Kerjean, Kerjan
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[Cadastre de 1834] | [Cartographie] | [Tous toponymes] |
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[modifier] 1 Localisation du lieu-dit
[modifier] 1.1 Aujourd'hui sur Google
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[modifier] 1.2 Vue d'avion en 1948
[modifier] 2 Explications toponymiques
Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :
Kerjean (Kerjan)
Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte Keriehan 1540 A.D.F. A 85 Kerjan 1622 A.D.F. 60 G 2 Kerjan 1683 A.C.E-G. B.M.S. Kerjean 1790 A.D.F. 10 L 168, recensement Kerjean 1946 I.N.S.E.E. Nomenclature Kerjean 1962 A.C.E-G. Cadastre Kerjean 2000 I.G.N. Carte 0519 ET Ce nom est formé de Kêr + Jan. Nom de famille bien connu. Il serait souhaitable de rétablir la graphie Kerjan pour éviter la confusion avec le prénom.
Pour le lieu-dit, Bernez Rouz donne l'explication suivante dans son mémoire en breton de 1977 (et dans l'opuscule en français de 1980) :
4 - ANVIOU GANT KER
a) AN ANV KER
30% eus an anvioù-lec'h studiet ganeomp a ao dezho anvioù gant KER. E 1834 eo 40% eus an atantoù a zo gant an anv KER. En o zouez m'eus nikun a hañval bezañ gant ar ster "castrum" : kastell kreñv pe kêr vogeriet a gaved gwechall gozh e-barzh Caermarthen e Bro Gembre pe Ker Ahez e Breizh.
Aet eo da get ar ster-se tro an Xvet kantved ha diwar neuze ez eus bet krouet kêrioù pe atantoù dezho un ti hepken da zigentañ, emichañs. Gant kresk ar boblañs en XIIvet kantved ze eus deuet ur bern eus an anvioù-se. Ha roet zo bet dezho anv an ozhac'h evit o disheñvalaat. Setu perak emañ al lodenn vrasañ anezho savet gant KER + anv den. Un nebeudig a zalc'h d'un anv all Ker ar Penn Sal da skouer, ha nebeutoc'h c'hoazh a zo gant KER + anv gwan Kernevez, Kervihan ...
b) KER + ANV DEN
-- Kerjean (Kerjan), 1683 : Kerjan
JESTIN eo an anv-den kevredet gant KER. An embroadur G Y I eo an hini a gaver e-barzh ELGENT ELYENT ELIANT.
Dans le bulletin de la commission d'Histoire en 1981, il résume ainsi :
KERJAN : Le village de Jan.
PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"
Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique,
"village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle
une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se
chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié
pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait
l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé
par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique
étaient défendus par un fossé et un talus de terre
mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative
qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera
en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif
du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera
à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes
du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes
en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.
A propos du patronyme "Jean" ou "Abjean", Albert Deshayes donne son explication en page 94 de son dictionnaire des noms de famille bretons :
Chapitre "Des noms préfixés en Ab-"
Abjean [...] est formé à partir du nom Jean (Jean, 1608, Ergué-Armel, 1633, Quimper) mais la variante graphique Jan [...] semble plus répandue ; elle est en fait une lecture francisée de Ian, forme prémoderne du moderne Yann (Iann, 1621, Quimper ; Yann, 1722, id.) avec variante Yan (Yan, 1828, id.). La forme médiévale persiste dans la variante Jehan (Jehan, 1302, 1426, Lanrivain, Locamand, Mellac, Moëlan, Paule, 1427, Cléguérec, 1431, La Feuillée). Si Jehan peut noter le moyen breton Iahan, Jan note le breton moderne Yann, les desservants des paroisses ou trèves traduisaient régulièrement les noms en relation avec le calendrier des saints romains. Toutes les formes de ce nom sont issues de l'hébreu Javeh, Jehovah par l'intermédiaire du latin Johannes au sens de "Dieu accorde". « La vague du prénom en Bretagne au Moyen Age est due au culte de saint Jean Baptiste, popularisé par les Templiers après les premières croisades », observait Francis Gourvil.
Ce ce fait, le nom est à l'origine de nombreux diminutifs : en -ic [...], en -ou [...], en -o [...]. Les dérivés en -es [...] sont des matronymes.