La Nativité de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal - GrandTerrier

La Nativité de la maîtresse-vitre de l'église Saint-Guinal

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Catégorie : Patrimoine
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
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§ E.D.F.

Le vitrail de la Passion du Christ d'Ergué-Gabéric, sans doute réalisé par Olivier Le Sodec en 1516, démarre sur la 1ère lancette en registre inférieur par une scène de la Nativité assez bien conservée.

Les éléments de l'article sont basés sur l'inventaire « Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne » de Françoise Gatouillat et Michel Hérold, la thèse de Roger Barrié « Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle, Plogonnec et un groupe d'églises de l'ancien diocèse de Quimper » (1978), et sur l'étude de Jean-Yves Cordier [1] sur les verrières des peintres vitriers Le Sodec sur son site Internet http://www.lavieb-aile.com.

Autres articles : « Les deux verrières authentiques de St-Guinal de 1515-17 et l'atelier Le Sodec » ¤ « GATOUILLAT et HÉROLD - Corpus Vitrearum, les vitraux de Bretagne » ¤ « BARRIÉ Roger - Etude sur le vitrail en Cornouaille au 16e siècle » ¤ « La maîtresse-vitre de la Passion de l'église St-Guinal » ¤ « 1516 - Inscription millésime en minuscules gothiques sur le vitrail de St-Guinal » ¤ « La pierre tombale à enfeu des Liziart conservée au Cleuyou » ¤ 

[modifier] Présentation

La scène de la Nativité est la toute première de la maîtresse-vitre de l'église paroissiale, consacrée à la Vie du Christ : la Vierge Marie et Joseph sont de part et d'autre du berceau en osier de l'Enfant Jésus ; au-dessus de la tête de saint Joseph brille l'étoiles des Mages, un âne et un bœuf assistent à la séance de prière et adoration.

 © Cordier
© Cordier

La comparaison avec la scène de la Nativité sur la baie 1 du chevet de l'église St-Fiacre de Guengat (photo ci-contre à gauche, extraite du blog de Jean-Yves Cordier) est très instructive pour la lisibilité car le carton central des deux vitraux est identique :

  • les personnages de Joseph et Marie (on y voit bien l'emplacement des mains, et à noter ce même bouton à l'encolure du manteau maternel),
  • entre les parents, les têtes de l'âne et du bœuf (plus facilement repérables par rapport au vitrail de St-Guinal).
  • le nouveau-né dans un panier en osier garni de paille (en largeur, suite à restauration à St-Fiacre, et non en position haute).

D'où le croquis reconstitutif placé en médaillon sur l'image de droite.

La croix des mages est visible sur les deux vitraux au-dessus de la tête de Joseph, stylisée sur un fond rouge damassé (décor régulier et répétitif d’inspiration orientale) à Ergué-Gabéric et gravé à Guengat. En arrière plan se détache le mur d'une étable au toit de chaume, ce dernier étant conservé en grisaille et jaune d'argent à St-Guinal.

Les parties supérieures sont très différentes. À Guengat ce sont des murailles crénelées et des éléments sculptés de l'architecture d'un palais. À Ergué-Gabéric on devine la forme d'une bannière, des décors armoriés, et de part et d'autre une colombe et un animal ailé qui ressemble à une hermine passante. Dans la partie inférieure ce sont des formes arrondies comme des hauts de colonnes d'église ou des cornes enroulées d'animaux.

Comme l'a noté Roger Barrié dans sa thèse, la technique de «  sertissage en chef d’œuvre » est timidement employée dans la scène de la Nativité de St-Guinal, par le maître-vitrier. Il s'agit d’incrustation de verres, souvent ronds, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente.

 


Ce travail, extrêmement délicat, permettait au compagnon d’obtenir sa maîtrise, d’où le nom de « chef d’œuvre », ceci pour affiner certains éléments de décor.


[modifier] Les sources

Corpus Vitraerum de Gatouillat et Hérold

Nativité (l'Enfant restauré au début du XVIIe s. - grisaille et jaune d'argent -, le reste ben conservé)



Thèse de Roger Barrié

ERGUE-GABERIC. Eglise Saint-Guinal, pp 14-22


BAIE 0 - VIE DU CHRIST


Scène a1. Nativité.

Autour du berceau d'osier, la Vierge en prière et saint Joseph dans l'attitude de l'émerveillement se détachent devant une masure ruinée, couverte de chaume ; on ne voit que les têtes de l'âne et du bœuf. L'étoile se détache sur un fond rouge damassé.

Même carton à Guengat en a3

 


Suite thèse Barrié

III LA TECHNIQUE
b. La mise en oeuvre, p. 84

Le problème est identique pour les inscriptions montées en chef-d'oeuvre : alors que la vitre de Locronan en montre plusieurs exemples, alors que dans le saint Adrien de la baie 110 au transept nord de Quimper les incrustations se mêlent aux gravures, le procédé est soit réservé aux armoiries, soit timidement employé dans la Nativité d'Ergué-Gabéric. C'est donc tout à l'honneur que notre atelier, celui probablement d'Olivier Le Sodec qui n'a pas le génie des Le Prince pour transcender la technique, de s'en tenir presque uniquement aux seules ressources du métier pictural.


Etude de Jean-Yves Cordier

Les vitraux anciens de l'église d'Ergué-Gabéric (29).

Même carton à Guengat : mêmes couleurs des vêtements et du fond, même étoile (gravée à Guengat), et jusqu'au bouton identique à l'encolure du manteau de la Vierge.


[modifier] Iconographie



[modifier] Annotations

  1. Jean-Yves Cordier est un passionné du patrimoine finistèrien qui partage ses découvertes sur le site http://www.lavieb-aile.com/. Ayant commencé par de très beaux billets et photos sur la nature, les oiseaux en tous genres, il poursuit sa quête actuellement par des visites de chapelles, où il découvre des éléments méconnus de notre patrimoine, avec une documentation photographique exceptionnelle. [Ref.↑]


Thème de l'article : Patrimoine communal d'Ergué-Gabéric

Date de création : décembre 2019    Dernière modification : 23.12.2019    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]