Louis Pennanec'h (1753-1781), matelot dans la guerre d'Indépendance américaine - GrandTerrier

Louis Pennanec'h (1753-1781), matelot dans la guerre d'Indépendance américaine

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Catégorie : Biographies
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Un jeune orphelin gabéricois, matelot blessé mortellement dans les combats au large de la Martinique, à la fin de la guerre d'Indépendance des Etats-Unis.

Sommaire

Autres lectures : « Alain Le Breton (1755-1780), aide-canonnier dans la guerre d'Indépendance américaine » ¤ « François-Yves Le Roux (1788-1838), corsaire et organiste » ¤ « 1882 - Condamnation d'un jeune tailleur délinquant d'Ergué-Gabéric au bagne » ¤ « Les miracles de l'ancien cantique Itron Varia Kerdevot de 1712 » ¤ 

Combat de la Dominique, 1780, Rossel de Cercy
Combat de la Dominique, 1780, Rossel de Cercy

[modifier] 1 Origines familiales

Louis-Hervé Pennanec'h est né le 4 avril 1753 à Kerdévot en Ergué-Gabéric, ses parents étant agriculteurs. C'est le dernier d'une fratrie de cinq enfants, le premier étant né en 1739. Sa mère âgée de 43 ans décède 5 semaines après sa naissance, et son père en 1762 à l'âge de 56 ans. Dès 1653 la famille doit vraisemblablement quitter Kerdévot pour rejoindre le Bourg où habite leur fille Marie mariée à Alain Daoudal.

Pour cause de pauvreté et du décès de ses deux parents, et pour ne pas être dépendant de ses sœurs, Louis va quitter le pays et s'engager dans la marine. Dans les années 1780-81 on le trouve comme matelot dans le rôle du « Citoyen », vaisseau de ligne à voile de la marine royale [1].

 

Sur « Le Citoyen », les conscrits de la région de Quimper ne sont pas légion, seulement 7 matelots et un mousse parmi 700. Les autres matelots, gabiers, novices de Brest, St-Malo, Dinan, St-Brieuc, Cherbourg ... sont largement plus nombreux.

Est-ce le souvenir du pèlerinage en 1712 à Kerdévot d'un marin de René Duguay-Trouin qui lui donne l'envie d'embarquer ? En effet la strophe 31 du cantique de Kerdévot [2] relate cet épisode :

« Ar soudarded a oa bet gant an aotrou Duguay,
Na allent quet rancontri an hent da zont d'ar guer.
En danger da veza collet var ar mor perillus,
En em offret o deus bet dar Verc'hez glorius
 ».


[modifier] 2 Combats en Martinique

Le vaisseau « Le Citoyen », doté de 74 canons, compte 721 membres d'équipages dont 6 officiers sous les ordres du Comte Alexandre d'Ethy. Il fait partie des 22 vaisseaux de guerre portant le pavillon blanc de la marine royale française et rassemblés en 1780 à Fort-Royal [3] en Martinique.

Le « Citoyen » participe à la grande bataille de la Martinique, également appelé combat de la Dominique, le 17 avril 1780 pendant la guerre d'indépendance des États-Unis au large de la Martinique entre la Royal Navy britannique et la Marine royale française. Lors du combat le vaisseau est placé dans l'escadre d'avant-garde sous le commandement du comte de Guichen. L'issue de la bataille fut indécise, malgré des pertes humaines plus importantes du côté des français : 222 tués et 537 blessés, contre 120 tués et 354 blessés dans les rangs anglais.

Présentée au Congrès américain le 4 juillet 1776, la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, rédigée par Thomas Jefferson, n'avait pas été la fin de la guerre entre les américains insurgés et les anglais. A partir de 1776 les combats se sont intensifiés et 2 ans après les français sont rentrés dans le conflit contre la Grande-Bretagne. Les frégates et vaisseaux de ligne de la marine royale française arborant le drapeau blanc vont affronter la flotte anglaise à de nombreuses reprises, au large des cotes de la Floride et des Antilles et au nord-est des États-Unis. Le traité de Paris de 1783, signé le 3 septembre, mettra un terme à la guerre d'indépendance des États-Unis.

Notre matelot Louis Pennanec'h décède avant la fin de la guerre à l'hôpital de Fort Royal [3] le 27.11.1781 [4] à l'âge de 28 ans. Est-il mort de maladie ou alors des suites de blessures datant de la bataille d'avril 1780, ou d'un combat qui se déroula dans les 18 mois suivants près de Fort-Royal ?

 

Rôle des escadres des comtes de Guichen et de Grace [1] :

[modifier] 3 Annotations

  1. « Les combattants français de la guerre américaine 1778-1788 ». Listes établies d'après les documents déposés aux Archives Nationales et aux Archives du Ministère de la Guerre. Paris, ancienne Maison Quantin, 1903. [Ref.↑ 1,0 1,1]
  2. Traduction littérale de la strophe 31 du Cantique de Kerdévot : « Les soldats avaient été avec Monsieur Duguay, Et ne trouvaient pas leur route pour rentrer à la maison. En danger de se perdre sur la mer périlleuse, Ils se sont voués à la Vierge glorieuse ». [Ref.↑]
  3. Le nom de Fort-de-France est dû à la présence du fort que la France a établi au XVIIe siècle sur la côte caraïbe de la Martinique. D'abord appelé cul-de-sac du Fort-Royal (1635-1672), le site devient la paroisse puis la ville de Fort Royal (1672-1793), Fort-de-la-République ou République-Ville (1793-1794), de nouveau Fort-Royal (1794-1807) et Fort-de-France depuis 1807 en tant que chef-lieu du département et de la région de la Martinique. [Ref.↑ 3,0 3,1]
  4. Information du décès de Louis Pennanec'h fournie par Carl Rault dans un article « Les marins Finistériens dans la Guerre d'Indépendance américaine » de la revue « Le Lien » n° 123 du Centre Généalogique du Finistère. [Ref.↑]


Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

Date de création : Septembre 2012    Dernière modification : 15.05.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]