Portraits de peintres et génériques de Renée Cosima-Bolloré
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- | |valign=top {{jtfy}}|<i>Un magnifique tableau d’Édouard Goerg, commande de Gwenn-Aël Bolloré et de Renée Cosima <ref name="RenéeCosima">{{PR-RenéeCosima}}</ref> son épouse pour figurer sur les génériques de films dits « courts » : le portrait fleuri de l'actrice devant la poissonneuse Odet de la propriété familiale gabéricoise.</i> | + | |valign=top {{jtfy}}|<i>Un magnifique tableau d’Édouard Goerg, commande de Gwenn-Aël Bolloré et de Renée Cosima <ref name="RenéeCosima">{{PR-RenéeCosima}}</ref> son épouse pour figurer sur les génériques de films dits courts : le portrait fleuri de l'actrice devant la poissonneuse Odet de la propriété familiale gabéricoise.</i> |
Et le début d'une enquête sur les autres tableaux de maîtres réalisés dans les mêmes circonstances. | Et le début d'une enquête sur les autres tableaux de maîtres réalisés dans les mêmes circonstances. | ||
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- | À l'époque, dans toutes les salles de cinéma de France, les grands films étaient précédés il y avait de la pub, des actualités et un « court ». Et Gwenn-Aël et son épouse en ont produit un certain nombre, la plupart sur les thèmes de la mer, la pêche et l'océanographie. Leur fille Anne témoigne : « <i>Pour chacun de ces films, mon père demandait à un artiste de réaliser un portrait de Maman qui servirait de fond pour le générique.</i> ». | + | À l'époque, dans toutes les salles de cinéma de France, les grands films étaient précédés il y avait de la pub, des actualités et un court-métrage. Et Gwenn-Aël Bolloré et son épouse ont produit ensemble un certain nombre de « <i>courts</i> », la plupart sur les thèmes de la mer, la pêche et l'océanographie. Leur fille Anne témoigne : « <i>Pour chacun de ces films, mon père demandait à un artiste de réaliser un portrait de Maman qui servirait de fond pour le générique.</i> » |
L'un d'entre eux intitulé « <i>L'Odet</i> », filmé en noir-et-blanc, démarre par le visage souriant de Renée Cosima. Le tableau original (cf. ci-contre) réalisé par Edouard Goerg est encore plus attrayant avec ses couleurs chatoyantes : on la voit portant une corne d'abondance ou un grand bouquet de fleurs, et en arrière-plan, en vue plongeant depuis le manoir familial, coule la rivière avec ses poissons, pêcheurs et lièvres. | L'un d'entre eux intitulé « <i>L'Odet</i> », filmé en noir-et-blanc, démarre par le visage souriant de Renée Cosima. Le tableau original (cf. ci-contre) réalisé par Edouard Goerg est encore plus attrayant avec ses couleurs chatoyantes : on la voit portant une corne d'abondance ou un grand bouquet de fleurs, et en arrière-plan, en vue plongeant depuis le manoir familial, coule la rivière avec ses poissons, pêcheurs et lièvres. | ||
- | Edouard Goerg (1893-1969), élève de Paul Sérusier et Maurice Denis, est un peintre majeur de l’expressionnisme français, son œuvre se caractérisant par des couleurs profondes et des compositions étranges. | + | Edouard Goerg (1893-1969), élève des "bretons" Paul Sérusier et Maurice Denis, est un peintre majeur de l’expressionnisme français, son œuvre se caractérisant par des couleurs profondes et des compositions étranges. |
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+ | Dans trois autres courts-métrages filmés en couleur, « <i>Le vire-cailloux</i> », « <i>Derniers voiliers</i> » et « <i>Requins sur nos plages</i> », un autre tableau est inséré en générique, à savoir l'œuvre du peinte Jean Carzou (1907-2000) d'origine arménienne et installé en Provence : « <i>un art figuratif surréalisant avec une expression moderne</i> ». | ||
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+ | On y voit Renée Cosima posant de profil devant une armada de voiliers. Sa fille l'apprécie moins que le Goerg : « <i>un Carzou, où la silhouette de Maman, sur fond de mâts, me faisait un peu honte tant il avait exagérément moulé ses seins dans un tricot de marin.</i> » | ||
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+ | Les autres portraits de René Cosima, dont on n'a pas les fac-similés, sont les tableaux suivants : | ||
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Pour chacun de ces films, mon père demandait à un artiste de réaliser un portrait de Maman qui servirait de fond pour le générique. | Pour chacun de ces films, mon père demandait à un artiste de réaliser un portrait de Maman qui servirait de fond pour le générique. | ||
- | Il y a ainsi un portrait par Bernard Buffet, où Maman, sur fond de paysage méditerranéen, ressemble à Bernard Buffet ; un Goerg, sur lequel Maman tient dans les bras une corne d’abondance qui se confond avec la haie qui borde la poissonneuse Odet ; un Carzou, où la silhouette de Maman, sur fond de mâts, me faisait un peu honte tant il av ait exagérément moulé ses seins dans un tricot de marin. Certains portraits étaient moins heureux : j’assistais aux séances de pose avec Kérouédan, Maman étant assise sur une table basse dans le salon d’hiver, riche de souvenirs africains, d’où l’on voyait couler la rivière, mais sur ce tableau, elle portait quinze ans de plus qu’elle n’en avait. Il est préférable d’oublier la toile sur laquelle elle se détache d’un ciel nuageux, la tête surmontée de la coiffe en huit de Scaër, ou celle sur laquelle sa chevelure jure avec un vert épinard. Plus tard, il y eut un tableau de Marcel Jacno, où, au contraire, la présence de ma mère n’était en rien diminuée par le capuchon de la naufrageuse. Il parait qu’il y eut un portrait qui fut renvoyé à l’artiste, la grossesse de ma mère s’y voyant trop. Je n’ai vu que la photo d’un portrait par Vidal Cuadras, mais c’est normal : il avait été commandé par le premier mari de Maman, qui l’emporta au Venezuela. | + | Il y a ainsi un portrait par Bernard Buffet, où Maman, sur fond de paysage méditerranéen, ressemble à Bernard Buffet ; un Goerg, sur lequel Maman tient dans les bras une corne d’abondance qui se confond avec la haie qui borde la poissonneuse Odet ; un Carzou, où la silhouette de Maman, sur fond de mâts, me faisait un peu honte tant il avait exagérément moulé ses seins dans un tricot de marin. Certains portraits étaient moins heureux : j’assistais aux séances de pose avec Kérouédan, Maman étant assise sur une table basse dans le salon d’hiver, riche de souvenirs africains, d’où l’on voyait couler la rivière, mais sur ce tableau, elle portait quinze ans de plus qu’elle n’en avait. Il est préférable d’oublier la toile sur laquelle elle se détache d’un ciel nuageux, la tête surmontée de la coiffe en huit de Scaër, ou celle sur laquelle sa chevelure jure avec un vert épinard. Plus tard, il y eut un tableau de Marcel Jacno, où, au contraire, la présence de ma mère n’était en rien diminuée par le capuchon de la naufrageuse. Il parait qu’il y eut un portrait qui fut renvoyé à l’artiste, la grossesse de ma mère s’y voyant trop. Je n’ai vu que la photo d’un portrait par Vidal Cuadras, mais c’est normal : il avait été commandé par le premier mari de Maman, qui l’emporta au Venezuela. |
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Version du 1 octobre ~ here 2022 à 08:24
| Un magnifique tableau d’Édouard Goerg, commande de Gwenn-Aël Bolloré et de Renée Cosima [1] son épouse pour figurer sur les génériques de films dits courts : le portrait fleuri de l'actrice devant la poissonneuse Odet de la propriété familiale gabéricoise.
Et le début d'une enquête sur les autres tableaux de maîtres réalisés dans les mêmes circonstances. Grand merci à Anne Bolloré, fille de Renée et de Gwenn-Aël, pour la communication du cliché du tableau de sa collection privée et son témoignage familial des années 1950-55. | ||||||
Autres articles : « Films de reportages aquatiques réalisés par Gwenn-Aël Bolloré » ¤ « Gwenn-Aël Bolloré (1925-2001), écrivain-poète et PDG » ¤ « BRABANT Charles - Le film Les Naufrageurs » ¤ « 1958 - Première mondiale du film Les Naufrageurs à Quimper » ¤ « Etienne Le Grand, clichés du tournage du film "Les Naufrageurs" de Gwenn-Aël Bolloré » ¤ |
Présentation
À l'époque, dans toutes les salles de cinéma de France, les grands films étaient précédés il y avait de la pub, des actualités et un court-métrage. Et Gwenn-Aël Bolloré et son épouse ont produit ensemble un certain nombre de « courts », la plupart sur les thèmes de la mer, la pêche et l'océanographie. Leur fille Anne témoigne : « Pour chacun de ces films, mon père demandait à un artiste de réaliser un portrait de Maman qui servirait de fond pour le générique. » L'un d'entre eux intitulé « L'Odet », filmé en noir-et-blanc, démarre par le visage souriant de Renée Cosima. Le tableau original (cf. ci-contre) réalisé par Edouard Goerg est encore plus attrayant avec ses couleurs chatoyantes : on la voit portant une corne d'abondance ou un grand bouquet de fleurs, et en arrière-plan, en vue plongeant depuis le manoir familial, coule la rivière avec ses poissons, pêcheurs et lièvres. Edouard Goerg (1893-1969), élève des "bretons" Paul Sérusier et Maurice Denis, est un peintre majeur de l’expressionnisme français, son œuvre se caractérisant par des couleurs profondes et des compositions étranges. Dans trois autres courts-métrages filmés en couleur, « Le vire-cailloux », « Derniers voiliers » et « Requins sur nos plages », un autre tableau est inséré en générique, à savoir l'œuvre du peinte Jean Carzou (1907-2000) d'origine arménienne et installé en Provence : « un art figuratif surréalisant avec une expression moderne ». On y voit Renée Cosima posant de profil devant une armada de voiliers. Sa fille l'apprécie moins que le Goerg : « un Carzou, où la silhouette de Maman, sur fond de mâts, me faisait un peu honte tant il avait exagérément moulé ses seins dans un tricot de marin. » |
Les autres portraits de René Cosima, dont on n'a pas les fac-similés, sont les tableaux suivants : |
Témoignage d'Anne Bolloré
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Courts Cosima/Bolloré
(Cliquez sur un des onglets rectangulaires pour sélectionner le film à visualiser)
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Annotations
- Yvonne Henriette Renée Boudin, née en 1922 à Neuilly-sur-Seine, et décédée en 1981 à Ergué-Gabéric, est connue sous son nom d'actrice Renée Cosima. Elle épouse, en 1957, l'homme d'affaires Gwenn-Aël Bolloré. Elle joue notamment la sorcière Moïra dans le film « Les Naufrageurs » de Charles Brabant. [Ref.↑]
Thème de l'article : Mémoires et portraits de nos anciens Date de création : octobre 2022 Dernière modification : 1.10.2022 Avancement : [Fignolé] |