Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier - GrandTerrier

Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 3 mars ~ meurzh 2012 à 10:58 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 10 mars ~ meurzh 2012 à 16:07 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
Ligne 4: Ligne 4:
|width=33% valign=top|[[Image:Pat_erguefleurs.jpeg|right|frame]]<br><center>Modifications au jour le jour : [[Special:Recentchanges|[Journal des MàJs]]]<br>Anciennes pages de bienvenue : [[Affichettes de page d'accueil|[Affiches]]]<br>Anciens billets : [[Actualité, archives|[Actualité, archives]]]</center> |width=33% valign=top|[[Image:Pat_erguefleurs.jpeg|right|frame]]<br><center>Modifications au jour le jour : [[Special:Recentchanges|[Journal des MàJs]]]<br>Anciennes pages de bienvenue : [[Affichettes de page d'accueil|[Affiches]]]<br>Anciens billets : [[Actualité, archives|[Actualité, archives]]]</center>
|} |}
 +{{:Blog 10.03.2012}
{{:Blog 03.03.2012}} {{:Blog 03.03.2012}}
{{:Blog 25.02.2012}} {{:Blog 25.02.2012}}
Ligne 16: Ligne 17:
{{:Blog 23.12.2011}} {{:Blog 23.12.2011}}
{{:Blog 16.12.2011}} {{:Blog 16.12.2011}}
-{{:Blog 10.12.2011}} 
<hr> <hr>
'''Anciens billets publiés avant le dernier de la liste ci-dessus''' => [[Actualité, archives|[Actualité, archives]]] '''Anciens billets publiés avant le dernier de la liste ci-dessus''' => [[Actualité, archives|[Actualité, archives]]]

Version du 10 mars ~ meurzh 2012 à 16:07

Sommaire


Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

{{:Blog 10.03.2012}

1 Ceux de Mélenec

« La famille d'Hervé Lizien avait pris l'air du monde. Dans ses fréquentations, dans le cas qu'elle fait de l'instruction, elle acquiert distinction de formes et notabilité », Antoine Favé, BSAF 1890.

Billet du 03.03.2012
Billet du 03.03.2012

La découverte d'un aveu en chefrente de 1764 entre le possesseur de la tenue de Mélenec et la seigneurie de Lezergué nous fait découvrir huit générations de Lizien de 1624 à 1794 et les travaux du mémorialiste Antoine Favé, vicaire d'Ergué-Gabéric de 1888 à 1897.

Huit générations de Lizien se succèdent au village de Mélenec. Le couple Hervé Lizien et Catherine Le Balch fait construire la maison familiale en 1624 ; leurs noms sont gravés sur le fronton de la porte d'entrée : « H:LYSYEN ,,???AL?? ».

Lorsque leur petit-fils Hervé se fiance en 1657 avec Marie Lozach, son futur beau-père s'engage à « faire instruire ledit Lizien aux lettres, comme à l'homme de sa condition y appartient ».

Hervé-Corentin Lizien père, né en 1731 et décédé en 1787, est qualifié par Antoine Favé « d'honorable homme ». Il sera Greffier des délibérations du corps politique en 1776, et Capitaine du gué de la paroisse en 1786.

Hervé-Corentin le fils, né en 1762 et décédé en 1794, sera Procureur terrien et premier notable cité dans le procès verbal du cahier des charges et doléances de 1789, Commissaire nommé pour le Don Patriotique en 1790, Citoyen actif et rédacteur du recensement de la population en 1790.

Il se marie à Marguerite Pennaneac'h en 1784. Leur fille Marie-Catherine est la grand-mère d'Hervé Le Roux, héritier de l'exploitation agricole de Mélenec et maire d'Ergué-Gabéric de 1882 à 1906.

En savoir plus : « Hervé Lizien, père (1731-1787) et fils (1762-1794), agriculteurs et greffiers » et « Antoine Favé, vicaire (1888-1897) et mémorialiste en [Espace Personnalités] et « 1764 - Aveu de Mellennec tenu par Hervé Lizien présenté par François Louis de La Marche » en [Fonds d'archives]

Dépêche : le prochain bulletin Kannadig n° 18 est en préparation et sera disponible dans une quinzaine. Qu'on se le dise !

2 Communes Boutoù-koad

Après « Le maître de Guengat » en 2010, voici la nouvelle fresque historique de Pierrick Chuto, « La terre aux sabots », 22 €, éditions de St-Alouarn

Billet du 25.02.2012
Billet du 25.02.2012

Pendant deux ans, Pierrick Chuto a de nouveau fréquenté assidument les salles d'archives pour nous proposer aujourd'hui une nouvelle saga familiale et communale. Cette fois c'est son ancêtre Louis-Marie Thomas agriculteur à Plonéis, de la Révolution à Louis-Philippe, qui est à l'honneur.

Et cela commence en 1788 par une très belle évocation de la venue à Plonéis de la veuve du marin et nabab quimpérois René Madec, pour le mariage du précoce agriculteur de 14 ans.

Pourquoi cet ouvrage, riche et dense, est intéressant pour l'histoire gabéricoise ? Tout simplement parce que Plonéis et Ergué-Gabéric sont les deux communes rurales situées à équidistance de la ville de Quimper, respectivement à l'ouest et à l'est, et de ce fait pourraient se partager le qualificatif de « douar ar boutoù-koad ».

Et Plonéis et Ergué-Gabéric, de par leur position à la campagne, ont produit en 1789 le même cahier de doléances, et notamment le fameux article 8 avec cet alinéa revendicatif : « que le domaine congéable soit converti en censive ».

Les députés des communes rurales, devant la réticence des notables citadins quimpérois à retenir cet article 8 au nom de la sénéchaussée, ont rédigé une adresse des habitants de la campagne :

« Vous savez combien la nature du domaine congéable nuit aux progrès de l'agriculture et à la propagation des bois. Vous savez combien le droit du seigneur de rembourser le colon ruine chaque année de familles. Dites un mot de cette affreuse manière de posséder, qui nous laisse toujours dans l'incertitude de savoir si nous pourrons reposer demain sous le toit que nous fîmes élever hier ».

Une bonne raison donc pour nous de publier ici les procès-verbaux et cahiers des charges de la sénéchaussée de Quimper en regard des doléances communales.

En savoir plus : « CHUTO Pierrick - Plonéis, la terre aux sabots » en [Biblio]  ; « 1789 - Séances de la sénéchaussée de Quimper pour les cahiers de doléances » et « 1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric » en [Fonds d'archives]

3 Révolution à Kerveady

« Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée  », Dictionnaire de l'Académie

L'Angélus de Millet  . . . . . . . . . . . . . . . Billet du 18.02.2012
L'Angélus de Millet . . . . . . . . . . . . . . . Billet du 18.02.2012

Le 12 avril 1789 les gabéricois inscrivaient dans leur cahier de doléances un article 8 très revendicatif : « Que le domaine congéable soit converti en censive ». Ce système de location des propriétés agricoles en vigueur en Basse-Bretagne avait un inconvénient majeur pour le domanier locataire : le propriétaire foncier - généralement d'obédience noble - du domaine pouvait le congédier moyennant uniquement le remboursement de la valeur des édifices et des arbres qui étaient la propriété "temporaire" du domanier.

En 1808 ce régime est toujours appliqué à Ergué-Gabéric, pour preuve ce document pour le village de Kerveady : « Jean Le Dors, lequel a déclaré tenir et profiter à titre de domaine congéable de et sous le sieur Joseph Hyacinthe De La Marche ». C'est le même gentilhomme de La Marche qui, en 1789, protesta contre la suspension du Parlement de Bretagne (cf blog de la semaine dernière).

Le grand intérêt de ce document est d'inclure systématiquement une double indication des mesures des bâtisses, des parcelles cultivées et des céréales prélevées, à savoir les dimensions en mètres et en pieds, les surfaces en ares et en journaux, et les quantités de céréales en litres et en boisseaux.

On y apprend notamment qu'une « journée à faucheur » vaut deux « journaux de laboureur » et qu'un boisseau d'avoine, mesure de Quimper, contient plus de décilitres qu'un boisseau de froment. Et qu'on se le dise, on a même retrouvé le fichier Excel utilisé par nos ancêtres arpenteurs :) !

En savoir plus : « 1808 - Mesurage et description de la tenue noble à domaine congéable de Kerveady » en [Fonds d'archives]

Le domanier de Kerveady devait également payer une redevance annuelle au nouvel État Français en surplus de celle due au propriétaire foncier. Ceci en contrepartie des « droits réparatoires », c'est à dire son titre de propriété sur les maisons (de chaume et d'ardoise), des crêches, granges, puits, jardins (courtil), cour à fumier (frambois), arbres plantés (chênes et châtaigniers, souches incluses). Un double loyer ou imposition en quelque sorte.

En savoir plus : « 1800 - Rente pour droits réparatoires par Jean Le Dorz de Kerveadi » en [Fonds d'archives]

4 Parlement de Bretagne

« Nous, soussignés, gentilshommes Bretons, composant l'Ordre de la Noblesse, pour assister aux États du pays et duché de Bretagne ... »

En 1788 le ministre de Loménie de Brienne impose son édit pour remanier l'organisation judiciaire du pays par la création des Grands Bailliages, et supprimer l'autorité des Parlements régionaux. En Bretagne il se heurte à une résistance de l'ensemble de la noblesse bretonne qui veut maintenir les spécificités et franchises de leur duché. Le 8 mai 1788, l'édit de séparation et de mise en vacances du Parlement de Rennes provoque un arrêté de protestation.

Le 3 janvier 1789, par un arrêt du Conseil d’État, le Roi suspend jusqu'au 3 février la séance des États de Bretagne. Il ordonne que les députés du Tiers État se retirent dans leurs villes à l'effet d'y recevoir de nouveaux pouvoirs. Les nobles signent alors une nouvelle protestation :

  • « considérant que les lois constitutives de l'assemblée nationale de cette province, étant la base la plus assurée du bonheur des peuples qui l'habitent, tout citoyen Breton doit être attaché à leur conservation plus qu'à la vie, autant qu'à l'honneur même ».

Parmi les signataires on note trois gentilshommes ou « tudchentil » gabéricois :

  • François Hyacinthe de Tinteniac : marquis et chevalier de Quimerc'h et du Cleuziou.
  • François-Louis de la Marche, père : seigneur de Lezergué, futur émigré en Guadeloupe.
  • Joseph-Hyacinthe de la Marche : seigneur de Botmeur, fils du précédent, et filleul du premier.

Billet du 12.02.2012

En savoir plus : « 1789 - Protestation de la Noblesse contre la suspension du Parlement de Bretagne * » en [Biblio] et [Archives]

La semaine prochaine nous verrons comment l'un des trois protestataires a pu éviter en 1808 la confiscation de ses biens sur Ergué-Gabéric, et comment il a continué à bénéficier d'une rente à titre de domaine congéable comme si la Révolution n'avait changé que peu de choses (soit par exemple le mesurage en mètres/centimètres et non en pieds du Roi et en pouces).

5 Sportifs des années 60

« Je ne voulais pas aborder la côte de l'arrivée à Stang-Venn en troisième position ...  », Marcel Floc'hlay, champion de Bretagne, 1965.

Créée en 1957 cette course cycliste de la « Vallée Blanche » (Stang Venn en breton !) a enchanté des générations de gabéricois. Quel beau souvenir que ce critérium de 1974 « en nocturne » avec la victoire du très populaire Raymond Poulidor !

Avant que l'épreuve soit ouverte aux professionnels, de grands amateurs ont inscrit leurs noms à son palmarès. Le plus célèbre d'entre eux fut Marcel Floc'hlay, le local de Gars-Alec en Ergué-Gabéric, fils du sabotier. En 1960, il avait réussi un exploit peu commun lors du week-end de la Pentecôte : remporter trois courses en trois jours (Plounévez-Lochrist, Caudan, Plonévez-du-Faou).

En 1961 il fut sacré champion de Bretagne des Indépendants. Et il le redevint en 1965, cette fois sur le grand circuit de la Vallée Blanche. En 1969, pour sa dernière saison, il offre à ses supporters un superbe Circuit de l'Aulne à Châteaulin, se classant quatrième, derrière trois coureurs Belges de renommée mondiale : Eddy Merckx, Eric de Vlaeminck et Jan Stevens.

En savoir plus en rubrique [Associations] : « TYMEN Hervé & ISTIN Marcel - Comité de la Vallée Blanche » ¤ « Marcel Floc'hlay (1934-1998), coureur cycliste » ¤ 

Dans un registre sportif également, et en complément d'articles déjà parus sur le club de foot de l'A.E.G., vous pourrez consulter la rétrospective publiée en 1995 pour son cinquantenaire : 28 pages de photos, résultats et anecdotes. Cerise sur le gâteau, un compte-rendu inédit en 1963-64 d'un match de derby, au cours duquel les deux équipes de la commune se sont affrontées. Et surprise, les Paotred, les favoris, furent battus par l'Amicale.

En savoir plus en rubrique [Associations] : « AMICALE ERGUÉ-GABÉRIC - 50 ans au service des jeunes à l'AEG » ¤ « L'AEG remporte le derby contre les Paotred, Le Télégramme 1963-64 » ¤ 

Billet du 04.02.2012

6 Histoire buissonnière

« Buissonnier, -ière : qui vit dans les buissons ; anal. manquement à une obligation ; métaph. vagabondage de l’imagination ». Trésor Langue Française.

Il faut vraiment être anglais pour nous décrire aussi bien cette France buissonnière entre la Révolution et la première guerre mondiale. Graham Robb, éminent historien britannique, a sillonné la France à vélo pendant des années, et grâce à une immense érudition universitaire, il a concocté une histoire inédite et vraie de la « France profonde »

À la fin de cette somme, dans l'index géographique, la commune d'Ergué-Gabéric a l'honneur d'y figurer. Ceci par le truchement du paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet dont la destinée est citée abondamment sur plusieurs pages, et sert d'exemple pour la compréhension de l'évolution rurale de la fin du 19e siècle (pages 118-120), pour sa description du métier de mendiant (page 136) et pour la place des femmes dans les campagnes (page 145).

Il nous fait aussi cette mise au point utile sur le sens historique des Mémoires de Jean-Marie Déguignet : « L'édition moderne de ses mémoires fait vibrer la corde d'une vague nostalgie rustique et suggère que le livre aurait aussi bien s'intituler "Le Déclin de la France rurale". L'auteur est ici présenté comme un témoin du "début de la désagrégation de la société bretonne traditionnelle". Or ses mémoires racontent exactement le contraire. La société qui l'a vu naître a toujours été au bord de l'effondrement ... ».

Le livre de Graham Robb est étonnement truffé d'histoires « à la Déguignet » : de la caste des cagots, caqueux ou cacous de Biarritz, Bordeaux, Toulouse, Rennes et Quimper par exemple, ou alors les aventures des cartographes de Cassini ... Et quand on parlait de la France dans toutes ces régions, on désignait toujours ce territoire distant et étroit autour de Paris !

En savoir plus : « ROBB Graham - Une histoire buissonnière de la France »

Billet du 28.01.2012

Comme le signale le tout nouveau site Internet http://www.deguignet.eu de Bernez Rouz, un très beau livre d'Annick Le Douget, greffière au tribunal de Quimper, est sorti aux éditions Coop Breizh d'une part. Et d'autre part, les éditions Terre de Brume ont publié l'étude de Jean Guiffan sur l'affaire Dreyfus en Bretagne. Dans cet ouvrage, Bernez signe un encart mettant en scène le paysan bas-breton Jean-Marie-Déguignet, ses positions contre la peine de mort et son grand rêve : « pour une justice avec un grand J » : « LE DOUGET Annick - Crime et justice en Bretagne » et « GUIFFAN Jean - La Bretagne et l'affaire Dreyfus ».

7 Maire et franc-maçon

« Brohier François-Salomon. Avocat, propriétaire et maire. Revenu 4000 f. Caractère moral, attaché au gouvernement. Il est instruit ». De Miollis, préfet.

On le pensait bien que François-Salomon Bréhier, maire d'Ergué-Gabéric de 1808 à 1812, était initié et membre de la franc-maçonnerie dans les années pré-révolutionnaires. Mais sa parenté franc-maçonne, ses père, oncle, frères et cousins, était si nombreuse que personne n'avait encore pu démêler les liens généalogiques.

Bruno Le Gall et Jean-Paul Péron l'ont fait pour 179 francs-maçons quimpérois, dans une brillante étude parue dans le tout récent bulletin de la Société Archéologique du Finistère : Salomon Bréhier était bien inscrit comme « maître bleu » de la loge de « La Parfaite Union » en 1785 et 1787.

Sa position de procureur (avoué) du présidial l'amène à procéder comme expert sur la commune à toutes les estimations des Biens Nationaux confisqués à l'Église et aux nobles émigrés dans les années 1793-95. Il devient l'un des plus riches propriétaires fonciers et se domicilie dans la maison manale de Mezanlez où il décède en 1845.

Dans le cadre de l'adjudication du presbytère en 1796, il en devient propriétaire lors de sa vente aux enchères pour le prix de 1790 francs. Pendant 15 ans il demandera un loyer au recteur qui y habite, lequel devra organiser une quête auprès des paroissiens pour honorer son dû. Lorsqu'il devient maire, Salomon Bréhier vend ce presbytère à la commune pour 4.000 francs, avec la levée d'une imposition extraordinaire pendant 2 ans. Avait-il vraiment un « caractère moral » comme le disait le préfet ?

En savoir plus : « François Salomon Bréhier, maire (1808-1812) et avoué franc-maçon »
et « LE GALL Bruno & PÉRON Jean-Paul - La franc-maçonnerie à Quimper »

Billet du 21.01.2012

8 Il y a tout juste 77 ans

« L'aspect de cette multitude anonyme, fervente et recueillie, avait un caractère véritablement émouvant sous le pâle soleil d'hiver » (L'Ouest-Eclair)

La foule entre l'église paroissiale et le cimetière
La foule entre l'église paroissiale et le cimetière

René Bolloré, deuxième entrepreneur papetier de l'entreprise familiale, était le grand-père de l'actuel président directeur général du groupe Bolloré.

Emporté à 49 ans par un cancer de la gorge, il décéda le mercredi 16 janvier 1935 dans son appartement parisien au 74 avenue Foch, assisté « pieusement » dans ses derniers moments par Soeur Yvonne Beauvais de Malestroit. Le jour de sa mort les usines furent fermées et elles le restèrent trois jours jusqu'à son enterrement à Ergué-Gabéric, auquel assistèrent tous ses employés.

Dans l'Ouest-Eclair on évoque, avec émotion et emphase, cet évènement important.

Le caractère paternaliste du patron est largement évoqué par les journalistes : M. René Bolloré n'oubliait pas ses devoirs de patron social. C'est ainsi qu'il fit construire des maisons ouvrières pour loger dans de meilleures conditions les familles de ses ouvriers, qu'il fit bâtir des écoles et des patronages, qu'il fonda des caisses de secours, etc... Il voulait que son personnel connût le plus de bien-être possible ».

Outre les très nombreux prêtres, personnalités et notables présents aux obsèques et nommés dans l'article, on note également une présence locale encore plus impressionnante de « gens du peuple » : les ouvriers de l'usine d'Odet portant à bras le cercueil, les porteurs du « drapeau du patronage » de la papeterie, une délégation des ouvriers de l'usine de Troyes avec leurs bannières, les ouvriers, employés et contremaitres des usines d'Odet et de Cascadec, d'innombrables cultivateurs de la commune, de « braves paysannes aux blanches coiffes » ...

En savoir plus : « Décès de René Bolloré, L'Ouest-Eclair 1935 »
et « 1935 - Photos des funérailles de René Bolloré »

Billet du 14.01.2012

9 Humeurs facétieuses

« La gendarmerie est sur les lieux, enquêtant à cet effet, et l'arrestation du coupable farceur ne saurait être qu'une question d'heures » (L'Ouest-Eclair)

Il y a quelques temps déjà, l'idée d'une signalisation en version bilingue française et bretonne des lieux-dits gabéricois avait été évoquée, et même des panneaux d'indication des bâtiments publics (« Mairie / Ti-kêr »), comme cela est coutumier dans les villes voisines.

Ici, on a affaire à un cas innovant et sympathique dans le quartier de Lestonan, à l'entrée du chemin de Beg-ar-Menez, sur une initiative locale accompagnée par des défenseurs de la langue bretonne, et déjà présentée dans les colonnes de la presse régionale :

  • un panneau triangulaire original à bande rouge, indiquant un danger potentiel inhabituel : un pépé avec sa canne et en « botoù-koad ».
  • un panonceau libellé uniquement en langue bretonne, avec une pointe d'humour bien sentie : « Diwall ! Kozh En e Roll ».

Quelle est la signification de ce texte breton ? Les deux 1ers mots ne posent pas de difficulté de traduction en français : « Diwall » pour attention et « Kozh » comme vieux. L'expression « En e Roll » est un tantinet plus idiomatique. Comme l'on dit en français « Animaux en liberté », on pourrait presque traduire par un « Attention ! Vieux en liberté ». Une invitation à ralentir pour les automobilistes bien plus culturelle et moins onéreuse qu'un radar !

En savoir plus : « Le premier panneau gabéricois de signalisation en breton »


Dans un genre équivalent, mais vieux de 100 ans : ce dimanche matin de janvier 1910, on ne put sonner les cloches à la grand messe car les marteaux des cloches de l'église avait été subtilisés par un citoyen non dénué d'une certaine instruction qui osa écrire des insanités contre le clergé en place.

En savoir plus : « La farce des cloches de l'église paroissiale, L'Ouest-Eclair 1910 » Billet du 06.01.2012

10 Chroniques hivernales

« Bloavez mat d'an holl ha ti dilogod evit 2012  » : et oui, une maison sans souris pour des vœux certes lapidaires, mais sincères et conjoncturelles !!

Fin décembre, l'année 2011 se finit tout doucement et on se projette déjà dans le futur avec les bons vœux pour ses amis et les bonnes résolutions pour soi-même. C'est aussi l'heure de faire le point sur les articles et travaux du trimestre passé, et donc de la publication du « Kannadig an Erge-Vras », autrement dit les « Chroniques du GrandTerrier ».

Le sommaire de ce numéro 17 est le suivant, avec comme d'habitude un mélange d'évocations historiques, de souvenirs d'anciens, de documents d'archives, de richesses du patrimoine  :

  • Explications sur la fabrication du papier à cigarette par Louis Barreau
  • Interview de Fanch le boulanger de Stang-Venn et goal des Paotred
  • L'extinction de la mendicité à Ergué-Gabéric de 1847 à 1864
  • La plaque inaugurale de la manufacture d'Odet en 1822
  • Les souvenirs de poilus, prisonnier évadé ou fourrier en campagne
  • La cession du village de Bohars entre 2 hobereaux voisins en 1636
  • Des souvenirs villageois et écoliers de Lestonan en 1939-40
  • L'évocation de la salle de spectacles des Nédélec au Bourg
  • Une minorité d'employés d’Odet aux Paotred-Dispount en 1970
  • La revue littéraire et culturelle des ouvrages publiés récemment
  • La gwerz de la ville d'Ys chantée par Jean-Marie Déguignet
  • Un linteau du 16e siècle sur un penn-ty de Quelennec-Izella
  • Les sommaires des précédentes Chroniques

Téléchargement et lecture du bulletin : « Kannadig n° 17 Décembre 2011 »

L'année 2011 aura été aussi pour le site Internet GrandTerrier.net une progression importante du nombre de visiteurs : un million et six cent mille personnes de janvier à fin décembre, soit 4.400 visiteurs uniques en moyenne par jour (cf Espace Statistiques). Ces chiffres sont fantastiques,
et bien sûr un encouragement pour la suite. Merci.                                                       Billet du 28.12.2011

11 Recueil de bretonnismes

« Le français de Jean-Marie Déguignet est parfois hasardeux, plein de bretonnismes, mais il écrivait avec passion ... » (Wikipedia).

(illustration de Laurent Quevilly pour « Comtes et légendes de Basse-Cornouaille » de J.M. Déguignet)
(illustration de Laurent Quevilly pour « Comtes et légendes de Basse-Cornouaille » de J.M. Déguignet)

Wikipedia définit par ailleurs ce néologisme introduit par l'ouvrage d'Hervé Lossec comme suit : « Un bretonnisme désigne une tournure propre à la langue bretonne passé dans la langue française. Il peut s'agir alors d'une forme grammaticale traduite mot à mot et qui peut choquer certains francophones ou d'un mot breton passé dans le français local ».

La question est donc posée : quels sont les bretonnismes que le paysan bas-breton a emprunté à sa langue et culture maternelle ?

Les repérages, définitions et classification des expressions fleuries et idiomatiques utilisées par notre écrivain sont entamés sur le site GrandTerrier, mais ce travail est loin d'être achevé. Toute aide est la bienvenue, signalez-nous les mots trouvés avec leurs n° de page, les corrections et explications complémentaires ...

D'ores et déjà, on apprend que les tours de physique sont en fait des tours de magie, qu'un gouapeur n'est pas un vaurien, que « friper en amour » c'est flirter, qu'extrémiser est du parler quimpérois, que « Ma Doue benniget » est l'expression favorite des bas-bretons, et enfin que, pour Déguignet, les mots « chupenn, «penn-ty », « rastell », « gast », « paotr-saout », « stang », « pilhaouer », « lammkein », « gwin ardant » ... n'ont pas besoin d'être traduits.

En savoir plus : « Recueil des bretonnismes de J.-M. Déguignet »
en espaces : [ Déguignet ] et [ Breton ]

En outre l'association Arkae nous informe que l’édition anglaise des mémoires de Jean-Marie Déguignet vient de faire peau neuve. L’éditeur et la traductrice Linda Asher ont placé sur la couverture le fameux poème « Petit panégyrique à mes écrits » :
To you, my writings, do I address these words today,
You consolers of my sad old age.
You are my children, luckless children,
Like me in this world, you are ignored.

En savoir plus : « DÉGUIGNET Jean-Marie - Memoirs of a Breton Peasant »
en espaces : [ Déguignet ] et [ Bibliographie ] .

Billet du 23.12.2011

12 Un village en 1939-40

« Je me souviens d'une année de complète liberté. Je jouais et courais, en sabots, et commençais à comprendre quelques mots de breton ... ».

La fête de Lestonan fut créée par Jean Lazou, instituteur à l'école communale depuis 1925. Le 2 juillet 1939 il était toujours actif dans le comité d'organisation, assisté de Jean-Pierre Quéré, patron du café-commerce et salle de bals de Lestonan, et d'Yves Pennanguer, employé à la Papeterie d'Odet.

L'engagement politique et social comme membres du parti communiste de Jean Lazou et de son épouse (également institutrice à Lestonan) aura marqué les habitants du quartier de Lestonan en cette période difficile d'avant-guerre.

D'après l'Ouest-Eclair, le clou de la fête de juillet 1939 fut le concours agricole avec les incontournables bêtes à cornes et les lapins, mais aussi les prix pour les meilleurs cidres et beurres. Pour le cidre le journaliste nota : « Les échantillons présentés étaient de qualité supérieure, doux et pétillant à souhait comme doit l'être le cidre de Cornouaille ». C'est René Beulz de Pennanec'h qui emporta le premier prix.

En savoir plus : « Les fêtes annuelles du quartier de Lestonan, Ouest-Eclair Dépêche de Brest 1936-1939‎ » en rubrique [ Reportages] .

Magdeleine Gloaguen, 8 ans et habitant au Havre avec sa mère, fut confiée à sa tante et son oncle Lazennec de l'automne 1939 au mois de juin 1940. Sa tante était à cette époque institutrice à l'école communale de Lestonan, et Magdeleine fit le récit de son séjour dans ce coin de campagne bretonne.

Elle nota dans ses souvenirs émerveillés : « Tous les écoliers étaient en sabots et nous les laissions, en rentrant de la cour de récréation, dans un grand couloir qui séparait les deux classes de l'école des filles. Je me souviens de cette enfilade de petits sabots que nous devions aligner bien soigneusement ».

En savoir plus : « L'année 1939-40 de Magdeleine Gloaguen à l'école communale de Lestonan‎‎ » en rubrique [ Mémoires des Anciens] .

Billet du 16.12.2011


Anciens billets publiés avant le dernier de la liste ci-dessus => [Actualité, archives]