Gustave Guéguen, recteur (1941-1956) - GrandTerrier

Gustave Guéguen, recteur (1941-1956)

Un article de GrandTerrier.

(Différences entre les versions)
Jump to: navigation, search
Version du 19 janvier ~ genver 2018 à 18:05 (modifier)
GdTerrier (Discuter | contributions)

← Différence précédente
Version du 16 septembre ~ gwengolo 2022 à 12:06 (modifier) (undo)
GdTerrier (Discuter | contributions)

Différence suivante →
(One intermediate revision not shown.)
Ligne 11: Ligne 11:
|EG=1 |EG=1
|AL=1 |AL=1
-|Lectures={{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts|Le pays des vivants et des morts}}{{Tpg|Bénédiction de la statue St-Jacques à St-André, Progrès du Finistère 1942}}+|Lectures={{Tpg|Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47}}{{Tpg|Gustave "Person bragou ruz" raconté par Jean Guéguen et l'abbé Pennarun}}{{Tpg|Les années difficiles 1940-1945, témoignage de Jean Guéguen}}{{Tpg|KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts|Le pays des vivants et des morts}}{{Tpg|Bénédiction de la statue St-Jacques à St-André, Progrès du Finistère 1942}}
-|Periode=de 1941 à 1956. Surnommé « <i>Gustav</i> » par tous ses paroissiens, il a marqué son époque. Tient un journal où il note tout, y compris ses appréciations sur ses contemporains.+|Periode=[[Image:GustaveGueguen.jpg|right|190px]]de 1941 à 1956. Surnommé « <i>Gustav</i> » par tous ses paroissiens, il a marqué son époque. Tient un journal où il note tout, y compris ses appréciations sur ses contemporains.
 + 
 +Nous n'avons de lui qu'une seule photographie où, l'air grave avec son habit sacerdotal rutilant, il accueille ses paroissiens dans son église St Guinal. Dommage qu'on n'ait pas conservé un cliché de lui en pantalon de jardinier, de couleur brique, qui lui valut le surnom de « <i>Person bragou ruz</i> » (le recteur au pantalon rouge).
}} }}
 +
 +
==Nécrologie== ==Nécrologie==
{|width=870 {|width=870
Ligne 38: Ligne 42:
|} |}
-==Occupation allemande== 
-{|width=870 
-|width=48% valign=top {{jtfy}}| 
-Guillaume Kergourlay, dans son livre [[KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts|Le pays des vivants et des morts]], évoque le personnage de Gustave officiant pendant la période de l'occupation allemande en 1941-42 : 
-{{Citation}}+==Mandature==
-{{KergourlayGustave1}}+
-{{FinCitation}}+
-|width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;+
-|width=48% valign=top {{jtfy}}|+
-{{Citation}}+
-{{KergourlayGustave2}}+
-{{FinCitation}}+
-|}+
- +
- +
-==Mandature, journal==+
{|width=870 {|width=870
|width=48% valign=top {{jtfy}}| |width=48% valign=top {{jtfy}}|
-Gustave, pendant sa période gabéricoise, tenait un registre-journal conservé au presbytère. Il y notait tout, des détails "techniques", mais aussi ce qu'il pensait des uns et des autres. L'association Arkae en a publié un extrait dans le bulletin Keleier d'octobre 2006. Dans la lettre qu'il a envoyé au conseil municipal, il manœuvre avec toute l’astuce qui le caractérise, pour que le projet d’élargissement de la route ne vienne pas amputer le jardin du presbytère : +Gustave, pendant sa période gabéricoise, tenait un registre-journal conservé au presbytère. Il y notait tout, des détails "techniques", mais aussi ce qu'il pensait des uns et des autres. L'association Arkae en a publié des extraits dans le bulletin Keleier d'octobre 2006 (25 février 1947) et celui de
-{{Citation}}+janvier 2011 (année 1941, travail de 1941) ; Jean Guéguen a retranscrit quant à lui les pages de juillet 1943 et d'août 1944 : cf {{Tpg|Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47}}
-« Je viens d'apprendre que ma lettre de protestation, adressée à la mairie au sujet de projet de route de "Carn ar Cosquer" traversant le jardin du presbytère n'a pas eu de succès. Depuis longtemps il était question de ce tracé. En novembre 46 l'ingénieur avait posé à travers la propriété les piquets de l'axe de la route qui abîme considérablement la propriété. Je n'avais rien dit mais ai consulté un autre ingénieur qui me dit que le plan de Mr GUILLAMET ne pouvait être modifié. Je comptais sur la résistance opiniâtre de certains conseillers municipaux n'acceptant pas le morcellement de cette propriété communale en particulier Mr Auguste Laurent de Kermoysan et Louis LE ROUX de Lezouanach. Voici le texte de ma lettre. »+
-<i>"Monsieur le Maire, MM. les conseillers municipaux. 
- 
-Je me permets d'attirer votre bienveillante attention sur les réflexions dont je vous fais part au sujet du tracé du chemin de "Carn ar Cosquer". 
- 
-Au point de vue technique j'avoue mon incompétence : pour y remédier, j'ai consulté des gens de métier. Ceux-ci m'ont dit : que le tracé prévu était défendable mais que l'on pouvait concevoir d'autres projets n'offrant pas les inconvénients de celui-ci. 
- 
-En tant que conseillers municipaux, vous êtes les défenseurs-nés de ce bien d'Eglise, devenu légalement propriété communale, depuis la séparation des Églises et de l’État ; il vous appartient donc de revendiquer vos droits. 
-{{FinCitation}} 
|width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp; |width=4% valign=top {{jtfy}}|&nbsp;
|width=48% valign=top {{jtfy}}| |width=48% valign=top {{jtfy}}|
-{{Citation}}+Guillaume Kergourlay, dans son livre [[KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts|Le pays des vivants et des morts]], évoque le personnage de Gustave officiant pendant la période de l'occupation allemande en 1941-42 :
-Vous n'ignorez pas que le tracé prévu endommage considérablement les dépendances du presbytère et en particulier le jardin du bas. Que la pente assez raide s'achève par un tournant comparable à ceux de Pont Banal et Pen ar rhun. Partout ailleurs l'on s'efforce de rectifier les tournants à l'heure actuelle ; il ne semble donc pas à propos d'en créer dans une route neuve. Que les murs de soutènement (3 à refaire en partie), celui de clôture à refaire en totalité en bordure de la nouvelle route, entraîneront des dépenses très fortes. +
- +
-Enfin si l'on se place au point de vue juridique votre position est très forte. En effet il est incontestable que le presbytère avec ses dépendances : jardins, prairie, ont été donnés au clergé d'Ergué-Gabéric pour sa subsistance. Que dans la pensée des donateurs ces biens doivent être affectés intégralement à cet usage et perpétuellement. C'est par reconnaissance pour cette dotation que les desservants d'Ergué sont tenus à célébrer des messes à l'intention des donateurs. Ce serait donc aller contre la volonté de ceux-ci que de frustrer le clergé de la plus minime parcelle de ce terrain. Les diverses municipalités qui se sont succédées depuis 1903 l'ont d'ailleurs si bien compris que jamais aucune d'entre elles n'a voulu toucher à ce patrimoine sacré. Ce n'est pas au moment où la vie est si chère pour tous que vous voudrez diminuer les ressources indispensables à la subsistance de votre clergé.+
-J'aime à croire, Mr le Maire et MM. les conseillers que conscients de votre responsabilité, vous ne sacrifierez pas à la légère des droits séculaires et confiant dans votre impartialité, votre loyauté et votre droiture, j'ai l'honneur de me dire votre recteur bien respectueusement dévoué, G. GUÉGUEN, Recteur."</i>+{{Citation}}
 +{{KergourlayGustave1}}
 +{{KergourlayGustave2}}
{{FinCitation}} {{FinCitation}}
|} |}

Version du 16 septembre ~ gwengolo 2022 à 12:06

Catégorie : Clergé
 Site : GrandTerrier

Statut de l'article :
  Image:Bullorange.gif [Développé]
§ E.D.F.
O E U V R E     E T     B I O G R A P H I E     D E     P R Ê T R E

[ Prêtres en exercice à Ergué-Gabéric ]

Autres lectures : « Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47 » ¤ « Gustave "Person bragou ruz" raconté par Jean Guéguen et l'abbé Pennarun » ¤ « Les années difficiles 1940-1945, témoignage de Jean Guéguen » ¤ « KERGOURLAY Guillaume - Le pays des vivants et des morts » ¤ « Bénédiction de la statue St-Jacques à St-André, Progrès du Finistère 1942 » ¤ .

Présentation

Extrait de la liste des prêtres décédés et ordonnés de 1801 à aujourd'hui (Archives de l'Évêché, màj 2008) :

Guéguen Gustave : Né le 13-03-1889 à Corlay (22) ; 1913, prêtre, surveillant à l'école St-Yves de Quimper ; 1914, vicaire à Tourc'h ; 1919, vicaire à Argol ; 1923, vicaire à Audierne ;1930, vicaire à Plabennec ; 1933, aumônier de l'hôpital civil de Brest ; 1937, recteur de Clohars-Fouesnant ; 1941, recteur Ergué-Gabéric ; décédé le 13-06-1956.

Etude : SR 1958 p. 522-524.

  Période gabéricoise :
de 1941 à 1956. Surnommé « Gustav » par tous ses paroissiens, il a marqué son époque. Tient un journal où il note tout, y compris ses appréciations sur ses contemporains.

Nous n'avons de lui qu'une seule photographie où, l'air grave avec son habit sacerdotal rutilant, il accueille ses paroissiens dans son église St Guinal. Dommage qu'on n'ait pas conservé un cliché de lui en pantalon de jardinier, de couleur brique, qui lui valut le surnom de « Person bragou ruz » (le recteur au pantalon rouge).


Nécrologie

Nécrologie résumée (cf texte complet ci-dessous dans la Semaine Religieuse de septembre 1958) :

Né le 13/03/1889 à Corlay (22), famille originaire de Locronan, ordonné prêtre en 1913, vicaire à Tourc’h, à Argol, à Audierne, à Plabennec, aumônier de l’hôpital civil de Brest, recteur à Clohars-Fouesnant, il fut nommé recteur à Ergué-Gabéric en 1941. «  Il est sûr que c’est presque une tautologie et un pléonasme de dire que Mr Guéguen - j’allais écrire « Gustave » comme tout le monde - fut l’une des figures sacerdotales les plus originales du diocèse. Car il était l’originalité «  incarnée », dit un de ses condisciples dans la Semaine Religieuse.

Recteur d’Ergué-Gabéric pendant 15 ans, après Clohars-Fouesnant, on y avait mesuré à son aune ce « prêtre remarquable par la finesse de son esprit, la vivacité de son intelligence, sa culture, son goût artistique, son éloquence captivante, ses dons de conteur et l’humour avec lequel il narrait ses histoires ». Il fut « le pasteur courageux, toujours en éveil pour signaler les dangers de perversion, condamner les abus, préserver les âmes du pêché et assurer leur salut ».

 

Il est décédé le 13/06/1956 à Ergué-Gabéric ; le dimanche précédent, il avait officié comme de coutume et présidé la procession du Saint Sacrement à Odet. Le lundi, il célébrait encore la messe. Et voilà que le mercredi après-midi, après avoir reçu l’Extrême-Onction et le Saint Viatique, il quittait ce monde.

Semaine Religieuse de septembre 1958, pages 522-524 :


Mandature

Gustave, pendant sa période gabéricoise, tenait un registre-journal conservé au presbytère. Il y notait tout, des détails "techniques", mais aussi ce qu'il pensait des uns et des autres. L'association Arkae en a publié des extraits dans le bulletin Keleier d'octobre 2006 (25 février 1947) et celui de janvier 2011 (année 1941, travail de 1941) ; Jean Guéguen a retranscrit quant à lui les pages de juillet 1943 et d'août 1944 : cf « Journal paroissial du recteur Gustave Guéguen, extraits 1941-47 » ¤ 

 

Guillaume Kergourlay, dans son livre Le pays des vivants et des morts, évoque le personnage de Gustave officiant pendant la période de l'occupation allemande en 1941-42 :

À Kerdévot, c'est le pardon. Comme chaque année, en septembre, nous y sommes encore allés. Et les femmes sont nombreuses à compter les hommes absents : ceux dont on espère des nouvelles, ceux qui jamais ne reviendront, ceux qui sont prisonniers de guerre, ceux qui, sur des bateaux, ont fui. Triste pardon et tristes jours.

Le recteur d'Ergué-Gabéric, connu sous le nom de Gustave, essaie de nous réconforter. "En ces sombres jours de tristesse, où nous sommes tous affligés, prions notre Vierge Marie, Itron Varia Kerzevot, mamm da Zoue ! Ayons confiance en son coeur de mère, elle ne peut nous abandonner !". Dans le désarroi qu'est le nôtre, ne sachant à qui nous vouer, nous sentons bien qu'il a raison : la sainte mère de Dieu est bien notre dernier recours. Quand, pour terminer son sermon, il recommande pour la quête à chacun d'être généreux, nous trouvons cela naturel : nous savons bien que le pardon est son affaire de l'année. Mais, cette fois, comme dit ma tante de Keringard : « Je trouve qu'il exagère, à moins qu'il se foute de nous ! ».

« Surtout n'hésitez pas à donner, termine-t-il, la Vierge vous en saura gré. Si quelqu'un parmi vous, par exemple, ne veut pas que son voisin sache qu'il donne un billet de cent francs, qu'il le plie discrètement dedans un billet de cinq francs et personne n'en saura rien !. » Je ne trouve pas que Gustave exagère. Je pense qu'il a de l'humour !

Annotations