Mort et inhumation du chevalier Guy Autret de Lezergué en 1660 - GrandTerrier

Mort et inhumation du chevalier Guy Autret de Lezergué en 1660

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Catégorie : Personnalités/Autret
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§ E.D.F.
Aimant bien de consacrer aux études reclus dans son manoir campagnard de Lezergué [1], Guy Autret a été un voyageur régulier entre Paris et Rennes, le Poitou et l'Anjou, et c'est lors d'une dernière visite à la capitale qu'il décéda le 3 avril 1660.

On trouvera ici son acte d'inhumation, son épitaphe latine composée par Julien Furic et quelques informations sur ce décès qui reste imprécis et un peu mystérieux.

Autres lectures : « 1635-1659 - Lettres de Guy Autret seigneur de Lezergué, travaux Rosmorduc » ¤ « ROSMORDUC Le Gentil Georges (comte de) - Guy Autret, correspondant de Pierre d'Hozier » ¤ « BERNARD Daniel - Quelques lettres inédites de Guy Autret » ¤ « BERNARD Daniel - Les Autret et la seigneurie de Lezoualc'h » ¤ « TORCHET Hervé - Missirien, la double vie littéraire de Guy Autret » ¤ « Registres mortuaires de St-Sulpice 1604-1714 »

Epitaphe de Furic
Epitaphe de Furic

[modifier] 1 Présentation

« Avril - 4. Convoy et le 5 inh. de Guy Autret chev Sgr de Missirien, et de la Sergue » peut-on lire dans les Registres Mortuaires 1604-1714 de St-Sulpice et le dernier mot est bien sûr Lesergué, son manoir gabéricois.

Le corps de Guy Autret a été convoyé et exposé le 4 avril en l'église de St-Sulpice et inhumé le lendemain. On peut voir aujourd'hui encore dans les cryptes de cette église des monuments et plaques funéraires dont certains datant du 17e siècle : de Montmorency en 1690, Blondel Nicolas-François en 1686, Marolles Michel en 1681, Olier Jean-Jacques en 1657 ...

C'est une opération chirurgicale, l'opération de la pierre, qui provoqua sa mort, car il souffrait depuis de nombreuses années de calculs ou lithiase urinaire [2]. Le 15 septembre 1655 il se posait déjà la question d'une opération chirurgicale : « mon mal, qui est une carnosité au spinter et prostats, ne guerira jamais sans une opération manuele »

Il est probable que Guy Autret, lors de ce dernier séjour à Paris, était hébergé au 56 rue Saint-André des Arts, plus exactement qui était à cette époque l'hôtel de Lyon [3]. Ainsi en témoigne l'inventaire des dépenses occasionnées par son inhumation: « laquelle some a esté trouvée dans les coffres de deffun Mr de Missirien après son decebz ... Fait à Paris, à l'hotel de Lyon, rue Saint-André des Arts », ce document des archives finistériennes E 227 ayant été communiquées par Daniel Bernard.

Registre mortuaire de St-Sulpice pour 1660
Registre mortuaire de St-Sulpice pour 1660

Le 10 avril suivant, la veuve de Guy Autret, Françoise Le Borgne présida une messe en sa mémoire, à laquelle assistèrent de nombreux amis quimpérois et les habitants d'Ergué-Gabéric. Julien Furic du Run, avocat et jurisconsulte réputé, y prononça un éloge en latin qui fut imprimé comme une affiche mémoriale : « HIC IACET GUIDO AUTRETIUS, MYSSIRENIUS, LESERGAYUS, EQUES TORQUATUS, LAUTHECHII fortunâ dignus, non minus propriâ Virtute, quàm alianà Clarus ».

L'épitaphe se termine en langue française : « C'EST EN VAIN QU'UN PINCEAU TRAVAILLE A TA MEMOIRE, TES BEAUX ESCRITS (AUTRET) MENENT DROIT A LA GLOIRE ».

[modifier] 2 Sources et références

Dépenses d'enterrement, AD29 E 227, cité par Daniel Bernard, "Les Autret et la seigneurie de Lezoualc'h" :

Nous soubzignant, seigneur de Coetanfao, certiffions l'employ cy-dessous de la somme de quattre cents soixante et dix livres estre véritable, laquelle some a esté trouvée dans les coffres de deffun Mr de Missirien après son decebz et nous a esté mins entre mains pour fournir aux frais de son enterrement qui a esté faicyts en la paroisse de Saint-Suplice, à Paris où il est décédé le 3e d'avril et inhumé en la ditte église le 3e du même mois 1660.

... Fait à Paris, à l'hotel de Lyon, rue Saint-André des Arts, 10 Avril 1660. Sébastien de Querhoent de Coetanfao.

Lettre à Pierre d'Hozier en 1655

A Lesergué, le 15e 7bre 1655

MONSIEUR MON CHER CONFRERE,

Mes informités sont continueles et ma vie n'est qu'une continution de langeu, je suis aux regretz de n'avoir creu vostre conseil et de ne m'estre fait rendre à Paris pandant que j'estois à Renes, qui estoet presque le michemin, mon mal, qui est une carnosité au spinter et prostats, ne guerira jamais sans une opération manuele et par l'adresse de ceux qui sont acoustumés de voir et guerir des semblables maux ...

Epitaphe latine

EPICEDIUM ILLUSTRIS GUIDONIS AUTRETII A NOBILI ET CLARO MAGISTRO JULIANI FURICIO A RUNNAEYO VILLAMANERIO IN SUPREMA MINORIS BRITANNIAE CURIA PATRONO, IN LAUDATIONEM TANTI VIRO GENTILIS SUI CLARISSIMI EXHIBITUM, VEL POTIUS MODULATUM.

HIC IACET GUIDO AUTRETIUS, MYSSIRENIUS, LESERGAYUS, EQUES TORQUATUS, LAUTHECHII fortunâ dignus, non minus propriâ Virtute, quàm alianà Clarus. Sed qui potest iacere EQUES, cuis prroprium est starc ? qui animo Semper suit erecto, immo qui semper pro alijs Stetit ? ...

Abi Viator, & alibi quam in hoc Tumulo, MANES AUTRETTIOS perquire ; Non potis est URNA QUINQUEPEDALIS, HOMINEM PRODUCTILEM contegere, seu Virum tunsionibus studiorem, in immensam Virtutis longitudinem porrectum. Inter Sydera perquirendus est, Qui Vitam Sydeibus dignam egit. NULLA IUNO Metuenda est, quae novo nostro HERCULI Sedem illam (Monstorum dedicatione) invisam Reddat : vel si adsit, etiam inter astra, CLAVA LAUREATA, Monstris timenda est.

FINIS.

C'EST EN VAIN QU'UN PINCEAU TRAVAILLE A TA MEMOIRE, TES BEAUX ESCRITS (AUTRET) MENENT DROIT A LA GLOIRE.

DU RUN FURIC

[modifier] 3 Iconographie


[modifier] 4 Annotations

  1. Le manoir de Lezergué de Guy Autret n'était pas celui de style classique qui a été bâti vers 1770, mais était vraisemblablement le logis massif voisin occupé aux 18e-20e siècle par les fermiers du lieu. [Ref.↑]
  2. Lithiase urinaire, g.f.m. : appelée pendant longtemps maladie de la pierre. Le terme de lithiase désigne la maladie résultant de la formation de calculs dans les reins ou les voies urinaire. Le mot lithiase vient du grec lithos (pierre) et celui de calcul du latin calculus, nom des petits cailloux utilisés par les comptables romains. Elle était aussi appelée gravelle, car les concrétions d’acide urique trouvées dans les urines ressemblaient à de petits graviers. [Terme] [Lexique] [Ref.↑]
  3. L'ancien hôtel de Lyon, auparavant « hôtel de Buci » qui en a formé deux, le grand et le petit, avec une sortie sur le rue Contrescarpe-Dauphine, fort utile à la Poste-aux-Chevaux, lorsqu'elle y était établie. Les archevêques de Lyon sont devenus propriétaire de cet ancien hôtel de Buci et de plusieurs maisons contiguës. Miron, fils du médecin d'Henri III, ou Richelieu, frère du Cardinal, qui tous les deux ont successivement gouverné cette église, ont pu en faire l'acquisition. Le plan de 1662 mentionne déjà le nom d'hôtel de Lyon. En 2016 le rez-de-chaussée est une crêperie bretonne. [Ref.↑]


Thème de l'article : Histoire du patrimoine culturel gabéricois

Date de création : Juin 2016    Dernière modification : 16.11.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]