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Les billets hebdos de l'actualité du GrandTerrier

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Chaque semaine, un nouveau billet annonçant un ou plusieurs articles sur le site GrandTerrier.

Une compilation des billets est publiée en fin de trimestre sous la forme des chroniques du Bulletin Kannadig.

Anciens billets hebdos : [Actualité, archives]

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Sommaire

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1 Centenaire de l'armistice de 1918

Billet du 22.09.2018 - « Toi Moullec tu as été blessé plusieurs fois, décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire, tu es mort 23 heures avant heures avant la fin de cette guerre », caporal Eugène Perrot en 1968, discours du cinquantenaire

Né à Kerdelliou, en Briec, de parents cultivateurs, François Marie Moullec est lui aussi cultivateur lorsqu'il épouse à Ergué-Gabéric, le 04/07/1917, Jeanne Marie Guillou, de Briec également. Son acte de mariage précise qu’il est « actuellement sergent, décoré de la croix de guerre ».

Anne Le Guillou, sœur de Jeanne Marie, est employée à la papeterie Bolloré et se marie au maçon de Lestonan Mathias Jean Binos, apparenté aux Quéré qui tiennent le bar-restaurant. Jeanne-Marie sera employée par les Quéré comme aide aux cuisines et en salle, notamment servir aux repas de noces.

François-Marie et son épouse Jeanne-Marie habitent aussi Lestonan, en haut de la côte de Menez-Groas. Sur l'acte de naissance de leur fils, Jean-François, le 29 juin 1918, ils sont déclarés cultivateurs. Jean-François qui a 4 mois au moment du décès au front de son père, est déclaré pupille de la nation par jugement du 7 mai 1919 au tribunal de Quimper.

« Mort pour la France » à Flize dans les Ardennes, les autorités envoient une lettre d'avis mortuaire à la mairie de Briec, qui transmet au maire d'Ergué-Gabéric pour prévenir sa veuve : « J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien, avec tous les ménagements nécessaires dans la circonstance, prévenir Mme Moullec, de la mort du sergent Moullec François, née le 29 avril 1891, tué à l'ennemi et inhumé le 12.11.18 à Flize  ».

C'est Jean-François Douguet, lors de la préparation de ses livres sur la Grande Guerre, qui a découvert cette lettre et trouvé dans les Cahiers du 19e RI ce compte-rendu intitulé « La dernière patrouille », une opération militaire sur le front des Ardennes le 10 novembre au cours de laquelle 12 poilus, dont François-Marie Moullec gabéricois de Menez-Groas, trouveront la mort,

Ce compte-rendu est basé sur les souvenirs du caporal Eugène Perrot, le seul survivant, qui raconte que, ayant traversé la Meuse, son lieutenant demande à son escouade de faire une mission de reconnaissance jusqu'à une ligne de chemin de fer, près de laquelle les forces allemandes étaient embusquées. Et là les mitraillettes font un massacre, et quatre groupes successifs de poilus seront envoyés pour essayer de rapatrier les blessés.

Le sergent François-Marie Moullec, âgé de 26 ans et domicilié à Menez-Groaz avant de partir au front, fait partie du dernier groupe et y laisse aussi sa vie :

Sur sa droite, un homme arrive en courant ; vite il lui dit comme aux autres : « Ne viens pas, va à l’arrière ». C’était le sergent Moullec. Il tomba près de lui à le toucher.

« Je suis blessé », dit-il
« Où es-tu touché ? ». Le sergent ne répondit pas. Quelque chose l’inquiétait.
« Va prévenir le lieutenant que je suis blessé ».
« Crois-tu que je puisse arriver ? »
« Il le faut ».
« Bon j’y vais. Quant à toi, ne bouge pas. Les boches sont là à vingt mètres ».
« Tu diras cela aussi au lieutenant ».


... Les deux brancardiers étaient là : Le Deroff avec sa grande moustache, le deuxième devait être Bourel, tous deux d’un certain âge, reçurent l’ordre de suivre le caporal et de ramener le sergent Moullec blessé.

Les trois hommes partirent dans la brume. Ils arrivèrent au but sans être touchés mais trop tard car Moullec était mort.

Gaston Mourlot, sergent au 65e régiment d’infanterie (de Nantes) arrivant à Flize le 11 novembre 1918, relate cette scène dans son journal de poilu : « Le plus triste du lieu était que sur la plaine, de

  notre côté, il y avait pas mal de poilus étendus sur le terrain ; douze types du 19e avaient été butés la nuit précédente, et un caporal à 10h 1/2 ce matin. Rien ne me parut plus triste que le destin de ces pauvres diables ayant enduré, peut-être depuis le début de la guerre, le frisson de la mort en maintes circonstances, et finir misérablement à l’aurore de la délivrance ».

Le 15 septembre 2018 les écoliers de la classe de CM2 de l'école primaire de Flize ont participé à la commémoration du centenaire de 1918 en présence de la fille d’Eugène Perrot et du petit-fils de Jean Le Deroff. A cette occasion ils ont réalisé une très belle brochure pour le concours « Les petits artistes de la mémoire » qui s'intitule : « Moi, Eugène Perrot, seul survivant de la dernière patrouille».

Répartis sur 15 pages grand format, les textes, extraits du discours d’Eugène Perrot prononcé lors d’une précédente commémoration du cinquantenaire, accompagnent leurs dessins d'enfants : « Je revins vers mes camarades et parlai à chacun d'eaux, comme s'ils pouvaient encore m'entendre » ; « Toi Moullec tu as été blessé plusieurs fois, décoré de la croix de guerre et de la médaille militaire, tu es mort 23 heures avant la fin de cette guerre. ».

Décédée en 1972, Jeanne Marie Le Guillou, veuve, se remarie en 1922 à Alain Caugant, papetier, avec qui elle aura un fils, René Caugant. Ils habitent à la cité ouvrière de Keranna.

Henri Le Gars, ancien de Keranna, se souvient très bien de Jeanne-Marie épouse Caugant : « Je la vois encore, avec sa démarche corpulente, faire le service lors des repas de noces chez Quéré ».

Par contre la mémoire du quartier n'a pas retenu le nom de son premier mari, mort pour la France, et le fils Jean-François, pupille de la nation, n'est sans doute pas resté très longtemps à Lestonan. Un avis de recherche est lancé pour raviver le souvenir des Moullec, père et fils ...

En savoir plus : « François-Marie Moullec (1891-1918), sergent du 19e RI », « PERROT Eugène - La dernière patrouille », « Portail des poilus de la Grande Guerre »

2 Sauver le patrimoine en 1972-76

Billet du 15.09.2018 - Une citation de Philippe Besson dans "Les Jours fragiles" pour accompagner ce présent article et les journées européennes du patrimoine des 15-16 septembre 2018 : « Les lieux sont aussi des liens. Et ils sont notre mémoire. »

Entre 1969 et 1980 le prêtre et journaliste Keranforest, alias Dominique de Lafforest, a tenu dans le journal Le Télégramme une chronique « Pierres et paysages », avec des croquis de sa main, pour mettre en exergue le patrimoine en péril de basse-Bretagne. Et notamment trois billets localisés à Ergué-Gabéric, les deux premiers sur la chapelle de St-Guénolé, le troisième sur l'ambiance ancien-régime du château de Lezergué.

Le 17 janvier 1972, il lance un appel désespéré face aux ruines de la chapelle de St-Guénolé en Ergué-Gabéric : « Entourée de gazon, la chapelle se tient au milieu d'un hameau tranquille qui enregistrait sa lente agonie ... Par quels moyens réussira-t-on à sortir le public de son indifférence en ce qui concerne son cadre de vie pour l'intéresser à ses paysages et à son habitat ? ». Cet appel au sursaut des gabéricois aura un effet positif, car ils vont se mobiliser pour rénover la chapelle historique.

L'effort pour construire en 1967 une nouvelle chapelle à Keranna, très proche de St-Guénolé, semble une aberration pour Keranforest : « Une église a été construite en tout cas, tandis que Saint-Guénolé, vaste chapelle restaurée au siècle dernier, se voyait complètement délabrée ».

L'article précise aussi « malgré les efforts d'un prêtre pour la sauver ». Il s'agit du recteur Jean-Louis Morvan, nommé en 1969 sur la paroisse, qui se bat auprès de la municipalité pour qu'une restauration soit engagée. En 1974 le recteur enverra un courrier à Keranforest pour l'inviter au pardon et lui faire part des résultats de la rénovation entreprise.

Grâce aux lettres conservées et publiées, on sait que le prêtre journaliste lui a répondu « Votre lettre du 13 juin m'a fait le plus grand plaisir » et l'année suivante il lui confirme sa proposition  : « Ma promesse d'un article tient toujours. Je le ferai passer le jeudi précédent le pardon, avec photo-couleur en 1ère page. ».

  Il tient sa promesse en publiant le 3 juillet 1975 cette une avec photo-couleur et en page 2 un billet « Pierres et paysages » agrémenté d'un nouveau croquis.

Keranforest introduit son article par un tonitruant : « Au nord de Quimper, près du Stangala, une grande chapelle vient de ressusciter. C'est Saint-Guénolé, située au village du Quélennec, en Ergué-Gabéric. »

Il décrit son époque, pas très éloignée de celle d'aujourd'hui : « Alors que beaucoup de gens, malmenés ou asservis par les forces de la société gaveuse, errent, déracinés dans leur propre pays », pour se réjouir du sursaut gabéricois : « cela fait plaisir de voir tout un quartier s'interroger, puis s'intéresser à son héritage commun. ».

Et les noms de tous les artisans ayant donné leur temps et leur talent sont énumérés : « celui de Stervinou pour la charpente, la toiture et le lambris, de M. Quéau ..., celui de Le Berre, de Lenhesq ..., ou de M. Thomas, menuisier à St-André ..., de Daniel, forgeron à Kerdévot ..., du maçon Thépault ..., Pierre Le Bihan ..., de Guillaume Saliou ... et de l'abbé Dilasser qui a repeint les sablières ».

* * *

Le 6 octobre 1976, Keranforest publie un nouveau billet et un croquis sur une autre ruine gabéricoise, celle du chateau de Lezergué : « Une façade aux dimensions inhabituelles, à demi voilée par des pans de lierre, allonge des rangées de fenêtres béantes où, tout à l'heure pourraient apparaître des personnages en robes de satin rose, en habits de velours bleu. »

Et il se transpose poétiquement en plein 18e siècle, du temps des de La Marche : « Le soleil d'octobre arrose les feuilles jaunies des jeunes tilleuls ; dans l'allée s'avance un cheval pommelé, attelé d'un petit carrosse rouge. Rouge et argent, les couleurs de la famille qui venait de faire construire cette belle maison ».

En savoir plus : « Pierres et paysages de St-Guénolé et Lezergué par Keranforest, Télégramme 1972-76 », « 1974-75 - Lettres de Keranforest sur la sauvegarde de Saint-Guénolé »

3 Suppression de penntis et de tipis

Billet du 08.09.2018 - « La situation de Jean-Marie Déguiguet relève encore d’une autre logique. Il embrasse la carrière de mendiant et de vagabond comme un métier parmi d’autres : "Quelques temps après tout cela, c’est-à-dire au printemps de 1844 une vieille bonne femme ..." », Jean-Jacques Yvorel

Dans ses « Mémoires de paysan bas-breton », Jean-Marie Déguignet a abordé les sujets de la misère et la pauvreté en milieu rural au 19e siècle.

À l'âge de 9 à 14 ans, il a exercé le métier de mendiant entre 1844 et 48 dans la campagne gabéricoise. Et toute sa vie durant, il a pu observer les causes et les effets du paupérisme dans les classes sociales les plus défavorisées de basse-bretagne, à savoir les mendiants et les journaliers agricoles.

Jean-Jacques Yvorel a aussi évoqué les observations de Déguignet dans son article « Errance juvénile et souffrance sociale au XIXe siècle d’après les récits autobiographes » dans l'ouvrage collectif « Histoires de la souffrance sociale: xviie-xxe siècles » publié en 2015 aux Editions PUR.

L'enquête sociologique de Jean-Jacques Yvorel porte sur 8 récits de jeunes ramoneurs, ouvriers, sourds-muets, le monde paysan étant représenté par les « Mémoires d’un paysan Bas-Breton » de Jean-Marie Déguignet. Contrairement aux autres expériences, l'activité de mendiant et de vagabond à Ergué-Gabéric est vécue comme un métier normal et honorable nécessitant un sérieux apprentissage.

Sa mère approuve l'idée des tournées de mendicité durant 3 jours par semaine et lui confectionne une besace. Il suit pendant 6 semaines son professeur : « Cette bonne femme était une mendiante professionnelle; elle se chargeait de m’apprendre l'état. ».

Les résultats ne se font pas attendre : « Pendant trois jours consécutifs, le temps nécessaire pour faire le tour de la commune, j'apportai à la maison plein les deux bouts de ma besace de farine d'avoine et de blé noir. »

«  Jamais données au nom de l'humanité, chose inconnue chez les Bretons, mais seulement au nom de Dieu », les aumônes face à la mendicité juvénile sont généreuses : « une prière dite par moi, enfant chétif et humble, valait pour elles cent prières radotées machinalement par les vieilles mendiantes ».

Par contre il existe aussi des mauvais mendiants qui éclaboussent la noble profession : « des mendiants de tout âge, de véritables bandits, lesquels quand ils rencontraient un malheureux seul avec sa besace pleine, ne se gênaient pas pour la vider dans la leur ».

 
Les mendiants entrant dans la vie adulte, « pour gagner leur pain », doivent exercer le métier de journalier, c'est-à-dire louer leurs bras aux cultivateurs qui leur « faisaient faire leurs travaux au marché, ou par grandes journées. Autour de chaque ferme, il y avait toujours deux ou trois penty qu'on louait à ceux-ci, que le propriétaire trouvait sous la main quand il en avait besoin ».

Ce pennti est littéralement un « bout de maison », désignant la bâtisse, composée généralement d'une seule pièce, où s'entassait avec sa famille l'ouvrier agricole.

Or en cette moitié du 19e siècle « grâce aux machines agricoles perfectionnées, les cultivateurs n'ont plus besoin de journaliers ». Ils ont donc ont transformé leurs penntis en étables, et refoulé les journaliers dans la ville.

L'analogie faite par Déguignet est effrayante : « Quand les abeilles veulent supprimer ces gros parasites qui les ruinent, elles leurs refusent simplement le domicile et 24 heures après la question sociale est résolue ; plus d'êtres nuisibles ni inutiles dans la société. »

Il fait donc cette suggestion cynique : « Que les riches de la ville et la municipalité fassent comme ces insectes ainsi que les paysans l'ont déjà fait et la plus difficile de toutes les questions sociales humaines sera aussi résolue. » Mais il faut prendre cette proposition au second degré, comme une démonstration par l’absurde.

La fin du texte se veut une défense de ses compagnons de misère, avec une évocation du sort des indiens d'Amérique. « Pour être misanthrope et anti-humain je ne le suis pas. J'ai trop pleuré et je pleure toujours sur les misères de l'humanité, et je voudrais de tout mon cœur les voir finir ».

Mais bien sûr autrement qu'en supprimant les penntis des bretons et les tipis des indiens.

En savoir plus : « Le métier de mendiant et la lutte contre le paupérisme selon Déguignet »

4 Montres militaires en armures nobles

Billet du 01.09.2018 - Deux manuscrits inédits, « collationnés de l'original » en 1638 par Guy Autret, à savoir les procès-verbaux des « montres » ou revues militaires des nobles de l’évêché de Cornouaille de 1554 et 1568, en support des armées respectives des rois de France Henri II et Charles IX.

Les documents sont conservés au Centre de Documentation du Musée des Champs Libres de Rennes dans un recueil relié connu sous l'appellation de « Manuscrit de Missirien », du nom de Guy Autret (1588-1660), seigneur de Lezergué.

Le gros registre à la reliure éculée inclut à la fois les déclarations nobles d'arrière-ban de 1636 (objet d'un billet précédent portant sur la publication d'Hervé Torchet « 1636, l'Arrière-Ban : Sénéchaussée de Quimper  ») et des copies certifiées de titres et de rôles de montres et arrières-bans des années 1467 à 1568 pour le Léon, la Cornouaille, Rennes, Tréguier et Vannes, le tout sous l'égide de Guy Autret en 1638.

L'ensemble des reproductions numériques du registre est disponible sur le site Internet du musée de Bretagne des Champs Libres et notamment les folios 258 à 358 et les folios 878 à 923 pour les rôles respectifs de 1554 et de 1568 concernant l'évêché de Cornouaille.

Contrairement à celui de 1636, les deux rôles de 1554 et de 1568 ne sont pas des copies de la main même de Guy Autret. Les « copies collationnés de l'original » en 1638 sont par contre contresignées par l'historien.

Pour la montre de 1554 la transcription des déclarations gabéricoises, regroupées en folio 354, donne pour les lieux-dits et manoirs nobles :

  • Kergonan : Alain de Liziart, fils de François, est déclaré « défaut », c'est-à-dire absent.
  • Kerfors : Jan Kerfors, « en rachapt » vraisemblablement parce qu'il vient d'hériter de son père Pierre.
  • Pennarun : Christophe Provost, déjà déclaré en 1536 lors de la réformation de la noblesse.
  • Lezergué : Charles de Coatanezre, fils de Jan (décédé en 1537), seigneur des Salles, « présant en armure », le manoir de Lezergué n'est pas cité, mais a priori c'est le point d'ancrage gabéricois dont hériteront les Autret de Lezoualc'h.
  • Mezanlez : Alain Kersulgar orthographié Lesongar dans le document.
  • Kernaou : Charles Kersulgar (orthographié Lesongar), père de Louis présent en 1562.
  • Creac'hcongar : Jan Bennerven, seigneur de Creac'hcongar, « présant en armure » dont hériteront les Tréanna.

Pour la montre de 1568, le document dresse la liste des nobles par type d'équipements militaires, sans indiquer leur domaine exact de rattachement et rendant leur identification plus ardue.

 
Pour ce qui concerne les nobles gabéricois, ils ne sont pas inscrits dans la catégorie supérieure des « hommes d'armes » (les plus riches, accompagnés d'un cheval et d'hommes de troupe), mais sont répartis comme suit :
  • Un archer (distinct des arquebusiers qui n'incluent aucun gabéricois) : le fils aîné du sieur de Lezoualc'h, les ancêtres de Guy Autret.
  • Trois corselets, à savoir des piquiers dotés d'une cuirasse légère : les seigneurs de Creac'h-Congar, Kernaou et Mezanlez.
  • Un pique-sèche, sans aucune cuirasse, homme de pied : le sieur Coatanezre des Salles.
  • Deux « contribuables », non présents à la montre, mais apportant leur aide financière : le sieur de Cleuziou et le sieur de Kerfors.

En savoir plus : « 1554, 1568 - Montres de l’évêché de Cornouaille extraites du manuscrit de Missirien »

Le fait que les copies ci-dessus datent de seulement 80 ans après leurs originaux disparus implique une archivistique supérieure, car les autres montres ou réformations du 16e siècle ne sont connues que via des copies des 18e ou 19e siècles. Ainsi par exemple la réformation de 1536 dont on vient de publier le facsimilé de la BnF.

5 Retables de Kerdévot et de Ternant

Billet du 25.08.2018 - « C'est grâce à la Foi de nos Pères, Ar Feiz hon tadou koz, que nous avons cette Chapelle, véritable Cathédrale de campagne », Jean-Louis Morvan, recteur, article "Un écrin gothique pour un joyau inestimable" dans "CERHEG ~ Intron Varia Kerzevot", 1980.

Le nouvel volume « Kerdevot Cathé-drale de campagne » vient d'être publié par l'association Arkae.

Le nouvel ouvrage joliment illustré et bien documenté est une réédition, trente ans après, du livre d'or du cinquième centenaire de la chapelle édité en 1989 par l'association "Kerdévot 1989". Il contient les articles réactualisés de Ghildas Durand (statuaire), Roger Barrié (archi-tecture), Yves-Pascal Castel (calvaire), Bernez Rouz (toponymie). Jean-Louis Morvan (vols de 1973), Jean Guéguen (pardon et traditions) ...

Les nouveaux sujets développés sont notamment : Un complément héraldique sur l'interprétation des blasons par Paul-François Broucke ; La restauration du retable de 2012 par Marie-Cécile Cusson et Jean-René Blaise ; Kerdévot pendant la Révolution et l'Empire par Jean-François Douguet ; Les photos du pardon de Raphaël Binet présentées par Gilles Willems.

En savoir plus : « ARKAE - Kerdevot Cathédrale de campagne »

* * *

Ce travail nous incite à ajouter ici un complément, à savoir la découverte du petit frère du retable de Kerdévot dans la Nièvre (Bourgogne) à Terrnant qui a la même origine flamande et une scénographie identique autour de la mort de la Vierge.

Les ressemblances entre les statuettes dorées et l’ordonnancement des tableaux autour de la mort de la Vierge sont troublants et leur provenance commune des ateliers flamands en fin de 15e siècle interroge.

Dans l'église Saint-Roch de Ternant, deux retables, respectivement de la Vierge et de la Passion, ont été commandés par la famille de Ternant au 15e siècle. Le retable de la Vierge, issu d'un atelier flamand, se présente comme un triptyque dont les volets peints pouvaient se rabattre sur les panneaux sculptés centraux. Les panneaux sculptés en T renversé sont faits de statuettes en bois dorés et ont pour thème la mort de la Vierge Marie.

A Kerdévot les panneaux initiaux du retable de la Vierge se présentent aussi comme un T renversé, les deux scènes supérieures latérales ayant été ajoutées plus tard. Et la présentation est très similaire à celles de Ternant : registre inférieur avec ses 3 scènes centrées sur la dormition, scène supérieure avec le couronnement.

 
Plus précisément, si l'on compare les éléments de Kerdévot (avant le vol de 1973) et de Ternant, les 4 scènes se présentent ainsi :

Image:Space.jpgScène 1 : l'Adoration des bergers à Kerdévot, la Visite des apôtres à Ternant. Dans les deux cas les visiteurs expriment leur déférence à la Vierge.

Image:Space.jpgScène 2 : la Dormition sur les deux retables. Les deux scènes sont presque identiques : la Vierge est de profil sur son lit mortuaire, les apôtres l'entourent, saint Jean imberbe tout près, des lecteurs qui prient au premier rang ...

Image:Space.jpgScène 3 : les Funérailles sur les deux retables. Le convoi funèbre et son brancard porté par saint Paul, saint Jean en tête, les juifs au sol avec les mains coupées (deux à Ternant, quatre à Kerdévot où elles restent collées au brancard).

Image:Space.jpgScène 4 : le Couronnement à Kerdévot, et à Ternant l'Asomption complétée du Couronnement sur 2 volets peints. La trinité y est présente : Dieu le Père couronné à gauche, le Christ à droite, la colombe du Saint-Esprit au centre (plus en hauteur à Kerdévot), les anges (musiciens à Kerdévot).

Le retable de Ternant est daté de 1430-40, via une donation de Philippe de Ternant (~1395, 1454), membre du Conseil du duc de Bourgogne et chevalier de la Toison d'Or. Il est représenté, ainsi que son épouse Isabeau de Roy, sur les deux volets peints extrêmes du retable.

La plaquette de présentation et le livre savant de René Journet concluent à l'unicité de l'oeuvre : « Ce retable de Ternant est le seul connu illustrant le cycle de la Dormition et de la Glorification de la Vierge. »

Mais il existe bien à Kerdévot, pour lequel on ne connaissait pas d'équivalent non plus, un retable jumeau de celui de Ternant. Ce dernier est peut-être un peu plus simple pour ce qui concerne sa partie sculptée, les statuettes moins nombreuses et sans doute moins ciselées que la statuaire de Kerdévot. Mais les deux se partagent une même scénographie et sans doute les mêmes artistes sculpteurs et doreurs, avec peut être quarante ans d'intervalle entre les deux réalisations.

En savoir plus, avec galeries de photos : « Les deux retables de la Vierge d'origine flamande et du 15e siècle à Ternant et Kerdévot »

* * *

Sinon, les portes ouvertes de Kerdévot vont bientôt s'achever, et il est temps de jouer en ligne ce jeu qui a égayé certaines visites estivales : « Un jeu à base d'énigmes pour une visite guidée de la chapelle de Kerdévot »

6 Guerre de 30 ans et arrière-ban en 1636

Billet du 18.08.2018 - « Sur ces mots, ils puissent mériter en nostre présence l'honneur & la gloire d'estre vrays imitateurs de ces Gentils-hommes Bretons leurs Ancestres, avec lesquels nos Prédécesseurs ont si souvent triomphé de ceux qui les ont attaquéz », Guy Autret, "Annotations ... arrière-ban de Bret."

L'infatigable historien paléo-graphe Hervé Torchet vient de publier en ce début d'année 2018 un livre savant très intéressant intitulé « 1636, l'Arrière-Ban. Les manoirs et leurs propriétaires. Séné-chaussée de Quimper » aux éditions de La Pérenne.

Il s'agit d'une étude et transcription d'un manuscrit conservé aux Champs Libres de Rennes, portant sur les déclarations faites par les nobles de Cornouaille, Léon et Morlaix, recopiées de la main du célèbre Guy Autret (1599-1660), et incluant en préambule la réédition de ses « Annotations sur les lettres patentes du Roy portant commission de convoquant le ban et arrière-ban de Bretagne ».

Le terme d'arrière-ban est très bien défini par Hervé Torchet : « c'est une infraction au principe féodal, qui repose sur ce que l'on nomme l'écran féodal. De quoi s'agit-il ? tout simplement du fait que le petit noble n'a pas de lien direct avec le duc de Bretagne ou le roi de France. Il relève d'un grand seigneur local qui, lui relève du duc ou du roi. Selon ce principe, ce dernier ne dispose d'aucune prérogative directe sur le petit noble ».

Si ce n'est qu'en certaines circonstances, comme la guerre de trente ans (1618-1648) de Louis XIII et Richelieu contre l'Espagne, il est nécessaire de convoquer l'arrière-ban pour renforcer l'armée royale. La convocation de l'arrière-ban est en quelque sorte une réplique des montres militaires médiévales.

En se déclarant dans l'arrière-ban, chaque noble doit choisir entre deux propositions : « servir » ou « contribuer ». Servir, cela signifie s'enrôler dans l'armée. Contribuer, cela veut dire verser une compensation au trésor royal.

Outre les transcriptions, Hervé Torchet a constitué des notices par familles nobles, en reprenant les déclarations d'arrière-ban et en y ajoutant des informations biographiques complémentaires.

En savoir plus : « TORCHET Hervé - 1636, l'Arrière-Ban : Sénéchaussée de Quimper »

* * *

Ce travail nous a incité à isoler les fac-similés des passages concernant Ergué-Gabéric dans le document de référence conservé aux Champs Libres, qu'on désigne sous le terme « Manuscrit de Missirien » et dont la reproduction numérique est disponible sur le site Internet du Centre de Documentation du Musée de Bretagne.

 
Ce recueil incluant les déclarations nobles de l'arrière-ban de 1636 est un gros registre à la reliure éculée contient également des extraits de titres, les roles de l'arrière-ban des années 1467 à 1568 pour le Léon, la Cornouaille, Rennes, Tréguier et Vannes. Et notamment les folios 498 à 541 du recueil qui constituent les déclarations de la séné-chaussée de Quimper en 1636.

Huit représentants no-bles possédant des terres à Ergué-Gabéric y sont déclarés soit pour « servir », soit pour « contribuer » à la guerre de Louis XIII contre les Espagnols :

Image:Space.jpgPierre de Kermorial, domicilié à Kermorvan en Kerfeunteun, possède le manoir du Cleuziou, rattaché à cette époque à la paroisse de Lan-niron, et la Salle-Verte, consent à « servir aux termes de l'esdit ».

Image:Space.jpgGuy Autret, seigneur de Missirien et de Lezergué, fait la déclaration pour lui-même, son père et son frère et formule un engagement collectif à servir : « offre se mettre en équipage d'homes d'armes pour l'attention qu'il porte au service de Sa Majesté ».

Image:Space.jpgRené de Kersulgar de Kernaou, « âgé de 60 ans », offre de contribuer, et non de servir, du fait de son âge.

Image:Space.jpgYves de La Marche de Kerfors qui est célibataire en 1636 « s'enrole pour servir ».

Image:Space.jpgAlain de Kersulgar, d'une famille noble présente à Mezanlez pendant 7 générations et d'une branche bien distincte de celle de Kernaou, opte pour servir également.

Image:Space.jpgJan de La Lande demeure à Kerautret en Langolen, mais possède aussi le manoir gabéricois de Kergonan-Liziart s'enrôle.

En savoir plus : « 1636 - Déclaration d'arrière-ban de la noblesse au présidial de Kemper »

7 Dette de 24 millions d'anciens francs

Billet du 11.08.2018 - L'action menée par le recteur Jean-Louis Morvan pour apurer la dette paroissiale suite à la construction de la chapelle de Ker-Anna.

Ce dossier, constitué par le recteur lui-même pour être versé aux Archives municipales en 1980, comprend 28 documents, essentiellement des lettres que Jean-Louis Morvan adresse aux autorités diocésaines, leurs réponses et les comptes-rendus de conseils paroissiaux, ce depuis sa nomination comme recteur d'Ergué-Gabéric en octobre 1969, et également deux pièces datées de 1965 et de 1966.

Le document du 8 juin 1965 est le rapport de la validation officielle par le conseil paroissial du projet de construction d'une nouvelle chapelle à Ker-Anna par l'aumônier d'Odet Jean-Marie Breton et le Vicaire Général Jean Abiven : « Il faut sortir le lieu de culte de l'usine. La liaison actuelle de l'église à l'usine constitue une situation fausse. Elle peut avoir des inconvénients matériels pour l'avenir. Elle est une gêne pour le clergé dans l'exercice du ministère et, pour les fidèles ... »

L'accord est conditionné par le coût de l'opération et son financement : « une trentaine de millions d'anciens francs, les 2/3 environ seront couverts par la caisse centrale, par versements échelonnés ; le dernier 1/3 et les intérêts restent à la charge de la paroisse ».

Le deuxième document référence l'acte de cession du terrain qui « appartient à l'Association Diocésaine de Quimper par suite de l'acquisition qu'elle en a faite de la Société "Papeterie Bolloré" aux termes d'un acte reçu par Maître Trochu, notaire soussigné le vingt deux octobre mil neuf cent soixante six ».

Les autres documents nous apportent les informations suivantes :

Image:Space.jpgUn projet alternatif avait été suggéré par la famille Bolloré : « Mr Bolloré avait proposé un projet qui aurait pu "retirer" l'ancienne chapelle de l'usine elle-même. Il offrait d'abattre le mur d'enceinte, ce qui aurait permis d'accéder à la chapelle sans entrer dans l'usine. Il aurait fait doubler son volume à ses frais ».

Image:Space.jpgLe recteur précédent avait été muté en lien avec le projet de Ker-Anna : « Mr l'abbé Pennarun, qui a fait tant de travaux sur la Paroisse, et les a tous payés, mais n'a jamais été d'accord pour cette construction. C'est pour cela qu'il a demandé son départ »

Image:Space.jpgLa situation financière après la construction en 1967 et la bénédiction en 1968 n'est pas bonne car les coûts estimés à 300.000 F en 1965 ont explosé : « D'après M. Breton le gros oeuvre a atteint 51 millions d'anciens francs. D'après M. Pennarun, 53, 54, 58 ou plus. » (le nouveau franc émis en 1960 vaut 100 anciens francs).

  Image:Space.jpgL’Évêché a payé d'emblée les 2/3 du coût initial, et la dette paroissiale de 240.000 F est la situation financière auquel le nouveau recteur doit faire face. D'où sa réaction : « Je n'ai rien d'un financier. Et puis, j'estime que si je me suis fait prêtre, ce n'est pas pour brasser des millions. Or je suis sûr que mon apostolat sera empoisonné par cette dette. ».

Image:Space.jpgDébut 1970 il envisage même de se retirer : « il ne me reste plus qu'une solution : proposer ma démission à Monseigneur. J'ai demandé conseil : certains m'en dissuadent, d'autres m'y poussent. Pour ma part, sans aucune acrimonie, je crois que c'est la meilleure solution. »

Image:Space.jpgIl va quand même mener une bataille épistolaire et harcelé son évêque Francis Barbu, le chanoine Hélou et l'économe diocésain Yves Marzin pour qu'ils endossent une partie de la dette. L'évêque n'est ni conciliant ni disponible : « Ces jours-ci je suis presque constamment en dehors de l’Évêché, et cela va durer encore jusqu'au retour de Lourdes au moins » .

Image:Space.jpgIl lance des souscriptions et organise des kermesses. Il obtient du diocèse une participation financière complémentaire, d'abord 50.000 F, et la dispense pendant 10 ans du reversement du casuel et de la quête des chaises.

Image:Space.jpgDébut 1971, il fait placer la statue d'un Christ du 16e siècle sur le mur du chœur de la chapelle : « Je fais restaurer par M. Coroller le Christ que vous avez vu, et qui ira à Ker-Anna. Il est en très mauvais état » - « À la chapelle de Ker-Anna j'ai fait mettre un Christ du 16e siècle restauré : il est très beau ».

Image:Space.jpgCette même année, le parking de la chapelle est réalisé par les services municipaux, et le recteur demande son accord à Gwennaël Bolloré qui fait répondre par le directeur de l'usine : « Monsieur Bolloré est bien d'accord pour aménager le parking sur l'emplacement prévu initialement pour le presbytère ». Ce terrain avait été cédé gracieusement en même temps que celui de la chapelle.

Image:Space.jpgPar contre le projet de la salle de permanence pour le prêtre n'aboutit pas. L'idée était d'utiliser la pièce en entresol près de la crypte, mais elle doit être abandonnée.

Image:Space.jpgSix ans après l'arrivée du recteur, en 1975 la dette paroissiale imputable à la chapelle de Ker-Anna est presque épurée : « En 1969 il y avait 246.000 F. L’Évêché nous a donné 80.000 F. ; il ne reste plus que 40.000. »

En savoir plus : « 1965-1975 - Apurement de dette paroissiale après la construction de la chapelle de Ker-Anna »

8 La chapelle aux lignes très pures

Billet du 04.08.2018 - Un article récent du journal Le Télégramme nous rappelle que 2018 est le jubilé de la chapelle Sainte-Anne de Ker-Anna, car il y a 50 ans cet édifice nouvellement construit était béni en plein mois d'août. C'est l'occasion de décrire ses caractéristiques intérieures et extérieures.


La chapelle de Ker-Anna est située entre le terrain de foot du patronage et la cité ouvrière de Ker-Anna, non loin de la papeterie Bolloré d'Odet. Le projet de construction en 1967 fut conduit par l'aumônier de l'usine, Jean-Marie Breton, qui trouvait qu'il fallait mettre un lieu de culte en remplacement de la chapelle de l'usine trop exiguë.

Le style architectural, avec son faîtage incliné d'ardoises et ses murs pignons triangulaires est un ouvrage type de la deuxième moitié du 20e siècle. Son orientation n'est pas sur un axe ouest-est comme de coutume, car l'entrée dans la nef se fait côté nord, et le mur pignon du chœur est au sud. Son architecte quimperlois, Pierre Brunerie, surnommé le « reconstructeur de Lorient » pour avoir activement rebâti la ville après les bombardements de la guerre 1939-45, a réalisé d'autres édifices religieux similaires, notamment Notre-Dame de la mer à Bénodet construite en 1968 juste après Ker-Anna.

Le gros oeuvre a été confié à l'entreprise Le Bris du pays fouesnantais et le chantier dirigé par M. Bellocq, « un conducteur de travaux très apprécié ». La structure est un mélange de béton,

  utilisé pour le soutien de la toiture et le fronton nord, et de pierres de granit pour les fondations de la crypte inférieure et les murs latéraux et du chœur.

À l'initiative de l'abbé Breton, les pierres de soubassement de la chapelle ont été récupérées sur les ruines d'une longère de Penfoënnec en Elliant. Par contre les pierres aux tons multiples formant le mur du chœur proviendraient des carrières de granit d'Edern.

Les vitraux se répartissent en petites ouvertures non figuratives dans les murs latéraux est-ouest, et sur le pignon nord en une très grande verrière incluant les motifs colorés d'un crucifix. Faute d'information attestée, on peut supposer qu'ils ont été réalisés par le talentueux maître verrier André Bouler, lié à la famille de l'architecte Brunerie et créateur des baies vitrées de Notre-Dame de la mer à Bénodet.

Le Christ du mur nord, placé en hauteur sur une longue croix de bois réalisée par le menuisier local Nicot, provient de la réserve paroissiale. Il est daté du 16e siècle et a été restauré en 1971 par le sculpteur Jean Coroller de Quimper pour être placé dans la chapelle.

Le terrain sur lequel est bâtie la chapelle et le parking a été rétrocédé par la famille Bolloré à l'association diocésaine, et les travaux, même si certains ont été effectués par des artisans locaux, furent coûteux pour les finances du recteur de l'époque, l'abbé Pennarun. La chapelle fut inaugurée en août 1968 quelques semaines après la mutation de l'abbé Breton à l'Ile-Tudy.

Les deux journaux locaux du 20.08.1968, Ouest-France et Télégramme, ont relaté la bénédiction épiscopale de la nouvelle chapelle Sainte-Anne : c'est le nouvel évêque Francis Barbu qui conduit la procession autour de la chapelle « aux lignes très pures » et y célèbre la messe de dimanche 18 août 1968, « en présence d'une assistance nombreuse et recueillie ». L'architecte Pierre Brunerie et l'entrepreneur Bellocq assistent à la cérémonie.

Jean-Marie Breton, « l'âme de cette construction » qui a été vicaire d'Odet pendant 8 ans et nommé en 1968 comme recteur de l'Ile-Tudy est aussi présent, ainsi que le recteur Pierre Pennarun qui quittera la paroisse quelques mois plus tard. Les bénévoles du quartier ont été nombreux, et les vitraux ont été « offerts par les anciens élèves de M. l'abbé Breton », connus lorsqu'il était professeur à St-Pol de 1943 à 1952.


* * *

Dans le billet de la semaine prochaine nous aborderons le coût financier de la construction, via un dossier de l'abbé Morvan versé aux Archives communales, et les débats que la chapelle de Ker-Anna a provoqués.

En savoir plus : « La chapelle de Ker-Anna », « La bénédiction de la chapelle de Ker-Anna, Ouest-France Télégramme 1968 », « Le premier jubilé de la chapelle de Ker-Anna, Le Télégramme 2018 »

9 Une paroisse abolitionniste en 1789

Billet du 28.07.2018 - La publication, la transcription et l'analyse de deux documents d'archivistes reconnus permettent de mieux comprendre les conditions d'adoption du cahier des doléances par le Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric pour les Etats-Généraux de mai 1789.

Les documents en question sont respectivement l'étude de 416 pages « Cahiers de doléances des sénéchaussées de Quimper et de Concarneau pour les Etats-Généraux de 1789 » de Jean Savina et Daniel Bernard en 1927 d'une part, et l'article « Deux écrits de propagande en langue bretonne - janvier 1789 » de Daniel Bernard en 1911 d'autre part : « Da guenta, goulen a reomp ne yalo mui den, na divar ar meas na diouz quear, da labourat dre gontraign ... » (Premièrement, nous demandons qu'il n'aille plus personne, ni de la campagne ni de la ville, travailler, par contrainte ...).

Rappel : La vaste sénéchaussée de Quimper couvrait, avec ses 85 paroisses et trêves, près du tiers du département actuel du Finistère. Son sénéchal, Augustin-Bernard-François Le Goazre de Kervélégan (1748-1825), ardent défenseur de la cause du Tiers-Etat, faisait partie de la délégation du Tiers breton que le roi avait reçue le 14 mars à Versailles. Rentré à Quimper le 26 mars, il publia le lendemain une ordonnance de règlement pour sa sénéchaussée.

Les premiers cahiers de paroisses de la sénéchaussée de Quimper sont rédigés et authentifiés le dimanche 5 avril, jour des Rameaux, notamment à Plonéis. Ce jour-là, en l'église paroissiale d'Ergué-Gabéric la convocation royale est lue publiquement, et lors du prône la convocation le dimanche suivant de l'assemblée paroissiale est annoncée publiquement pour la validation du texte des doléances et la désignation des députés. C'est « Messire René Lanmeur, ancien prêtre et chapelain de ladite paroisse » qui célèbre cette messe, en remplacement du recteur en titre, Alain Dumoulin, réfractaire aux idées de la Révolution.

Le dimanche 12, jour de Pâques, a lieu à Ergué-Gabéric cette réunion importante, avec un maximum de transparence et de publicité, alors que certaines autres paroisses se sont contentées d'un « son de cloche » en milieu de semaine. Les membres de l'assemblée, réunis dans la sacristie de l'église paroissiale, ont demandé la présence du procureur du présidial de Quimper, explicitement « appelé par les délibérants ». Et ils valident leur « cahier de charges, doléances, plaintes et remontrances » en adoptant le même texte qui avait été choisi par Plonéis le dimanche précédent.

Et ensuite ils nomment leurs deux députés pour les représenter à l'assemblée de la sénéchaussée. Seul le nom du premier député gabéricois est inscrit dans le présent document, à savoir Jean Le Signour de Keranroux, le second nom étant laissé à blanc. Dans le procès-verbal de la sénéchaussée de Quimper, Augustin Gillart de Congalic est mentionné comme deuxième député.

Les cahiers d'Ergué-Gabéric et de Plonéis notamment sont rigoureusement identiques, du même papier et de la même écriture. Le contenu des articles constitue une synthèse équilibrée des revendications d'une paroisse rurale, et a été certainement influencée par une circulaire rédigée en breton « Circulaire aux Bas-Bretons des environs de Quimper sur les demandes à soumettre dans l'intérêt du peuple » où seules les propositions n° 2 (gardes-cotes) et n° 10 (Représentation des recteurs) n'ont pas été intégrées dans leur cahier final :

 

1. Fidélité au roi (intro de la circulaire).

2. Contribution dette nationale (intro de la circulaire).

3. Tous ordres tous impôts selon moyens (prop. nos 4, 5 et 6 de la circulaire).

4. Rémunération de tout le clergé (prop. n° 9).

5. Entretien des chemins publics (prop. n° 1).

6. Abandon du franc-fief de défense armée (ext. de la prop. n° 3).

7. Justice royale et de proximité (reformulation de la prop. n° 7).

8. Abandon des coutumes et du domaine congéable (initiative locale).

9. Solidarité vis-à-vis des doléances du tiers-état (intro et conclusion de la circulaire).

L'originalité du cahier d'Ergué-Gabéric et de Plonéus tient essentiellement dans son article 8, et plus particulièrement en la demande de transformer le système de « fief anomal » ou domaine congéable en système censitif, ceci pour éviter les congéments abusifs que devaient subir les domaniers. A ce titre, la paroisse d'Ergué-Gabéric se range parmi les paroisses dites « abolitionnistes ».

A la suite de débats contradictoires, le texte retenu dans le cahier commun des sénéchaussées de Quimper et de Concarneau est l'article 11 du chapitre « Des abus » : « Que le droit de moute, les corvées en nature, droits de fours banaux et péages soient supprimées ; que la rente domaniale soit convertie en censive, et que le propriétaire ne puisse plus accorder de congément.

Néanmoins, avec la pression du lobby foncier, l'assemblée constituante par la loi du 6 aout 1791 maintiendra ce régime de domaine congéable avec, en cas de rupture, le remboursement de la valeur des édifices. Après une tentative de transformation en 1792, les propriétaires fonciers seront confirmés dans leurs droits en 1797. Le domaine congéable subsistera tout au long du 19e siècle avec une hostilité maintenue entre domaniers et fonciers, avant de disparaître définitivement en 1947 grâce à une loi à l'initiative du député communiste finistérien Alain Signor.


En savoir plus : « 1789 - Le cahier de doléances du Tiers-Etat d'Ergué-Gabéric », « SAVINA Jean & BERNARD Daniel - Cahiers de doléances des sénéchaussées de Quimper », « BERNARD Daniel - Propagande en langue bretonne en janvier 1789 »

10 Impôt en terre rançonnée en 1395

Billet du 21.07.2018 - Document inédit daté du 25 août 1395, conservé aux Archives Départementales de Nantes, pour l'établissement du nombre de feux pour chaque paroisse de Cornouaille relevant de l'impôt roturier du fouage, payable au duc de Bretagne Jean IV de Montfort.

Étonnamment ce document extra-ordinaire, transcrit partiellement par Hervé Torchet, n'a pas fait l'objet d'une analyse historique alors qu'il apporte des renseignements sur la politique fiscale du duché au lendemain de la guerre de Succession de Bretagne qui dura de 1341 à 1364.

Le document se présente sous la forme d'un rouleau (« C'est le roulle par lequel compte Bernardon de Castet de la recepte  ») d'environ un mètre de longueur, avec en son milieu une couture de séparation, liste toutes les paroisses cornouaillaises autour de Quimper, littoral et Chateaulin, et est adressé au receveur de la « Bretaigne bretonnante » pour les caisses du duc Jean IV (1339-1399).

Ce dernier, un Montfort de retour d'exil en Angleterre, a créé en 1365 un nouvel impôt du fouage sur sa population roturière, les contribuables constituant des « feux » (équivalent du foyer fiscal). Les nobles et prêtres sont exclus de cet impôt, seules les familles roturières solvables devaient payer annuellement un montant numéraire réclamé par le duc et fixé forfaitairement pour chaque feu, en l’occurrence 5 ou 10 sous cette année 1395.

On note dans le document quelques exonérations : certains feux sont dits « quittes », les « poissonniers » ou pêcheurs le sont systématiquement. Par ailleurs les terres attachées à Alain de Rohan, allié de Jean IV, et du seigneur Évêque de Quimper sont directement imposés par leurs seigneurs et le duc ne s'en mêle pas. À Quimper même, la ville close de l’évêque, le duc fait profil bas : « tant pour la cause de la guerre des fouages, que autrement, dont ledit receveur ne s’en charge que de 8 feux ».

La liste des 93 paroisses cornouaillaises est divisée en deux parties : les 38 premières sont les terres « non rançonnées » et doivent payer 10 sous annuels par feu, les 55 suivantes sont les terres « rançonnées » et le fouage est ramené à 5 sous par feu. Il est écrit « Si après commence la terre rançonnée » après la couture de séparation qui précède la ville de Pont-Croix.

Yves Coativy présente ainsi la situation des terres rançonnées : « D'un point de vue économique, les conséquences de la guerre de Successions sont plus difficiles à établir. Les deux partis ont rançonné leurs domaines respectifs : soit pour payer la guerre et les soldats, soit pour payer les rançons des chefs de guerre. »

 

Il y a lieu de penser qu'au moment d'établir les premiers fouages en Cornouaille, le duc et son receveur aient voulu ne pas trop pressurer les contribuables des domaines qui avaient été lourdement taxés pour supporter les défenses militaires des Montfort, avec cette règle d'un impôt réduit à 5 sous au lieu de 10.

Ergué-Gabéric est considérée comme une terre déjà « rançonnée », et sa part est indiquée comme suit : « La paroisse d’Ergué Gabeuric souloit être à 60 feux, et par enquête ramené à 43 feux, et audit évêque 3 feux. ». Aucun contribuable n'est rattaché au domaine de Rohan, et seulement trois sont à l’Evêque. L'enquête faite en 1395 a permis de diminuer le nombre des familles roturières imposées de 60 à 43, ce qui constitue presque le double d'une contribution moyenne ducale pour une paroisse.

Nous avons essayé de recalculer les montants dûs au titre du fouage par l'ensemble des 93 paroisses cornouaillaises, et de les comparer aux quittances fournies qui se monte à 983 livres. Nous arrivons à un peu plus de 800 livres, cela étant sans doute du à des exonérations non appliqués, ou à des erreurs de reports de chiffres. En tous cas cette première contribution est peu élevée, elle ne cessera d'augmenter. Sous le duc François II (1458-1488), chaque receveur était en charge d’une soixantaine de paroisses, ce qui correspondait à la perception de 8 à 15 000 livres.

Fouage cornouaillais de 1395, onglet récapitulatif :

Fichier excel : Media:ComptageFouage1395.xlsx

En savoir plus : « 1395 - Levée de fouage de Cornouaille en Bretaigne Bretonnante par le duc Jean IV »

11 De Quillihuec au Petit-Goâve haïtien

Billet du 14.07.2018 - Le 9 mars dernier décédait Jean Hénaff, missionnaire gabéricois à Wallis-et-Futuna et Nouméa. Cela nous pousse à présenter les biographies de tous ces personnages atypiques natifs d'Ergué-Gabéric partis en mission aux quatre coins du monde, soit aujourd'hui Laouig Poupon.

Dans le Progrès du Finistère du 8 août 1936, il est question de la première grand'messe célébrée dans l'église paroissiale d'Ergué-Vras par l'enfant du pays Guillaume Poupon, dit Laouig, appelé à partir en mission à Haïti.

Le journaliste se réjouit : « La paroisse d'Ergué-Gabéric a eu la joie de voir se renouveler pour elle, cette année, la fête intime et familiale qu'est une première grand'messe ». En fait l'été précédent, en août 1935, c'est Hervé Narvor, né en 1904 à Creac'h-Ergué, qui disait sa grand'messe avant de partir à Wallis-et-Futuna.

Laouig Poupon est issu d'une famille nombreuse très catholique du village de Quillihuec : « huit frères et quatre sœurs, dont deux religieuses de la Congrégation du Saint-Esprit ». Son père Hervé Poupon n'y a pas de ferme, il est simplement journalier agricole et exerce aussi le métier de rebouteux.

Jeune, Laouic joue au foot dans l'équipe de foot des Paotred-Dispount et se fait remarqué par le vicaire René Abguillerm d'Odet qui proposera à sa famille qu'il aille suivre ses études au petit séminaire de Pont-Croix. En 1936 le vicaire fait le déplacement pour la première grand'messe de son protégé : « M. Abguillerm, vicaire à Saint-Pol de Léon et ancien vicaire d'Ergué-Gabéric, fit ressortir dans son sermon le magnifique idéal du missionnaire ».

Laouis Poupon est formé d'abord au petit séminaire de Pont-Croix, puis à celui des Pères de St-Jacques au château de Lézarazien à Guiclan, près de Lampaul-Guimillau dans le nord-finistère, où l'on forme la majorité du clergé haïtien. En janvier 1933 Guillaume Poupon y a des fonctions d'infirmier et de fleuriste : « Au soin des chrysanthèmes et des bégonias, il joint celui des malades », ironise-t-on dans le bulletin de Pont-Croix.

Dans un courrier adressé au séminaire de Pont-Croix en fin d'année 1936, il raconte ses débuts dans sa nouvelle paroisse du Petit-Goâve près de Port-au-Prince : « Le lendemain de mon arrivée le 1er vendredi du mois de Novembre, mon curé et moi avons distribué deux grands ciboires bien pleins d'hosties » ; « La population du Petit Goâve est, on peut dire, entièrement noire ou de race noire » ; « La route se fait à cheval, par des chemins encore plus fantaisistes que nos chemins bretons ».

Dix ans plus tard, en 1946, un autre missionnaire d'Ergué-Gabéric ira rejoindre Laouig Poupon à Haïti par le biais du séminaire de St-Jacques : Pierre Le Men, né en 1921.

 

En 1953 Guillaume Poupon est en congé en Bretagne et le bulletin de Pont-Croix rend compte de ses dernières activités à Haïti. Ces dernières années il a fait le pari de recréer une paroisse dans un coin reculé dans la montagne sur le territoire communal du Petit Goâve, au secteur des Palmes : « Le résultat matériel de cinq années d'efforts : une église, 3 chapelles de secours (non terminées), un presbytère, une école de filles, l'ancien presbytère transformé en école de garçons, un dispensaire. »

Le souvenir de Laouic Poupon à Haïti est toujours vivace. Aux Palmes l'école a été baptisée « Institution Guillaume Poupon » car « fondée par le père Poupon, père de la communauté des pères de Saint-Jacques ». À Ergué-Gabéric, les anciens se souviennent aussi de ses visites lors de ses retours d'Haïti : « Un homme plutôt petit et rondouillard », « Une douzaine de frères et sœurs, dont son frère Charles qui travaillait à l'usine Bolloré. On lui faisait parvenir à Haïti des médicaments inutilisés. » (témoignages de René Le Reste et d'Henri Le Gars).

* * *
À ce jour, les missionnaires gabéricois identifiés sont :

1.Image:Space.jpgGuillaume Seac'h, grand'messe en 1891.
2.Image:Space.jpgHervé Narvor (1904-1962), grand'messe en 1935, Iles Wallis et Australie, mariste.
3.Image:Space.jpgGuillaume Poupon, né en 1911 à Quillihuec, à Haîti en 1936.
4.Image:Space.jpgVincent Le Berre, né en 1912, Zaïre, Père blanc.
5.Image:Space.jpgPierre Le Men, né en 1921, à Haïti en 1946.
6.Image:Space.jpgJean Hénaff (1924-2018), né à Garsalec, îles Wallis et Futuna, Nouméa, mariste.

En savoir plus : « Nomination du missionnaire Guillaume Poupon à Haïti, Progrès et Bull. Pont-Croix 1936-37 », « Guillaume Poupon (°1912), missionnaire à Haïti », « Les prêtres et missionnaires natifs d'Ergué-Gabéric »

12 Le circuit des panneaux-silhouettes

Billet du 07.07.2018 - Dans la série du patrimoine naturel, voici une belle concrétisation d'un projet d'interprétation et d'aménagement enclenché début octobre 2015 sur le site du canal d'Odet en contrebas de Stang-Luzigou, avec neuf étapes aménagées autour de panneaux-silhouettes explicatifs.

Ce circuit pédagogique a été préparé par le conseil départemental, propriétaire de la quasi-totalité du site, la commune d'Ergué-Gabéric et l'Office National des Forêts.

De part et d'autre du canal asséché de l'ancienne usine à papier d'Odet, le long d'un sentier de randonnée et du chemin de l'écluse, des panneaux sur des silhouettes évocatrices ont été aménagés pour donner des explications et visuels sur la vie autrefois dans ce coin de verdure.

Les titres et sous-titres bretons des 9 panneaux et thèmes sont les suivants, dans l'ordre des étapes de la carte du site ci-dessous, en empruntant d'abord par le sentier de randonnée :

1.Image:Space.jpgL'Odet, un site propice à l'installation d'une usine à papier, An oded, ul lec'h mat evit staliañ un uzin-baper.

2.Image:Space.jpgLe canal : un cours d'eau aménagé, Ar ganol : un dourredenn kempennet.

3.Image:Space.jpgAllons pêcher truites et saumons, Deomp da zluzheta ha da eogeta.

4.Image:Space.jpgUtiliser l'énergie du cours d'eau, Implijout energiezh an dourredenn.

5.Image:Space.jpgL'Odet a repris son cours naturel, An Oded en deus adkemeret e naoz naturel.

6.Image:Space.jpgDans les bois de Stang-Luzigou, sorcières et korrigans nous observent, E koadoù stank-lusigoù e sell ar sorserezed hag ar gorriganed ouzhimp.

  7.Image:Space.jpgStang-Luzigou, une richesse naturelle à préserver, Stank-lusigoù, ur binvidigezh naturel da wareziñ.

8.Image:Space.jpgLe chêne de la baignade, un lieu riche en souvenirs heureux, Dervenn ar c'houronk, ul lec'h leun a eñvorennoù eürus.

9.Image:Space.jpgFontaines et lavoirs, indispensables pour la vie quotidienne, Feunteunioù ha poulloù-kannañ, traoù ret evit ar vuhez pemdeziek.

En guise de compléments sur les textes et photos du circuit pédagogique on notera les points suivants :

✔ Etape n° 4, le moulin de Coat-Piriou :

  • Il est écrit « La configuration des lieux ne permettent pas de créer une chute d'eau suffisante, la roue du moulin était à l'horizontale. ».
  • En fait l'absence de chute n'indique pas un défaut de tirant d'eau et le moulin de Coat-Piriou disposait de deux roues, l'une horizontale et l'autre verticale.

✔ Etape n° 8 bis, un calvaire :

  • Il manque une étape explicative au niveau du très beau calvaire de 1815 à 5 mètres du chemin, dans les bois.
  • Ce 10e panneau aurait pu reprendre le thème de l'ancrage populaire de la religion au niveau local.

✔ Etape n° 9, les lavoirs :

  • Il est écrit « Pour laver le linge, elles se rendaient au lavoir ou descendaient au canal. »
  • Mais la photo des lavandières en coiffe n'est pas prise au canal, mais au bord de la rivière où elles rincent leur draps.
La carte du circuit sur le sentier de randonnée (en pointillé) le long du canal asséché (en marron) en démarrant à la passerelle de Stang-Luzigou (en rouge), la 5e étape étant l'ancienne barrage-écluse au-delà de la passerelle de Coat-Piriou (en rouge), et le retour par le grand chemin (en gris) longeant également le canal :

En savoir plus : « Le circuit pédagogique de Stang-Luzigou le long du canal d'Odet »

13 Bulletin pour l'été à Kerdévot

Billet du 30.06.2018 - Ces nouvelles chroniques « Du 15e siècle à Kerdévot aux 19e-20e à Balanoù » développent les 12 articles du trimestre qui s'achève.

Cela démarre par la chapelle de campagne, bâtie et meublée au 15e siècle : le chantier gothique, la statuaire - notamment la « maestà » italienne - et les sources bibliques apocryphes d’une scène du retable flamand.

Ensuite le paysan bas-breton Jean-Marie Déguignet, permissionnaire en fin de guerre de Crimée, et l’écrivain Gustave Flaubert racontent leurs voyages organisés en terre sainte en 1850-56.

Autre témoignage, celui de l’abbé Perrot dans une correspondance de 1932 à René Bolloré pour le sanctuaire de Koat-Keo, la chapelle de Cascadec et le calvaire d’Odet.

Les échanges en 1925 entre l’Académie, la municipalité et l’opposition pour suppri-mer un poste d’institutrice au Bourg.

Une épidémie de dysenterie qui fait des morts à Ergué-Gabéric en 1769-1786 et les rapports des médecins sur leur thérapeutique.

Grève et lock-out à la mine d’antimoine de Kerdévot en 1927 et la réaction du journal L’Humanité. Une légion d’honneur pour le châtelain du Cleuyou en 1865.

Le déplacement des fourches patibulaires de Lestonan en 1511 autorisé par la duchesse Anne de Bretagne.

Et pour poursuivre, deux articles sur François-Louis de La Marche, dernier occupant noble de Lezergué à la Révolution : le premier sur son exil et sa mort à Jersey, le deuxième sur les séquestres du manoir, la mainlevée et son amnistie.

Et enfin les belles pierres pour bailles à laver avec une escale à Balanoù où a été signalé un socle en granit très bien conservé.

Ar henta gwell, Jean

PS. Si tout va bien, les annales 2018 seront livrées par l’imprimeur à la mi-août. Et rendez-vous ensuite pour le prochain Kannadig de la rentrée en octobre !

 
Lecture en ligne du bulletin trimestriel, avec fichier pdf pour l'impression en recto-verso : « Kannadig n° 42 Juillet 2018 »

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