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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Sommaire


Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Déguignet contre Tolstoï

« Et chaque soldat proférait des menaces contre l'ennemi et jetait, en atteignant le côté nord, un dernier regard sur Sébastopol abandonné », Tolstoï

En juin 1856, de retour en France après sa participation à la prise militaire de Sébastopol, le soldat Déguignet recevra, non sans une certaine fierté retenue, la fameuse médaille de Crimée avec le portrait de la reine Victoria d'Angleterre.

La médaille de Crimée est une médaille commémorative britannique, décernée aux officiers anglais, sous-officiers, soldats et marins de tous grades ayant participé à la guerre de Crimée avant le 8 septembre 1855. Comme les deux pays s'étaient alliés pour mener cette guerre et que la France ne possédait pas de médaille commémorative de campagne, la médaille de Crimée britannique fut reconnue par le gouvernement français par décret du 26 avril 1856, et attribuée à tous les militaires français survivants ayant participé à cette campagne.

Dans cet article, on pourra relire les multiples témoignages de Déguignet sur le déroulement de la prise de Sébastopol : « Je n'ai pas la prétention de faire ici l'historique de cette grande journée, ne faisant ni de l'histoire ni œuvre littéraire », et les comparer à ceux de Léon Tolstoï qui combattait dans le camp ennemi de l'armée Russe.

Le soldat français témoigne : « Tout à coup, un hourra formidable retentit, poussé à la fois par des milliers de poitrines françaises, anglaises, piémontaises, et aussi par tous les civils qui se trouvaient là-haut près du télégraphe. On venait de voir le drapeau tricolore flotter au sommet de la tour Malakoff. C'était fini. Sébastopol était à nous, du moment que nous avions la clef ».

En savoir plus : « La médaille de Crimée de Jean-Marie Déguignet » en [Espace "Déguignet"]

Billet du 07.04.2012

2 Les Cloches du Centenaire

« Oiseaux de bronze, en votre nid de pierre, Chantez, chantez, cloches du Centenaire, Les bons Bretons que l'on fête aujourd'hui ! », Théodore Botrel

Tout juste de retour d'une grand tournée d’interprète-compositeur au Canada en 1922, juste avant de prendre sa retraite, le barde breton accepta l'invitation de René Bolloré pour la commémoration des 100 ans de son entreprise papetière d'Odet et de Cascadec.

Théodore Botrel se présenta à Odet dans la matinée du jeudi 8 juin, les festivités commençant dès 8:30 avec l'arrivée du personnel de Cascadec, puis la messe à la chapelle à 9H, les courses à pied à 10H, les décorations à 11H, et enfin le déjeuner de 11:30 à 15H. Pendant ce repas il fut mis à contribution pour l'interprétation de ses oeuvres, et bien sûr pour cette chanson des « Cloches du Centenaire » composée pour l'occasion : « En ce jeudi de Sainte Pentecôte ... »

Le texte de la chanson est bien sûr à la gloire des patrons successifs de l'entreprise depuis la création du moulin à papier en 1822 : le fondateur Otrou Le Marié, le Docteur Bolloré, et les deux générations de Réné Bolloré, sans oublier dans la dernière strophe leur compagne et épouse respective.

En savoir plus : « Les cloches du Centenaire d'Odet en 1922 par Théodore Botrel » en [Espace "Patrimoine"]

Environ 50 ans plus tôt, le Docteur Bolloré faisait campagne pour tenter de se faire élire député. Voici une perle archivistique : un tract rédigé en breton incitant à voter « An Aotrou Bolloré », l'homme de bien du maréchal Mac-Mahon (« Den ar Marechal Mac-Mahon ha den an oll dud a urz vad. » ), et non pour Loiz Hemon, l'oeil gauche de Gambetta et des révolutionnaires (« Lagad cleiz Gambetta, marc'h limoun ar revolusionerien »).

En savoir plus : « E 1877 votit evit An Aotrou Bollore ha na votit ket evit Loiz Hemon »
en [Espace "Breton"]

Billet du 31.03.2012

News: Le site Internet des Archives Départementales du Finistère, www.archives-finistere.fr, a ouvert ses portes en ce jeudi 27 mars 2012. Cet évènement tant attendu s'accompagne d'un changement des règles de publication des pièces d'archives, les reproductions étant conditionnées désormais à un usage privé et restreint. L'application de ce principe a amené sur GrandTerrier une nouvelle classification de ces images avec un accès réservé et non public.

3 Chroniques printanières

C'est l'heure de la pause trimestrielle, le temps de vous présenter sous leurs plus beaux habits les nouveaux articles du site Internet !

Dans le Kannadig de décembre dernier, nous avions signalé les débuts d’une étude GrandTerrier sur les bretonnismes glanés dans les mémoires de Jean-Marie Déguignet. Par manque de place, nous avions promis une sélection d’extraits dans ce présent numéro. Mais les travaux de collecte ont bien avancé en ce début d’année 2012, et en voici la version complète à la mi-mars sur 4 pages et demi avec plus de 100 citations classées pour environ 30 bretonnismes-types.

Hors ce premier article, le numéro 18 a comme d'habitude un sommaire varié, couvrant des évocations historiques, des souvenirs d'anciens et des documents d'archives, inédites pour la plupart :

  • Belles expressions issues du breton de Jean-Marie Déguignet
  • Le premier panneau gabéricois de signalisation en breton
  • La farce des cloches paroissiales dans l’Ouest-Eclair de 1910
  • Salomon Bréhier, maire d’Ergué-Gabéric et franc-maçon
  • Germain Guéguen, boulanger de Menez-Groas en Lestonan
  • Erratum et notes de lecture d’articles et bulletins Kannadig
  • Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement
  • Les funérailles du patron social René Bolloré en janvier 1935
  • Une grande course cycliste gabéricoise des années 1960-70
  • Ceux de Mélennec, huit générations d’honorables hommes
  • La terre aux sabots et la sénéchaussée de la ville de Quimper
  • La vie buissonnière de Déguignet par un historien anglais
  • Mesures de l’Ancien-Regime et de la Revolution à Kerveady
  • Une très belle carte d’Etat-Major en couleur du 19e siècle

Téléchargement et lecture du bulletin : « Kannadig n° 18 Mars 2012 »

Billet du 25.03.2012

Nota: l'envoi à domicile des bulletins par voie postale se fera courant de la semaine prochaine, au plus tard le prochain weekend, si toutefois les travaux du jardin ne mobilisent pas toutes les énergies disponibles ...

4 Carte d'Etat-Major en couleur

« Cette carte du XIXème siècle se caractérise pas une représentation du relief sous forme de hachures, qui la rend particulièrement esthétique », IGN

Billet du 17.03.2012
Billet du 17.03.2012

À l'occasion d'une magnifique Exposition intitulée « La France en relief », installée en février 2012 au Grand Palais par la Maison de l’histoire de France, les nombreux visiteurs ont pu découvrir, outre les maquettes de villes-frontières du musée des Invalides, une immense carte de France imprimée au sol de 650 m2.

Cette carte a été construite par l'assemblage des 978 levés manuscrits en couleurs établis entre 1825 et 1866, à l'échelle du 1 : 40 000, soit un centimètre pour 400 mètres. Ces documents n'avaient jamais été édités en raison des faibles moyens de l'époque pour reproduire des supports en couleur. La société IGN, partenaire de l'expo, a comblé ce manque.

La première surprise est la beauté de la carte : on y voit distinctement les routes et chemins, les cours d'eau, les reliefs et points culminants, et même les habitations sous la forme de petits carrés rouges.

Comme nous l'avions fait pour les photos aériennes de 1948, nous proposons pour cette nouvelle carte la possibilité de naviguer et zoomer sur le territoire complet gabéricois. Et les fiches de géolocalisation des 98 villages inscrits ont été également enrichies : on peut facilement comparer leurs situations respectives en 1830-50, 1948 et 2012.

En savoir plus : « Carte d'Etat-Major au 1:40000 et en couleurs établie dans les années 1860 » en [Espace Cartographie]

5 Le boulanger de Lestonan

« Monsieur Le Naour laisse au preneur, Germain Guéguen, la clientèle des environs de la Papeterie de l'Odet et de Saint-Guénolé », bail d'avril 1912

Billet du 10.03.2012
Billet du 10.03.2012

C'était du temps où le lieu, à la croisée des routes d'Odet, de Penn-Carn, de Sulvintin et de Pennaneac'h, s'appelait Menez-Groas, et non pas encore Lestonan. Et il y avait là une boulangerie, ravagée en 1912 par un incendie, puis reconstruite et prise en location par un jeune boulanger, fils du cocher de l'usine Bolloré d'Odet.

La livraison du pain se faisait en charrette à bras. Jean, le dernier fils de Germain se souvient : « Pour transporter les miches de pain, on utilisait une charrette à bras qui avait des grandes roues de charaban et un long caisson spécial. Dans ce dernier qui faisait environ 1 mètre 50 de long et 80 centimètres de large et hauteur, on pouvait charger facilement une trentaine de miches ».

Le pain était livré au dépôt de Ti Ru, une alimentation fréquentée exclusivement par le personnel de l'usine Bolloré. Témoignage de Laurent Huitric : « Le commerce de Chan Ti Ru était situé à la sortie de l'usine même. On y trouvait de tout : pain, viande, charcuterie, bistrot, légumes, mercerie ... À la sortie du travail, beaucoup s'y arrêtaient et s'y approvisionnaient ».

Et pourquoi donc le pain y était vendu « treize à la douzaine » ? À quoi était destiné le sac de son livré en même temps que le pain ? Quelle était l'origine de cette expression : « le coup du 8 » ?

En savoir plus : « Germain Guéguen (1884-1947), boulanger d'Odet-Lestonan » en [Espace Personnalités] ;
« 1912 - Nouveau bail de 9 ans pour la boulangerie de Menez-ar-Groas » en [Fonds d'archives] ;
« L'incendie de la boulangerie de Menez-Groas, L'Ouest-Eclair 1912 » en [Espace Reportages]

6 Ceux de Mélenec

« La famille d'Hervé Lizien avait pris l'air du monde. Dans ses fréquentations, dans le cas qu'elle fait de l'instruction, elle acquiert distinction de formes et notabilité », Antoine Favé, BSAF 1890.

Billet du 03.03.2012
Billet du 03.03.2012

La découverte d'un aveu en chefrente de 1764 entre le possesseur de la tenue de Mélenec et la seigneurie de Lezergué nous fait découvrir huit générations de Lizien de 1624 à 1794 et les travaux du mémorialiste Antoine Favé, vicaire d'Ergué-Gabéric de 1888 à 1897.

Huit générations de Lizien se succèdent au village de Mélenec. Le couple Hervé Lizien et Catherine Le Balch fait construire la maison familiale en 1624 ; leurs noms sont gravés sur le fronton de la porte d'entrée : « H:LYSYEN ,,???AL?? ».

Lorsque leur petit-fils Hervé se fiance en 1657 avec Marie Lozach, son futur beau-père s'engage à « faire instruire ledit Lizien aux lettres, comme à l'homme de sa condition y appartient ».

Hervé-Corentin Lizien père, né en 1731 et décédé en 1787, est qualifié par Antoine Favé « d'honorable homme ». Il sera Greffier des délibérations du corps politique en 1776, et Capitaine du gué de la paroisse en 1786.

Hervé-Corentin le fils, né en 1762 et décédé en 1794, sera Procureur terrien et premier notable cité dans le procès verbal du cahier des charges et doléances de 1789, Commissaire nommé pour le Don Patriotique en 1790, Citoyen actif et rédacteur du recensement de la population en 1790.

Il se marie à Marguerite Pennaneac'h en 1784. Leur fille Marie-Catherine est la grand-mère d'Hervé Le Roux, héritier de l'exploitation agricole de Mélenec et maire d'Ergué-Gabéric de 1882 à 1906.

En savoir plus : « Hervé Lizien, père (1731-1787) et fils (1762-1794), agriculteurs et greffiers » et « Antoine Favé, vicaire (1888-1897) et mémorialiste en [Espace Personnalités] et « 1764 - Aveu de Mellennec tenu par Hervé Lizien présenté par François Louis de La Marche » en [Fonds d'archives]

Dépêche : le prochain bulletin Kannadig n° 18 est en préparation et sera disponible dans une quinzaine. Qu'on se le dise !

7 Communes Boutoù-koad

Après « Le maître de Guengat » en 2010, voici la nouvelle fresque historique de Pierrick Chuto, « La terre aux sabots », 22 €, éditions de St-Alouarn

Billet du 25.02.2012
Billet du 25.02.2012

Pendant deux ans, Pierrick Chuto a de nouveau fréquenté assidument les salles d'archives pour nous proposer aujourd'hui une nouvelle saga familiale et communale. Cette fois c'est son ancêtre Louis-Marie Thomas agriculteur à Plonéis, de la Révolution à Louis-Philippe, qui est à l'honneur.

Et cela commence en 1788 par une très belle évocation de la venue à Plonéis de la veuve du marin et nabab quimpérois René Madec, pour le mariage du précoce agriculteur de 14 ans.

Pourquoi cet ouvrage, riche et dense, est intéressant pour l'histoire gabéricoise ? Tout simplement parce que Plonéis et Ergué-Gabéric sont les deux communes rurales situées à équidistance de la ville de Quimper, respectivement à l'ouest et à l'est, et de ce fait pourraient se partager le qualificatif de « douar ar boutoù-koad ».

Et Plonéis et Ergué-Gabéric, de par leur position à la campagne, ont produit en 1789 le même cahier de doléances, et notamment le fameux article 8 avec cet alinéa revendicatif : « que le domaine congéable soit converti en censive ».

Les députés des communes rurales, devant la réticence des notables citadins quimpérois à retenir cet article 8 au nom de la sénéchaussée, ont rédigé une adresse des habitants de la campagne :

« Vous savez combien la nature du domaine congéable nuit aux progrès de l'agriculture et à la propagation des bois. Vous savez combien le droit du seigneur de rembourser le colon ruine chaque année de familles. Dites un mot de cette affreuse manière de posséder, qui nous laisse toujours dans l'incertitude de savoir si nous pourrons reposer demain sous le toit que nous fîmes élever hier ».

Une bonne raison donc pour nous de publier ici les procès-verbaux et cahiers des charges de la sénéchaussée de Quimper en regard des doléances communales.

En savoir plus : « CHUTO Pierrick - Plonéis, la terre aux sabots » en [Biblio]  ; « 1789 - Séances de la sénéchaussée de Quimper pour les cahiers de doléances » et « 1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric » en [Fonds d'archives]

8 Révolution à Kerveady

« Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée  », Dictionnaire de l'Académie

L'Angélus de Millet  . . . . . . . . . . . . . . . Billet du 18.02.2012
L'Angélus de Millet . . . . . . . . . . . . . . . Billet du 18.02.2012

Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 très revendicatif : « Que le domaine congéable soit converti en censive ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier.

En 1808 ce régime est toujours appliqué à Ergué-Gabéric, pour preuve ce document pour le village de Kerveady : « Jean Le Dors, lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche ». C'est le même gentilhomme de La Marche qui, en 1789, protesta contre la suspension du Parlement de Bretagne (cf blog de la semaine dernière).

Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures des bâtisses, des parcelles cultivées et des céréales prélevées, à savoir les dimensions en mètres et en pieds, les surfaces en ares et en journaux, et les quantités de céréales en litres et en boisseaux.

On y apprend notamment qu'une « journée à faucheur » vaut deux « journaux de laboureur » et qu'un boisseau d'avoine, mesure de Quimper, contient plus de décilitres qu'un boisseau de froment. Et qu'on se le dise, on a même retrouvé le fichier Excel utilisé par nos ancêtres arpenteurs :) !

En savoir plus : « 1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady » en [Fonds d'archives]

Le domanier de Kerveady devait également payer une redevance annuelle au nouvel État Français en surplus de celle due au propriétaire foncier. Ceci en contrepartie des « droits réparatoires », c'est à dire son titre de propriété sur les maisons (de chaume et d'ardoise), des crêches, granges, puits, jardins (courtil), cour à fumier (frambois), arbres plantés (chênes et châtaigniers, souches incluses). Un double loyer ou imposition en quelque sorte.

En savoir plus : « 1800 - Rente pour droits réparatoires par Jean Le Dorz de Kerveadi » en [Fonds d'archives]

9 Parlement de Bretagne

« Nous, soussignés, gentilshommes Bretons, composant l'Ordre de la Noblesse, pour assister aux États du pays et duché de Bretagne ... »

En 1788 le ministre de Loménie de Brienne impose son édit pour remanier l'organisation judiciaire du pays par la création des Grands Bailliages, et supprimer l'autorité des Parlements régionaux. En Bretagne il se heurte à une résistance de l'ensemble de la noblesse bretonne qui veut maintenir les spécificités et franchises de leur duché. Le 8 mai 1788, l'édit de séparation et de mise en vacances du Parlement de Rennes provoque un arrêté de protestation.

Le 3 janvier 1789, par un arrêt du Conseil d’État, le Roi suspend jusqu'au 3 février la séance des États de Bretagne. Il ordonne que les députés du Tiers État se retirent dans leurs villes à l'effet d'y recevoir de nouveaux pouvoirs. Les nobles signent alors une nouvelle protestation :

  • « considérant que les lois constitutives de l'assemblée nationale de cette province, étant la base la plus assurée du bonheur des peuples qui l'habitent, tout citoyen Breton doit être attaché à leur conservation plus qu'à la vie, autant qu'à l'honneur même ».

Parmi les signataires on note trois gentilshommes ou « tudchentil » gabéricois :

  • François Hyacinthe de Tinteniac : marquis et chevalier de Quimerc'h et du Cleuziou.
  • François-Louis de la Marche, père : seigneur de Lezergué, futur émigré en Guadeloupe.
  • Joseph-Hyacinthe de la Marche : seigneur de Botmeur, fils du précédent, et filleul du premier.

Billet du 12.02.2012

En savoir plus : « 1789 - Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement de Bretagne * » en [Biblio] et [Archives]

La semaine prochaine nous verrons comment l'un des trois protestataires a pu éviter en 1808 la confiscation de ses biens sur Ergué-Gabéric, et comment il a continué à bénéficier d'une rente à titre de domaine congéable comme si la Révolution n'avait changé que peu de choses (soit par exemple le mesurage en mètres/centimètres et non en pieds du Roi et en pouces).

10 Sportifs des années 60

« Je ne voulais pas aborder la côte de l'arrivée à Stang-Venn en troisième position ...  », Marcel Floc'hlay, champion de Bretagne, 1965.

Créée en 1957 cette course cycliste de la « Vallée Blanche » (Stang Venn en breton !) a enchanté des générations de gabéricois. Quel beau souvenir que ce critérium de 1974 « en nocturne » avec la victoire du très populaire Raymond Poulidor !

Avant que l'épreuve soit ouverte aux professionnels, de grands amateurs ont inscrit leurs noms à son palmarès. Le plus célèbre d'entre eux fut Marcel Floc'hlay, le local de Gars-Alec en Ergué-Gabéric, fils du sabotier. En 1960, il avait réussi un exploit peu commun lors du week-end de la Pentecôte : remporter trois courses en trois jours (Plounévez-Lochrist, Caudan, Plonévez-du-Faou).

En 1961 il fut sacré champion de Bretagne des Indépendants. Et il le redevint en 1965, cette fois sur le grand circuit de la Vallée Blanche. En 1969, pour sa dernière saison, il offre à ses supporters un superbe Circuit de l'Aulne à Châteaulin, se classant quatrième, derrière trois coureurs Belges de renommée mondiale : Eddy Merckx, Eric de Vlaeminck et Jan Stevens.

En savoir plus en rubrique [Associations] : « TYMEN Hervé & ISTIN Marcel - Comité de la Vallée Blanche » ¤ « Marcel Floc'hlay (1934-1998), coureur cycliste » ¤ 

Dans un registre sportif également, et en complément d'articles déjà parus sur le club de foot de l'A.E.G., vous pourrez consulter la rétrospective publiée en 1995 pour son cinquantenaire : 28 pages de photos, résultats et anecdotes. Cerise sur le gâteau, un compte-rendu inédit en 1963-64 d'un match de derby, au cours duquel les deux équipes de la commune se sont affrontées. Et surprise, les Paotred, les favoris, furent battus par l'Amicale.

En savoir plus en rubrique [Associations] : « AMICALE ERGUÉ-GABÉRIC - 50 ans au service des jeunes à l'AEG » ¤ « L'AEG remporte le derby contre les Paotred, Le Télégramme 1963-64 » ¤ 

Billet du 04.02.2012

11 Histoire buissonnière

« Buissonnier, -ière : qui vit dans les buissons ; anal. manquement à une obligation ; métaph. vagabondage de l’imagination ». Trésor Langue Française.

Il faut vraiment être anglais pour nous décrire aussi bien cette France buissonnière entre la Révolution et la première guerre mondiale. Graham Robb, éminent historien britannique, a sillonné la France à vélo pendant des années, et grâce à une immense érudition universitaire, il a concocté une histoire inédite et vraie de la « France profonde »

À la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement du paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages, et sert d'exemple pour la compréhension de l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145).

Il nous fait aussi cette mise au point utile sur le sens historique des Mémoires de Jean-Marie Déguignet : « L'édition moderne de ses mémoires fait vibrer la corde d'une vague nostalgie rustique et suggère que le livre aurait aussi bien s'intituler "Le Déclin de la France rurale". L'auteur est ici présenté comme un témoin du "début de la désagrégation de la société bretonne traditionnelle". Or ses mémoires racontent exactement le contraire. La société qui l'a vu naître a toujours été au bord de l'effondrement ... ».

Le livre de Graham Robb est étonnement truffé d'histoires « à la Déguignet » : de la caste des cagots, caqueux ou cacous de Biarritz, Bordeaux, Toulouse, Rennes et Quimper par exemple, ou alors les aventures des cartographes de Cassini ... Et quand on parlait de la France dans toutes ces régions, on désignait toujours ce territoire distant et étroit autour de Paris !

En savoir plus : « ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France »

Billet du 28.01.2012

Comme le signale le tout nouveau site Internet http://www.deguignet.eu de Bernez Rouz, un très beau livre d'Annick Le Douget, greffière au tribunal de Quimper, est sorti aux éditions Coop Breizh d'une part. Et d'autre part, les éditions Terre de Brume ont publié l'étude de Jean Guiffan sur l'affaire Dreyfus en Bretagne. Dans cet ouvrage, Bernez signe un encart mettant en scène le paysan bas-breton Jean-Marie-Déguignet, ses positions contre la peine de mort et son grand rêve : « pour une justice avec un grand J » : « LE DOUGET Annick - Crime et justice en Bretagne » et « GUIFFAN Jean - La Bretagne et l'affaire Dreyfus ».

12 Maire et franc-maçon

« Brohier François-Salomon. Avocat, propriétaire et maire. Revenu 4000 f. Caractère moral, attaché au gouvernement. Il est instruit ». De Miollis, préfet.

On le pensait bien que François-Salomon Bréhier, maire d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812, était initié et membre de la franc-maçonnerie dans les années pré-révolutionnaires. Mais sa parenté franc-maçonne, ses père, oncle, frères et cousins, était si nombreuse que personne n'avait encore pu démêler les liens généalogiques.

Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron l'ont fait pour 179 francs-maçons quimpérois, dans une brillante étude parue dans le tout récent bulletin de la Société Archéologique du Finistère : Salomon Bréhier était bien inscrit comme « maître bleu » de la loge de « La Parfaite Union » en 1785 et 1787.

Sa position de procureur (avoué) du présidial l'amène à procéder comme expert sur la commune à toutes les estimations des Biens Nationaux confisqués à l'Église et aux nobles émigrés dans les années 1793-95. Il devient l'un des plus riches propriétaires fonciers et se domicilie dans la maison manale de Mezanlez où il décède en 1845.

Dans le cadre de l'adjudication du presbytère en 1796, il en devient propriétaire lors de sa vente aux enchères pour le prix de 1790 francs. Pendant 15 ans il demandera un loyer au recteur qui y habite, lequel devra organiser une quête auprès des paroissiens pour honorer son dû. Lorsqu'il devient maire, Salomon Bréhier vend ce presbytère à la commune pour 4.000 francs, avec la levée d'une imposition extraordinaire pendant 2 ans. Avait-il vraiment un « caractère moral » comme le disait le préfet ?

En savoir plus : « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon »
et « LE GALL Bruno & PÉRON Jean-Paul - La franc-maçonnerie à Quimper »

Billet du 21.01.2012

13 Il y a tout juste 77 ans

« L'aspect de cette multitude anonyme, fervente et recueillie, avait un caractère véritablement émouvant sous le pâle soleil d'hiver » (L'Ouest-Eclair)

La foule entre l'église paroissiale et le cimetière
La foule entre l'église paroissiale et le cimetière

René Bolloré, deuxième entrepreneur papetier de l'entreprise familiale, était le grand-père de l'actuel président directeur général du groupe Bolloré.

Emporté à 49 ans par un cancer de la gorge, il décéda le mercredi 16 janvier 1935 dans son appartement parisien au 74 avenue Foch, assisté « pieusement » dans ses derniers moments par Soeur Yvonne Beauvais de Malestroit. Le jour de sa mort les usines furent fermées et elles le restèrent trois jours jusqu'à son enterrement à Ergué-Gabéric, auquel assistèrent tous ses employés.

Dans l'Ouest-Eclair on évoque, avec émotion et emphase, cet évènement important.

Le caractère paternaliste du patron est largement évoqué par les journalistes : M. René Bolloré n'oubliait pas ses devoirs de patron social. C'est ainsi qu'il fit construire des maisons ouvrières pour loger dans de meilleures conditions les familles de ses ouvriers, qu'il fit bâtir des écoles et des patronages, qu'il fonda des caisses de secours, etc... Il voulait que son personnel connût le plus de bien-être possible ».

Outre les très nombreux prêtres, personnalités et notables présents aux obsèques et nommés dans l'article, on note également une présence locale encore plus impressionnante de « gens du peuple » : les ouvriers de l'usine d'Odet portant à bras le cercueil, les porteurs du « drapeau du patronage » de la papeterie, une délégation des ouvriers de l'usine de Troyes avec leurs bannières, les ouvriers, employés et contremaitres des usines d'Odet et de Cascadec, d'innombrables cultivateurs de la commune, de « braves paysannes aux blanches coiffes » ...

En savoir plus : « Décès de René Bolloré, L'Ouest-Eclair 1935 »
et « 1935 - Photos des funérailles de René Bolloré »

Billet du 14.01.2012


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