Nomination du missionnaire Guillaume Poupon à Haïti, Progrès et Bull. Pont-Croix 1936-37 - GrandTerrier

Nomination du missionnaire Guillaume Poupon à Haïti, Progrès et Bull. Pont-Croix 1936-37

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Laouig Poupon est issu d'une famille nombreuse très catholique du village de Quillihuec : « <i>huit frères et quatre sœurs, dont deux religieuses de la Congrégation du Saint-Esprit</i> ». Son père Hervé Poupon n'y a pas de ferme, il est simplement journalier agricole et exerce aussi le métier de rebouteux. Laouig Poupon est issu d'une famille nombreuse très catholique du village de Quillihuec : « <i>huit frères et quatre sœurs, dont deux religieuses de la Congrégation du Saint-Esprit</i> ». Son père Hervé Poupon n'y a pas de ferme, il est simplement journalier agricole et exerce aussi le métier de rebouteux.
-Jeune, Laouic joue au foot dans l'équipe de foot des Paotred-Dispount et se fait remarqué par le vicaire René Abguillerm d'Odet qui proposera à sa famille qu'il aille suivre ses études aux petit séminaire de Pont-Croix. En 1936 le vicaire fait le déplacement pour la première grand'messe de son protégé : « <i>M. Abguillerm, vicaire à Saint-Pol de Léon et ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, fit ressortir dans son sermon le magnifique idéal du missionnaire</i> ».+Jeune, Laouic joue au foot dans l'équipe de foot des Paotred-Dispount et se fait remarqué par le vicaire René Abguillerm d'Odet qui proposera à sa famille qu'il aille suivre ses études au petit séminaire de Pont-Croix. En 1936 le vicaire fait le déplacement pour la première grand'messe de son protégé : « <i>M. Abguillerm, vicaire à Saint-Pol de Léon et ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, fit ressortir dans son sermon le magnifique idéal du missionnaire</i> ».
Laouis Poupon est formé d'abord au petit séminaire de Pont-Croix, puis à celui des Pères de St-Jacques au château de Lézarazien à Guiclan <ref>L'ancien manoir de Lézarazien est à la limite de Guiclan et de Lampaul-Guimiliau ; il appartint à la famille Le Sénéchal, puis aux Kerouartz à la suite du mariage en 1685 de Marie Le Sénéchal avec Joseph Hyacinthe de Kerouartz, dont les descendants occupèrent le manoir pendant deux siècles. Leur arrière-petit-fils François de Kerouartz fut président du Parlement de Bretagne. Un nouveau château est construit en 1871 par Albert de Kerouartz et la fille de ce dernier, Mère Marie de Kerouartz donna le château aux Missionnaires d'Haïti dont le séminaire se trouvait antérieurement à Pontchâteau depuis 1872.</ref>, près de Lampaul-Guimillau dans le nord-finistère, où l'on forme la majorité du clergé haïtien. En janvier 1933 Guillaume Poupon y a des fonctions d'infirmier et de fleuriste : « <i>Au soin des chrysanthèmes et des bégonias, il joint celui des malades</i> », ironise-t-on dans le bulletin de Pont-Croix. Laouis Poupon est formé d'abord au petit séminaire de Pont-Croix, puis à celui des Pères de St-Jacques au château de Lézarazien à Guiclan <ref>L'ancien manoir de Lézarazien est à la limite de Guiclan et de Lampaul-Guimiliau ; il appartint à la famille Le Sénéchal, puis aux Kerouartz à la suite du mariage en 1685 de Marie Le Sénéchal avec Joseph Hyacinthe de Kerouartz, dont les descendants occupèrent le manoir pendant deux siècles. Leur arrière-petit-fils François de Kerouartz fut président du Parlement de Bretagne. Un nouveau château est construit en 1871 par Albert de Kerouartz et la fille de ce dernier, Mère Marie de Kerouartz donna le château aux Missionnaires d'Haïti dont le séminaire se trouvait antérieurement à Pontchâteau depuis 1872.</ref>, près de Lampaul-Guimillau dans le nord-finistère, où l'on forme la majorité du clergé haïtien. En janvier 1933 Guillaume Poupon y a des fonctions d'infirmier et de fleuriste : « <i>Au soin des chrysanthèmes et des bégonias, il joint celui des malades</i> », ironise-t-on dans le bulletin de Pont-Croix.

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Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Un missionnaire natif de Quillihuec en Ergué-Gabéric, Laouig Poupon, qui, par sa présence et ses actions, a œuvré pour le développement d'une petite commune défavorisée d'Haïti.

On trouvera ci-dessous le compte-rendu journalistique de sa toute première grand'messe à Ergué-Gabéric, et des extraits de ses courriers et témoignages sur son île d'adoption dans les bulletins du petit séminaire de Pont-Croix.

Autres lectures :« Les prêtres d'Ergué-Gabéric » ¤ « Les prêtres et missionnaires natifs d'Ergué-Gabéric » ¤ « Guillaume Poupon (°1912), missionnaire à Haïti » ¤ « Louis Pennec, recteur (1914-1938) » ¤ « René Abguillerm, vicaire (1927-1930) » ¤ 

1 Présentation

Dans le journal [1] du Progrès du Finistère [2] du 8 août 1936, il est question de la première grand'messe célébrée dans l'église paroissiale d'Ergué-Vras par l'enfant du pays Guillaume Poupon, dit Laouig, appelé à partir en mission à Haïti.

Le journaliste se réjouit : « La paroisse d'Ergué-Gabéric a eu la joie de voir se renouveler pour elle, cette année, la fête intime et familiale qu'est une première grand'messe. ». En fait l'été précédent, en août 1935, c'est Hervé Narvor, né en 1904 à Creac'h-Ergué, qui disait sa grand'messe avant de partir à Wallis-et-Futuna.

Laouig Poupon est issu d'une famille nombreuse très catholique du village de Quillihuec : « huit frères et quatre sœurs, dont deux religieuses de la Congrégation du Saint-Esprit ». Son père Hervé Poupon n'y a pas de ferme, il est simplement journalier agricole et exerce aussi le métier de rebouteux.

Jeune, Laouic joue au foot dans l'équipe de foot des Paotred-Dispount et se fait remarqué par le vicaire René Abguillerm d'Odet qui proposera à sa famille qu'il aille suivre ses études au petit séminaire de Pont-Croix. En 1936 le vicaire fait le déplacement pour la première grand'messe de son protégé : « M. Abguillerm, vicaire à Saint-Pol de Léon et ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, fit ressortir dans son sermon le magnifique idéal du missionnaire ».

Laouis Poupon est formé d'abord au petit séminaire de Pont-Croix, puis à celui des Pères de St-Jacques au château de Lézarazien à Guiclan [3], près de Lampaul-Guimillau dans le nord-finistère, où l'on forme la majorité du clergé haïtien. En janvier 1933 Guillaume Poupon y a des fonctions d'infirmier et de fleuriste : « Au soin des chrysanthèmes et des bégonias, il joint celui des malades », ironise-t-on dans le bulletin de Pont-Croix.

Dans un courrier adressé au séminaire de Pont-Croix en fin d'année 1936, il raconte ses débuts dans sa nouvelle paroisse du Petit-Goâve près de Port-au-Prince :

 

« Le lendemain de mon arrivée le 1er vendredi du mois de Novembre, mon curé et moi avons distribué deux grands ciboires bien pleins d'hosties » ; « La population du Petit Goâve est, on peut dire, entièrement noire ou de race noire » ; « La route se fait à cheval, par des chemins encore plus fantaisistes que nos chemins bretons ».

Dix ans plus tard, en 1946, un autre missionnaire d'Ergué-Gabéric ira rejoindre Laouig Poupon à Haïti par le biais du séminaire de St-Jacques : Pierre Le Men, né en 1921.

En 1953 Guillaume Poupon est en congé en Bretagne et le bulletin de Pont-Croix rend compte de ses dernières activités à Haïti. Ces dernières années il a fait le pari de recréer une paroisse dans un coin reculé dans la montagne sur le territoire communal du Petit Goâve, au secteur des Palmes : « Le résultat matériel de cinq années d'efforts : une église, 3 chapelles de secours (non terminées), un presbytère, une école de filles, l'ancien presbytère transformé en école de garçons, un dispensaire. »

Le souvenir de Laouic Poupon à Haïti est toujours vivace. Aux Palmes l'école a été baptisée « Institution Guillaume Poupon » car « fondée par le père Poupon, père de la communauté des pères de Saint-Jacques ». À Ergué-Gabéric, les anciens se souviennent aussi de ses visites lors de ses retours d'Haïti : « Un homme plutôt petit et rondouillard », « Une douzaine de frères et sœurs, dont son frère Charles qui travaillait à l'usine Bolloré. On lui faisait parvenir à Haïti des médicaments inutilisés. » (témoignages de René Le Reste et d'Henri Le Gars).

2 Transcriptions

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Première grand'messe, Progrès du Finistère du 8 août 1936

Ergué-Gabéric

Première grand'messe. - La paroisse d'Ergué-Gabéric a eu la joie de voir se renouveler pour elle, cette année, la fête intime et familiale qu'est une première grand'messe.

Le père Guillaume Poupon, missionnaire d'Haïti, récemment ordonné au Séminaire Saint-Jacques, chantait sa première grand'messe le dimanche 26 Juillet.

Enfant de la paroisse, le jeune prêtre était entouré de sa nombreuse famille, de son père et de sa mère, de ses huit frères et de ses quatre sœurs, dont deux religieuses de la Congrégation du Saint-Esprit.

La vieille église d'Ergué-Vras était archi-comble et pouvait à peine contenir les parents et nombreux amis venus témoigner leur sympathie au missionnaire qui va les quitter dans peu de temps.

Les chants étaient dirigés par des confrères du Séminaire Saint-Jacques et du Grand Séminaire de Quimper, et, exécutés avec la concours d'un nombre imposant de jeunes gens de la paroisse.

M. Abguillerm, vicaire à Saint-Pol de Léon et ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, fit ressortir dans son sermon le magnifique idéal du missionnaire, nous décrivit ses travaux, ses joies et ses peines, et magnifia le splendide désintéressement et l'esprit de sacrifice qui anime une telle vie, et nous exhorta à le soutenir de nos prières et de nos aumônes, dans la mesure où nous le pouvions, car tous les chrétiens ont un devoir missionnaire.

M. le Recteur [4], qui s'est à peu près complètement rétabli de sa pénible maladie de l'année dernière, était heureux de voir monter à l'autel celui qui n'a cessé d'être l'objet de sa paternelle sollicitude depuis son entrée au Petit Séminaire.

Dans le groupe du clergé on remarquait M. le Curé de Briec, le chanoine Soubigou.

Le soir, après le Salut, le Père Cariou, des Missions d'Haïti, chanta de sa voix puissante et magnifique l'émouvant chant du départ du missionnaire, et l'on se dispersa dans une atmosphère d'énergie chrétienne et de sacrifice héroïquement consenti.

Affectation post séminaire, Bulletin du séminaire de Pont-Croix 1933

En janvier : Guillaume Poupon, au Séminaire d'Haïti, en Lampaul-Guimiliau, est infirmier et fleuriste. Au soin des chrysanthèmes et des bégonias, il joint celui des malades.

En novembre : Nouvelles Militaires. Sont partis à la caserne aux destinations désignées. Hervé Gougay et Guillaume Poupon (Séminaire St-Jacques) et Victor Le Nouy, IIe Cie Régionale du Train S.E.M. Nantes.

 

Courrier d'installation, Bulletin de Pont-Croix de début 1937

De Guillaume Poupon, vicaire au Petit Goave, Haïti :

« Les rues sont toutes droites, afin de permettre à la brise d'apporter toujours à la ville un peu de fraîcheur. Ces rues sont assez nombreuses et quelques-unes ont de beaux magasins où l'on peut s'approvisionner à peu près en tout. La ville est située au fond d'une jolie petite baie, d'où son nom de Petit Goâve. Autrefois, c'était une des plus riches villes d'Haïti. En 1902, elle a été entièrement brûlée ; elle n'a pas été relevée aussi grande, et le commerce ne marche plus guère. La principale denrée est le café, qui se vend actuellement à vingt-cinq centimes américains, ce qui équivaut environ à un franc de chez nous. Etant donné le travail qu'il exige avant d'être prêt pour la vente, les bons Haïtiens ne sont vraiment pas payés de leur peine. Depuis quelques jours, l'accord commercial avec la France est rompu, et c'était la France qui achetait la majeure partie du café d'Haïti. Aussi il faut voir la misère des habitants qui, heureusement, trouvent leur nourriture en grande partie dans les arbres du pays.

§ La population du Petit Goâve est, on peut dire, entièrement noire ou de race noire ...

Courrier de congé, Bulletin de Pont-Croix de 1953

le R. P. Guillaume Poupon, d'Ergué-Gabéric, sera sans doute arrivé en France, venant d'Haïti, quand paraîtra ce Bulletin. Depuis son dernier congé, il y a 5 ans, ce cher Père a accompli une grande oeuvre à Haïti. En Février 1948, à son retour en France, il fut chargé de fonder une nouvelle paroisse dans un lieu déshérité. Les Palmes, à 4 heures de cheval de toute localité, la plus proche étant celle du Petit-Goâve. Les tracas de toutes sortes ne lui ont pas manqué. À son arrivée, il trouva en tout et pour tout une vieille chapelle aux murs lézardés, au toit de tôles criblées de trous, une masure de deux pièces, mal aérée, comme presbytère. Le P. Poupon commença par agrandir sa maison vraiment inhabitable. Il n'y avait pas de maçons. Qu'à cela ne tienne. Il prit lui-même la truelle en main ... et la fit prendre à ses braves paroissiens. Il n'y avait pas de buldozer pour aplanir le terrain de la future église : tous les mercredis, jusqu'à 600 personnes venaient travailler au déblayage. Le résultat matériel de cinq années d'efforts : une église, 3 chapelles de secours (non terminées), un presbytère, une école de filles, l'ancien presbytère transformé en école de garçons, un dispensaire. Quant au « chantier spirituel », selon l'expression du Père, il a progressé lui aussi : une trentaine de stations de catéchismes ont été établies, elles ont favorisé les premières communions, la régularisation de nombreux mariages. Inutile de vous dire qu'après tout cela, le P. Poupon sent le besoin de venir refaire ses forces au « pays ».

3 Coupures

4 Annotations

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  1. Information et document communiqués par Pierrick Chuto, passionné d'histoire régionale, auteur de nombreux articles (Le Lien du CGF, La Gazette d'Histoire-Genealogie.com ... ) et de livres sur les pays de Quimper et du Pays bigouden : § [ses publications] . La dernière parution est « Bien-aimée Marie-Anne avec de belles lettres d'amour de son arrière-grand-père à sa promise. [Ref.↑]
  2. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]
  3. L'ancien manoir de Lézarazien est à la limite de Guiclan et de Lampaul-Guimiliau ; il appartint à la famille Le Sénéchal, puis aux Kerouartz à la suite du mariage en 1685 de Marie Le Sénéchal avec Joseph Hyacinthe de Kerouartz, dont les descendants occupèrent le manoir pendant deux siècles. Leur arrière-petit-fils François de Kerouartz fut président du Parlement de Bretagne. Un nouveau château est construit en 1871 par Albert de Kerouartz et la fille de ce dernier, Mère Marie de Kerouartz donna le château aux Missionnaires d'Haïti dont le séminaire se trouvait antérieurement à Pontchâteau depuis 1872. [Ref.↑]
  4. Le recteur de la paroisse d'Ergué-Gabéric était Louis Pennec, recteur (1914-1938) [Ref.↑]


Thème de l'article : Reportages, revues de presse

Date de création : Juiller 2018    Dernière modification : 12.10.2018    Avancement : Image:Bullgreen.gif [Fignolé]    Source : Progres du Finistère 1922