Modèle:VoyageAlexandrePage19 - GrandTerrier

Modèle:VoyageAlexandrePage19

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--+Sans Despinel et Despinelle
 +<br>Ah que j'eusse en la nuictée belle,
 +<br>Ah autant leur bonté me plut
 +<br>Comme en voie la pluie me déplut,
 +<br>Ils m'envoyent droit au pont au change
 +<br>Ils me mettent blanc comme un ange,
 +<br>Chemise blanche, et canneçons,
 +<br>Chausses blanches, et blancs chaussons,
 +<br>Puis toute à pleine cheminée
 +<br>Pour moy seulement destinée,
 +<br>Ils font un feu, je dis un feu
 +<br>Jamais vous ne vistes tel jeu ;
 +<br>Il ne faud pas que je vous mente
 +<br>Je craignois la flâme volante,
 +<br>Et que ce feu trop agissant
 +<br>À la suie s'alant unissant
 +<br>N'eust causé quelque grand désordre
 +<br>Au subjet d'un bon père d'ordre,
 +<br>Mais par bonheur il ne fist rien
 +<br>Qu'au pauvre Alexandre grand bien,
 +<br>Qui tout séché, se mist à table
 +<br>Prenant d'abord du vin potable
 +<br>De l'eau il n'en avoit que trop
 +<br>Quoiqu'il futs venu le galop,
 +<br>Outre au'au vray sa nouriture
 +<br>Ne s'appuie sur telle froidure ;
 +<br>Aprez avoir bû, et mangé
 +<br>Il se mis au lit tout changé
 +<br>Je n'estois plus pour lors malade,
 +<br>J'y suis capitaine ronflade
 +<br>Dans le moment que j'entre au lit,
 +<br>Je fais sans entendre du bruit,
 +<br>Bref mon sommeil fut si extrême
 +<br>Que je m'eveillay de carême ;
 +<br><big>Pasques</big> venu je saute à bas,
 +<br>Puis je pouille ma robbe en suitte
 +<br>Sans dire gare tout je quitte
 +<br>Et m'en vais dès le grand matin
 +<br>Faire pasque à Saint Corentin,
 +<br>En sortant par bonne fortune
 +<br>Je trouve un certain ou quelqu'une <ref name="n19-1">P. 19 à droite : "mademoiselle Lancelin fille de l'apotiquaire"</ref>
 +<br>Qui dist si vous voulez m'aymer
 +<br>Alons zest nous de caresmes
 +<br>Jamais haran, jamais morüe
 +<br>Ne fut mangée cuite ny crüe
 +<br>Si gayement que ce guilvardon
 +<br>J'en demande à mon Dieu pardon
 +<br>Car pour dire vray mon envie
 +<br>Estoit de quitter maigre vie,
 +<br>Cecy ne commanca pas mal,
 +<br>L'office dit le sénéchal
 +<br>Dans ma rencontre me demande
 +<br>Avez vous tasté de la viande ?
 +<br>Ouy dis-je, et moy dit-il aussi,
 +<br>Voulez vous sans tarder icy
 +<br>Venir manger de nostre soupe
 +<br>Hazard, sur mes pas je recoupe,
 +<br>Nous montasmes tout deux à haut
 +<br>Rien n'estoit froid tout estoit chaud
 +<br>Hon. hbn ha ! quel odeur je flaire
 +<br>Il me semble téter ma mère,
 +<br>Ha hon, quelle odeur eust eu tort
 +<br>Quiconque soit-il qui fust mort

Version actuelle

Sans Despinel et Despinelle
Ah que j'eusse en la nuictée belle,
Ah autant leur bonté me plut
Comme en voie la pluie me déplut,
Ils m'envoyent droit au pont au change
Ils me mettent blanc comme un ange,
Chemise blanche, et canneçons,
Chausses blanches, et blancs chaussons,
Puis toute à pleine cheminée
Pour moy seulement destinée,
Ils font un feu, je dis un feu
Jamais vous ne vistes tel jeu ;
Il ne faud pas que je vous mente
Je craignois la flâme volante,
Et que ce feu trop agissant
À la suie s'alant unissant
N'eust causé quelque grand désordre
Au subjet d'un bon père d'ordre,
Mais par bonheur il ne fist rien
Qu'au pauvre Alexandre grand bien,
Qui tout séché, se mist à table
Prenant d'abord du vin potable
De l'eau il n'en avoit que trop
Quoiqu'il futs venu le galop,
Outre au'au vray sa nouriture
Ne s'appuie sur telle froidure ;
Aprez avoir bû, et mangé
Il se mis au lit tout changé
Je n'estois plus pour lors malade,
J'y suis capitaine ronflade
Dans le moment que j'entre au lit,
Je fais sans entendre du bruit,
Bref mon sommeil fut si extrême
Que je m'eveillay de carême ;
Pasques venu je saute à bas,
Puis je pouille ma robbe en suitte
Sans dire gare tout je quitte
Et m'en vais dès le grand matin
Faire pasque à Saint Corentin,
En sortant par bonne fortune
Je trouve un certain ou quelqu'une [1]
Qui dist si vous voulez m'aymer
Alons zest nous de caresmes
Jamais haran, jamais morüe
Ne fut mangée cuite ny crüe
Si gayement que ce guilvardon
J'en demande à mon Dieu pardon
Car pour dire vray mon envie
Estoit de quitter maigre vie,
Cecy ne commanca pas mal,
L'office dit le sénéchal
Dans ma rencontre me demande
Avez vous tasté de la viande ?
Ouy dis-je, et moy dit-il aussi,
Voulez vous sans tarder icy
Venir manger de nostre soupe
Hazard, sur mes pas je recoupe,
Nous montasmes tout deux à haut
Rien n'estoit froid tout estoit chaud
Hon. hbn ha ! quel odeur je flaire
Il me semble téter ma mère,
Ha hon, quelle odeur eust eu tort
Quiconque soit-il qui fust mort