Obsèques du Docteur Bolloré, l'Impartial du Finistère 1881 - GrandTerrier

Obsèques du Docteur Bolloré, l'Impartial du Finistère 1881

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Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

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§ E.D.F.

Une relation des obsèques du docteur et entrepreneur René Bolloré, publiée le 25 mai 1881 dans l'Impartial du Finistère [1], journal catholique anti-républicain.

Autres lectures : « Jean-René Bolloré (1818-1881), chirurgien et entrepreneur » ¤ « BOLLORÉ Jean-René - Voyages en Chine et autres lieux » ¤ « BOLLORÉ Jean-René - De la métrorrhagie après les accouchements » ¤ 

[modifier] 1 Présentation

Jean-René Bolloré est né le 31 mai 1818 à Douarnenez. Il se destinera dans un premier temps à la médecine et à la marine en étant chirurgien major dans la Marine Nationale.

Après la chute et attaque cérébrale de son oncle Nicolas Le Marié il prend la direction de la papeterie d'Odet de 1861 jusqu'à sa mort le 19 mai 1881 à 63 ans.

[modifier] 2 Transcription

Samedi, 21 mai, ont été célébrées, en l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric, les obsèques de M. René Bolloré, au milieu d'un concours de la population entière de la commune et d'une foule de parents et amis venus de Quimper, de Douarnenez, ville natale de M. Bolloré, et des localités environnantes.

Plusieurs membres du chapitre diocésain, et un grand nombre d'ecclésiastiques des paroisses voisines, s'étaient joints au clergé paroissial pour les suprêmes prières.

Tous avaient tenu à se rassembler pour rendre un dernier hommage à l'homme de bien, au généreux et ferme défenseur des intérêts chrétiens, dont ils déploraient perte.

M. le docteur Baume, directeur de l'asile Saint-Athanase confrère et ami du regretté défunt, s'est fait l’interprète du sentiment général, en rendant en ces termes un témoignage mérité aux vertus et aux services de M. Bolloré :

« Messieurs,

Trop ému pour s'acquitter lui-même de ce soin, le président de l'association des médecins du Finistère m'a chargé d'adresser, des bords de cette tombe, un adieu suprême au confrère distingué qu'elle va recevoir.

Chirurgien de marine, médecin civil, administrateur, grand industriel, le docteur Bolloré laissa partout sur son passage le souvenir d'un homme de bien. Ceux qui l'ont vu au chevet des malades savent qu'il avait de son cœur l'auxiliaire de sa science. Il avait conquis au plus haut degré cette légitime confiance qui fait du médecin l'ami le plus sympathique d'une famille, et lorsque de puissants intérêts l'enlevèrent à la profession médicale pour la vie industrielle, jamais il ne put briser avec des liens de reconnaissance qui, souvent, absorbèrent ses trop rares loisirs ; jamais il ne se désintéressa de sa profession première qu'il avait tant honorée. Toujours il resta le médecin et l'ami des pauvres !

 

« Dans les conseils où l'avait appelé la confiance publique, le docteur Bolloré se fit toujours remarquer par un inaltérable dévouement et par le désir de se rentre utile.

Cher et regretté confrère, qu'il me soit permis de vous remercier une dernière fois, au nom de l'asile Saint-Athanase, des services que vous avez rendus, pendant douze ans, à cette institution qui abrite la plus douloureuse des infortunes !

Au cours de vos souffrances, vous aviez encore le secret de vous oublier pour compatir à celles des autres. Et cependant une cruelle et longue maladie vous a surpris dans la plénitude de votre activité intellectuelle, au milieu de ces merveilleuses créations qui vous ont absorbé jusqu'à vos derniers moments.

vous aviez remplacé un homme de bien, vous avez agrandi et perfectionné son œuvre en semant la vie et le progrès dans une région autrefois déserte. Les nombreuses familles ouvrières groupées dans votre cité viennent témoigner, par leurs larmes, que vous étiez leur providence.

Votre mort laisse un vide affreux à votre admirable compagne, à ces enfants si affectueux, élevés à l'école de vos vertus, à tous vos parents et amis.

Et cependant, si cruelle que soit la vue de cette fosse béante, il n'est pas possible qu'elle vous dérobe tout entier, qu'elle soit la dernière expression d'une existence aussi bien remplie et qu'il y ait plus pour vous rien au-delà !

Le désespoir serait grand si la sublime résignation chrétienne qui a adouci vos souffrances ne laissait une suprême espérance à ceux qui vous pleurent et vous disent un dernier adieu, ou plutôt : A(u) revoir ! »

[modifier] 3 Coupures

[modifier] 4 Annotations

  1. L'Impartial du Finistère est un journal catholique fondé le 21 juillet 1847 par Eugène Blot qu'il imprime lui-même. Son imprimerie, héritage paternel, est également au service de l'Evéché. Le rédactionnel du journal est politiquement anti-républicain. [Ref.↑]


Thème de l'article : Reportages, revues de presse

Date de création : avril 2012    Dernière modification : 22.01.2014    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]    Source : Impartial du Finistère de mai 1881