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Selon Jean, l'évangéliste préféré du charlatan Renan et autres exploiteurs des idioties évangéliques, ce fut là, chez Lazare et ses sœurs, Marthe et Marie, qu'eut lieu le dernier repas du « fils de l'homme », nommé la sainte Cène et pendant lequel il y eut vraiment des scènes bachiques et burlesques, et qui devait finir par le drame du Golgotha. Ce fut en effet, toujours d'après saint Jean, après cette orgie où il y eut des liquides précieux répandus et des vases de grand prix cassés jusque sur la tête du fils de l'homme, que Judas de Carioth, l'un des bandits, alla livrer à la justice ses copains et ses complices, espérant ainsi sauver sa tête en vendant celles de ses complices. Car il voyait que ça commençait à tourner mal pour cette bande de malfaiteurs, qui avaient commis cent et cent fois tous les crimes aussi bien contre les lois judaïques ou mosaïques que contre les lois romaines. Nous avions ri beaucoup et plaisanté sur les orgies que faisaient là en l'an 33, ces bandits de la Galilée avec des Bacchantes juives, car ce vulgaire voleur de cochons et d'ânes avait la prétention d'être un second Bacchus, quoiqu'il ne fût pas sorti comme le premier de la cuisse de Jupiter. Nous retournâmes ainsi à Jérusalem, causant et riant, et en suivant le même chemin que suivait le dernier roi des juifs dans ses tournées de noces à Béthanie. Seulement, nous n'étions pas si pleins que ce bandit-roi chaque fois qu'il sortait de là ! Un matin, il était tellement abruti par une nuit d'orgie qu'il alla regarder dans un figuier s'il n'y trouverait pas de figues à manger, et cela au mois de mars, au moment où les feuilles commençaient à peine à s'épanouir. Ce qui ne l'empêcha pas, dans sa stupidité, de maudire ce pauvre figuier (Marc, XI. 12, XIII) ! Selon Jean, l'évangéliste préféré du charlatan Renan et autres exploiteurs des idioties évangéliques, ce fut là, chez Lazare et ses sœurs, Marthe et Marie, qu'eut lieu le dernier repas du « fils de l'homme », nommé la sainte Cène et pendant lequel il y eut vraiment des scènes bachiques et burlesques, et qui devait finir par le drame du Golgotha. Ce fut en effet, toujours d'après saint Jean, après cette orgie où il y eut des liquides précieux répandus et des vases de grand prix cassés jusque sur la tête du fils de l'homme, que Judas de Carioth, l'un des bandits, alla livrer à la justice ses copains et ses complices, espérant ainsi sauver sa tête en vendant celles de ses complices. Car il voyait que ça commençait à tourner mal pour cette bande de malfaiteurs, qui avaient commis cent et cent fois tous les crimes aussi bien contre les lois judaïques ou mosaïques que contre les lois romaines. Nous avions ri beaucoup et plaisanté sur les orgies que faisaient là en l'an 33, ces bandits de la Galilée avec des Bacchantes juives, car ce vulgaire voleur de cochons et d'ânes avait la prétention d'être un second Bacchus, quoiqu'il ne fût pas sorti comme le premier de la cuisse de Jupiter. Nous retournâmes ainsi à Jérusalem, causant et riant, et en suivant le même chemin que suivait le dernier roi des juifs dans ses tournées de noces à Béthanie. Seulement, nous n'étions pas si pleins que ce bandit-roi chaque fois qu'il sortait de là ! Un matin, il était tellement abruti par une nuit d'orgie qu'il alla regarder dans un figuier s'il n'y trouverait pas de figues à manger, et cela au mois de mars, au moment où les feuilles commençaient à peine à s'épanouir. Ce qui ne l'empêcha pas, dans sa stupidité, de maudire ce pauvre figuier (Marc, XI. 12, XIII) !
-Ce fut pour nous la plus belle journée que nous passâmes dans ce triste pays. J'ai vu bien des payes depuis, et, certes, si j'avais eu des moyens de voyager, je serais allé avec plaisir les revoir, mais jamais je n'aurais voulu revoir Jérusalem. Le lendemain, nous fûmes conduits à Beyrouth, où nous trouvâmes un vapeur prêt à partir, et qui nous ramena à Constantinople deux jours avant l'expiration de notre congé.+Ce fut pour nous la plus belle journée que nous passâmes dans ce triste pays. J'ai vu bien des pays depuis, et, certes, si j'avais eu des moyens de voyager, je serais allé avec plaisir les revoir, mais jamais je n'aurais voulu revoir Jérusalem. Le lendemain, nous fûmes conduits à Beyrouth, où nous trouvâmes un vapeur prêt à partir, et qui nous ramena à Constantinople deux jours avant l'expiration de notre congé.

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Ainsi, il y a vingt-et-un autels dans ce temple, où vingt-et-un prêtres chantent les louanges du fils de l'assassin David en vingt et une manières différentes ! Et, bien entendu, tous ces prêtres, en bons charlatans, sont jaloux les uns des autres : ils se disputent, se menacent et en viennent souvent aux mains. Alors la garde turque va séparer les fripons en les mettant dos à dos. Malgré la foule de pèlerins qui remplissaient déjà le temple, et d'autres qui entraient, les uns debout, les autres se traînant à genoux, nous voulûmes aussi donner un coup d’œil dans l'intérieur de ce vaste tripot, où les croyants idiots sont volés pire dans nos tripots parisiens. Nous nous faufilâmes à travers ces malheureux qui ne voyaient rien, semblable à ces idoles dont parle le grand bandit David dans ses stupides psaumes, et que les catholiques chantent tous les dimanche et jours de fête dans les églises : « Os babent et non loquentur, oculos babent et non vidunt, aures babent et non audient, nares babent et non odorabunt ». Cependant, si leurs yeux, leurs oreilles, et leur nez ne leur servaient à rien là, ils étaient plus avancés que les idoles du grand assassin, car ils se servaient de leurs pieds, de leurs mains et même de leur langue pour lécher la peinture, la poussière et toutes les pierres de Jérusalem.

Nous les vîmes encore, quand nous eûmes gagné un coin du temple, embrasser et lécher les bords d'un trou représentant soi-disant le trou de la Croix, et d'autres qui étaient en train de lécher une table de marbre déjà usée par les lèvres et les langues des fidèles, et qui était soi-disant la table sur laquelle, selon Jean, Joseph et Nicodème empaquetèrent le corps du traître avec cinquante kilos d'herbes plus ou moins aromatiques. En quoi, du reste, Jean est démenti par les trois autres évangélistes, comme il l'est d'ailleurs dans toutes ses stupides rabâcheries. Selon les trois premiers évangélistes, le corps du dernier roi des juifs fut porté dans un sépulcre creusé dans un rocher, enveloppé dans un simple linceul. Et ce ne fut que trois jours après que les femmes, ou plutôt les catins de bas étage qui suivaient le bandit partout, étaient venues, disent Mathieu et Marc, avec des drogues aromatiques pour embaumer un corps trois jours après sa mort ! Un corps qui avait été brisé par la barre de fer du bourreau selon les règles du crucifiement ... il devait déjà être embaumé par les vers ! Mais ces filles avaient songer d'abord à bien fêter les jours de Pâques avec ceux des bandits qui avaient échappé à la rafle pratiquée par les sergents et les soldats romains dans les grottes de Gethsémani.

Je regardai aussi cette espèce de petite chapelle octogonale placée au milieu du temple [dont] on nous avait déjà parlé. C'est dans cette boite, vraie boite de prestidigitateur que le grand patriarche grec, le chef supérieur de ce temple, fait descendre l'Esprit Saint pendant les fêtes de Pâques russes. Sur les apôtres cet esprit était descendu, sous forme de sept langues de feu, du ciel bien entendu. Mais dans cette boite, il descend tout simplement du bout d'une allumette, le long d'une petite mèche soufrée. Aussitôt que le feu est allumé, le grand prestidigitateur ouvre les petits guichets percés tout autour de la boite et les fidèles se précipitent pour allumer leur chandelle à ce feu céleste, puis avec cette chandelle ils se frottent le front, pour y faire entrer sans doute ce qui y manque. Les femmes se frottent en outre les seins et même, nous affirmait-on, plus bas encore. Mais ce qui m'avait le plus frappé dans cette grande boutique de charlatans, c'était un Christ, assez vilain, un Saint Jean et une Mater Dolorosa, ressemblant parfaitement et placés dans les mêmes postures que ceux que j'avais vu si souvent dans l'église d'Ergué-Gabéric où j 'avais fait ma première communion.

Nous ne restâmes pas bien longtemps du reste dans ce repaire de voleurs : on y étouffait. Courir dans les rues était une misère, on ne pouvait faire un pas sans être assommé par les vendeurs de bibelots et les demandeurs de bakchich. Nous nous décidâmes d'entrer dans une auberge en attendant de retourner à la maison pour dîner. Le soir, nous allâmes voir le Mont Sion, le couvent des Arméniens, le temple d'Omar, dans lequel les prêtres de Mahomet exploitent les vrais croyants de la même façon que les prêtres chrétiens, sauf qu'ils sont moins divisés. Puis nous descendîmes dans cette fameuse plaine de Josaphat, où les chrétiens doivent tous aller un jour pour être jugés par le criminel des criminels. Ils y seraient mal à l'aise dans ce petit vallon, car lors même qu'ils iraient là en forme de petites fourmis, ils ne trouveraient pas de place. En attendant, nous voulûmes laisser quelque chose dans ce fameux vallon qui porte le nom du cinquième roi de Juda, et ce quelque chose est défini ainsi dans l'évangile du Matthieu par le petit fils de Joachim, descendant du reste de Josaphat : « Vous aussi vous êtes sans intelligence, ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche s'en va dans le ventre et est jeté aux lieux secrets ». Au moins, dit mon camarade, quand je retournerai chez moi, et si on vient me parler de la plaine de Josephat, je pourrai dire que j'y ai pété dedans.

J'aurais bien voulu quitter Jérusalem le lendemain, j'en avais vu assez, mais le patron nous dit qu'il fallait attendre encore au moins un jour pour trouver, à Beyrouth, le vapeur prêt à nous conduire à Constantinople. L'Arménien, voyant que nous ne nous amusions guère à Jérusalem, nous fit conduire le lendemain à ce petit bourg de Béthanie si célèbre dans les Évangiles, où Jésus allait si souvent faire des noces bachiques avec les produits du vol. Eh bien nous aussi, nous fîmes là une bonne petite noce, le patron avait donné à notre conducteur tout ce qu'il fallait pour cela. Seulement nous ne fîmes pas tant d'orgie que ces bandits évangéliques. Simon le lépreux et ses filles Marthe et Marie, les intimes du chef de la bande galiléenne, n'étaient plus là. Nous y passâmes une bonne partie de la journée avec notre conducteur, un très bon vivant, ayant récolté comme tous les malins du pays beaucoup de piastre, que les nigauds chrétiens vont semer là-bas en l'honneur du plus grand malfaiteur et du plus grand criminel dont les histoires fassent mention.

Selon Jean, l'évangéliste préféré du charlatan Renan et autres exploiteurs des idioties évangéliques, ce fut là, chez Lazare et ses sœurs, Marthe et Marie, qu'eut lieu le dernier repas du « fils de l'homme », nommé la sainte Cène et pendant lequel il y eut vraiment des scènes bachiques et burlesques, et qui devait finir par le drame du Golgotha. Ce fut en effet, toujours d'après saint Jean, après cette orgie où il y eut des liquides précieux répandus et des vases de grand prix cassés jusque sur la tête du fils de l'homme, que Judas de Carioth, l'un des bandits, alla livrer à la justice ses copains et ses complices, espérant ainsi sauver sa tête en vendant celles de ses complices. Car il voyait que ça commençait à tourner mal pour cette bande de malfaiteurs, qui avaient commis cent et cent fois tous les crimes aussi bien contre les lois judaïques ou mosaïques que contre les lois romaines. Nous avions ri beaucoup et plaisanté sur les orgies que faisaient là en l'an 33, ces bandits de la Galilée avec des Bacchantes juives, car ce vulgaire voleur de cochons et d'ânes avait la prétention d'être un second Bacchus, quoiqu'il ne fût pas sorti comme le premier de la cuisse de Jupiter. Nous retournâmes ainsi à Jérusalem, causant et riant, et en suivant le même chemin que suivait le dernier roi des juifs dans ses tournées de noces à Béthanie. Seulement, nous n'étions pas si pleins que ce bandit-roi chaque fois qu'il sortait de là ! Un matin, il était tellement abruti par une nuit d'orgie qu'il alla regarder dans un figuier s'il n'y trouverait pas de figues à manger, et cela au mois de mars, au moment où les feuilles commençaient à peine à s'épanouir. Ce qui ne l'empêcha pas, dans sa stupidité, de maudire ce pauvre figuier (Marc, XI. 12, XIII) !

Ce fut pour nous la plus belle journée que nous passâmes dans ce triste pays. J'ai vu bien des pays depuis, et, certes, si j'avais eu des moyens de voyager, je serais allé avec plaisir les revoir, mais jamais je n'aurais voulu revoir Jérusalem. Le lendemain, nous fûmes conduits à Beyrouth, où nous trouvâmes un vapeur prêt à partir, et qui nous ramena à Constantinople deux jours avant l'expiration de notre congé.