Les caravanes de pèlerins au pardon de Kerdévot, Courrier/Progrès du Finistère et SR 1911 - GrandTerrier

Les caravanes de pèlerins au pardon de Kerdévot, Courrier/Progrès du Finistère et SR 1911

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==Présentation== ==Présentation==
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Ceux qui s'y rendent pour la première fois, s'étonnent devant les longues caravanes qui, depuis le petit jour, se dirigent vers la chapelle. Pèlerins isolés qui s'en vont pieds nus, le chapelet à la main ; familles au complet dans une voiture trop étroite que traîne la bonne bête de la ferme. Ici des groupes d'ouvriers : fidèles à la tradition, bravant la longueur de la route et les ardeurs du soleil, ils sont partis de bon matin. Le père pousse allègrement la petite voiture où repose, à moitié endormi, le plus jeune enfant. Aux relais, parfois le bébé passe sur les bras du papa ; un autre enfant prend un instant sa place pour se reposer et la mère à son tour pousse la voiturette. Ceux qui s'y rendent pour la première fois, s'étonnent devant les longues caravanes qui, depuis le petit jour, se dirigent vers la chapelle. Pèlerins isolés qui s'en vont pieds nus, le chapelet à la main ; familles au complet dans une voiture trop étroite que traîne la bonne bête de la ferme. Ici des groupes d'ouvriers : fidèles à la tradition, bravant la longueur de la route et les ardeurs du soleil, ils sont partis de bon matin. Le père pousse allègrement la petite voiture où repose, à moitié endormi, le plus jeune enfant. Aux relais, parfois le bébé passe sur les bras du papa ; un autre enfant prend un instant sa place pour se reposer et la mère à son tour pousse la voiturette.
-Bientôt, on entend la plainte grossissante des mendiants qui implorent la pitié des pèlerins ; +Bientôt, on entend la plainte grossissante des mendiants qui implorent la pitié des pèlerins ; à chaque pas, des auberges rustiques sont dressées contre les grands talus. Nous rencontrons les pèlerins de la première heure, venus dans l'église de la Mère de miséricorde demander au prêtre le pardon de leurs fautes.
 + 
 +Grâce à Dieu, les vrais pèlerins sont nombreux. Depuis la première messe, l'église se désemplit pas. À dix heures, une sonnerie longue et joyeuse ébranle la flèche élancée ; la foule se presse pour la grand'messe.
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 +L'église, très belle et très gracieuse par elle-même a été décorée avec un grand luxe. Le rétable doré brille au-dessus de l'autel. Les prêtres font leur entrée au chœur ; ils sont venus nombreux.
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 +L'officiant, M. le chanoine Bargilliat, est assisté de M. l'abbé Picard, vicaire de Landudal et de M. l'abbé Brennéol, maître d'études à Saint-Vincent.
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 +Après l'aspersion, la procession s'organise : les croix, les bannières et les statues sont confiées aux paroissiens et paroissiennes du Grand-Ergué. Tous s'honorent de cette distinction, et je ne doute pas que la Vierge et son Fils ne leur accordent en ce jour une bénédiction toute spéciale. L'attitude de la foule est bonne et recueillie. Derrière le clergé marchent le maire et ses adjoints, ceints tous trois de leur écharpe tricolore. Leur présence est un exemple pour tous et la preuve de la bonne entente du clergé et des magistrats municipaux, en même temps qu'une garantie de la bonne tenue générale.
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 +La procession fait le tour du placître et rentre dans l'église. La foule assiste grave et recueillie au saint sacrifice, et l'on ne peut se défendre d'une certaine émotion en entendant tout ce peuple chanter avec enthousiasme, après le sermon, le magnifique <i>Credo</i> royal.
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 +M. Orvoën, curé de Saint-Corentin, a été appelé à porter la bonne parole aux pèlerins de Kerdévot. Tous suivent émus les leçons que l'orateur dégage des vieux panneaux de chêne du rétable où se retrouvent retracées les principales scènes de la vie de la Vierge.
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 +Ma messe finie, la foule, sans impatience, sort de la chapelle. Les familles se groupent sous les tentes ou bien à l'ombre des grands arbres et des taillis, pour y goûter de joyeuses agapes. Les vergers voisins fournissent, dit-on, à quelques enfants de la ville l'accessoire et le principal de leur repas.
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 +L'heure des vêpres rassemblent de nouveau la foule des pèlerins. La procession se reforme dans le même ordre que le matin, les riches costumes des porteuses d'enseignes brillent sous les rayons de soleil.
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 +Si la foule des curieux a augmenté, les pèlerins aussi sont plus nombreux, et dans les rangs et sur le parcours, comme autour de la chapelle. Tous redisent avec entrain les couplets du naïf cantique à N.-D. de Kerdévot.
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 +Après la procession, la bénédiction du Saint Sacrement clôt cette belle fête : ceux, bien nombreux qui n'avaient pu pénétrer dans l'antique chapelle, ont tenu, avant de rentrer dans leur famille, à venir faire aux pieds de la Vierge une fervente prière, que la bonne Mère aura sûrement bien accueillie.
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 +Et tous s'éloignent comme à regret, en se disant : Nous reviendrons.
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Catégorie : Journaux
Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.
Ce dimanche matin ...

Autres lectures : « Espace «Chapelle de Kerdévot » ¤ « La chapelle de Kerdévot » ¤ « Le pardon de Notre-Dame de Kerdévot » ¤ « Le cantique populaire "Itroun Varia Kerdevot" de Jean Salaun en 1881 » ¤ « Louis Le Roux, maire (1906-1925) » ¤ 

1 Présentation

Les journaux « Le Courrier du Finistère » [1], « Le Progrès du Finistère » [2] et la Semaine Religieuse ...

 

2 Transcriptions

Courrier et Progrès du Finistère :

Ergué-Gabéric. Pardon de N.-D. de Kerdévot

Je reviens de Kerdévot, pardon célèbre entre tous ceux de Cornouailles.

Ceux qui s'y rendent pour la première fois, s'étonnent devant les longues caravanes qui, depuis le petit jour, se dirigent vers la chapelle. Pèlerins isolés qui s'en vont pieds nus, le chapelet à la main ; familles au complet dans une voiture trop étroite que traîne la bonne bête de la ferme. Ici des groupes d'ouvriers : fidèles à la tradition, bravant la longueur de la route et les ardeurs du soleil, ils sont partis de bon matin. Le père pousse allègrement la petite voiture où repose, à moitié endormi, le plus jeune enfant. Aux relais, parfois le bébé passe sur les bras du papa ; un autre enfant prend un instant sa place pour se reposer et la mère à son tour pousse la voiturette.

Bientôt, on entend la plainte grossissante des mendiants qui implorent la pitié des pèlerins ; à chaque pas, des auberges rustiques sont dressées contre les grands talus. Nous rencontrons les pèlerins de la première heure, venus dans l'église de la Mère de miséricorde demander au prêtre le pardon de leurs fautes.

Grâce à Dieu, les vrais pèlerins sont nombreux. Depuis la première messe, l'église se désemplit pas. À dix heures, une sonnerie longue et joyeuse ébranle la flèche élancée ; la foule se presse pour la grand'messe.

L'église, très belle et très gracieuse par elle-même a été décorée avec un grand luxe. Le rétable doré brille au-dessus de l'autel. Les prêtres font leur entrée au chœur ; ils sont venus nombreux.

L'officiant, M. le chanoine Bargilliat, est assisté de M. l'abbé Picard, vicaire de Landudal et de M. l'abbé Brennéol, maître d'études à Saint-Vincent.

Après l'aspersion, la procession s'organise : les croix, les bannières et les statues sont confiées aux paroissiens et paroissiennes du Grand-Ergué. Tous s'honorent de cette distinction, et je ne doute pas que la Vierge et son Fils ne leur accordent en ce jour une bénédiction toute spéciale. L'attitude de la foule est bonne et recueillie. Derrière le clergé marchent le maire et ses adjoints, ceints tous trois de leur écharpe tricolore. Leur présence est un exemple pour tous et la preuve de la bonne entente du clergé et des magistrats municipaux, en même temps qu'une garantie de la bonne tenue générale.

La procession fait le tour du placître et rentre dans l'église. La foule assiste grave et recueillie au saint sacrifice, et l'on ne peut se défendre d'une certaine émotion en entendant tout ce peuple chanter avec enthousiasme, après le sermon, le magnifique Credo royal.

M. Orvoën, curé de Saint-Corentin, a été appelé à porter la bonne parole aux pèlerins de Kerdévot. Tous suivent émus les leçons que l'orateur dégage des vieux panneaux de chêne du rétable où se retrouvent retracées les principales scènes de la vie de la Vierge.

Ma messe finie, la foule, sans impatience, sort de la chapelle. Les familles se groupent sous les tentes ou bien à l'ombre des grands arbres et des taillis, pour y goûter de joyeuses agapes. Les vergers voisins fournissent, dit-on, à quelques enfants de la ville l'accessoire et le principal de leur repas.

L'heure des vêpres rassemblent de nouveau la foule des pèlerins. La procession se reforme dans le même ordre que le matin, les riches costumes des porteuses d'enseignes brillent sous les rayons de soleil.

Si la foule des curieux a augmenté, les pèlerins aussi sont plus nombreux, et dans les rangs et sur le parcours, comme autour de la chapelle. Tous redisent avec entrain les couplets du naïf cantique à N.-D. de Kerdévot.

Après la procession, la bénédiction du Saint Sacrement clôt cette belle fête : ceux, bien nombreux qui n'avaient pu pénétrer dans l'antique chapelle, ont tenu, avant de rentrer dans leur famille, à venir faire aux pieds de la Vierge une fervente prière, que la bonne Mère aura sûrement bien accueillie.

Et tous s'éloignent comme à regret, en se disant : Nous reviendrons.

  Annonce (Progrès et SR) :

Ergué-Gabéric - Grand Pardon de N.-D. de Kerdévot, le Dimanche 10 Septembre. - Le samedi 9, à 4 heures du soir, premières vêpres ; procession suivie de la bénédiction du Très Saint-Sacrement.

Avant et après les vêpres, jusqu'à 6 h. 1/2, des confesseurs se tiendront à la disposition des pèlerins.

Le dimanche 10, à partir de 5 heures, les messes se succèderont sans interruption jusqu'à la grand'messe.

Semaine religieuse :

Ergué-Gabéric. - Pardon de N.-D. de Kerdévot. - Je reviens de Kerdévot, pardon célèbre entre tous ceux de Cornouailles. La gracieuse chapelle à la flèche dentelée, son beau placître, sa fontaine et son calvaire, son rétable si merveilleux ont été souvent chantés, décrits et représentés. Les curieux y accourent en grand nombre, mêlés à la foule pieuse des pèlerins.

Ceux qui s'y rendent pour la première fois s'étonnent devant les longues caravanes qui, depuis le matin, se dirigent vers la chapelle : pèlerins isolés qui s'en vont pieds nus, le chapelet à la main ; familles au complet dans une voiture trop étroite. On entend bientôt la plainte grossissante des mendiants qui implorent la piété des pèlerins ; à chaque pas, des auberges rustiques sont dressées contre les grands talus. Nous rencontrons des pèlerins de la première heure : ils sont arrivés, dès la veille, pour prier N.-D. de Kerdévot et demander au prêtre le pardon de leurs fautes, pardon que l'on demande avec plus de foi et plus de contrition aux pieds de la Mère de miséricorde.

Ce ne sont pas des pèlerins, ils n'ont point fait leur pardon, ceux-là qui passent à Kerdévot sans s'agenouiller devant Notre-Dame et sans recevoir la sainte communion. Grâce à Dieu, les vrais pèlerins sont nombreux ;


3 Originaux

4 Annotations

  1. Le « Courrier du Finistère » est créé en janvier 1880 à Brest par un imprimeur Brestois, Jean-François Halégouët qui était celui de la Société anonyme de « l'Océan » qui éditait à Brest depuis 1848 le journal du même nom, et par Hippolyte Chavanon, rédacteur en chef commun des deux publications. Le but des deux organes est de concourir au rétablissement de la monarchie. Le Courrier du Finistère est, de 1880 à 1944, un journal hebdomadaire d'informations générales de la droite légitimiste alliée à l'Église catholique romaine jusqu'au ralliement de celle-ci à la République. Il est resté ensuite le principal organe de presse catholique du département, en ayant atteint un tirage remarquable de 30 000 exemplaires en 1926. Rédigé principalement en français, il fait une place remarquable à la langue bretonne, qui est, alors, pour certains ruraux, la seule langue lisible, grâce à l'enseignement du catéchisme. Ayant continué de paraître pendant l'Occupation allemande (1940-1944), Le Courrier du Finistère fait l'objet d'une interdiction de parution. Pour lui faire suite, le diocèse de Quimper a suscité la création d'un hebdomadaire au contenu unique, mais sous deux titres, le Courrier du Léon et le Progrès de Cornouaille. [Ref.↑]
  2. L'hebdomadaire « Le Progrès du Finistère », journal catholique de combat, est fondé en 1907 à Quimper par l'abbé François Cornou qui en assurera la direction jusqu'à sa mort en 1930. Ce dernier, qui signe tantôt de son nom F. Cornou, tantôt de son pseudonyme F. Goyen, ardent et habile polémiste, doté d'une vaste culture littéraire et scientifique, se verra aussi confier par l'évêque la « Semaine Religieuse de Quimper ». [Ref.↑]


Thème de l'article : Revue de presse

Date de création : Janvier 2018    Dernière modification : 3.09.2017    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]