Le calvaire de Kerampensal

Ce beau calvaire majestueux était à l'origine sur le bord de la voie romaine de Quimper à Carhaix, près du manoir du Cleuyou.

Le mémorialiste Louis Le Guennec en a fait des croquis [1] dans les années 1930. Le prêtre Yves-Pascal Castel en a aussi dessiné les contours dans son « Atlas des croix et calvaires du Finistère ».

La transport du calvaire de son lieu d'origine jusqu'au cimetière a été raconté par Youenn Quillec, ancien habitant du quartier du Cleuyou.

Autres lectures : « Souvenirs des fermes du Rouillen par Youenn Quillec » ¤ « Les croix et calvaires d'Ergué-Gabéric » ¤ « 1910-1935 Notes et coupures gabéricoises de Louis Le Guennec » ¤ « CASTEL Yves-Pascal - Atlas des croix et calvaires du Finistère » ¤ 

Ce calvaire du 16e siècle, avec un Christ et une Vierge à l'Enfant en exposition sur une croix démunie de ses branches, se trouve actuellement à l'entrée du cimetière communal sur la tombe familiale des Le Guay du Cleuyou. Sur le socle on y lisait l'inscription « 1553 FUT FET CE CROSE » selon Louis Le Guennec, ou « 1553 FUT FET CEST » selon Y.-P. Castel.

Au sommet du fût, on distingue deux écus adossés, l'un représentant un chevron, l'autre une croix potencée, ce dernier blason pouvant être les armes de la famille Cabellic (11e-12e siècles), ou alors une tête de Maure comme l'a dessiné Louis Le Guennec dans les années 1930. On observe également des statues de monstres au-dessous du chapiteau de part et d'autre du fût.

Le calvaire provient du lieu-dit de Kerampensal et fut déplacé en 1942 par Louis Le Guay sur la charrette de Youenn Quillec de la ferme de Ti-Nevez-Cleuyou. Elle était dressée au bord de l'ancienne route du Bourg, près de la ferme de Kerpensal.

Située à une lieu gauloise (2222 mètres) de la ville de Quimper, la croix de Kerpensal était peut-être la première milliaire de la voie romaine de Carhaix. Au début du 20e siècle on l'appelait la croix des trois ivrognes du fait qu'elle se trouvait centrée par rapport à 3 fermes voisines où il était notoire que quelqu'un abusait de la boisson. Mais les anciens la connaissaient aussi comme croix de mission car on y allait régulièrement y faire des dévotions.

Youenn Quillec du quartier du Cleuyou relate le transfert en 1942 du calvaire de Kerampensal au cimetière comme suit :

« Jean Bacon était locataire à Kerpensal. Dans la garenne de la ferme il y avait une croix près de la maison de Marie Le Bihan. J'ai été l'amener au cimetière du bourg sur une charrette. M. Le Guay [2] a payé le vin quand on est revenus à la maison.  ».

Depuis lors, le calvaire orne la tombe de la famille de Louis Le Guay. Décédé en 1959 il laissera une propriété qui sera partagée entre les sept enfants. Seule Marie Le Guay a gardé une maison au coin des routes de Coray et d'Elliant. Les autres héritiers ont revendu leurs parts, dont le manoir du Cleuyou.

Thème de l'article : Richesses patrimoniales

Date de création : Mai 2013    Dernière modification : 4.06.2014    Avancement : [Développé]