Kerfort, Kerfors - GrandTerrier

Kerfort, Kerfors

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Forme française Kerfort
Forme bretonne Kerfors
Signification "lieu d'habitation fortifié"
Décomposition Ker pour "lieu habité, village" et emprunt au mot français aforce, "violent ; fortifié"
Relevés 1408, 1540, 1604, 1653, 1685, 1790, 1834
Référentiel : « Cartographie, cartes anciennes » ¤  « Index des toponymes » « Étude de Bernez Rouz sur les noms de lieux d'Ergué-Gabéric » ¤ « Dictionnaire des noms de lieux bretons d'Albert Deshayes » ¤ 

[modifier] 1 Géolocalisation du village

Coordonnées géographiques : 48° 0' 22.13" N 4° 0' 18.89" W (lat. 48.006147, long. -4.005246)

Cartographie du lieu-dit : « Géo.Kerfort »

[modifier] 2 Explications toponymiques

Dans le Cahier n° 9 d'Arkae publié en 2007, Bernez Rouz explique l'origine du lieu-dit comme suit :

Kerfort (Kerfors)

Orthographe Année Source (cf. ) Référence, côte
Kerfors 1408 B.S.A.F. 1898
Kerfors 1540 A.D.F  
Kerfors 1604 A.D.F  
Kerfors 1653 A.D.F  
Kerforz 1685 A.C.E-G. B.M.S.
Kerfort, Moulin de Kerfort 1790 A.D.F. 10 L 168, recensement
Kerfort 1834 A.C.E-G. Ancien cadastre
Kerfort 2002 I.G.N. Carte 0618 O

Fors est un nom que l'on trouve régulièrement en toponymie bretonne : Keranfors à Guimiliau, à Plougonven et à Plouigneau ; Forsluiziec et Fors Quilly en St-Eloi.

Il faut y voir un emprunt au français Fort. Il désigne donc un lieu fortifié. Kerfors est resté manoir jusqu'à la Révolution. Les Kerfors étaient une famille noble d'Ergué dont on connaît plusieurs représentants au XVe siècle comme Charles Kerfors (32 J 81).


Pour le lieu-dit, Bernez Rouz donne l'explication suivante dans son mémoire en breton de 1977 (et dans l'opuscule en français de 1980) :

4 - ANVIOU GANT KER
a) AN ANV KER

30% eus an anvioù-lec'h studiet ganeomp a ao dezho anvioù gant KER. E 1834 eo 40% eus an atantoù a zo gant an anv KER. En o zouez m'eus nikun a hañval bezañ gant ar ster "castrum" : kastell kreñv pe kêr vogeriet a gaved gwechall gozh e-barzh Caermarthen e Bro Gembre pe Ker Ahez e Breizh.

Aet eo da get ar ster-se tro an Xvet kantved ha diwar neuze ez eus bet krouet kêrioù pe atantoù dezho un ti hepken da zigentañ, emichañs. Gant kresk ar boblañs en XIIvet kantved ze eus deuet ur bern eus an anvioù-se. Ha roet zo bet dezho anv an ozhac'h evit o disheñvalaat. Setu perak emañ al lodenn vrasañ anezho savet gant KER + anv den. Un nebeudig a zalc'h d'un anv all Ker ar Penn Sal da skouer, ha nebeutoc'h c'hoazh a zo gant KER + anv gwan Kernevez, Kervihan ...

d) Ker + Anvioù all

-- Kerfort  Image:Kerfort-phonétique.jpg (Kerfor), 1540 : Kerfors, 1685 : Kerforz
Fors a gaver e meur a anv-lec'h : Keranfors (Gwimiliav), Fors Quilly, Fors Luizec ... Hervez Gourvil e vijent lec'hioù-difenn ar grenn-amzer. Ur maner e oa Kerfor, setu n'eo ket dibosubl e vije ar gwir gantañ.

Dans le bulletin de la commission d'Histoire en 1981, il résume ainsi :
KERFOR : écrit Kerfors en 1540, ce nom signifie village fortifié. Il y avait un château dans ce lieu dont il ne reste aucune trace.

PARTIE "Les lieux de vie"
Chapitre "Les lieux habités"


Kêr "lieu habité" et, par dérivation sémantique, "village" et "ville", connaît à partir du XIe siècle une expansion rapide et durable puisque son utilisation en toponymie se chiffrerait à plus de dix-huit mille noms, dont la moitié pour le seul Finistère. A l'origine le terme kêr avait l'acception de "endroit clos, agglomération enclose", sens conservé par le gallois caer "forteresse". La plupart des villages d'Armorique étaient défendus par un fossé et un talus de terre mais, dans un contexte économique favorable et une paix relative qui suivra l'arrêt des invasions normandes, le sens de ce terme évoluera en "lieu habité et cultivé". Il perdra donc le sens primitif du latin castrum pour adopter celui de villa et s'appliquera à des groupes de maisons rurales. Plutôt rares dans les chartes du Cartulaire de Redon (on n'en dénombre que treize), les toponymes en Ker- se font plus nombreux dans les autres cartulaires.

Pour le qualificatif "aforzh", Albert Deshayes avance son interprétation page 534 de son dictionnaire des noms de lieux-dits  :

Des noms de personne
Des qualificatifs

Aforzh est sans doute le qualificatif que l'on retrouve dans Keranfors en Guimiliau (29), id. en 1687, en Plougonven (29), id. en 1609, et en Plouigneau (29), Keranfortz en 1645, dans Kerfort en Ergué-Gabéric (29), dans Goarem-Vors en Guipavas et dans Bréafort en Baden (56), Bourgafors en 1425. Ce qualificatif emprunté au français aforce "violent ; fortifié" n'est sans doute pas sans rapport avec l'adverbe a-forzh "en force".