Louis Le Gall, vicaire (1913-1927) - GrandTerrier

Louis Le Gall, vicaire (1913-1927)

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-Arrivé avant guerre, l'abbé Le Gall fut très actif dans les débuts de la section de gymnastique qui allait devenir la société des Paotred-Dispount. Il créa le mouvement « <i>Les enfants de Notre Dame de Kerdévot</i> » (ou les « <i>Les chevaliers ... </i> » ) et lança le bulletin paroissial « <i>La voix de N.D. de Kerdévot</i> » (précurseur de Kannadig Intron Varia Kerzevot <ref>Le Kannadig Intron Varia Kerzevot fut le bulletin paroissial édité par l'abbé Le Goff de 1926 à 1939 : {{Tpg|ERGUE-GABERIC Paroisse - Kannadig Intron Varia Kerzevot}}</ref>).+Arrivé avant guerre, l'abbé Le Gall fut très actif dans les débuts de la section de gymnastique qui allait devenir la société des Paotred-Dispount. Il créa le mouvement « <i>Les enfants de Notre Dame de Kerdévot</i> » (ou les « <i>Les chevaliers ... </i> » ) et lança le bulletin paroissial « <i>La voix de N.D. de Kerdévot</i> » (précurseur du Kannadig Intron Varia Kerzevot <ref>Le Kannadig Intron Varia Kerzevot fut le bulletin paroissial édité par l'abbé Le Goff de 1926 à 1939 : {{Tpg|LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot}}</ref>).
-À son retour de la guerre 1914-18 d'où il revint gazé, il donna une nouvelle impulsion au mouvement sportif qui en septembre 1919 prend le nom de Société des « Paotred-Dispount » ou « Les Sans Peur » <ref>Cf déclaration dans le Journal Officiel du 23 septembre 1919 : {{Tpg|1919 - Déclaration de la Société des Paotred-Dispount, alias "Les Sans Peur"}}</ref>. De nouvelles activités allaient se développer : la musique avec la création d'une clique avec tambours et clairons, le tir à l'arme de guerre et à la carabine, et enfin le football.+À son retour de la guerre 1914-18 d'où il revint gazé, il donna une nouvelle impulsion au mouvement sportif qui en septembre 1919 prend le nom de Société des « <i>Paotred-Dispount</i> » ou « <i>Les Sans Peur</i> » <ref>Cf déclaration dans le Journal Officiel du 23 septembre 1919 : {{Tpg|1919 - Déclaration de la Société des Paotred-Dispount, alias "Les Sans Peur"}}</ref>. De nouvelles activités allaient se développer : la musique avec la création d'une clique avec tambours et clairons, le tir à l'arme de guerre et à la carabine, et enfin le football.
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-|Image:SR-1933-516.jpg|Page 516+En 1931, alors qu'il est recteur à St-Coulitz il reviendra à Odet pour l'inauguration de la nouvelle salle de patronage de Keranna : « <i>Et un humble recteur se cachait dans un coin, M. l'abbé Le Gall, fondateur des Paotred, " Ses enfants ont grandi "</i> ».
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 +Louis Le Gall naquit à Saint-Thurien, d'une famille de cultivateurs aisés et honorables. Elève des Frères à Quimperlé, il y prit les premières leçon de latin chez M. Ségalen, qui en a donné à quantités d'autres, et ensuite à Saint-Thurien, chez M. Com, vicaire. Il entra au Petit Séminaire de Pont-Croix en 1893 et au Grand Séminaire en 1898.
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 +Ordonné prêtre en 1902, il dut comme bien d'autres jeunes prêtres de ce temps, rester chez lui, se contenter de faire quelques remplacements, sans poste fixe, et passer les intervalles chez le bon M. Picard, son recteur. Il s'y trouvait si bien !
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 +Après deux années seulement, il fut nommé vicaire à Motreff, où il resta 7 ans ; puis il fut envoyé à Ploudiry; où il ne fit qu'un court stage ... et revint dans la Cornouaille, à Ergué-Gabéric, où il est demeuré jusqu'à sa nomination au rectorat de Saint-Coulitz en 1927. Quoique d'un état de santé précaire et miné depuis longtemps par la maladie, il fut mobilisé pendant environ 3 ans de guerre.
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 +Après la guerre, il a encore accompli avec toute sa régularité ses devoirs de vicaire et de recteur. A la fin de décembre 1932, il remit à Monseigneur sa démission de recteur et se retira à Chateaulin pour se préparer pieusement et toujours gaiment à la mort qui est venue le prendre le 19 juin 1933. Il a été enterré dans le cimetière de sa paroisse natale, à Saint-Thurien.
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 +M. Louis Le Gall laisse à tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un prêtre pieux, affectueux et charmant, de bonne humeur.
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 +Dès sa première année de Petit Séminaire, un de ses condisciples l'appela la Gaîté. Le surnom lui est resté, et il l'acceptait volontiers.
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 +Cette expansion joyeuse était le reflet extérieur de son bon caractère et de son cœur très tendre. il a toujours été enchanté des postes qu'il a occupés : les paroisses et les paroissiens étaient pour lui sans défaut. Il aimait tout le monde et le faisait bien voir en toute simplicité. Mais il avait une prédilection très marquée pour les jeunes gens. En arrivant à Motreff, il utilisa le vieux presbytère, délabré et abandonné, pour y établir un patronage, avec des pièces pour la lecture, pour le jeu, pour les causeries et conférences. A Ergué-Gabéric, il fonda le patronage des « <i>Paotred-Dispount</i> ». Il aurait voulu que tous les jeunes gens en fissent partie. Il les recherchaient avec sollicitude, les traitait avec bonté, et quand il leur arrivait de manquer à quelques points du règlement, au lieu de les gronder, il es plaisantait aimablement, et les amenait, en riant, à avouer leurs torts et à promettre de s'amender.
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 +De même pendant le temps qu'il a passé à la guerre, à l'arrière ou au front, sa grande distraction était de se trouver dans une salle parmi les malades ou les blessés. Il entretenait leur moral par son humeur joyeuse, ses bons propos toujours affectueux et aussi par des dons de fruits et différentes douceurs. Il a toujours beaucoup dépensé pour être agréable aux jeunes gens des patronages, comme pour les soldats ou blessés. Combien de ses compagnons il a gagnés par cette méthode et ramenés sans effort à l'estime et à la pratique de la religion !
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 +C'est que M. Le Gall était animé d'un grand esprit surnaturel et sacerdotal qui lui faisait poursuivre les moyens de sanctification personnelle autant que les devoirs de son ministère. Tous ses recteurs comme ses collègues ont apprécié l'exactitude qu'il apportait à tous ses exercices, depuis l'oraison du matin jusu'au coucher du soir. Ceux qui l'ont vu pendant la guerre savent qu'il se levait très tôt, bien avant le jour, pour dire la messe toujours le premier à son autel : c'était d'ailleurs le plus sûr moyen de pouvoir la dire. Tous les jours il faisait aussi, quand il y avait possibilité, une bonne oraison : au front, il avait toujours dans son sac un volume des Méditations de M. Hamon <ref>« <i>Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année</i> », abbé André-Jean-Marie Hamon, curé de Saint-Sulpice, Librairie Victor Lecoffre Paris, 1881.</ref>, et toujours, même aux périodes de travail intense, il lisait et méditait un chapitre de ce livre, quand il trouvait un moment libre, généralement avant ou après sa messe, alors que toute l'ambulance était encore plongée dans le sommeil.
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 +Pendant les derniers mois de sa vie, retiré à Chateaulin, et voyant la mort venir, il est resté ce qu'il avait toujours été, pieux, bon, joyeux. La veille de sa mort, il plaisantait encore avec des confrères sur le grand voyage qu'il allait entreprendre : celui de l'éternité. Nul doute que Dieu n'ai fait bon accueil à son serviteur qui fut un si bon prêtre.
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 +Obsèques
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 +Mardi, à seize heures, avaient lieu en l'église paroissiale de Saint-Thurien, les obsèques de M. l'abbé Le Gall, recteur de St-Coulitz, mort des suites d'une cruelle maladie, contractée au front, où il séjourna jusqu'en 1918.
 + 
 +Ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, l'abbé Le Gall, toujours d'un dévouement absolu, fonda le grand patronage des « <i>Paotred Dispount</i> » qui, sous son habile direction et avec l'aide du grand industriel de l'Odet, M. Bolloré, devint de plus en plus florissante.
 + 
 +Un nombreux clergé, ainsi qu'une foule innombrable de parents et d'amis, avaient tenu à accompagner jusqu'à sa dernière demeure la dépouille mortelle du vénéré prêtre. M. l'abbé Sabioch, curé-doyen de Scaër, présida le nocturne, assisté de MM. les recteurs de Baye et de Telgruc.
 + 
 +Au choeur, nous avons remarqué MM. les chanoines Moré, curé-archiprêtre de Chateaulin, Tanguy, recteur de Notre-Dame de l'Assomption de Quimperlé ; MM. les curés-doyens de Bannalec, de Riec-sur-Belon ; MM. les recteurs de Tréméven, du Trévoux, de Lucunolé ; MM. les abbés Le Ster, Leroux, Jadé, Favé, Brennéol, etc.
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 +Image:OE-22061933-LeGall.jpg|22 juin 1933
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 +Au hasard de l'assistance, notons la présence de MM. les maires de Saint-Thurien, de Querrien ; MM. Gourcuff et Cotonnec, anciens maires ; Le Gall, commandant la brigade de gendarmerie de Scaër ; une délégation des « <i>Paotred Dispount</i> » avec drapeau ; le bureau de la section des anciens combattants de l'U.N.C. avec drapeau également ; de nombreuses personnalités des communes avoisinantes et de la paroisse de Saint-Coulitz.
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Version actuelle

Catégorie : Clergé
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Statut de l'article :
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§ E.D.F.
O E U V R E     E T     B I O G R A P H I E     D E     P R Ê T R E

[ Prêtres en exercice à Ergué-Gabéric ]

Autres lectures : « Les Paotred-Dispount depuis 1913 : archives, photos, témoignages » ¤ .

[modifier] Présentation

Extrait de la liste des prêtres décédés et ordonnés de 1801 à aujourd'hui (Archives de l'Évêché, màj 2008) :

Le Gall Louis : Né le 3-01-1877 à St-Thurien ; 1902, prêtre ; 1904, vicaire à Motreff ; 1910, vicaire à Ploudiry ; 1913, vicaire à Ergué- Gabéric ; 1927, recteur de St-Coulitz ; 1933, retiré ; décédé le 19-06-1933.

Etude : SR. 1933 p. 515-517.

 

Période gabéricoise : de 1913 à 1927


[modifier] Ministère gabéricois

Arrivé avant guerre, l'abbé Le Gall fut très actif dans les débuts de la section de gymnastique qui allait devenir la société des Paotred-Dispount. Il créa le mouvement « Les enfants de Notre Dame de Kerdévot » (ou les « Les chevaliers ...  » ) et lança le bulletin paroissial « La voix de N.D. de Kerdévot » (précurseur du Kannadig Intron Varia Kerzevot [1]).

À son retour de la guerre 1914-18 d'où il revint gazé, il donna une nouvelle impulsion au mouvement sportif qui en septembre 1919 prend le nom de Société des « Paotred-Dispount » ou « Les Sans Peur » [2]. De nouvelles activités allaient se développer : la musique avec la création d'une clique avec tambours et clairons, le tir à l'arme de guerre et à la carabine, et enfin le football.

Il n'était pas grand, et les gens l'appelait « an Aotrou Gall bihan » (le petit monsieur Le Gall), montrant à la fois leur respect et leur sympathie. On le voit ci-contre parmi la clique des musiciens à la fête du centenaire de la papeterie de l'Odet en 1922.

En 1931, alors qu'il est recteur à St-Coulitz il reviendra à Odet pour l'inauguration de la nouvelle salle de patronage de Keranna : « Et un humble recteur se cachait dans un coin, M. l'abbé Le Gall, fondateur des Paotred, " Ses enfants ont grandi " ».

  1. Statuts des Paotred en 1919, secrétaire Louis Le Gall
  2. Remplacement en 1927 au poste de secrétaire des Paotred
En 1922 à la fête du centenaire de la Papeterie de l'Odet
En 1922 à la fête du centenaire de la Papeterie de l'Odet

[modifier] Nécrologies

[modifier] Semaines religieuses

M. Louis Le Gall, ancien recteur de Saint-Coulitz.

Louis Le Gall naquit à Saint-Thurien, d'une famille de cultivateurs aisés et honorables. Elève des Frères à Quimperlé, il y prit les premières leçon de latin chez M. Ségalen, qui en a donné à quantités d'autres, et ensuite à Saint-Thurien, chez M. Com, vicaire. Il entra au Petit Séminaire de Pont-Croix en 1893 et au Grand Séminaire en 1898.

Ordonné prêtre en 1902, il dut comme bien d'autres jeunes prêtres de ce temps, rester chez lui, se contenter de faire quelques remplacements, sans poste fixe, et passer les intervalles chez le bon M. Picard, son recteur. Il s'y trouvait si bien !

Après deux années seulement, il fut nommé vicaire à Motreff, où il resta 7 ans ; puis il fut envoyé à Ploudiry; où il ne fit qu'un court stage ... et revint dans la Cornouaille, à Ergué-Gabéric, où il est demeuré jusqu'à sa nomination au rectorat de Saint-Coulitz en 1927. Quoique d'un état de santé précaire et miné depuis longtemps par la maladie, il fut mobilisé pendant environ 3 ans de guerre.

Après la guerre, il a encore accompli avec toute sa régularité ses devoirs de vicaire et de recteur. A la fin de décembre 1932, il remit à Monseigneur sa démission de recteur et se retira à Chateaulin pour se préparer pieusement et toujours gaiment à la mort qui est venue le prendre le 19 juin 1933. Il a été enterré dans le cimetière de sa paroisse natale, à Saint-Thurien.

M. Louis Le Gall laisse à tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un prêtre pieux, affectueux et charmant, de bonne humeur.

Dès sa première année de Petit Séminaire, un de ses condisciples l'appela la Gaîté. Le surnom lui est resté, et il l'acceptait volontiers.

Cette expansion joyeuse était le reflet extérieur de son bon caractère et de son cœur très tendre. il a toujours été enchanté des postes qu'il a occupés : les paroisses et les paroissiens étaient pour lui sans défaut. Il aimait tout le monde et le faisait bien voir en toute simplicité. Mais il avait une prédilection très marquée pour les jeunes gens. En arrivant à Motreff, il utilisa le vieux presbytère, délabré et abandonné, pour y établir un patronage, avec des pièces pour la lecture, pour le jeu, pour les causeries et conférences. A Ergué-Gabéric, il fonda le patronage des « Paotred-Dispount ». Il aurait voulu que tous les jeunes gens en fissent partie. Il les recherchaient avec sollicitude, les traitait avec bonté, et quand il leur arrivait de manquer à quelques points du règlement, au lieu de les gronder, il es plaisantait aimablement, et les amenait, en riant, à avouer leurs torts et à promettre de s'amender.

 


De même pendant le temps qu'il a passé à la guerre, à l'arrière ou au front, sa grande distraction était de se trouver dans une salle parmi les malades ou les blessés. Il entretenait leur moral par son humeur joyeuse, ses bons propos toujours affectueux et aussi par des dons de fruits et différentes douceurs. Il a toujours beaucoup dépensé pour être agréable aux jeunes gens des patronages, comme pour les soldats ou blessés. Combien de ses compagnons il a gagnés par cette méthode et ramenés sans effort à l'estime et à la pratique de la religion !

C'est que M. Le Gall était animé d'un grand esprit surnaturel et sacerdotal qui lui faisait poursuivre les moyens de sanctification personnelle autant que les devoirs de son ministère. Tous ses recteurs comme ses collègues ont apprécié l'exactitude qu'il apportait à tous ses exercices, depuis l'oraison du matin jusu'au coucher du soir. Ceux qui l'ont vu pendant la guerre savent qu'il se levait très tôt, bien avant le jour, pour dire la messe toujours le premier à son autel : c'était d'ailleurs le plus sûr moyen de pouvoir la dire. Tous les jours il faisait aussi, quand il y avait possibilité, une bonne oraison : au front, il avait toujours dans son sac un volume des Méditations de M. Hamon [3], et toujours, même aux périodes de travail intense, il lisait et méditait un chapitre de ce livre, quand il trouvait un moment libre, généralement avant ou après sa messe, alors que toute l'ambulance était encore plongée dans le sommeil.

Pendant les derniers mois de sa vie, retiré à Chateaulin, et voyant la mort venir, il est resté ce qu'il avait toujours été, pieux, bon, joyeux. La veille de sa mort, il plaisantait encore avec des confrères sur le grand voyage qu'il allait entreprendre : celui de l'éternité. Nul doute que Dieu n'ai fait bon accueil à son serviteur qui fut un si bon prêtre.


[modifier] L'Ouest-Eclair

Saint-Thurien

Obsèques

Mardi, à seize heures, avaient lieu en l'église paroissiale de Saint-Thurien, les obsèques de M. l'abbé Le Gall, recteur de St-Coulitz, mort des suites d'une cruelle maladie, contractée au front, où il séjourna jusqu'en 1918.

Ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, l'abbé Le Gall, toujours d'un dévouement absolu, fonda le grand patronage des « Paotred Dispount » qui, sous son habile direction et avec l'aide du grand industriel de l'Odet, M. Bolloré, devint de plus en plus florissante.

Un nombreux clergé, ainsi qu'une foule innombrable de parents et d'amis, avaient tenu à accompagner jusqu'à sa dernière demeure la dépouille mortelle du vénéré prêtre. M. l'abbé Sabioch, curé-doyen de Scaër, présida le nocturne, assisté de MM. les recteurs de Baye et de Telgruc.

Au choeur, nous avons remarqué MM. les chanoines Moré, curé-archiprêtre de Chateaulin, Tanguy, recteur de Notre-Dame de l'Assomption de Quimperlé ; MM. les curés-doyens de Bannalec, de Riec-sur-Belon ; MM. les recteurs de Tréméven, du Trévoux, de Lucunolé ; MM. les abbés Le Ster, Leroux, Jadé, Favé, Brennéol, etc.

 


Au hasard de l'assistance, notons la présence de MM. les maires de Saint-Thurien, de Querrien ; MM. Gourcuff et Cotonnec, anciens maires ; Le Gall, commandant la brigade de gendarmerie de Scaër ; une délégation des « Paotred Dispount » avec drapeau ; le bureau de la section des anciens combattants de l'U.N.C. avec drapeau également ; de nombreuses personnalités des communes avoisinantes et de la paroisse de Saint-Coulitz.

[modifier] Annotations

  1. Le Kannadig Intron Varia Kerzevot fut le bulletin paroissial édité par l'abbé Le Goff de 1926 à 1939 : « LE GOFF Yves - Kannadig Intron Varia Kerzevot » ¤  [Ref.↑]
  2. Cf déclaration dans le Journal Officiel du 23 septembre 1919 : « 1919 - Déclaration de la Société des Paotred-Dispount, alias "Les Sans Peur" » ¤  [Ref.↑]
  3. « Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année », abbé André-Jean-Marie Hamon, curé de Saint-Sulpice, Librairie Victor Lecoffre Paris, 1881. [Ref.↑]