligé d'aller au catéchisme au bourg tous les jours, excepté les trois derniers jours, les jours de retraite pendant lesquels il fallait rester toute la journée à l'église à dire des prières, à chanter des cantiques et à se confesser ...

Pour ces trois jours-là, étaient toujours convoqués tous les curés voisins pour aider à confesser et à faire toutes les instructions préparatoires ; et là, chacun avait son rôle comme au théâtre. Un était chargé d’expliquer le catéchisme, un autre du chant, un autre à faire les sermons, et puis un explicateur des tableaux effroyables, où l’on voyait les damnés en enfer enfourchés et embrochés par les diables noirs à cornes de vaches et à longues queues ; et d’autres tableaux où ces diables étaient représentés sous forme de cochons, de crapauds, de serpents, et autres animaux tournant autour du cœur d’un individu et cherchant à y pénétrer pour en chasser le bon ange qui s’y trouvait, et à côté un autre où les diables ont enfin envahi ce cœur tandis que le bon ange s’enfuyait en pleurant.

 

Et ce curé nous expliquait tout ça avec une baguette en tapant sur ces tableaux comme font les saltimbanques devant leurs baraques. Et on entendait alors des pleurs, des cris, des gémissements parmi les pauvres petits auditeurs effrayés tandis que l’explicateur, gonflé d’orgueil et de bon vin, riait en sous.

[…] En voyant ce curé nous montrant ces tableaux effroyables des diables et de l’enfer, je me demandais comment des pauvres bougres comme moi, qui n’ont pas demandé la vie et durant laquelle ils ont souffert dix fois plus qu’ils n’en ont joui, peuvent être condamnés à des tourments éternels pour avoir eu un instant d’orgueil, d’envie ou de luxure, chose auxquelles nous sommes forcément soumis par la nature ; je voyais de suite qu’il y avait là trop de contradictions entre ces tourments éternels et un dieu qu’on nous disait bon, excellent, magnanime et tout puissant. »

L'Intégrale des Mémoires, Histoire de ma vie (p. 76-77)

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    Thème de l'article : Ecrits de Jean-Marie Déguignet

    Date de création : Février 2016    Dernière modification : 19.02.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]