Lettre du 6 may 1642 de Guy Autret à Jacques du Haffond (Bernard Inédit, A)

Monsieur mon tres cher cousin,

J'ay délivré nos quatre centz livres à la [...] tout cest trouvé de pois et du bon or. Je vous aye dit ce qu'il m'avoet dit touchant la composition que je lui avaes proposé, nous avons fait passer un relieff au [...] pour estre apellant du calcul de la Kermadio et des dénégations faites sur nos deux estatz examinés par Messieurs des Carles et de Lopriac en produira en suite pour faire distribuer et après par devant le raporteur on formera l'incidant de compensation.

J'ay veu icy quelques personnes de considération parantz proches du Sr de Pondrini et interessez en les disgraces qui m'ont prie de vous conjurer de doner patiances à ces malheureux et de ne lui faire pas le mal qui est en nostre pouvoir, vous scaves qu'il est nepveu de Mr de Quistinit, cousin germain de madame de Coetfao et né de germain du baron de Kergroades. Je n'ay peu refuser mes amiz de vous faire ceste suplication et j'ay telement confiance en vostre amittié que je ne panse pas que la suplication que je vous fais soet inutile, soet que vous lui faciés cestre grace en considération de ses parantz ou que vous faciés entendre aux siens que vous defferes à ma priere je vous en auray estroet obligation puisque je me suis vanté d'avoir quelque estime auprès de vous. Vous aviés promis de m'envoyer copie des récusations présentées au siège par ceux qui ont fait décrété leur mariage à Vannes, je vous prie de m'obliger des effaits de vostre promesse.

Il faut necessèrement avoir copies de toutes les procures qui sont au greffe de Rennes, et l'on trouvera bien moins d'avoir un autant du contrat de mariage et après on parlera francois Kervelegan trouve sa cause bonne, il trouvera assistance pour la soutenir.

Je suis serviteur à vostre maistresse, je ne scay ce que vous advisés pour vostre vessail, vous estes sur le point de pleder, je serois ravis de garder les choses en essance, cependant on verra le cours du marché.

La Kermadio se vente d'avoer trouvé de grandes recharges et d'estre apellante de la moetié des allocations faictes sur vos estatz examinés par Messieurs des Cartes et de Lopriac, il faudra voir ce qu'elle voudra dire, elle est alée au Mont St Michel en pelerinage et est bien échaufée de la cause disant qu'elle pledera vint ans plus tost que de n'avoir la raison, elle fumine contre moy, mais je suis acoustumé en toutes affaires d'avoir la haine la plus envenimée des partie, c'est
mon cher cousin,
Vostre tres humble et tres obeissant serviteur, Missirien

À Renes ce 6 may 1642

À Monsieur, Monsieur de Kerescant conseiller du Roy et son procureur au siège pré(sidia)l
À Renes.

port deub