Jean Le Corre (1920-2016), footballeur et résistant déporté - GrandTerrier

Jean Le Corre (1920-2016), footballeur et résistant déporté

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Catégorie : Biographies
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Un personnage attachant, un grand sportif, un résistant ayant connu l'épreuve de la captivité, et qui, jusqu'à un âge avancé, a été un passeur de mémoire, surtout auprès des plus jeunes.

Le texte ci-dessous entre guillements a été rédigé par Guy Le Gars dans le recueil publié en 2013 à l'occasion du centenaire de l'équipe de foot des Paotred Dispount.

Autres lectures : « LE CORRE Jean - Récit d'un résistant déporté » ¤ « LE BRIS Jean et Grégoire Jany - Le fichier du STO » ¤ « PAOTRED-DISPOUNT - Cent ans de jaune et noir, 1913/2013 » ¤ 

1 Présentation

« 12 Mai 1945, Jean le Corre né à Ergué-Gabéric le 15 Août 1920, pose le pied sur les quais d’une gare de Quimper désespérément vide. D’où vient-il ? Où va-t-il ? Que fait-il là ? Le bras plâtré, 38 kilos seulement, la déportation en camp en Allemagne a fait son œuvre.

Un billet de 10 francs qu’on lui a glissé dans la poche au passage à Paris pour lutter contre la soif, il aperçoit Jean Gouiffès, le fondateur des célèbres salaisons et Louis Gestin marchand d’engrais à l’eau blanche. C’est le moment du retour chez les parents au bourg d’Ergué-Gabéric. »

 

La famille attendait, espérait mais sans certitudes. Des retrouvailles joyeuses mais rapidement ternies quand il apprend la mort de Fanch Balès, son ami de toujours qui, le 14 Août 1944 perdait la vie au combat du côté de la presqu’île de Crozon.

Un choc énorme et un deuxième à suivre avec l’annonce du décès en camp d’Hervé Bénéat le 24 Avril 1945. Hervé, le résistant martyr qui n’aura résisté que quelques jours à la libération son camp libéré le 11 avril, un lieu de souffrance qu’ils avaient un moment partagés. »

2 Le petit gars du bourg d’Ergué

« Avec pour camarades d’enfance et jeux, Hervé Bénéat, François Balès, Pierre Le Moigne qui aurait pu imaginer un instant l’incroyable histoire de ce quatuor qui aura marqué la résistance dans la région Quimpéroise (voir par ailleurs) au cours de la guerre 1939-1945.

Gamins, l’allée de Pennarum au bourg était leur premier terrain de jeu. Jean Le Corre se souvient " on jouait en sabots de bois avec des balles de chiffon que l’on confectionnait pour un faire un ballon de foot, Jean Hénaff, le curé de l’époque nous avait offert un véritable ballon en cuir, un cadeau magique, il dura un jour seulement, la rambarde de fer et les pics qui entourent le cimetière du bourg aujourd’hui encore étaient passés par là " ».

 

En 1937,Le curé, les dirigent vers le patronage de Ker-Anna et Jean le Corre et Hervé Bénéat à 17 ans, prennent licence aux Paotred-Dispount. Jean Le Corre se dévoile aussitôt comme le grand espoir du football local. Pétri de qualités, pied gauche- pied droit, le renard des surfaces pour sa première et seule saison aux Paotred inscrit en matchs officiels , 69 buts seulement ...

Aujourd’hui, il n’ose plus le dire mais c’est bien la réalité comme le confirme Jean Hascoët de Lestonan, l’avant centre redoutable également des jaune et noir de longues années " Jean le Corre était tout simplement incroyable " »

3 Une carrière au stade Quimpérois

« Le grand club voisin, le stade Quimpérois a vite entendu parler du phénomène et c’est à Kerhuel qu’il continuera à inscrire ses nombreux buts. L’apprentissage du haut niveau sera de courte durée : mis à l’essai contre la phalange d’Arvor en sept 1938, le SQ l’emporte 11 à 2 avec à la clé 9 buts inscrits par Jean le Corre.

Lors d'un second match et une victoire par 7 buts à 2 contre le CEP de Lorient à Kerhuel, Jean marque à 6 reprises et intègre l’équipe fanion du SQ. Le temps de la guerre, avec ses amis de jeunesse du bourg d’Ergué-Gabéric, il entre en résistance et participe en Janvier 1944 au « "cambriolage du STO " à la préfecture de Quimper.

Les dossiers des jeunes requis au travail obligatoire en Allemagne sont récupérés et brulés le soir même dans le four à pain de la boulangerie de François Balès, le jeune résistant boulanger qui a pris la succession de son père au bourg d’Ergué-Gabéric. Dénoncé, Jean le Corre et Hervé Bénéat sont arrêtés par la Gestapo le 17 Janvier 1944 : les camps de Neuengamme et de Buchenwald seront leur quotidien ...

En Mai 1945, le retour au pays et à la vie sont douloureux : le temps de retrouver un poids correct, le mariage avec Georgette en 1947, puis le couple réside au bourg d’Ergué-Gabéric jusqu’en 1951, dans une maison qu’il a construite avec son père maçon à proximité de l’ex boulangerie Nédéllec route de kerdévot. »

 

« En 1947 il retrouve le stade Quimpérois et remporte le championnat national amateur, l’équivalent de la ligue 2 aujourd’hui. Champion de l’Ouest en 1948/1949 avec 31 buts inscrits au cours de la saison, un dernier match, une dernière victoire 2-1 à Draguignan en finale du championnat de France amateur et un dernier but , Jean Le Corre est " interdit d’absence " par son patron-employeur et sa carrière se termine au niveau local.

Les Paotred et Ker-Anna restent ses lieux de rencontres, mais il n’ose plus revenir de peur de prendre la place d’un autre joueur… Jean sera secrétaire de mairie à Ergué-Gabéric, contrôleur de bus à la " Satos ", chef des ventes chez Renvoyé (matériaux du bâtiment) et finira sa carrière professionnelle dans l’outillage. C’est l’incroyable histoire de Jean Le Corre, un homme au caractère bien trempé.

La chasse sera désormais son domaine et une passion pour les concours de chiens. Un sportif haut de gamme, passionné aussi d’athlétisme : il courrait le 100 mètres en 11 secondes tout de même, et bien sûr passionné de football qu’il a découvert dans un club qu’il n’a jamais oublié et où tout a commencé : les Paotred-Dispount.  »


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    Thème de l'article : Histoire d'une personnalité gabéricoise

    Date de création : avril 2016    Dernière modification : 2.05.2016    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]