Pont Alhuen, Pont Alc'houenen - GrandTerrier

Pont Alhuen, Pont Alc'houenen

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T O P O N Y M I E
Microtoponymie :
[Cadastre de 1834]
Cartes anciennes :
[Cartographie]
Index/résumé  :
[Tous toponymes]

Forme française Pont Alhuen
Forme bretonne Pont Alc'houenen
Signification "pont du guerrier Haeluethen, de saint Albin ou des mauvaises herbes"
Décomposition Pont pour "pont" et le patronyme Helvezen, le saint Alc'houen ou Albin, ou alors dérivé d'Olc'houenen pour désigner la sanve ou la ravenelle.
Relevés 1540, 1548, 1902, 1914
Localisation 48° 2' 17.76" N 3° 58' 30.59" W (lat. 48.038266, long. -3.975163)

     

[modifier] 1 Localisation du lieu-dit

[modifier] 1.1 Aujourd'hui sur Google

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[modifier] 2 Explications toponymiques

Sur l'ancien site Arkae.org, Bernez Rouz expliquait l'origine du lieu-dit comme suit :

Pont Alc'houenen prononcé localement pont alc'houen' est le passage obligé pour aller d'Ergué-Gabéric à Landudal et à Langolen en empruntant la route de la Croix saint André.

Le nom appelle plusieurs hypothèses. Il est possible que l'origine est a rechercher dans les formes Pont Elvezen ou pont Helvezen relevé par Albert Deshayes en 1540 et en 1543. Il s'agirait alors d'un nom d'homme Haeluethen qui signifie courtois au combat.

Il faut le rapprocher aussi de Sant Alc'houen, hameau de Plogonnec francisé en Saint Albin. Albin ou Aubin est un saint angevin du VIème siècle, dont le culte a pu se répandre en Bretagne.

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007 par Bernez Rouz le lieu-dit est oublié ; seul est mentionné un relevé en tant que Pont Alhuen dans le "Classement de chemins ruraux" de 1914.

Albert Deshayes dans son Dictionnaire topographique du Finistère relève les deux références suivantes et les attribue sans doute par erreur à l'autre lieu-dit Pont Allen :

PONT ALLEN
Pontelvezen, 1540 (ADLA, B.2011)
Ponthelvezen, 1548 (5J24)

Ce lieu est évoqué par Jean-Marie Déguignet (Histoire de ma vie P. 105) sous la forme d'une belle légende :

Au dessous du Pont Alc'houenen, pont qui sépare Ergué-Gabéric de Landudal, il y a un trésor composé de trois barriques pleines d'or et d'argent. Ces trois barriques sont dans une charrette, qui reste constamment au fond d'un trou très profond, et ne parait à la surface de l'eau, dit-on, qu'une fois par siècle, et pendant quelques minutes seulement. Cependant au commencement de ce siècle (XIXème), un cultivateur de Landudal vit la charrette flotter, et aussitôt il jeta son chapelet sur une des barriques. Alors la charrette s'approcha du bord, de manière à ce que le cultivateur puisse atteler ses bœufs au timon. Au bout de ces timons des vieilles charrettes à bœufs, il y a un trou dans lequel on enfonçait une cheville en fer pour tenir le joug attaché là, au moyen de deux anneaux, un de chaque côté du joug, pour que celui-ci resta d'aplomb sur la tête des bœufs. Quand notre cultivateur eut attaché ses bœufs et un cheval devant, il dit : " Si Notre Dame de Kerdévot veut m'aider à monter ce trésor jusqu'en haut de la côte, je lui en donnerai la moitié." Aussitôt il dit à ses bêtes : " Allon hue ! et la charrette sortit de la ravine et monta facilement jusqu'en haut. Mais là l'imbécile eut une mauvaise pensée : il se dit en lui même : Oh bah ! La Dame de Kerdévot n'a pas besoin d'argent, j'en aurai pas trop de tout ceci." Il eut à peine fini qu'une grosse anguille passant sous la charrette donna un grand coup de queue à la cheville qui tenait les bœufs attachés, et la charrette retourna à reculons dans son trou. Depuis personne ne l'a vue.

Jean-Marie Déguignet utilise une orthographe voisine pour le lieu-dit et pour la sanve ou "Olc'houenen" [1] (page 371 de l'Intégrale de ses Mémoires) :

Le diable vin encore cette année-là à mon aide dans une autre circonstance. On me disait qu'il était impossible d'avoir du blé noir dans cette ferme, tellement les terres étaient infestées par cette fameuse plante parasite qui fait le désespoir de tous les cultivateurs bretons et qu'on nomme ici olc'houenen (la sanve) [1]. Cette espèce de moutardon jaune dont les graines ne périssent jamais en terre et poussent avec une telle vigueur dans les terres fraîchement labourées qu'elle épuise et étouffe toutes les autres plantes cultivées. Le champ dans le lequel je devais semer du blé noir était justement à côté du pré rouge et qui était, me disait-on, le plus infesté de sanves [2]