Lettre du 28 septembre 1636 de Guy Autret à Pierre d'Hozier (Rosmorduc, IV) - GrandTerrier

Lettre du 28 septembre 1636 de Guy Autret à Pierre d'Hozier (Rosmorduc, IV)

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Catégorie : Personnages/Autret
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§ E.D.F.
Retiré dans son manoir campagnard de Lezergué ou en voyage à Rennes ou Paris, Guy Autret a été un épistolier infatigable et ses missives sont riches d'enseignements sur les familles nobles bretonnes et sur certains évènements nationaux historiques en plein 17e siècle.

Autres lectures : « Espace Guy Autret (17e) » ¤ « Guy Autret, seigneur de Missirien et de Lezergué (1599-1660) » ¤ « 1635-1659 - Lettres de Guy Autret seigneur de Lezergué, travaux Rosmorduc » ¤ « ROSMORDUC Le Gentil Georges (comte de) - Guy Autret, correspondant de Pierre d'Hozier » ¤ 

1 Présentation

Lettre III dans le mémoire du comte de Rosmorduc, pages 11 à 14, où Guy Autret évoque son impossibilité à rejoindre l'armée.

2 Transcription

MONSIEVR,

Jé toutjours receu les vostres & les gazettes depuis qu'il vous a pleu prendre la paine de blasmer de comis du sieur Renaudot & de vous esmouvoir du peu de soign qu'il avoit de me satisfaire. Je remercie messieurs de Ste Marthe de leur souvenir, leur soliciation & vostre approbation me sont des comendements tout puissants pour m'obliger de mettre la derniere main à mon petit ouvrage & veritablement, si la convocation de nostre arriere ban ne me fesoit monter à cheual, j'aurois bien souhetté emploier le peu de loesir qui met encore necessere à l'achevement de mon dessein ; ceste rencontre me surprent & si je j'usse preuve des Paris, j'usse mandié, par vostre faveur, quelque petite charge en la Cour, qui m'eut exempté de ceste corvée et doné les moiens de servir hors de la confusion qui est ordinere aux troupes de nouvelle levée ; je creins plus les maladies que les coups, et les infirmités de mon corps ne s'acomodent pas bien aveq la forme de mon esprit et la ferveur de ma volonté. Nous avons assignation au sixieme d'octobre pour nous assambler, mais l'on nous fait esper que l'on se contentera pour à presant de nostre montre, sans nous faire sortir de la prouince, que se ne soit au mois de feburier ou mars, d'autant qu'il seroit impossible de nous rendre en l'armée qu'à la saison que l'injure du temps oblige les plus desesperés de quitter la campaigne pour se retirer aux garnisons. Mr de Brissac & Mr d'Estampes de Valencé [a], comissere & intandant de la justice de ceste province, vont par les villes demander contribution d'argent & d'homes, ce qu'il obtienent, mais plus d'argent que de soldats. Un faux bruit semé parmi le peuple de Renes, que se comissere estoit venu pour establir des subsides, lui dona telle alarme & espouvante, qu'il se trouva en un instant armé, et Mrs de Brissac, d'Estampes & le Parlement assiegés,

 

le peril estoit eminant si Mr de Brissac n'ut sorti, en contenance de supliant & non de gouverneur, lequel alant par les rues apesa le tumulte que ce bruit estoit inventé & que le Roy demandoit rien au peuple, mais seulement une legere contribution aux aiesés, selon leur pouvoir & volonté, de quoy il leur dona declaration par escrit, qui fut à l'instant imprimée, publiée & affichée partout, ce qui apaesa la sedition et leur fit crier vive le Roy.

Mr de Molac est alé trouver Mr de Brissac depuis 15 jours & n'est pas encore de retour.

La compaignie de gendarmes que Mr le duc de la Trimouille a levé en ceste province doit estre à presant en l'armée & nos deux regiments levés pareillement icy sont en chemin pour s'i rendre. C'est l'estat de ceste province.

Ne me rechignés point pour la genealogie des Gentils, les actes sont entre les mains du sieur de Hirgars [b], aveq lequel je suis en proces & lequel me veut obliger de prandre Baruedel, en payement de 12 mille liuvres qu'il doit à ma fame, et jusques à que nous soions accordés, je ne pouré voir ses actes ni satisfaire à ma promesse. Assurés vous que je m'en aquiteré le plus tost qu'il me sera possible [c] & que je né rien tant à coeur que de vous themoigner que je suis,

Vostre tres humble & tres obeissant serviteur & confrere,
MISSIRIEN.
A Lesergué, ce 28 septembre 1636.

Je suis servitteur tres humble à messieurs de Ste Marthe, à Mrs du Chesne & de la Payre, je vous prie de les en assurer aux rencontres.

Notes (Rosmorduc) :

  1. Sans doute Jean d'Estampes de Valençay, conseiller au Parlement de Paris, maître des Requêtes, président au Grand Conseil, conseiller ordinaire du Roi en son Conseil d'Etat et Privé. (La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la Noblesse). [Ref.↑] 
  2. Allain de Hirgarz, s. dud. lieu, de Pontlez, de Barvédel, etc., fils de Maurice de Hirgarz et de Marie de Kerléann petit-fils de Jehan de Hirgarz et de Catherine de Kerlec'h, et arrière petit-fils de Jehan de Hirgarz, qui avait épousé, par contrat du 19 novembre 1536, Marguerite le Gentil, fille de Jehan le Gentil et de Loyse de Tyvarlen, s. et d. de Barvédel et de Pontlez. [Ref.↑] 
  3. M. de Missirien s'acquitta, en effet, de sa promesse et envoya à d'Hozier une généalogie des le Gentil, remontant à Hervé le Gentil, vivant en 1334. Ce mémoire est conservé à la Bibliothèque Nationale, dans le volume 31040 des manuscrits français. - La famille le Gentil, qui porte pour armes : D'azur au dragon volant d'or, est encore représentée de nos jours par la branche de Rosmorduc. [Ref.↑] 

3 Sources


4 Annotations



    Thème de l'article : Histoire du patrimoine culturel gabéricois

    Date de création : Juin 2016    Dernière modification : 13.11.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]