Kernaon, Kernaoñ
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[Cadastre de 1834] | [Cartographie] | [Tous toponymes] |
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[modifier] 1 Localisation du lieu-dit
[modifier] 1.1 Aujourd'hui sur Google
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[modifier] 1.2 Vue d'avion en 1948
[modifier] 2 Explications toponymiques
Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :
Kernaon (Kernaoñ)
Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte Kernaff 1445 A.D.F. A 85 Kernanff 1460 A.D.F. A 85 Quernaff 1488 A.D.F. A 85 Kernaoff 1669 A.D.F. 1 J 277 Kernaom 1682 A.C.E-G. B.M.S. Kernaon 1688 A.C.E-G. B.M.S. Kernaon 1790 A.D.F. Recensement Kernaon 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre Kernaon 2002 I.G.N. Carte 0618 O Le deuxième composant du nom ne peut être assimilé à naon (faim) ou encore anaon (au-delà). Il est nasalisé, ce qui nous vaut la graphie du moyen-breton naff ou naoff. Aujourd'hui on utilise le signe /ñ/ pour noter cette particularité de la prononciation du breton. Kernaon devrait s'écrire kernaoñ. Ce nom reste obscur et ne correspond à aucun nom de famille connu.
Dans son mémoire en breton de 1977 (et dans son résumé en français de 1980), Bernez Rouz avançait l'explication suivante :
ANVIOU O TENNAN D'AN GWEZ
b) KER + ANV DEN -- Kernaon (Kernaoñ), 1682 : Kernaom, 1684 : Kernaoff, 1688 : Kernaon
KERNAON : Le village de Naon. Écrit Kernaoff en 1684.
PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"
Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique,
"village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle
une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se
chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié
pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait
l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé
par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique
étaient défendus par un fossé et un talus de terre
mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative
qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera
en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif
du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera
à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes
du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes
en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.
A propos du terme "Haon", Albert Deshayes donne pages 506 et 341 son explication :
PARTIE "Des noms de personne"
Chapitre "D'anciens surnoms bretons"
Naon, s'explique par an hañv "l'été" (moyen breton haff) et non pas par naon "faim" (moyen breton naffn) comme le montrent les formes les plus anciennes. Il est associé à :
- gwern "marais" dans Guernaon en Scrignac (29), Guernanf en 1536.
- kêr "lieu habité" dans Kernaon en Ergué-Gabéric (29), Kernaff en 1445, en Guourin (56), en Guingamp (22), en Plonéis (29), id. en 1686, et en Plougonven (29), et dans Kernan en La Croix-Hélléan (56) ;
- krec'h "côte, colline" dans Crec'h-Naon en Tréduder (22) et dans Crec'h-Naon en Kergrist-Moëlou (22) ;
- ros "coteau" dans Rosnaouen en Leuhan (29), Rosnaon en 1682.