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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Chaque semaine, un nouveau billet annonçant un ou plusieurs articles sur le site GrandTerrier.

Une compilation des billets est publiée en fin de trimestre sous la forme des chroniques du Bulletin Kannadig.

Anciens billets hebdos : [Actualité, archives]

Les anciennes affichettes : [Accroches à la une]

Modifications d'articles : [Journal des MàJs]


Sommaire

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1 Haute noblesse à plèbe nobiliaire

Billet du 13.07.2019 - « Nous avons, pour combler les lacunes des montres militaires et des enquêtes de réformations, une troisième source, constitué par les aveux et dénombrements ou les minus de rachats », Nathalie Calvez, Repérage de la population noble, page 17.

La noblesse en Basse-Cornouaille aux XVème et XVIème siècles, Université de Bretagne Occidentale, Mémoire de maîtrise de 1990, sous la direction de Jean Kerhervé. Ce mémoire de plus de 300 pages soutenu par Nathalie Calvez en juin 1990 est un travail remarquable méconnu qui donne une description inspirée et documentée de la noblesse des années 1400-1600 en basse Cornouaille bretonne : « Quiconque se promène en Bretagne, en prenant son temps, peut constater la présence de nombre de portes ouvragées, de bâtiments plus cossus que ne devraient l'être les corps de ferme habituels, qui dénotent noble, le "manoir". La Bretagne n'est-elle d'ailleurs pas réputée pour cela ? Or, il n'y aurait pas eu de manoirs sans nobles ... ».

Le territoire analysé est toute la pointe sud-ouest du département actuel du finistère, des paroisses occidentales de Plogoff à Penmarc'h jusqu'au territoire d'Ergué-Gabéric à l'est de Quimper (cf carte de la page 6 ci-contre).

Le plan du mémoire, à la fois précis et didactique, est construit en trois parties : I. Caractères généraux  ; II. Les niveaux de noblesse : La haute noblesse, La moyenne noblesse, Petite noblesse et plèbe nobiliaire ; III. Un certain mode de vie (cf sommaire détaillé en ligne). Il permet d'expliquer les caractéristiques sociales de l'époque et de donner des exemples au travers des transcriptions inédites à partir de documents d'archives pour la plupart de 1480-1540 conservés aux archives départementales de Nantes.

Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, les nobles sont cités à de nombreuses reprises, notamment aux pages suivantes :

Image:Right.gifImage:Space.jpgPages 7 et 147 : Les jardins et courtils, présents dans les aveux, laissent supposer qu'il existe une culture maraîchère. Description : « Le manoir de Quenechgongar, o les maisons, estaige, parc, court, jardrins, vergers, courtilz ». Source : A.L.A. B 2012/8, Ergué-Gabéric, Aveu de Jehan de Bennerven, folio 1 recto.

Image:Right.gifImage:Space.jpgPage 73 : En 1460, au décès de son père, Jean du Fou, miseur de Quimper, puis chevalier, conseiller et chambellan du roi, hérite à

 

Ergué-Gabéric du manoir de Kerjestin, alors à ferme, et des villages de Keranroes, Kerriou, Kermoysan et Kernech-Daniel. Dans le chapitre « La haute noblesse », la grande famille de Rohan est largement représentée en basse-Cornouaille, et on peut y inclure aussi la paroisse d'Ergué-Gabéric car le domaine local de Kerjestin de Jean du Fou passe dans l'escarcelle des Rohan après 1492.

Image:Right.gifImage:Space.jpgPage 123 : Charles de Coettanezre dans un aveu de 1540 par son curateur Alain de Pennisquin pour le manoir de Lezergué « o ses maisons, courtils, creches, cours, étables, colombier, moulin, pourpris, jardins, rues, sartraycis et bois de haute futaie et de taillis et revenants, terres chaudes et froides » dont le revenu annuel est de trois livres, auquel il faut ajouter 63 livres pour la métairie et toutes les autres tenues, et le revenu de sa charge d'une vingtaine de livres, soit un total de moins de 100 livres.

Image:Right.gifImage:Space.jpgPage 178 : les nobles exercent également dans le clergé séculier, généralement ce sont de petits nobles qui exercent la prêtrise. Par exemple « Missire Yves Le Guen, prebstre », possessionné à Lestonan en Ergué-Gabéric. Aveu rendu par Pierre de Kerfors en 1540.

L’intérêt du mémoire pour Ergué-Gabéric est essentiellement dans le travail de transcription de 11 documents d'archives datés de 1464 à 1541, aux cotes B2011, B2012 et B2013 des « Aveux et dénombrements de la sénéchaussée de Quimper ». Quand on sait la difficulté de déchiffrer ces pièces anciennes, les 44 pages de transcriptions sont très précieuses (cf. fac-similés dans l'article).

Ces documents sont des descriptions de leurs manoirs et tenues gabéricoises pour leurs propriétaires nobles, à savoir François de Lysiard pour Kergonan en 1540, Caznevet Kerfors pour le dit lieu en 1488 et 1493, Pierre de Kerfors en 1539, Jehan Kersulgar en 1500, Jehan de Bennerven pour Cnechcongar en 1463, 1483, 1493 et 1540, Charles de Coattanezre pour Lesergue en 1540, Thomas Kermorial pour Melenec en 1541.

En savoir plus : « CALVEZ Nathalie - La noblesse en Basse-Cornouaille aux XVème et XVIème siècles »

2 Les chroniques de l'été grandterrien

Billet du 06.07.2019 - Le présent bulletin rassemble les chroniques gabéricoises du 2e trimestre 2019 publiées chaque semaine sur le site Internet Grandterrier.bzh, 32 pages au format papier A5 agrafées et envoyées par la poste dans les chaumières sympathisantes.

Pour commencer, un article sur le trésor d’orfèvrerie cultuelle datant de l’époque XIV et siècle suivant.

Puis, deux articles scolaires, l’un à propos de l’obligation d’instruction primaire après la loi de 1833 et l’autre sur l’imbroglio du projet d’une école mi-publique mi-privée à Saint-André en 1929.

Les deux sujets suivants concernent les militants et résistants communistes à Lestonan, à savoir les Lazou, Le Louet et Le Herpeux.

Ensuite les sports, le foot et le vélo, dans une vidéo inédite, et les fêtes sonorisées de la St-Jean et St-Pierre selon Déguignet.

Quelques documents d’archives datés de 1790-1837 sont également analysés : les arrestations et interrogatoires d’un jeune sorcier turbulent, la cession du presbytère à la commune et fabrique après la Révolution, et enfin la réquisition des parcelles de bois à fabriquer des sabots pour cause de pénurie et spéculations.

Et enfin, le bulletin de ce trimestre se finit en chanson : il s’agit des différentes versions d’un chant breton d’un conscrit de 1840 qui exhorte Notre-Dame de Kerdévot à le protéger avant qu’il ne parte en Algérie combattre les Maures.

Que l’été et le soleil 2019 brillent pour tout le monde !

* * *

Un jeu pédagogique estival a été ajouté au bulletin et devrait permettre d’animer les visites guidées de la chapelle de Kerdévot pendant tout l’été.

Le principe est simple : c'est un jeu de piste de 7 étapes de découverte des richesses du lieu dont il faut trouver les pays d’origine ou de référence, pour réviser tranquillement nos connaissances géographiques en dehors de tout programme scolaire.

Les pays en question sont dans le désordre : FLANDRE, ITALIE, PRUSSE, PAYS DE GALLES, ESPAGNE, VIETNAM, BRESIL.

 


Visionner le bulletin : « Kannadig n° 46 Juillet 2019 »

Jouer en ligne : « Un jeu à base d'énigmes pour une visite guidée de la chapelle de Kerdévot »

3 De Lestonan jusqu'au maquis de l'Argonne

Billet du 29.06.2019 - LE LOUET (Mathias), Je viens de la part de Fernand. Récits de la Résistance et de prison 1941-1944, édité à compte d'auteur par J. Le Louët (Saint-Evarzec), achevé d'imprimé en février 2004 sur les presses des Impressions du Sagittaire (Cesson-Sévigné)

Dans ce livre édité par sa veuve Jacqueline, Mathias Le Louët (1921-1987) raconte ses souvenirs d'enfant de Lestonan et de jeune adulte entré dans la résistance, de son arrestation en mars 1943 comme pro-communiste, de son procès et détention dans différentes geôles du gouvernement de Vichy, et enfin de son évasion et passage dans le maquis en 1944.

Né à Briec, il arrive très tôt avec ses parents à Ergué-Gabéric : « J’avais trois ans lorsque mon père trouva de l’embauche, comme manœuvre, à la papeterie d’Odet (Bolloré), fabrique de papier à cigarettes, située à une dizaine de kilomètres de Quimper. Mes parents se rendirent acquéreurs d’une modeste petite maison de deux pièces et d’un petit jardin d’environ quatre cents mètres carrés situé dans le village de Lestonan, sur la commune d’Ergué-Gabéric. »

Son regard de futur militant social lui fait noter une injustice constatée localement dans les années 1926-27 : « Deux ans après, M. Bolloré, le potentat de la papeterie, fit construire à ses frais, sur un terrain lui appartenant, deux écoles libres, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. Il mit en demeure ses ouvriers d’y inscrire leurs enfants pour la rentrée d’octobre. Un seul ouvrier refusa. Il était athée et, chose rare à l’époque, marié civilement. Il était sourd et muet. Malgré son infirmité et ses grandes qualités professionnelles, il fut licencié le jour de la rentrée scolaire.  »

Par la force des choses Mathias Le Louët intègre l'école publique de Lestonan : « Quant à moi, mes parents furent donc contraints de m’envoyer à l’école privée. Je n’y restai qu’un an. En effet, dans le courant de l’année, Bolloré avait acheté deux nouvelles machines et congédié un certain nombre de manœuvres, devenu personnel en surnombre. Mon père faisait partie de cette charrette de licenciés. »

Il se lie avec le couple d'instituteurs laïques : « M. et Mme Lazou étaient deux pédagogues extraordinaires, doués chacun d’une grande conscience professionnelle. Ils étaient aimés, estimés et respectés de toute la population. Une ou deux fois par semaine, M. Lazou organisait à titre bénévole des cours du soir pour les jeunes

 

agriculteurs. » Lieutenant dans l'armée françaises, Jean Lazou est tué au combat lors de l'offensive allemande de 1940.

Mathias Le Louët est arrêté en mars 1943 dans un rendez-vous avec un policier qui lui délivre un mot de passe falsifié d'agent résistant de liaison : « Il me demanda du feu et, après qu’il eut allumé sa cigarette, me dit : "Je viens de la part de Fernand". C’était le mot de passe convenu. »
Fernand est le pseudo de René Le Herpeux, résistant et gendre de Francine Lazou. Cette dernière est interpellée également.

Emprisonné et interrogé, il signe une reconnaissance d'activités communistes, alors qu'il ne s'était encarté jusqu'à présent qu'au mouvement du Front National de lutte pour la libération. Il est condamné à deux ans de prison, et Francine Lazou à un an.

Il connaîtra successivement les prisons de Vitré, Poissy, Melun, Châlons-sur-Marne. Les colis en provenance de Lestonan sont les bienvenus, notamment grâce à Anne-Marie Combot, épouse Manach, venue remplacer sa sœur Francine Lazou comme institutrice à l'école primaire de Lestonan : « Si vous n'avez pas encore acheté de Sarcoptol, ce ne sera pas la peine de me l'expédier. Par contre je n'ai plus de plumes et si Madame Manach y pense, elle sera bien aimable de me mettre quelques-unes dans mon prochain colis. »

Après son évasion et une période près de Sainte-Ménéhould dans le maquis de l'Argonne Marnaise, il revient à Lestonan en octobre 1944 : « Tous les habitants du village manifestèrent leur joie, même ceux, peu nombreux (deux ou trois je crois), qui avaient eu l’impudence de dire à mes parents après avoir appris mon arrestation : "C’est bien fait pour lui, il n’avait pas besoin d’être communiste". »


En savoir plus : « LE LOUET Mathias - Je viens de la part de Fernand »

4 La loi Guizot d'instruction primaire

Billet du 22.06.2019 - « La loi du 28 juin 1833 dispose dans son article 9 que toute commune est tenue soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d'entretenir au moins une école primaire élémentaire », Comité d'Instruction Primaire de Quimper, 1841.

Cette loi proposée par François Guizot, ministre de l'Instruction publique, et qu'il contribua activement à mettre en place, précède celles de Jules Ferry. Un des textes majeurs de la monarchie de Juillet, il impose que chaque commune doit, dans les six ans qui suivent, devenir propriétaire d'un local d'école, et loger et entretenir un ou plusieurs instituteurs.

En réalité il faudra attendre 1856, date d'ouverture de l'école communale de filles, pour cela devienne réalité à Ergué-Gabéric, car l'instruction primaire n'est pas une priorité communale, comme le démontrent les nombreux atermoiements municipaux :

Image:Right.gifImage:Space.jpgDès le 1er septembre 1833 le ton est donné : « Le Conseil municipal pense qu’une instruction primaire serait inutile dans cette commune, voyant la proximité de Quimper, et surtout notre bourg ne se trouvant pas au centre de la commune. »

Image:Right.gifImage:Space.jpgL'argument de la localisation est important car le débat autour d'un projet de translation du Bourg vers le quartier de Lestonan divise la population de la commune.

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn mai 1834 le maire consent, toujours comme réponse à la loi du 28 juin 1833, à mettre le salaire annuel d'un instituteur de 183 francs dans le budget communal.

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn 1841 le conseil est réticent à s'associer aux communes de Kerfeunteun et Ergué-Armel pour la construction d'une maison centrale : « Est d'avis de conserver les fonds que la commune a en caisse, pour y construire plus tard une maison d'école. »

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn fin d'année le comité d'instruction primaire de Quimper, devant le refus gabéricois de s'associer, rappelle la loi, et enjoint le maire à nommer un instituteur ou une institutrice qui sera, si refus d'obtempérer, nommé et affecté d'office aux élèves de la commune d'Ergué-Gabéric.

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn novembre 1847 le conseil informe le préfet que la commune est désormais prête financièrement pour la construction ou la location d'une maison d'école, mais recommande d'éviter que le bâtiment ne soit « placé au milieu de la masse des cabarets de la commune et dans une position qui n'en permettrait l'accès qu'à une faible part de la population ».

 

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn 1848 le conseil prend acte de l'approbation de leur nouveau choix de maison d'école au bourg par le préfet, et le mois suivant du rejet préfectoral pour raisons de préférence d'un déplacement hors du bourg.

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn janvier 1849 le conseil s'émeut de la tentative de pression du préfet sur le maire, comme s'il voulait leur faire « revivre l'enfer du déplacement du bourg chef-lieu de la commune » en plaçant ailleurs la nouvelle école.

Image:Right.gifImage:Space.jpgEn 1850, le comité quimpérois d'instruction primaire demande à l'inspecteur d'académie d'intervenir suite à une nouvelle délibération : « le conseil municipal d'Ergué-Gabéric exprime le vœu qu'il soit établi dans cette commune une école mixte dont la direction serait confiée à des sœurs. »

On ne peut pas dire que cette dernière position, défendue de manière lapidaire comme un « avantage réel dans l'institution des sœurs », bien qu'elle ne soit pas interdite par « l'instruction publique et la liberté de l'enseignement » de 1833, n'est pas vraiment dans l'esprit de la loi Guizot.

En savoir plus : « 1833-1850 - Positions municipales sur la loi Guizot d'instruction primaire »

5 Une guerre des écoles évitée en 1929

Billet du 15.06.2019 - Le désaccord du recteur Louis Pennec face au projet de l'industriel René Bolloré de créer une école laïque dans le quartier rural de Saint-André, au travers de documents conservés aux Archives Diocésaines de Quimper et de Léon.

En juin 1929, Louis Pennec, recteur d'Ergué-Gabéric depuis 1914, est amené à donner son avis à l'Inspecteur diocésain Octave Salomon sur le projet de René Bolloré de créer une école laïque à Saint-André au centre de la paroisse d'Ergué-Gabéric, alors que l'industriel vient de construire deux écoles privées de filles et de garçons, à proximité immédiate de l'école laïque de Lestonan qu'il compte transformer en « asile de vieillards et de son usine à papiers d'Odet.


Le désaccord du recteur est donné sans détour : « Affaire malheureuse à mon avis, et pour moi incompréhensible de la part de Mr Bolloré ... Et chose extraordinaire je me trouve d'accord avec les conseillers opposants, mais naturellement pour des motifs tout différents ... L'influence d'une école plus centrale avec des instituteurs et institutrices très laïques ne peut être que pernicieuse. »

Lorsqu'il écrit à son évêque Adolphe Duparc le chanoine Salomon surenchérit : « On va donc établir à St-André une école de garçons et une école de filles ! Résultats : les instituteurs et institutrices n'ayant plus devant eux le prêtre pour combattre leur sinistre influence, vont faire ce qu'on fait partout, et plus vite qu'ailleurs : déchristianiser le pays ... Ce que je redoute le plus, c'est la création des écoles de hameau, car c'est le loup dévorant les brebis, sans que le Pasteur puisse les défendre. »

Un des arguments qui portent à l'époque est la peur de la répétition de l'affaire de Lesconil : « voilà 4 paroisses souillées, Langolen, Elliant, Landudal, Ergué, ce sera un nouveau Lesconil » (cf. ci-contre la carte décalquée par le chanoine indiquant les paroisses impactées par le foyer corrompu potentiel de St-André). La commune de Plobannalec-Lesconil étant déchirée entre paysans cléricaux à Plobannalec et marins-pêcheurs laïques à Lesconil, une nouvelle paroisse a été créée en 1924 à Lesconil où un recteur missionnaire tente de convertir des paroissiens en organisant des prêches sur les quais du port de pêche. Ceci a très bien été décrit par Pierrick Chuto dans son livre « Du Reuz en Bigoudénie. Blancs de Plobannalec et Rouges de Lesconil (1892-1938) ».

Finalement, face aux arguments des ecclésiastiques craignant le développement d'un foyer de résistance laïque, René Bolloré abandonne son projet d'école laïque à St-André en notifiant sa décision le 22 juillet au conseil municipal et en évitant ainsi une poussée ultime de guerre des écoles.

Le recteur Louis Pennec soulève aussi le problème de l'organisation du ministère dans deux lettres, l'une au vicaire général en septembre, et l'autre à l'évêque en décembre 1929. La première concerne la répartition laborieuse entre les 3 prêtres

 
paroissiaux et Auguste Hanras, vicairenommé en résidence à la papeterie Bolloré d'Odet par l'Evêché. Le recteur se félicite d'avoir conclu un accord avec M. et Mme Bolloré : « Trois fois par semaine, pour Madame Bolloré et les femmes de l'Usine, une messe serait dite vers 7h 1/2 par le clergé de la paroisse d'Ergué-Gabéric. », toutes les autres messes continuant à être assurées par le vicaire en résidence.


La seconde lettre est adressée à Monseigneur Duparc pour le supplier de conserver une équipe paroissiale de 3 prêtres en plus du vicaire d'Odet : « Même après la nomination du vicaire en résidence à Odet la paroisse d'Ergué reste encore une paroisse étendue et difficile à desservir. [...] il y a donc des paroissiens très éloignés qui réclament, le Dimanche, une messe à l'une des trois chapelles, dont Kerdévot très fréquentée. Il me semble impossible de leur donner satisfaction avec un seul vicaire. ».


Le dernier document est daté de janvier 1930 et concerne une enquête diligentée par l'Evêché suite à certains reproches remontés par René Bolloré et par le recteur quant à l'inefficacité du vicaire d'Odet. Il est notamment accusé de favoriser le manque de dynamisme de l'association sportive des « Paotred Dispount » créée et financée par l'entreprise d'Odet. Pour comprendre les tenants et aboutissants, le représentant diocésain veut convoquer les Paotred qui déclinent : « Ils ont fait dire qu'ils viendraient si on les payait l'un 50 f par dimanche, d'autres 12 francs. »

Auguste Hanras ne restera à Odet que jusqu'en 1931, il sera muté à Taulé, puis recteur à Combrit. Les vicaires de l'équipe paroissiale de Louis Pennec assureront les missions d'aumônier en résidence à la papeterie, notamment les abbés Le Gall et Le Goff.

* * *

En savoir plus : « 1929 - La critique des initiatives de René Bolloré par le recteur Pennec »

6 Militants communistes et résistants d'Odet

Billet du 08.06.2019 - Autour de Jean et Francine Lazou, instituteurs à Odet-Lestonan, la mémoire des militants gabéricois affiliés au P.C.F., engagés dans la résistance, dans le dictionnaire des militants ouvriers et résistants finistériens d'Eugène Kerbaul.

Le journaliste et militant communiste Eugène Kerbaul a produit cet incontournable dictionnaire des militants ouvriers et résistants finistériens de la période 1918-1945, et parmi ces résistants on note les fiches de Jean Lazou, Francine-Jeanne Lazou, Mathias Le Louët et René Le Herpeux.

Les Lazou sont tous deux instituteurs à Lestonan depuis 1926. Eugène Kerbaul résume le sort de Jean Lazou au début de la 2e guerre mondiale : «  Mobilisé en 1939. Lieutenant dans l'armée françaises tué au combat lors de l'offensive allemande de 1940 ». Et son action militante avait commencé très tôt à Ergué-Gabéric : « Militant du P.C.F. dans la région quimpéroise au cours des années 30. Il avait organisé des cours du soir d'instruction générale et d'agriculture pour les jeunes paysans et ouvriers. »

Son épouse Francine, appelée Jeanne dans le réseau de résistants quimpérois : « Elle sera arrêtée le 2 mars 1943 dans la même affaire que Mathias Le Louet, condamnée à un an de prison par les juges de Pétain pour propagande résistante en avril 1943 ». Elle est libérée le 9 mars 1944 ; interdite de séjour dans le Finistère, elle part pour Paris chez une de ses sœurs et y restera jusqu'à la Libération de Paris. Elle revient ensuite à Lestonan pour y continuer à exercer son métier d'institutrice.

Le père de Mathias Le Louet, originaire de Briec, déménage à Lestonan lorsqu'il devient employé à la papeterie Bolloré. Mathias fréquente l'école publique et a pour maître Jean Lazou : « Il adhère au P.C.F. clandestin sous l'occupation allemande à la Noël 1940, par Le Herpeux, à Quimper et il faut sa première distribution de tracts résistants en janvier 1941 à Ergué-Gabéric ».
En fait comme il l'écrit dans son livre-souvenirs, il adhère au Front National, qui n'est pas à l'époque le parti d'extrême droite mais le mouvement communiste de résistance, et il n'adhère au P.C. qu’une fois la guerre terminée.

Le Louet est arrêté dans le hall de la gare de Quimper le 1er mars 1943 alors que des contacts présumés résistants, qui sont en fait des policiers de la Police Spéciale de Rennes, l'abordent avec cette phrase servant en principe de mot de passe : « Je  viens  de  la  part  de  Fernand »

 
(lequel Fernard est le pseudo de René Le Herpeux). Mathias s'évade de prison, et après-guerre il a « une intense activité militante à Quimper. Son épouse Jacqueline sera longtemps au bureau de l'U.D.-C.G.T. du Finistère » et publiera son livre en 2004 sous ce titre « Je viens de la part de Fernand ». Mathias et Jacqueline Le Louet ont chacun leur fiche dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social de Jean Maitron.

René Le Herpeux, étudiant en médecine à Rennes et dirigeant des étudiants communistes, fait la connaissance de sa future épouse Malou Lazou, laquelle fait également ses études à Rennes. Le Herpeux intègre la famille Lazou de Lestonan, où il se lit également avec Mathias Le Louet. « Il sera arrêté, alors qu'il est devenu médecin, en mars 1944, à Paris. Déporté à Blumenthal il participa à l'organisation d'évasions, mais déclarait " je suis médecin, je reste pour les copains ". » Après la libération du camp il est abattu à Lücbeck lors du bombardement du cargo dans lequel il tient le poste de médecin-infirmier.

Bien que les résistants gabéricois ne soient pas tous revenus au pays, Guillaume Kergourlay note néanmoins dans son mémoire « Au pays des vivants et des morts » que les communistes de Lestonan-Odet d'après-guerre sont réputés dans sa commune d'Elliant pour être les plus virulents de la région : « en juin 1946, nouvelles élections d'une Assemblée constituante et en octobre un ultime référendum adopte enfin la Constitution de la Quatrième République ... Il y a à gauche les socialistes, et plus à gauche les communistes qui sont actifs et virulents, et plus à gauche que l'extrême-gauche on trouve même des trotskistes dont le noyau dur et actif vient nous voir depuis Lestonan et les Papeteries Bolloré. »
En savoir plus : « Les résistants communistes d'Ergué-Gabéric en 1939-45 », « KERBAUL Eugène - Militants du Finistère (1918-1945) »

7 Corn-boud pour faire braire les paesles

Billet du 01.06.2019 - On sonnait du corn boud ... Non, je n'ai vu nulle part, quoique j'aie vu bien des musiques, une semblable à celle-là. Le Dieu Triton, le trompette de Neptune, ne savait pas faire de la musique semblable. » Jean-Marie Déguignet, Mémoires d'un paysan bas-breton, Intégrale page 119.

Jean-Marie Déguignet (1834-1905) a bien décrit dans ses mémoires comment se passaient les fêtes villageoises de la Saint-Jean (24 juin) et de Saint-Pierre (29 juin) dans les campagnes de Basse-Bretagne au 19e siècle.

Jean-Marie Déguignet s'oppose à là l'idée qu'il n'y avait qu'un feu unique à la Saint-Jean, ce « Tantad », feu du 24 juin autour duquel quelques paysans se rassemblaient pour dire des grâces.

Pour lui « c'était au contraire une des plus grandes réjouissances des paysans bretons, où tout le monde d'un même village se trouvait depuis les plus vieux jusqu'aux nourrissons. Il y avait deux feux et par conséquent deux fêtes nocturnes, et non un ; le premier s'appelait non Tantad, mais bien Tan San Yan en l'honneur duquel on l'allumait et l'autre, quatre ou cinq jours après s'appelait Tan San Per. »

Tout le monde participait au feu : « On y brûlait des charretées de lande, de ronces et d'épines ; et chaque habitant, grands et petits, pauvres et riches, était obligé d'y apporter un fagot ou une brassée d'épines en s'y rendant sous peine d'amende ou d'avoir un doigt coupé. »

Le début des réjouissances était annoncé de façon à être entendu de très loin : « On annonçait la fête par des coups de fusil, puis de grands coups frappés sur de grandes bassines en cuivre et on sonnait du corn boud. Et on y jouait une musique que je n'ai jamais vu jouer nulle part ailleurs. »

La pratique du corn-boud était la suivante :

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgOn posait une bassine sur un trépied puis un individu prenait deux joncs de pré très longs et résistants et les posait en travers sur la bassine au fond de laquelle on mettait de l'eau ; »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgalors, une femme qui avait l'habitude de traire les vaches prenait ces joncs que le premier tenait appuyés sur le bord de la bassine, se mettait à tirer sur ces joncs en faisant [glisser] ses doigts tout le long, absolument comme si elle eût tiré sur les trayons d'une vache. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgAlors, comme chez les spirites et mieux sans doute, la bassine se mettait à trembler et à danser sur le trépied »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgpuis deux ou trois autres femmes ou enfants tenant des clefs suspendues à des fils les mettaient en contact avec l'intérieur de la bassine. Ces clefs de différentes grosseurs faisaient des notes différentes par leur trépidation sur le bord de la bassine en mouvement. »

Image:Right.gifImage:Space.jpg«Image:Space.jpgcela faisait une musique extraordinaire qui s'entendait d'un bout de la commune à l'autre, surtout quand, dans les grands villages on employait plusieurs bassines de grandeur et d'épaisseur différentes. »

  Ensuite « les jeunes gâs s'essayaient au saut du feu, jeu assez dangereux car il y en avait qui s'y brûlaient les pieds. Il s'agissait de sauter par dessus le feu qui avait plusieurs mètres de largeur, et lorsque la flamme était à sa plus grande hauteur. »

Vidéo Youtube dans laquelle on voit des amis s'essayer au tirage de joncs (attendez les séquences 1:47 ou 2:20 pour entendre le son grave) :

Extrait de l'album « Mamalasecska » du groupe de fest-noz du Pays de Dol-de-Bretagne Rozaroun, plage n° 12 Laridé, le paesle est joué par Cécile Louyer :

À Jersey on faisait aussi "braire les peiles" comme l'atteste ce texte en vieille langue Jèrriaise (Wikipedia) :

Faithe braithe les peîles est eune couôteunme qué nou soulait pratitchi l'travèrs d'la Nouormandie et la Brétangne. Nou l'fait acouo par des bords en Brétangne, et nou-s'a ravigoté la bachinn'nie en Jèrri à ches drein. Nou fait braithe les peîles à la St. Jean pouor chasser les mauvais esprits. I' faut un bachîn, un ros (du jonc) et dé l'ieau. Deux pèrsonnes peuvent faithe braithe la peîle: iun tchi tcheint l'ros sus l'bord du bachîn, l'aut' à traithe lé ros auve de mains mouoillies. La tressonn'nie du ros fait tressonner tout l'bachîn et nou vait coumme tchi qu'l'ieau bouort et danse. La braithie fait eune manniéthe dé mûsique.


En savoir plus : « Les deux fêtes des feux de Saint-Jean et de Saint-Pierre selon Jean-Marie Déguignet »

8 Arrestations et interrogatoires d'Yves Pennec

Billet du 25.05.2019 - Ses procès eurent lieu en 1838, et Stendhal dans ses « Mémoires de touriste » en a fait une recension  : « Il y a beaucoup de sorciers en Bretagne ... Yves Pennec, enfant de l'Armorique, est venu s'assoir hier sur le banc de la cour d'assises. Il a dix-huit ans. »

Mais il en faudra de peu pour qu'il n'y ait point de procès, car à sa première arrestation il est immédiatement disculpé, et ce n'est que sa deuxième arrestation pour acte de vandalisme à Kerdévot qui lui vaudra d'être présenté à la justice.

Yves Pennec est interrogé en juin 1836 par la gendarmerie après un vol nocturne de 420 francs chez son ancien employeur qui le soupçonne fortement. Il est immédiatement disculpé par les gendarmes : « il ne s'élève à cette procédure, aucune charge contre cet individu » ; et par la justice « Le tribunal, après en avoir délibéré, faisant droit aux conclusions de Monsieur le procureur du roi, déclare Yves Pennec déchargé du délit qui lui est imputé, et dit qu'il n'y a lieu à poursuivre ».

La deuxième arrestation a lieu un an après dans des conditions rocambolesques sur le site de Kerdévot, le jour du grand pardon, fait qu'il reconnaît sans façon : « J'avais en effet secoué la pierre qui couronne le clocher et qui était déjà mal asservie. Je me trouvais dans un grand état d'ivresse, je ne sais comment je ne me suis pas cassé le cou. ». Sans doute était-il monté sur ce clocher pour faire le fanfaron devant ses compagnons de boisson.

Suite à son arrestation sur place à Kerdévot sur réquisition du maire, le prévenu n'a pas cesser d'insulter les gendarmes pars les expressions « de salauds, de cochons et de canailles ». Yves Pennec ne maîtrisant pas le français, pour preuve ses interrogatoires ont toujours lieu avec le support de « l'organe d'un interprète de la langue bretonne ». Nous pouvons supposer que les insultes en breton étaient « Salopenn, penmoc'h ha kanailhez ». Il passe sa première nuit au « violon » de la mairie de Quimper et est interrogé le lendemain. Un gendarme, celui qui l'avait arrêté 13 mois plus tôt, joue le rôle d'interprète.

 

Lors de cet interrogatoire il improvise une histoire de trésor trouvé dans une cache derrière une pierre déjointée de mur, sans doute inspirée par son exploit de la veille sur la pierre du clocher de Kerdévot. Cette justification de ressources pour ses dépenses d'habillement et de jeu le rend cette fois très suspect quant au vol des 420 francs de l'année précédente.

Yves est emprisonné pendant les 4 mois qui précèdent son procès. Plus de 70 pièces de procédure conservées (cf copies intégrales dans l'article) rassemblent les comptes-rendus des interrogatoires, plaidoiries, réquisitoires, lesquels témoignent d'une fascination pour la personnalité de l'inculpé, induisant un doute sur sa culpabilité. Un non-lieu pour le vol est prononcé par le jury de première instance en janvier 1838 : « M. le Président a prononcé qu'Yves Le Pennec est acquitté de l'accusation portée contre lui, et a ordonné qu'il sera sur-le-champ mis en liberté ».

En février 1838 Yves Pennec passera en jugement pour la dégradation de la chapelle de Kerdévot et l'outrage aux gendarmes. Le substitut réclamera un mois de prison et 500 francs d'amende, soit plus que le montant du vol aux époux Le Berre, mais le tribunal ramènera le montant de l'amende à 100 francs, ce qui équivaut quand même pour lui à presque trois ans de salaires.
En savoir plus : « 1836-1837 - Arrestations et interrogatoires d'Yves Pennec, voleur et auteur de vandalisme »

9 Une vitrine religieuse grand siècle

Billet du 18.05.2019 - Où il est question de belles pièces d'orfèvrerie religieuse des 17e et 18e siècles, classées au titre des Monuments historiques le 10 mars 1994, et depuis ce printemps 2019 exposées dans une vitrine sécurisée dans l'église paroissiale Saint-Guinal d'Ergué-Gabéric.

Pierre-Marie Auzas et René Couffon ont noté la beauté de ces pièces d'orfèvrerie dans leurs inventaires « L'orfèvrerie religieuse bretonne » (1955) et « Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper » (1959).

La liste complète des pièces est celle de l'édition réactualisée du répertoire Couffon :

Image:Right.gifImage:Space.jpgCalice et patène n°1, argent doré, du 18e siècle ; poinçon de l'orfèvre Guy-Baptiste Gérard sur le calice et celui d'Augustin-Jean Mahieu sur la patène

Image:Right.gifImage:Space.jpgCalice n°2, argent, du 17e siècle

Image:Right.gifImage:Space.jpgCiboire en argent, époque Louis XIV, poinçon de l'orfèvre Joseph Bernard

Image:Right.gifImage:Space.jpgBoîte aux saintes huiles en argent, poinçon d'A.-J. Mahieu, seconde moitié du 18e siècle

Image:Right.gifImage:Space.jpgEncensoir et navette en argent, époque Louis XIV ; poinçon de Joseph Bernard sur l'encensoir

Image:Right.gifImage:Space.jpgLampe de sanctuaire en argent, époque Louis XIV, poinçon de Joseph Bernard

Image:Right.gifImage:Space.jpgCroix d'autel et six chandeliers en argent, époque Louis XIV

Image:Right.gifImage:Space.jpgQuatre chandeliers en bronze, 17e siècle, ou du 18e siècle comme le suggère Louis Le Guennec .

De l'encensoir (cf photo Le Doaré ci-contre), de l'époque Louis XIX et du maître orfèvre Joseph Bernard de Quimper, il écrit : « Bien peu ont été conservés et bien peu sont en bon état, car ils sont malmenés par les enfants de chœur ... L'encensoir se compose de deux parties : la coupe avec pied, qui parfois, comme à Ergué-Gabéric (F.), est décorée de têtes d'angelots ailés rapportés et de gros fruits, et le couvercle ajouré. Un système de chaînes réunit le tout et permet le balancement et l'encensement. »

Des chandeliers d'autel il précise : « Le seul bel ensemble que nous connaissions est celui de l'église Saint-Guénaël, à Ergué-Gabéric (F.), qui comprend, avec la croix d'autel, six chandeliers (2 grands, 2 moyens, 2 petits). L'ensemble est d'époque Louis XIV, et probablement parisien. »

Louis Le Guennec complète dans le bulletin de la Société d'Archéologie du Finistère : « L'église d'Ergué-Gabéric possède six beaux chandeliers d'argent du XVIIIe siècle, trois grands, trois moyens et trois petits. Ces derniers ont une ornementation soignée, décelant le faire d'un habile orfèvre. J'y ai relevé deux types de poinçons, un T surmonté d'une couronne, qui pourrait être la marque du bureau de Quimper à l'époque, et deux fleurons ou fleurs de lys superposées, surmontées d'une couronne, avec la lettre A accolée à la fleur inférieure. Sur le pied de deux ou trois  de  ces  chande-

  liers sont les trois lettres séparées B. A.R. Il y a aussi une jolie croix d'argent ayant pour unique poinçon le T couronnée. »

Alors que P.-M. Auzas suggère une réalisation parisienne du 17e siècle, Louis Le Guennec note l'existence de poinçons lettrés T ou A qui contrairement aux 2 ou 3 syllabes des maîtres orfèvres dénotent une production probable du 18e siècle signée par une communauté de jurande. Par contre il est peu probable que la lettre T désigne la jurande de Quimper, laquelle a utilisé les lettres A à D, mais plutôt celle Morlaix dans les années 1779-1780. Par contre les initiales B A R ne correspondent pas à un atelier d'orfèvre breton connu.

Hormis l'encensoir, deux autres pièces datées du 17e siècle, le ciboire d'une part et la lampe de sanctuaire autrefois dans la chapelle de Kerdévot d'autre part, proviennent le maître orfèvre Joseph Bernard qui signe par un poinçon I. B. à l'hermine héraldique couronnée. Joseph Bernard (1647-1719), formé à Paris et d'autres villes, a livré notamment de nombreuses pièces pour la cathédrale de Quimper et l'église de Pont-Croix, et 16 rues en Bretagne portent son nom.

Les deux autres maîtres orfèvres identifiés sont Augustin-Jean Mahieu, dont le poinçon aux lettres A I M a été insculpé en 1779 et Guy-Baptiste Gérard qui démarre sa carrière en 1721. Le premier signe la patène (petite assiette) et la boîte aux saintes huiles en argent. Le deuxième est identifié pour le calice en argent doré.

* * *

En mars 2019, toutes les pièces d'orfèvrerie gabéricoises des 17e et 18e siècles, accompagnées d'objets religieux plus récents, ont été installées dans une armoire métallique avec vitre blindée contre le bras nord du transept :

© Benoit Bondet de La Bernardie (Le Télégramme)
En savoir plus : « Trésor d'orfèvrerie religieuse de l'époque Louis XIV à l'église St-Guinal », « La vitrine du trésor de Saint-Guinal, Le Télégramme 2019 », « AUZAS Pierre-Marie - L'orfèvrerie religieuse bretonne »

10 Un presbytère confisqué puis restitué

Billet du 11.05.2019 - « Je déclare me dessaisir par le présent, de la propriété du susdit presbytère et dépendances, sans exception, moyennant l'emploi ci-après de la sus-dite somme de 973 francs, la subrogeant dans tous mes droits ce touchant », testament du recteur J.-G. Le Bescou, le 28.08.1821.

La vente des presbytères n'a pas été systématique pendant la Révolution française. En effet le 20 décembre 1790, un décret soustrait de la vente des biens de l'Église, chaque fois que cela est possible, un logis convenable servant de presbytère au prêtre de chaque paroisse ainsi qu'un demi arpent de terre utilisé comme jardin.

Mais, au départ du recteur réfractaire Alain Dumoulin, le logis presbytéral gabéricois est resté vide et pour cette raison l’aliénation est exécutée. C'est l'avoué-expert Salomon Bréhier de Quimper, négociant-propriétaire franc-maçon, maire de la commune d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812, qui emporte la vente pour 1790 francs.

En 1804 il afferme le presbytère, à savoir qu'il fixe un montant annuel à 120 francs par an, tout en proposant un futur prix de vente du fonds à 3000 francs. C'est la commune qui paie le loyer annuel pour y loger son prêtre.

De 1806 à 1811, il propose à plusieurs reprises à la commune le rachat de l'immeuble et du jardin attenant pour la somme de 4000 francs, soit plus du double de sa valeur d'acquisition. Il justifie l'écart par les réparations et divers frais couverts pendant les 15 ans passés.

Mais, si le conseil municipal est favorable à cette transaction, ce n'est pas pour autant que l'acquisition municipale peut se faire, car il manque « l'approbation de monsieur le préfet du finistère et l'autorisation de sa majesté empereur et roi et ses ministres ». En effet Napoléon, même dans le cadre du Concordat, n'est pas favorable aux annulations des ventes passées de biens de l'église.

Jusqu'à peu, on ne savait pas comment cette histoire s'était résolue, à savoir comment le presbytère avait retrouvé son statut d'antan. C'est en consultant la liasse 2 Q 191 des Archives Départementales concernant l'administration des domaines en 1926 que le mystère s'est éclairci.

On y apprend que, devant la difficulté de convaincre les autorités impériales, Salomon Bréhier et son épouse ont décidé en 1814 de vendre l'immeuble et son jardin au recteur occupant, Jean-Guillaume Le Bescou.

 

Sept ans après, le recteur rédige son testament et y explique son geste d'acquisition du presbytère : « il m'est dû 973 francs par la fabrique de l'église communale d'Ergué-Gabéric, au nom de laquelle j'ai entendu acquérir le presbytère de la dite commune suivant contrat du 24 février 1814 ».

La formule « fabrique de l'église communale » indique bien la nation complexe de la propriété. Le conseil de fabrique est certes responsable du culte paroissial, mais ses biens immobiliers - essentiellement l'église-lieu de culte entretenu par la commune et le presbytère privatisé, puis restitué - sont bien en théorie des propriétés municipales.

De ce fait, le paiement du reste dû au recteur défunt pour la restitution du presbytère se fait en deux temps en 1823-24  : le conseil de fabrique dans un premier temps règle le montant, et dans un second temps le maire s'engage à rembourser la fabrique de l'avance de fonds.

Cette ambiguïté communale et paroissiale perdurera au moins jusqu'en 1926, car les administrations des domaines sont encore indécises plus de 100 ans après sur le statut fiscal du presbytère. C'est d'ailleurs par cet échange contradictoire entre le Receveur et le Directeur des domaines que nous disposons aujourd'hui des documents originaux testamentaires et des arbitrages entre conseils municipaux et de fabrique, lesquels dévoilent le dénouement de la fin de séquestre d'une bâtisse « historique ».

En savoir plus : « 1796 - Vente du presbytère des domaines nationaux », « 1804 - Affermage et conservation provisoire du presbytère », « 1806-1811 - Tentatives d'acquisition du presbytère par la commune », « 1814-1824 - Héritage du presbytère et transfert de propriété à la commune », « Jean-Guillaume Le Bescou, recteur-desservant (1810-1822) »

11 Paotred-dispount et Vallée blanche en 1959-60

Billet du 04.05.2019 - Une vidéo N&B de 20 minutes filmée par Alain Quelven où on voit les bénévoles en plein travaux de terrassement de leur patronage, deux matchs de foot des Paotred Dispount sur leur terrain de Keranna-Odet, et les courses cyclistes de Chateaulin et de la Vallée-Blanche à Stang-Venn

Alain Quelven (1912-1984) est natif de Garsalec en Ergué-Gabéric, sa famille s'étant ensuite installée à Keranguéo. Pendant la guerre 1939-45 il est déporté en Allemagne et en Autriche d'où il s'évade quatre fois. Travaillant comme comptable à la papeterie Bolloré d'Odet avant et après guerre, il connaît bien les milieux sportifs et associatifs du quartier de Lestonan. Dès 1956, il se lance dans le ciméma amateur, fixant sur la pellicule la vie de sa commune : kermesses, matchs de football des Paotred, courses cycliste, pardons de Kerdévot.

La vidéo numérotée 14159 est conservée sous le titre « Courses cyclistes » dans la collection des films amateurs de la Cinémathèque de Bretagne à Brest.

Voici ci-après le chrono du film en 4 parties (selon le compteur précis défilant en bas d'écran) :

1.Image:Space.jpg00:00Image:Space.jpgàImage:Space.jpg02:09Image:Space.jpg: Travaux de remblai au terrain de football de Keranna en Ergué Gabéric.

2.Image:Space.jpg02:09Image:Space.jpgàImage:Space.jpg10:50Image:Space.jpg: 1er mai 1960, partie amicale de football "célibataires/mariés", suivie en 04:00 du match de l'équipe des Paotred-Dispount à Keranna (Odet=4, Visiteurs=1).

3.Image:Space.jpg10:50Image:Space.jpgàImage:Space.jpg14:30Image:Space.jpg: Circuit cycliste de l'Aulne 1959 à Châteaulin, remporté au sprint par Jean Gainche devant Louison Bobet et Joseph Groussard. Spectateurs sur les gradins, différents coureurs dont Jo Velly (11:22), Louison Bobet (11:31, 11:54), Federico Bahamontes (10:50, 11:28) , Jean Graczyk (11:16) Charly Gaul (11:42), Henry Anglade (11:54, 14:17), Job Morvan (11:45), François Mahé (11:45), Roger Rivière (12:06).

4.Image:Space.jpg14:30Image:Space.jpgàImage:Space.jpg19:03Image:Space.jpg: Dimanche 23 août 1959, 2ème Grand critérium de la vallée blanche à Ergué-Gabéric, avec les pitreries de Jean Nouy (14:40), Mario Cotti aux commentaires, victoire de Hubert Ferrer de l'équipe Mercier-Hutchinson.

Cette vidéo est très intéressante car elle présente un quartier où tout le monde vit ensemble, il y a 60 ans, des moments de convivialité, notamment par des activités sportives et festives. Ce sont des jeunes gens à l'époque, et aujourd'hui ces anciens partagent leurs souvenirs. On espère vivement qu'ils se reconnaîtront sur la video et qu'ils pourront identifier ceux qui ont hélas disparu.

Essayons donc par exemple de repérer chacun des joueurs des Paotred qui sont filmés en plan large sur leur terrain : Jean Hascoet, Anselme Andrich, Laurent Huitric, Jean et Michel Perrot, les frères Bourbigot Jean, François et Marcel, Lanig Meur, Fernand Niger, Fanch Ster, et les non joueurs comme Jean Gall.

  Cinémathèque de Bretagne :

Arrêts sur images pour identification des personnes connues :

En savoir plus : « Foot à Keranna, critérium cycliste de Stang-Venn en 1959-60, vidéo d'Alain Quelven »

12 Des "botoù-koad" ou sabots de bois

Billet du 27.04.2019 - « J’aime la Bretagne, j’y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j’entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture. », Paul Gauguin s’installant à Pont-Aven en 1888 à son ami Emile Schuffenecker.

Les propriétés des Nobles et de l'Église ont été saisies, nationalisées et vendues lors de la Révolution française pour résoudre la crise financière. Les manoirs, chapelles et presbytère, métairies, terres agricoles et convenants sont donc privatisés, mais également les coupes de bois.

Dans la sous-série 1Q « Séquestre des bois et forêts » des Archives Départementales du Finistère, il est question de trois saisies organisées, la première est une adjudication de coupes de taillis appartenant au propriétaire noble émigré du manoir de Pennarun, la deuxième est la confiscation de hêtres pour fabriquer des sabots sur le même domaine de Pennarun, et à Lezergué, et la troisième des pieds d'arbres pour sabots également sur les terres de Lezergué et le long de l'allée de la chapelle de Kerdévot.

L'expert en charge de l'estimation du prix des coupes est Gabriel Gestin, garde des bois « abandonnés par les émigrés ». Le propriétaire dé-saisi de Pennarun est « l'émigré Geslin », c'est-à-dire Marie-Hyacinthe de Geslin (1768-1832), un chouan qui s’illustrera dans l'armée de Georges Cadoudal.

L'adjudicataire de cette première coupe est le bien-nommé Corentin Bourgeon, qui devra respecter les règles usuelles listés dans le rapport d'adjudication, notamment de favoriser la repousse en laissant un nombre légal de baliveaux.

  Quelques mois après la vente aux enchères du bois taillis de Pennarun, le garde des bois Gabriel Gestin est chargé d'identifier sur les terres des nobles expatriés des plantations de hêtres pour en faire des sabots. Car cette ressource est devenue vitale pour cause de pénurie et il convient de désigner les lieux réquisitionnables : « où il existe des bois propres à en fabriquer des sabots et les désigner pour faire cesser la pénurie de cette chaussure qui depuis déjà longtemps est montée en une valeur intolérable ».

La loi du 29 septembre 1793, dite du « maximum général » et listant 39 articles de première nécessité à contrôler, a considéré que le prix du sabot devait être limité.

Le garde des bois trouve un certain nombre de hêtres à Pennarun, Lezergué et près de Kerdévot, lesquels arbres étant à maturité pour être débités en sabots. Les prix estimés se mesurent en pieds d'arbres : à Pennarun entre 11 et 15 livres le pied suivant sa circonférence et sa hauteur, alors qu'à Lezergué-Kerdévot il est à 3 à 4 livres, ce qui fait quand même un prix bien supérieur à celui des coupes de bois taillis (30 livres le journal ou demi-hectare).

En savoir plus : « 1794 - Estimations et adjudications de bois taillis ou à sabots à Pennarun et Lezergué »

13 De Kerdévot à Alger en chanson

Billet du 20.04.2019 - Cette semaine une enquête sur une chanson en langue bretonne collectée dans deux inventaires de « Kanaouennoù », l'un de Gabriel Milin en 1961, l'autre d'Hyppolite Laterre et Francis Gourvil en 1911, et enfin en 1905 dans le journal bretonnant « Ar Vro » par l'abbé Henri Guillerm.

Cet inventaire de 99 chants au total, publié en 3 numéros en 1961-62, contient dans son tome 2 deux pages dactylographiées 227 et 228 avec le texte en breton du chant n° 78 daté de 1840 où il est question de la chapelle de Kerdévot et de toutes les chapelles de Cornouaille qu'un soldat appelé à servir en Algérie va devoir quitter.

Cette version collectée par Gabriel Milin, titrée « Kimiad eur c'hervevod d'he bro » (adieu d'un cornouaillais à son pays), inclut 6 couplets de 8 vers et un refrain impétueux « allo, allo ; allo, allo, adeo da iaouankiz, na meuz mui da c'hoarzin. » (allo, allo ; allo, allo, adieu à la jeunesse, ce n'est plus le temps de rire.).

La guerre de conquête de l'Algérie par la France est le contexte de la chanson, et plus précisément la seconde période de guérilla contre l'émir Abdelkader en 1832-1847, car la campagne d'Alger s'est achevée en 1830. En effet les soldats cornouaillais doivent embarquer pour Alger en 1839-40 : « Rak hervez prophetezou Er blavez daou uguent Gand brezel ha klevejou » (Car suivant les prophéties, en l'année quarante, par la guerre et les maladies).

Le but avoué est de combattre l'ennemi arabo-musulman, qualifié de "Maure" : « Me a meuz klevet 'Lec'h ma yaon da gombati N’euz 'met morianed O laza neket pec'het Rak n’int ket kristenien  » (j'ai entendu que là où nous allons combattre il n'y a que des Maures. Les tuer, ce n'est pas péché, parce qu'ils ne sont pas chrétiens), contrairement aux Anglais, les classiques "rudes / méchants" (« gwal ») adversaires.

Le 2e couplet est entièrement à l'organisation d'un dernier pèlerinage à Ergué Gabéric : « C’hui mignonezet devod Euz a barrez Ergue, Da 'ti Itron Varia-Kerzevod, C’hui yalo adarre, Da lakat ho koulaouenn ‘Tal ann aoter heno Ha lavaret eur beden Evid potret ho pro. » (Vous, amis dévots, de la paroisse d'Ergué, chez Notre-Dame de Kerdévot, vous irez encore. Mettez vos cierges là, auprès de l'autel, et dites une prière pour les gars de votre pays.).

Page 328 Gabriel Milin précise l'autre source déjà publiée, sous un autre titre (« Kanaouen soudard »), à savoir l'inventaire « Kanaouennou Breiz-Vihan de l'imprimeur Hyppolyte Laterre et le linguiste Francis Gourvil.

Le chant est rapporté par Pauline Le Moal de Carhaix, et les auteurs signalent une autre publication dans la revue « Ar Vro » par l'abbé Guillerm. On se reportera à la présentation de ce même chant collecté par Gabriel Milin en 1961 pour en connaître le contexte historique et local.

  L'originalité de l'édition Laterre-Gourvil est de proposer une partition et une traduction des 6 complets en français.

Voici une interprétation à la flûte en bois (© GC Gières 38) :


Comme l'indiquent Laterre et Gourvil, le chant « Kenaouen Soudard » est publié dans la revue « Ar Vro » en tant que travail de collectage du prêtre quimpérois Henri Guillerm, vicaire à Ergué-Armel.

Il s'agit de la première recension historique de ce chant daté explicitement de 1840. Le chant est orné d'un croquis d'un petit clocher qui peut faire penser à celui de la chapelle Kerdévot, bien que moins élancé.

Mais le complet V qui précède l'évocation de la guerre est bien consacré entièrement à un pèlerinage dans ce lieu central du pays de Cornouaille, Kerdévot orthographié et prononcé « Kerzeot » en breton (dans la version de Gabriel Milin le lieu est écrit « Kerzevot »): « C’hui mignoned devod Euz a barrez Ergue, Ti ‘n Itron Varia-Kerzeot C’hui ialo adarre  » (Vous, amis dévots, de la paroisse d'Ergué, chez Notre-Dame de Kerdévot, vous irez encore).

En savoir plus : « MILIN Gabriel - Kanaouennou, Gwerin 1-3 », « LATERRE Hyppolyte et GOURVIL Francis - Kanaouennou Breiz-Vihan », « Kanaouen Soudard, une chanson collectée par l'abbé Guillerm, Ar Vro 1905 »


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