LE LOUET Mathias - Je viens de la part de Fernand
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Dans ce livre édité par sa veuve Jacqueline, Mathias Le Louët (1921-1987) raconte ses souvenirs d'enfant de Briec et Lestonan et de jeune adulte entré dans la résistance. | Dans ce livre édité par sa veuve Jacqueline, Mathias Le Louët (1921-1987) raconte ses souvenirs d'enfant de Briec et Lestonan et de jeune adulte entré dans la résistance. | ||
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+ | Né à Briec, il arrive très tôt avec ses parents à Ergué-Gabéric : « <i>J’étais l’aîné de trois enfants dont le deuxième décéda à la naissance. J’avais trois ans lorsque mon père trouva de l’embauche, comme manœuvre, à la papeterie d’Odet (Bolloré), fabrique de papier à cigarettes, située à une dizaine de kilomètres de Quimper. Mes parents se rendirent acquéreurs d’une modeste petite maison de deux pièces et d’un petit jardin d’environ quatre cents mètres carrés situé dans le village de Lestonan, sur la commune d’Ergué-Gabéric.</i> » | ||
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+ | Son regard de futur militant social lui fait noter une injustice constatée localement : « <i>Deux ans après, M. Bolloré, le potentat de la papeterie, fit construire à ses frais, sur un terrain lui appartenant, deux écoles libres, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. Il mit en demeure ses ouvriers d’y inscrire leurs enfants pour la rentrée d’octobre. Un seul ouvrier refusa. Il était athée et, chose rare à l’époque, marié civilement. Il était sourd et muet. Malgré son infirmité et ses grandes qualités professionnelles, il fut licencié le jour de la rentrée scolaire. </i> » | ||
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+ | Par la force des choses il intègre l'école laïque de Lestonan : « <i>Quant à moi, mes parents furent donc contraints de m’envoyer à l’école privée. Je n’y restai qu’un an. En effet, dans le courant de l’année, Bolloré avait acheté deux nouvelles machines et congédié un certain nombre de manœuvres, devenu personnel en surnombre. Mon père faisait partie de cette charrette de licenciés.</i> » | ||
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+ | Il se lie avec le couple d'instituteurs laïques : « <i>M. et Mme Lazou étaient deux pédagogues extraordinaires, doués chacun d’une grande conscience professionnelle. Ils étaient aimés, estimés et respectés de toute la population. Une ou deux fois par semaine, M. Lazou organisait à titre bénévole des cours du soir pour les jeunes agriculteurs.</i> » | ||
Autres lectures : {{Tpg|KERBAUL Eugène - Militants du Finistère (1918-1945)}}{{Tpg|Les résistants communistes d'Ergué-Gabéric en 1939-45}}{{Tpg|MAITRON Jean - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social}}{{Tpg|Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950}}{{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts}}{{Tpg|Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff}} | Autres lectures : {{Tpg|KERBAUL Eugène - Militants du Finistère (1918-1945)}}{{Tpg|Les résistants communistes d'Ergué-Gabéric en 1939-45}}{{Tpg|MAITRON Jean - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social}}{{Tpg|Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950}}{{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts}}{{Tpg|Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff}} | ||
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En plus de ses six jours de travail hebdomadaires à la papeterie, mon père, tous les dimanches, travaillait son jardin ou, pendant l’hiver, allait abattre des talus dans les fermes environnantes pour pouvoir récupérer à son profit les souches et les branches, ce qui évitait d’avoir à acheter le bois de feu. | En plus de ses six jours de travail hebdomadaires à la papeterie, mon père, tous les dimanches, travaillait son jardin ou, pendant l’hiver, allait abattre des talus dans les fermes environnantes pour pouvoir récupérer à son profit les souches et les branches, ce qui évitait d’avoir à acheter le bois de feu. | ||
- | <spoiler id="991" text=" l’époque du foin et de la moisson ...">À l’époque du foin et de la moisson, c’était aussi des dimanches de travail dans les fermes où l’aide des ouvriers de l’usine était très sollicitée. Les seuls dimanches de repos étaient ceux où nous recevions chez nous les familles des sœurs ou du frère de ma mère 2, ou ceux où nous étions invités à notre tour dans ces familles. | + | <spoiler id="991" text="À l’époque du foin et de la moisson ...">À l’époque du foin et de la moisson, c’était aussi des dimanches de travail dans les fermes où l’aide des ouvriers de l’usine était très sollicitée. Les seuls dimanches de repos étaient ceux où nous recevions chez nous les familles des sœurs ou du frère de ma mère, ou ceux où nous étions invités à notre tour dans ces familles. |
Ma mère effectuait des travaux de blanchissage de linge chez les instituteurs et, à l’occasion de gros travaux, elle allait travailler en tant que journalière dans les fermes des environs. Mes parents élevaient quelques poules et lapins qui étaient un appoint à leurs modestes revenus. L’alimentation de la famille se composait essentiellement de soupe de pot-au-feu, faite pour la semaine dans un grand chaudron, de lard et de pommes de terre. Une fois par semaine, ma mère confectionnait une bouillie d’avoine dans une grande bassine de cuivre, une autre fois elle faisait des crêpes de froment et de sarrasin sur le feu de cheminée. Le dimanche, seulement, nous avions de la viande, steak ou rôti de veau, ou un lapin, ou une poule de l’élevage familial. C’était d’ailleurs l’ordinaire de presque toutes les familles. Nous n’étions pas malheureux, mais il fallait que ma mère calcule au plus juste ses dépenses ; elle tricotait, rapiéçait et raccommodait ou rallongeait les vieux vêtements pour éviter des dépenses supplémentaires. | Ma mère effectuait des travaux de blanchissage de linge chez les instituteurs et, à l’occasion de gros travaux, elle allait travailler en tant que journalière dans les fermes des environs. Mes parents élevaient quelques poules et lapins qui étaient un appoint à leurs modestes revenus. L’alimentation de la famille se composait essentiellement de soupe de pot-au-feu, faite pour la semaine dans un grand chaudron, de lard et de pommes de terre. Une fois par semaine, ma mère confectionnait une bouillie d’avoine dans une grande bassine de cuivre, une autre fois elle faisait des crêpes de froment et de sarrasin sur le feu de cheminée. Le dimanche, seulement, nous avions de la viande, steak ou rôti de veau, ou un lapin, ou une poule de l’élevage familial. C’était d’ailleurs l’ordinaire de presque toutes les familles. Nous n’étions pas malheureux, mais il fallait que ma mère calcule au plus juste ses dépenses ; elle tricotait, rapiéçait et raccommodait ou rallongeait les vieux vêtements pour éviter des dépenses supplémentaires. |
Version du 26 juin ~ mezheven 2019 à 16:07
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Notice bibliographique
Dans ce livre édité par sa veuve Jacqueline, Mathias Le Louët (1921-1987) raconte ses souvenirs d'enfant de Briec et Lestonan et de jeune adulte entré dans la résistance. Né à Briec, il arrive très tôt avec ses parents à Ergué-Gabéric : « J’étais l’aîné de trois enfants dont le deuxième décéda à la naissance. J’avais trois ans lorsque mon père trouva de l’embauche, comme manœuvre, à la papeterie d’Odet (Bolloré), fabrique de papier à cigarettes, située à une dizaine de kilomètres de Quimper. Mes parents se rendirent acquéreurs d’une modeste petite maison de deux pièces et d’un petit jardin d’environ quatre cents mètres carrés situé dans le village de Lestonan, sur la commune d’Ergué-Gabéric. » Son regard de futur militant social lui fait noter une injustice constatée localement : « Deux ans après, M. Bolloré, le potentat de la papeterie, fit construire à ses frais, sur un terrain lui appartenant, deux écoles libres, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles. Il mit en demeure ses ouvriers d’y inscrire leurs enfants pour la rentrée d’octobre. Un seul ouvrier refusa. Il était athée et, chose rare à l’époque, marié civilement. Il était sourd et muet. Malgré son infirmité et ses grandes qualités professionnelles, il fut licencié le jour de la rentrée scolaire. » Par la force des choses il intègre l'école laïque de Lestonan : « Quant à moi, mes parents furent donc contraints de m’envoyer à l’école privée. Je n’y restai qu’un an. En effet, dans le courant de l’année, Bolloré avait acheté deux nouvelles machines et congédié un certain nombre de manœuvres, devenu personnel en surnombre. Mon père faisait partie de cette charrette de licenciés. » Il se lie avec le couple d'instituteurs laïques : « M. et Mme Lazou étaient deux pédagogues extraordinaires, doués chacun d’une grande conscience professionnelle. Ils étaient aimés, estimés et respectés de toute la population. Une ou deux fois par semaine, M. Lazou organisait à titre bénévole des cours du soir pour les jeunes agriculteurs. » Autres lectures : « KERBAUL Eugène - Militants du Finistère (1918-1945) » ¤ « Les résistants communistes d'Ergué-Gabéric en 1939-45 » ¤ « MAITRON Jean - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social » ¤ « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ « Souvenirs d'enfance de fin de guerre 1939-45, par Michel Le Goff » ¤ |
Extraits
Page 17-21, les origines familiales et sociales
Page 35, Mme Lazou
Page 32 et 35-37, mot de passe et arrestation
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Pages 54-46, accusation et procès à Rennes
Page 70, les colis de Lestonan
Pages 204-205, retour à Lestonan
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Annotations
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Date de création : juin 2019 Dernière modification : 26.06.2019 Avancement : [Fignolé] |