Modèle:La bande à Poux - Partie I - GrandTerrier

Modèle:La bande à Poux - Partie I

Un article de GrandTerrier.

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Des aveux accablants

Qui est Quinet ? On nous le dit : un fils d'honnêtes travailleurs de la banlieue parisienne. À quatorze ans, il fait son apprentissage d'ouvrier serrurier chez son oncle. Puis, à cause du chômage, il s'engage dans la marine où il termine son temps comme matelot apprenti canonnier. Il devient ensuite monteur en fer et, la guerre venue, il est mobilisé à Cherbourg sur un chalutier armé. À Brest, ce Parisien déraciné fait connaissance de celle qui allait devenir sa femme et qui lui donner cinq enfants.

Il revient à Quimper, l'armistice signé et travaille quelque temps, sous l'occupation, au service du ravitaillement allemand.

C'est alors qu'il se fait inscrire pour son tabac chez Poux, le buraliste. Au mois d'août 1944, il rejoint le maquis, participe aux durs combats qui ont permis la libération de la poche de Chateaulin et, démobilisé enfin en novembre 1945, il s'embauche comme manœuvre chez un grainetier.

Quand on l'arrête, lui et les trois autres inculpés, à la suite du meurtre du fils Lasseau à la ferme de la Salle Verte, il se « met à table ». C'est lui qui dévoilera que les expéditions devant avoir pour but de rançonner les « profiteurs » furent décidés chez Poux, le buraliste du quartier de la gare. Expéditions chez les époux M., les bouchers de la route de l'Hippodrome, le 26 décembre 1944 qui devait aboutir à la remise de 115.000 francs ; expéditions chez les Lasseau, les fermiers de la Salle Verte, les 18 octobre et 23 décembre 1946 et qui devaient aboutir au meurtre au fils aîné des fermiers.

Ces aveux passés au commissariat de la police de Quimper, Quinet les a réitérés devant le magistrat-instructeur au cours de la reconstitution du drame.

Le magistrat, avec beaucoup de correction et une insistance scrupuleuse, n'a cessé, alors, de lui répéter :

- Attention ! Ce que vous dites est grave. Je vous exhorte à ne dire que la vérité, à ne charger personne.

Et Quinet maintint ses aveux durant cinq semaines. Puis, soudain, il se rétracte.

Aux Assises, il répète, pour expliquer ce revirement :

- Mes aveux m'étaient dictés par le commissaire de police. On m'a frappé. J'étais terrorisé.

- Le juge d'instruction ne vous a pourtant pas frappé.

- C'est vrai, mais il y avait derrière moi le commissaire de police.

- Et cette série de détails que vous avez fournis ?

- Ils m'étaient suggérés par le commissaire de police.

- C'est un peu simple comme explication, cette peur du commissaire, fait remarquer le président Giffard.