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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Version du 5 janvier ~ genver 2012 à 23:22

Sommaire


Modifications au jour le jour : [Journal des MàJs]
Anciennes pages de bienvenue : [Affiches]
Anciens billets : [Actualité, archives]

1 Humeurs facétieuses

« La gendarmerie est sur les lieux, enquêtant à cet effet, et l'arrestation du coupable farceur ne saurait être qu'une question d'heures » (L'Ouest-Eclair)

Il y a quelques temps déjà, l'idée d'une signalisation en version bilingue française et bretonne des lieux-dits gabéricois avait été évoquée, et même des panneaux d'indication des bâtiments publics (« Mairie / Ti-kêr »), comme cela est coutumier dans les villes voisines.

Ici, on a affaire à un cas innovant et sympathique dans le quartier de Lestonan, à l'entrée du chemin de Beg-ar-Menez, sur une initiative locale accompagnée par des défenseurs de la langue bretonne, et déjà présentée dans les colonnes de la presse régionale :

  • un panneau triangulaire original à bande rouge, indiquant un danger potentiel inhabituel : un pépé avec sa canne et en « botoù-koad ».
  • un panonceau libellé uniquement en langue bretonne, avec une pointe d'humour bien sentie : « Diwall ! Kozh En e Roll ».

Quelle est la signification de ce texte breton ? Les deux 1ers mots ne posent pas de difficulté de traduction en français : « Diwall » pour attention et « Kozh » comme vieux. L'expression « En e Roll » est un tantinet plus idiomatique. Comme l'on dit en français « Animaux en liberté », on pourrait presque traduire par un « Attention ! Vieux en liberté ». Une invitation à ralentir pour les automobilistes bien plus culturelle et moins onéreuse qu'un radar !

En savoir plus : « Le premier panneau gabéricois de signalisation en breton »


Dans un genre équivalent, mais vieux de 100 ans : ce dimanche matin de janvier 1910, on ne put sonner les cloches à la grand messe car les marteaux des cloches de l'église avait été subtilisés par un citoyen non dénué d'une certaine instruction qui osa écrire des insanités contre le clergé en place.

En savoir plus : « La farce des cloches de l'église paroissiale, L'Ouest-Eclair 1910 » Billet du 06.01.2012

2 Chroniques hivernales

« Bloavez mat d'an holl ha ti dilogod evit 2012  » : et oui, une maison sans souris pour des vœux certes lapidaires, mais sincères et conjoncturelles !!

Fin décembre, l'année 2011 se finit tout doucement et on se projette déjà dans le futur avec les bons vœux pour ses amis et les bonnes résolutions pour soi-même. C'est aussi l'heure de faire le point sur les articles et travaux du trimestre passé, et donc de la publication du « Kannadig an Erge-Vras », autrement dit les « Chroniques du GrandTerrier ».

Le sommaire de ce numéro 17 est le suivant, avec comme d'habitude un mélange d'évocations historiques, de souvenirs d'anciens, de documents d'archives, de richesses du patrimoine  :

  • Explications sur la fabrication du papier à cigarette par Louis Barreau
  • Interview de Fanch le boulanger de Stang-Venn et goal des Paotred
  • L'extinction de la mendicité à Ergué-Gabéric de 1847 à 1864
  • La plaque inaugurale de la manufacture d'Odet en 1822
  • Les souvenirs de poilus, prisonnier évadé ou fourrier en campagne
  • La cession du village de Bohars entre 2 hobereaux voisins en 1636
  • Des souvenirs villageois et écoliers de Lestonan en 1939-40
  • L'évocation de la salle de spectacles des Nédélec au Bourg
  • Une minorité d'employés d’Odet aux Paotred-Dispount en 1970
  • La revue littéraire et culturelle des ouvrages publiés récemment
  • La gwerz de la ville d'Ys chantée par Jean-Marie Déguignet
  • Un linteau du 16e siècle sur un penn-ty de Quelennec-Izella
  • Les sommaires des précédentes Chroniques

Téléchargement et lecture du bulletin : « Kannadig n° 17 Décembre 2011 »

L'année 2011 aura été aussi pour le site Internet GrandTerrier.net une progression importante du nombre de visiteurs : un million et six cent mille personnes de janvier à fin décembre, soit 4.400 visiteurs uniques en moyenne par jour (cf Espace Statistiques). Ces chiffres sont fantastiques,
et bien sûr un encouragement pour la suite. Merci.                                                       Billet du 28.12.2011

3 Recueil de bretonnismes

« Le français de Jean-Marie Déguignet est parfois hasardeux, plein de bretonnismes, mais il écrivait avec passion ... » (Wikipedia).

(illustration de Laurent Quevilly pour « Comtes et légendes de Basse-Cornouaille » de J.M. Déguignet)
(illustration de Laurent Quevilly pour « Comtes et légendes de Basse-Cornouaille » de J.M. Déguignet)

Wikipedia définit par ailleurs ce néologisme introduit par l'ouvrage d'Hervé Lossec comme suit : « Un bretonnisme désigne une tournure propre à la langue bretonne passé dans la langue française. Il peut s'agir alors d'une forme grammaticale traduite mot à mot et qui peut choquer certains francophones ou d'un mot breton passé dans le français local ».

La question est donc posée : quels sont les bretonnismes que le paysan bas-breton a emprunté à sa langue et culture maternelle ?

Les repérages, définitions et classification des expressions fleuries et idiomatiques utilisées par notre écrivain sont entamés sur le site GrandTerrier, mais ce travail est loin d'être achevé. Toute aide est la bienvenue, signalez-nous les mots trouvés avec leurs n° de page, les corrections et explications complémentaires ...

D'ores et déjà, on apprend que les tours de physique sont en fait des tours de magie, qu'un gouapeur n'est pas un vaurien, que « friper en amour » c'est flirter, qu'extrémiser est du parler quimpérois, que « Ma Doue benniget » est l'expression favorite des bas-bretons, et enfin que, pour Déguignet, les mots « chupenn, «penn-ty », « rastell », « gast », « paotr-saout », « stang », « pilhaouer », « lammkein », « gwin ardant » ... n'ont pas besoin d'être traduits.

En savoir plus : « Recueil des bretonnismes de J.-M. Déguignet »
en espaces : [ Déguignet ] et [ Breton ]

En outre l'association Arkae nous informe que l’édition anglaise des mémoires de Jean-Marie Déguignet vient de faire peau neuve. L’éditeur et la traductrice Linda Asher ont placé sur la couverture le fameux poème « Petit panégyrique à mes écrits » :
To you, my writings, do I address these words today,
You consolers of my sad old age.
You are my children, luckless children,
Like me in this world, you are ignored.

En savoir plus : « DÉGUIGNET Jean-Marie - Memoirs of a Breton Peasant »
en espaces : [ Déguignet ] et [ Bibliographie ] .

Billet du 23.12.2011

4 Un village en 1939-40

« Je me souviens d'une année de complète liberté. Je jouais et courais, en sabots, et commençais à comprendre quelques mots de breton ... ».

La fête de Lestonan fut créée par Jean Lazou, instituteur à l'école communale depuis 1925. Le 2 juillet 1939 il était toujours actif dans le comité d'organisation, assisté de Jean-Pierre Quéré, patron du café-commerce et salle de bals de Lestonan, et d'Yves Pennanguer, employé à la Papeterie d'Odet.

L'engagement politique et social comme membres du parti communiste de Jean Lazou et de son épouse (également institutrice à Lestonan) aura marqué les habitants du quartier de Lestonan en cette période difficile d'avant-guerre.

D'après l'Ouest-Eclair, le clou de la fête de juillet 1939 fut le concours agricole avec les incontournables bêtes à cornes et les lapins, mais aussi les prix pour les meilleurs cidres et beurres. Pour le cidre le journaliste nota : « Les échantillons présentés étaient de qualité supérieure, doux et pétillant à souhait comme doit l'être le cidre de Cornouaille ». C'est René Beulz de Pennanec'h qui emporta le premier prix.

En savoir plus : « Les fêtes annuelles du quartier de Lestonan, Ouest-Eclair Dépêche de Brest 1936-1939‎ » en rubrique [ Reportages] .

Magdeleine Gloaguen, 8 ans et habitant au Havre avec sa mère, fut confiée à sa tante et son oncle Lazennec de l'automne 1939 au mois de juin 1940. Sa tante était à cette époque institutrice à l'école communale de Lestonan, et Magdeleine fit le récit de son séjour dans ce coin de campagne bretonne.

Elle nota dans ses souvenirs émerveillés : « Tous les écoliers étaient en sabots et nous les laissions, en rentrant de la cour de récréation, dans un grand couloir qui séparait les deux classes de l'école des filles. Je me souviens de cette enfilade de petits sabots que nous devions aligner bien soigneusement ».

En savoir plus : « L'année 1939-40 de Magdeleine Gloaguen à l'école communale de Lestonan‎‎ » en rubrique [ Mémoires des Anciens] .

Billet du 16.12.2011

5 Interview d'un supporter

« Quand on allait quelque-part on nous appelait les bouffeurs d’hosties, mais il y avait des gens de gauche ici aux Paotred, plus qu'au bourg ... »

Depuis quelques années déjà, on ne fait plus de pain à Stang-Venn, mais l'épicerie et le bar de Fanch Ster sont toujours ouverts. Ce dimanche là, l'ancien goal boulanger est derrière son comptoir comme d'habitude, et les « clients » viennent en voisins goûter au rosé. Suivant un rituel bien établi, ils réclament un morceau de craie pour inscrire leur pronostic pour le prochain match des Paotred ...

Et là Fanch explique : « Je suis né ici à Stang-Venn à la boulangerie en février 1930, j'aurais donc bientôt 82 ans. Mon père était boulanger aussi et il s'appelait François Le Ster comme moi. Il est allé à la guerre des tranchées ... ».

Et il répond volontiers aux questions : dans le temps, on livrait le pain en cheval, en « Chenard et Walcker », ou en fourgon Peugeot ? Pourquoi avoir fait en 1949-50 une saison comme goal dans l'équipe concurrente du bourg ? Pour quelle raison le club des pronostiqueurs des Paotred-Dispount de Stang-Venn n'a pas plus de 20 membres ?

En savoir plus : « Fanch Ster, boulanger à Stang-Venn et goal des Paotred » en rubrique [ Mémoires des Anciens] .

En introduction de l'interview on trouvera des liens vers d'autres articles sur les Paotred-Dispount, les Gars Sans Peur, qui vont fêter en leur centenaire en 2013, qu'on se le dise ! Entre autres : un article de Jean Le Berre et Laurent Huitric datant de 1977, un autre de 1984 relatant la fête des 70 ans, et un document totalement inédit de 1970 quand les employés de la papeterie élus au bureau du club de foot étaient devenus minoritaires, et que cela fâcha un tant soit peu la direction des établissements Bolloré.

Billet du 10.12.2011

6 Carnet d'un promeneur

« Si ces notes servent à mieux connaître Ergué-Gabéric en ce début de XXIe siècle, et contribuent à tisser des liens, l’objectif fixé sera atteint ... »

Au cours des 3 derniers hivers, Pierre Faucher s'est baladé, le plus souvent à pied, dans les villages de sa commune. Il en a recueilli des observations très intéressantes sur le patrimoine bâti et leurs aménagements riches de leur passé.

Dans son livre édité il y a une semaine dans le cadre des cahiers de l'association Arkae, il a rassemblé ses notes de promenade et les a complétées de cartes, de très belles photos de Gérard Calvar, d'encarts de journaux, d'interviews d'anciens et d'articles de bulletins communaux.

Les 9 quartiers visités sont : De Pont-ar-Marc'had à Kerdiles : Tréo-an-daou-zour ; La vallée du Jet, de Coutily, et le Cleuyou, en passant par Poulduic, Mélennec jusqu'à Meilh Pont-ar-Marc'had ; Le Rouillen, avec la route de Coray et la traversée de la voie expresse ; Le bourg et les fermes avoisinantes ; Lézergué, Quilihuec, et, de la Croix-Rouge à Lenhesq, Croas-Spern et Pen-Carn Lestonan ; Kerdévot et Niverrot ; Entre l'Odet et la route de Coray, de Pen-Carn à Loc'h-Laë, via Saint-André ; Lestonan ; De Tréodet à Quélennec. Le Stangala et la route de Sulvintin.

Parmi les découvertes inédites faites lors des promenades hivernales de Pierre Faucher, on notera le linteau en accolade avec une épigraphe datée du 16e siècle sur un penn-ty du village de Quélennec, près de la chapelle de St-Guénolé. La date serait relative à la construction de la petite maison ou alors aurait un rapport avec la chapelle voisine. L'année précise pourrait être 1503 ou 1559, les avis sont partagés.

En savoir plus :

Billet du 03.12.2011

7 Archives du 17e siècle

« Ont comparu Messire Guy Autret seigneur de Missirien, demeurant en son manoir à Lezergué, et écuier Allain de Kersulgar sieur de Mezanlez ... »

En admiration devant la beauté des documents d'archives de la famille « Le Roux-Cuzon » pour les villages de Kerellou et de Bohars, nous nous sommes attachés à transcrire et étudier les plus anciens d'entre eux datés de 1636-1638.

Il est question de Guy Autret, seigneur de Missirien et de Lezergué, signant un contrat d'acquêt du village de Bohars (écrit « Botgarz ») dont les droits de chefrente détenus par Alain de Kersulgar, sieur de Mezanlez, lui sont cédés. En contrepartie d'un surplus du montant de la vente, l'acheteur va s'engager sur le paiement d'une rente annuelle.

La trace d'un double sceau de cire est toujours visible sur le document de 1638. On est également surpris par les conditions dans lesquelles ce contrat d'acquêt est annoncé officiellement aux habitants d'Ergué-Gabéric. Un sergent royal général d'armes se déplacent par 6 fois à la sortie des grands messes du dimanche et, perché sur les marches du calvaire du cimetière près de l'église, il fait sa proclamation : « Estant sur la grande croix du cimetière lire accoustumé à faire les bannies, j'ay publié à haute voix en vulgaire langage breton et françois la teneur du contract d'aquest ». Outre les deux langues dites vulgaires, le breton et français, on remarquera les termes de « bannies » relatives à ces proclamations et expliquant l'origine de la formule de « publication des bans ».

Ces documents nous permettent aussi de mieux connaitre trois personnalités : Jan Le Masson, détenteur en domaine congéable du village de Bohars ; Guy Autret de Lezergué, l'acquéreur et prêteur ; les Kersulgar de Mezanlez, les vendeurs et emprunteurs. Et de comprendre le fonctionnement de cette rente « constitutée » que Mazarin et Colbert vont combattre par la suite.

En savoir plus : « 1636,1638 - Cession du village de Bohars d'Alain Kersulgar de Mezanlez à Guy Autret ».

Billet du 26.11.2011

8 Papetier chez Bolloré

« À cette époque, en 1925, la fabrication de ce papier était assez empirique et vraiment artisanale ». Louis Barreau (1898-1996), ingénieur papetier.

Retraité retiré près de Nantes, Louis Barreau a retracé le commencement de ses 39 années passées dans l'entreprise Bolloré de 1925 à 1964, et notamment ses séjours à Odet et Cascadec, en dactylographiant lui-même ses mémoires et en y incluant des croquis et illustrations en couleur.

La transcription ci-dessous de ces 19 pages de mémoires a été complétée par des extraits d'une chronique familiale écrite par Joël Barreau avec des précisions et autres anecdotes sur la vocation papetière de son père.

Dans une première partie, on trouvera des souvenirs regroupés par périodes, suivant le plan suivant : l'enfance et les fiançailles (grâce à Mme Bolloré mère), la découverte de l'usine à papier en 1925 (en l’occurrence à Cascadec au bord de l'Isole), la « dure » vie d'ingénieur papetier (sans oublier les sorties aux Folies Bergères à Paris !), l'affectation à l'usine d'Odet en 1929, et enfin les temps de guerre et de privations en 1939-45 (dont son expérience de marchand ambulant, à vélo, de cahiers de papiers à cigarettes à rouler O.C.B.).

Le ton de ces mémoires est enjoué, spontané et truffé de jeux de mots : « Une fois, à Odet, on nous avait livré du charbon à matières tellement volatiles que tout le tas s'échauffait en fumant de plus en plus. Il y avait eu alerte et arrosage copieux du délinquant ! J'avais pris sa température et établi des isothermes alarmants. Par bonheur, les douches répétées firent tomber la fièvre ».

La deuxième partie est consacrée aux 7 pages dactylographiées sur les techniques de fabrication du papier à cigarette. Louis Barreau qui avait une vocation de professeur explique didactiquement chacune des étapes d'élaboration du papier en vigueur à Odet et à Cascadec dans les années 1925-1940, en y incluant des anecdotes vécues personnellement et des croquis colorés.

En savoir plus :

Billet du 19.11.2011

9 Rentrée littéraire

« Ce mot n'existe pas (encore) dans les dictionnaires. Il y a bien gallicisme, anglicisme, latinisme, mais point de bretonnisme ! ». H. Lossec, Skol Vreizh.

Véritable succès populaire, le livre sur « les Bretonnismes » d'Hervé Lossec a réconcilié nombre de bretons avec leur langue natale, un français enrichi d'expressions bretonnes qui finalement ne sont ni « droch », ni « paour-kez » !

Et ce succès est de retour, puisque le tome 2 vient de sortir fin octobre. Encore plein de nouvelles tournures telles que « crever son ventre de rire », « il sait tourner sa crêpe », « il joue avec sa coiffe », « un coup de startijenn », « va revr gant al laboused ! » ...

Et comble de bonheur pour nous autres Gabéricois, c'est à Hervé Jaouen, grand écrivain breton de Kerdévot, que revient l'honneur de clôturer le fascicule : « Quand mes parents ont commencé à décliner, il y a déjà une quinzaine d'années, je me suis dit : hopala Veig ! il est grand temps de crocher dans un travail que tu remets toujours au lendemain : collecter ces drôles de formules qui font la saveur de leur seconde langue, le français. Hélas, à force de ruser mes botoù, j'ai fini par arriver trop tard ...  ».

En savoir plus : « LOSSEC Hervé - Les Bretonnismes ».

Dans un genre un petit peu différent, le livre écrit par Pierre Le Guirriec, petit mitron boulanger dès l'age de 15 ans, sur les procédés ancestraux de construction des fours de campagne et les techniques de cuisson du pain en Basse-Bretagne.

Chaque détail est expliqué et les termes bretons sont rappelés (en majuscules) : TI FORN (maison du four), MOUDENN (couverture de mottes herbeuses), TOUL-KANTELOR (trou à chandelle), ROZEMM-GAMM ou ROZELL-FORN (racloir, râble), PALIG-FORN (pelle à pain), KOLOENN (panier plat en osier), TORZH (miche), TORZHIOUS (grosses boules), DAOLL-TOAZ (table pétrin) ... Sans oublier en annexe une liste de proverbes et d'expressions populaires, comme « Poazhaén a ra e vara en o form » ("Il cuit son pain à leur four", il pense comme eux, il fait partie de la même coterie).

Pour ce qui concerne Ergué-Gabéric, on retiendra page 34 le four de Kerrous (adossé sous cheminée), page 45 la photo du four de Creac'h-Ergué (avec sa couverture en herbe), et les pages 59 et 60 consacrées à une visite du four au pain de Meilh-Poul au Stangala.

En savoir plus : « LE GUIRRIEC Pierre - Fours en granit et pains de campagne en Basse Bretagne ».

Billet du 11.11.2011 - Cette semaine, en rubrique Déguignet, vous trouverez également une étude inédite sur les 196 vers de la gwerz de la ville d'Ys, écrite par le jeune breton Olivier Souvestre et découverte par le paysan bas-breton en 1851-54.

10 Souvenirs de poilus

La fête de commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918 approchant, voici deux témoignages et évocations du conflit par des gabéricois :

Grûss aus Friedrichsfeld - Le bonjour de Friedrichsfeld.        Kriegsgefangene Franzosen - Prisonniers de guerre français.
Grûss aus Friedrichsfeld - Le bonjour de Friedrichsfeld. Kriegsgefangene Franzosen - Prisonniers de guerre français.

En septembre 1916 dans l'Ouest-Eclair, deux entrefilets relatent le retour au pays d'un prisonnier de guerre, évadé d'Allemagne.

Il s'agit de René, l'un des fils Morvan de la ferme de Kernilis, et son premier témoignage en dit long sur ses conditions de détention : « Les rations sont très minimes. Le café est fait avec de l'orge grillé ; la soupe de maïs et de l'orge ; des œufs de poisson qui sont immangeables. 300 grammes de pain par jour et par homme. Ils donnaient aussi un peu de pommes de terre, mais le plus souvent, c'était remplacé par des betteraves et des navets ».

Dans le deuxième article, le journaliste nous raconte l'évasion de René et d'un compagnon prisonnier du camp de Friedrichsfeld et de la ferme dans laquelle ils travaillaient : « Le soir ils se mirent en route et marchèrent jusqu'à l'aube. Une seconde journée fut encore consacrée au repos et la nuit suivante ils marchèrent de nouveau. Cette marche dans les ténèbres, ils la faisaient souvent en rampant. Ils durent franchir des fils de fer barbelés ayant plus de 2 mètres de hauteur ; ils traversèrent plusieurs marais et une rivière à la nage ».

En savoir plus : « Evasion de René Morvan d'un camp de prisonniers en Allemagne, L'Ouest-Eclair 1916 »

La deuxième évocation est celle du brigadier fourrier Pierre Tanguy, futur maire d'Ergué-Gabéric (de 1929 à 1945), par la lecture attentive de son cahier de campagne où il notait tous ses déplacements, batailles et permissions.

Les périodes en 1ère ligne face à l'ennemi, dans les tranchées, attaques et retraites, y sont notées de couleur rouge, et on y trouve entre autres la prise du Mont Cornillet, la défense du fort de la Pompelle, l'offensive de St-Pierre-Aigle ...

En savoir plus : « 1915-1919 - Les combats de Pierre Tanguy en Marne, Somme, Aisne, Meuse et Allemagne »

Billet du 05.11.2011 - Avis : si vous aviez d'autres documents (lettres, livrets militaires, médailles, décorations ...) datant de cette période 1914-18, et concernant un ancien gabéricois, nous sommes fortement intéressés pour les étudier, et éventuellement les publier.

11 Plaque inaugurale à Odet

« Celui qu'on appelait An Aotrou Le Marié, était l'un des plus fins papetiers de France, presque l'égal de ses amis, les Montgolfier » Abbé André-Fouët

Qui étaient donc les vrais fondateurs de cette papeterie dont on posa la première pierre le 19 février 1822 ? En 2022 aura-t-on oublié que 200 ans plus tôt, ce n'est pas un Bolloré qui créa l'entreprise familiale ?

Les réponses sont précisément dans le texte de la plaque inaugurale de plomb qui était, dit-on, placée naguère à l'entrée de l'usine. Nous proposons ici le texte attesté historiquement, et non la version falsifiée insérée dans certaines biographies.

Les fondateurs de 1822 étaient au nombre de trois, pas plus :

  • un entrepreneur d'origine normande, Nicolas Le Marié,
  • un mécanicien anglais, Thomas Doidge,
  • un maitre-maçon morbihanais, Jean-Marie Josset.

Pourquoi avoir falsifié ce document en 1930 dans le «  Livre d'or des papeteries » édité par René Bolloré en introduisant un pluriel dans la première phrase : « Nicolas Le Marié et R.-G. Bolloré, de Quimper ... » ? Comme s'il était devenu impératif d'accoler le nom de Bolloré à la fondation pour redorer une image d'entreprise familiale.

Et quelles étaient les deux autres manufactures bretonnes à adopter une pile à cylindre qui permettait de raffiner le chiffon en une dizaine d'heures pour en faire de la pâte à papier ? Avant d'être complétée en 1834 par une machine à toile et rouleaux sécheurs - pour remplacer cuves et perches à sècher - en provenance d'Annonay, pays des Canson et Montgolfier.

En savoir plus : « La plaque inaugurale de la manufacture de papiers d'Odet en 1822 »

Billet du 29.10.2011

12 Extinction de la mendicité

« Cette bonne femme était une mendiante professionnelle; elle se chargeait de m’apprendre l'état. Elle indiqua à ma mère comment il fallait confectionner ma besace ... » Jean-Marie Déguignet, Mémoires d'un paysan bas-breton, 1844.

Pour compléter les propos de Déguignet, on trouvera ici un premier document daté de 1847 qui recense nominativement les 29 mendiants « adultes » de la commune, avec mention de l'âge, état marital, invalidité, et enfants éventuels de moins de 12 ans :

  • Une forte majorité de femmes, à savoir presque 70%, et parmi elles la moitié sont veuves.
  • De nombreux enfants de moins de 12 ans et de parents mendiants : 37 contre seulement 29 indigents considérés comme adultes.
  • La moitié des adultes sont incapables de travailler, la plupart en raison « d'infirmités qui les rendent impropres à toutes espèces de travaux ».

Et que penser de l'indigente n° 26 Marie-Louise Lebatt qui n'a que 14 ans ?

  • elle « mendie pour nourrir ses frères et sœurs dont elle est le seul soutien ».
  • elle est dans « la nécessité... de pourvoir à tous les besoins de quatre frères et sœurs en très bas âge ».

À Ergué-Gabéric, le nombre d'indigents était-il inférieur ou supérieur aux chiffres constatés en Basse-Bretagne au 19e siècle ?

Image:Right.gif En savoir plus : « 1847 - Etat nominatif des mendiants gabéricois »

Une deuxième série de documents, également inédits, illustrent la lutte menée de 1858 à 1864 contre la mendicité et la façon dont le maire a exécuté « l'œuvre si éminemment chrétienne et civilisatrice  » du préfet du Finistère, le baron Charles Richard.

Les indigents de la commune étaient recensés annuellement : d'une part les enfants de moins de 12 ans (au nombre de 40 en 1858 et 47 en 1860), et d'autre part les adultes (40 en 1858 et 53 en 1860).

Comment les mesures, essentiellement d'aumône et d'accueil des enfants chez des bienfaiteurs, ont réduit localement la pratique de la mendicité ? En 1862, passant à une étape dite de « répression », le préfet demanda même au maire de prendre un arrêté d'interdiction de la mendicité, ce bien avant Quimper et les autres communes voisines.

Image:Right.gif En savoir plus : « 1858-1864 - Actions municipales pour l'extinction de la mendicité »

Billet du 23.10.2011

13 Salle Nédélec au Bourg

« On pourra voir sur scène des filles avec des garçons jouant la comédie. Des jeunes paysans donnant un spectacle !  » Guill. Kergourlay, JAC 1949.

Les Nédélec qui tenaient le café-épicerie de Kerdévot achetèrent en 1950 la boulangerie Balès du Bourg, et ils s'agrandirent ensuite avec la reprise de la boucherie de Charles Bizien.

Avec les commerces, il y avait également une salle de danses et de noces à laquelle on accédait par la cour intérieure ouverte sur la rue longeant le presbytère. La salle était à l'étage et on y entrait par le grand escalier extérieur en ciment. Avant les Nédélec, la salle servait surtout aux bals et repas de noces.

Ensuite, la salle fut utilisée surtout par la JAC (Jeunesse Agricole Catholique) qui y jouait des pièces de théâtre amateur, en langue française généralement, mais aussi des sketchs en breton. Lorsque les entrées étaient payantes la billetterie était installée à l'entrée de la cour.

Les jeunes de toute la commune participaient à ce mouvement d'après-guerre, ce qui faisait l'affaire des vicaires Vourc'h et Roignant. Qui étaient donc les jeunes filles et jeunes gens impliqués dans la JAC ?

La scène de la salle était agrémentée d'une fresque peinte représentant la chapelle de Kerdévot, tableau réalisé dans les années 1950 par Pierre Le Corre qui habitait le bourg et qui était peintre en bâtiment.

Comment cette peinture fut réalisée ? Qu'en reste-il aujourd'hui, photographies à l'appui ?

En savoir plus : « Une fresque pour les spectacles de la salle Nédélec »
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Cet article est aussi une invitation à communiquer d'autres témoignages sur cette période de renouveau après-guerre. Les anciens de la commune ont certainement à nous faire partager des souvenirs inédits sur la salle Nédélec.

Billet du 15.10.2011


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