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La ferme de Guilly-Vihan

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Catégorie : Atlas
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Sommaire

Le présent texte est basé essentiellement sur un article écrit par Gaëlle Martin dan le Bulletin de l’association ARKAE de Janvier 2003 et intitulé "La ferme de M. Chiquet".

[modifier] 1 Présentation

[modifier] 1.1 Situation géographique

Géolocalisation = latitude 48.022109, longitude -4.006577



Guilly-Vian occupe une partie d'un petit plateau à environ 100 m d'altitude, au nord est d'Ergué-Gabéric. Ses limites sont comprises entre la route de Coray, Guilly Vras, Quillihouam, Kervoreden et Kerouzel. Guilly Vian représente environ 50 hectares. La voie quittant la route de Coray à l'embranchement nommé CroasHent Guilly et desservant Guilly Vras, Guilly Vian et Quillihouam s'appelait chemin de Quillihouam. Ce chemin assurant la liaison entre la route de Coray et l'ancienne route de Carhaix, que l'on rejoignait à 400 m derrière Quillihouam plaçait donc Guilly Vras et Guilly Vian entre deux axes de circulation importants.

On notera en annexe un circuit de randonnée de 2 heures au départ de Lestonan qui permet de découvrir Guilly-Vian et ses environs.

[modifier] 1.2 Signification du nom

Précis toponymique
Guilly-Vihan

[...suite...]

Signification : "petit bosquet"

Décomposition : Killi pour "bosquet, bocage" et Bihan pour "petit".

Le nom est attesté dans un document daté de 1458 se compose de guilly ou kili "bosquet, bocage" et de Vian "petit", adjectif ou patronyme. Ainsi le nom du hameau signifie «petit bosquet» ou le «bosquet du dénommé Petit», ou plus vraisemblablement «le petit hameau du bosquet» par opposition au «grand hameau du bosquet», c’est-à-dire «guilly-vras».

La signification «La ferme du petit bosquet» pour Guilly Vian et «La ferme du grand bosquet» pour Guilly Vras serait dépendante de la taille des deux fermes. Pourtant si l’on examine une carte actuelle, on remarque que Guilly Vian semble aujourd'hui un hameau plus important que Guilly Vras. Mais un aveu de Guy Autret de Missirien et Kerfors mentionne le hameau. Et dans le recensement de 1791, il y a plusieurs domestiques à Guilli-Vras ce qui donne une idée de l’importance de la ferme.

[modifier] 1.3 Description

La ferme de M. CHIQUET à Guilly-Vihan est celle située sur la gauche, au point où la voie goudronnée redevient chemin et descend dans la vallée, où coule le ruisseau de Guilly.

M. CHIQUET est né à Guilly Vian en 1921 et y réside encore actuellement. Il a pu remarquer autour de sa ferme divers éléments en lien avec le passé des lieux. D'après lui, la partie la plus ancienne est l'étable située à l'extrémité ouest de l'exploitation : « C'est un édifice reconstruit (traces de reprises du pignon) avec remploi, en majorité, de pierres plus anciennes. L'appui de fenêtre est partiellement constitué d'une pierre moulurée (ancienne corniche ou corbelet de cheminée ?). L'absence de linteaux en pierre et l'irrégularité de la mise en œuvre plaident également en faveur d'une reconstruction totale, tout comme le bloc monolithe au niveau du soubassement (...), peut-être (...) un bloc extrait à proximité, peut-être un ancien seuil de porte ».

A l'intérieur, on observe une niche pratiquée dans le pignon ouest : « vestiges de l'âtre de l'ancienne cheminée ? Il pourrait alors s'agir de niches destinées à abriter des denrées craignant l'humidité (tabac, sel). Il serait donc envisageable de penser que ce bâtiment a pu servir, à un moment donné, de logis ».

Presque dans le même alignement, vers l'est, la maison d'habitation se trouve au bord du chemin. En façade l'appareil est plus soigné, plus régulier : les blocs de granit sont équarris, des pierres de taille soulignent toutes les ouvertures. En revanche, on retrouve le moellon dans le mur aveugle (sans fenêtres) à l'arque ». En façade, orientée sud, les ouvertures sont symétriquement distribuées par rapport à l'axe de la porte. L'ouverture de l'étage surplombant la porte d'entrée, permet d'accéder au grenier de l'extérieur. « Les petites ouvertures latérales servaient à aérer le grenier l'ouverture centrale d'accès (par échelle) et le pignon découvert (…)indiquent que, comme c'était la règle, la couverture d'origine était en chaume. Ce logis n'est certainement pas antérieur à 1833 ».

L’espace de vie dans la maison s'organisait en deux pièces, « selon la distribution courante de l'époque : salle/chambre séparées par un couloir délimité de cloisons », en bois ici. Un escalier intérieur constituait un second accès pour le grenier. La salle occupe la partit droite. On cuisinait dans la grande cheminée aménagée dans le pignon est. La table prenait place sous la fenêtre la plus proche de la cheminée, perpendiculairement au mur. Le long des parois étaient disposés les lits clos, les armoires. La famille des patrons, la bonne y vivaient. Les murs ont été recouverts d'un enduit blanc, décoré à l'éponge de pois bleus.

La pièce de gauche servait de chambre aux patrons. Elle avait aussi sa cheminée. Les enfants en bas âge y dormaient également. Cette pièce a conservé son sol en terre battue. Une rigole est pratiquée dans le sol entre les deux pièces. « A-t-elle servit à canaliser les eaux d'évacuation d'un ancien évier ? Le logis, est caractéristique de l'habitat rural finistérien dans ce secteur. Il s'agit d'un « logis en rez-de-chaussée avec combles à surcroît ». Le puits qui porte la date de 1831 et le logis semblent être tout à fait contemporains.

Les bêtes logeaient dans l'étable mitoyenne à la maison d'habitation. Les chevaux entraient par la porte de droite, les vaches par celle de gauche. « On retrouve le schéma courant selon lequel l'étable à chevaux jouxte le logis, alors que l'étable à vaches se situe à l'extrémité de l'alignement ». Deux issues donnent sur l'arrière du bâtiment : là sont aménagées l'aire à battre et une grange faite d'imposants blocs de granit équarri. « A l'origine cette grange était couverte d'un toit en chaume. La porte centrale, pouvant laisser passer une charrette et actuellement surmontée d'un linteau en bois, était probablement, une porte en arc plein cintre en granite. Des exemple semblables sont nombreux en Cornouaille.

La mise en œuvre est très soignée et les chaînages d'angle sont en partie composés de gros blocs taillés. Ce bâtiment, peut-être abaissé, date vraisemblablement des années 1830-1840 et est donc contemporain au logis. ». L’ajonc pilé à l’aide d’un grand maillet de bois était utilisé en hiver pour la nourriture des bêtes et en particulier pour celle des chevaux, qui en étaient très friands.


Guilly Vian est un des exemples du bâti ancien de qualité qui subsiste encore à Ergué-Gabéric.

[modifier] 2 Particularités

[modifier] 2.1 Four à pain

La ferme possédait son four à pain à l'angle sud-est de la maison neuve, bâtie par les parents de M. CHIQUET au début du XXéme siècle . M. CHIQUET l'a détruit en 1947, lors de la construction de la route.

[modifier] 2.2 Borne romaine

Aux alentours de sa ferme, il a relevé la présence de plusieurs penty effondrés, les restes d'anciens talus qui lui ont permis de deviner le tracé des anciennes parcelles. M. CHIQUET a extrait de nombreuses pierres de ses champs dont il a orné sa cour. Parmi celles-ci se trouve une borne romaine, aujourd'hui placée entre le pignon de son appentis et le bord de la route. Il existait deux carrières de granite autrefois à Guilly Vian, dans la courbe du chemin descendant dans la vallée. De l'une on extrayait la pierre à bâtir, de l'autre de la pierre pour faire des auges, abreuvoirs, pierres à piler l'ajonc... Ces carrières expliquent la qualité de la mise en œuvre des bâtiments. « Les bâtiments, surtout le logis et la grange, reflètent l'architecture rurale traditionnelle de la Cornouaille dans la première moitié du XIXe siècle. Les étables en alignement ont été rajoutées dans la seconde moitié du XIXe siècle ».

[modifier] 2.3 Auge

Une auge de taille imposante et d’un poids de plusieurs tonnes a nécessité une quarantaine de bœufs pour son acheminement depuis la carrière pré-citée jusqu’à la ferme où elle se trouve encore.

[modifier] 3 Documents d'archives

[modifier] 3.1 Extraits des cadastres de 1835 et 1914

Hameau et chemins en 1835
Hameau et chemins en 1835
Hameau et chemins en 1914
Hameau et chemins en 1914

On remarque la modification de la disposition des bâtiments de 1835 à 1914 ! En 1914 une modification du chemin de Guilly-Houarn à Garsalec est prévue et un plan est établi :Voir ce plan [1]

[modifier] 4 Les habitants des lieux

[modifier] 4.1 Tableau récapitulif

HABITANTS de GUILLY-BIHAN
    Couple         Métiers Notes
Dates Nb enfants Noms Prénoms Noms Prénoms Unions    
1636-1644 5 URVOY Guillaume QUEAU Marguerite 1682 Cultivateur o 1605
1644 2 JOURDREN Hervé le MEUR Catherine     o 1630; + 1685
1630-1685 2 le BRETON Hervé le GUEN Françoise     Hervé o 1630-+ 1685
1645-1646 1 le BRETON Jean PELLU Catherine     Jean o 1633 +1685
1631-1644 5 le ROCCAN Allain PENDU Françoise     Allain + 1685
1633-1685   le ROCCAN Hervé JOURDREN Catherine     Hervé o 1633 + 1685
1684   le BRETON Hervé KERGOAT Marie 1685   o Ergué-Gabéric
1672-1722 1 URVOY Hervé le GAC Corentine 1716   o /1672
1721-1723 2 URVOY Hervé MICHELET Blanche 1721   épouse N°2 de Hervé
1679 1 JOURDREN Nouël RANNOU Marie 1673 Journalier  
1640-1720 2 le NAOUR Magloire LOZEACH Adelice     NAOUR de 1680 à 1860;+ 1720
1680 1 BOURREBAO Yves le BOUDER Louise     1684
1680 1 le GOFF Guillaume le PORIEL Marie      
1685-1688 2 KERGOULLE Pezron HUIBAN Laurence     KERGOULLE de 1685 à 1813
1688-1704 5 KERGOULLE Pezron URVOAS Laurence      
1719 1(6) BUREAU Jan le CORNEC Marie     enfant + en 1719
1709-1724 3 BARRE Louis le BRETON Jeanne     enfant + en 1717
1719-1729 5 LE NAOUR Denis le BOUDER Adelice 1717   fils de Magloire;o 1694
    KERGOULLE Laurent BOURBAO Barbe 1727   o 1700
  2 KERGOULLE Laurent HUITRIC Jacquette 1734    
1731-1743 2 KERGOULLE Guénolé le JOLY Françoise 1730    
1755   JOURDREN Jean le POUPON Marie 1735   o 1699;+ 1755 60 ans
1748-1783 6 BARRE Guillaume DONNARD Corentine 1744 Cultivateur o 1705
1760-1764 2 CARRER Germain le MEVEL Marie 1753    
1749 1 le GALL Maurice le DERVOUET Catherine 1744   o Elliant
1749-1779 5 le NAOUR Laurent le BRETON Marie 1749   o 1729
1753 1 NEDELEC Barnabé HUITRIC Marguerite 1753 Journalier  
1753 1 JOURDREN Louis l'OLLIVIER Marie 1750   o 1731
1756 1 le MEUR Laurent le BRETON Marie      
1759-1760 2 le NAOUR Michel le BIGNARD Françoise 1751 Cultivateur o Landrevarzec
1760 1 le GALAND Laurans QUINTIN Marie 1749   o 1723
1760-1772 5 le BOUDER Alain KERGOULLE Laurence 1760 Métayer ? o 1743
1765-1774 2 KERGOULLE Louis PEZRON Jeanne 1763   o 1738
1763 1 HUITRIC Guénolé le QUEFFELEC Françoise 1755   o 1730
1764 2 ABGRALL Nicolas le ROY Marie 1760   o Coray
1766 1(+5) le ROY Jean le COROLLER Marie 1764 Journalier o 1738
1760-1767 3 KERGOULLE Laurent le TARIDEC Anne 1756 Cultivateur o 1736
1774-1786 1 KERGOULLE Laurent GUIVARCH Anne 1771   o Elliant
1776 2 KERGOULLE Guénolé le POUPON Jeanne 1723 Cultivateur o 1687
1770 1 GELARD Louis CHUEL Françoise 1769   o Combrit
1770-1772 2 BLEOGAT René le MAO Jacquette 1768 Cultivateur puis à Stanqueau;o Elliant
1775-1783 3 PIRIOU Gabriel le MEUR Marguerite 1767    
1790   PIRIOU Alexis         Fils 1er lit
1778 D PIRIOU-PERON Yves COATMEN Marie Josephe 1773   o Landrevarzec
1776-1782 3 le NAOUR Louis CUZON Françoise 1775 Cultivateur o 1752
1780 D le GRAND jean le BLAISE Jeanne 1771   o 1740
1781-1790 1 le LOUET Vincent MARC Anne 1779 Cordonnier o Landrevarzec
1782 1 DAGORN Yves BARRE Corentine 1766 Journalier o 1736 Chateauneuf
1782 D QUINIOU Jean NICOT Marguerite 1760   o Langolen
1782 D le CAUGANT François HUITRIC Jacquette 1724   o Ergué-Gabéric
1783 1 le POUPON Guillaume CHUEL Jeanne 1774 Journalier o 1747
1783 D RANNOU Philippe le TREUT Françoise 1754   o 1726
1784 D le POUPON Guillaume le LOUET Jeanne 1735 Journalier o 1714
1784-1788 1 QUILLIOU Corentin CARIOU Mauricette 1773 Journalier o Saint-Thois
1788 D le POUPON Hervé  ? louise      
1786-1794 5 le NAOUR louis le BARS Marie Françoise 1784 Cultivateur actif o 1752
1787-1791 3 HEMEDY Guillaume POHER Marie Corentine 1777 Métayer 1815
1786-1791 3 le GALL Jean BARRE Catherine 1784 Métayer  
1788-1860   le NAOUR jean       Cultivateur  
1790   MORVAN Louis + le POUPON Marie Louise   Journaliére veuve Morvan
1790       MORVAN Marie anne     fille marie-Louise o /1778
1790   BICHODON Pierre le BERRE Anne  ? Metayer  
1790   le BERRE Laurent       Domestque o 1771
1790   CUZON   CABELLIC Marie   Journaliére VeuveCuzon
1790       CUZON Marie Anne     Fille
1791 0 COLIN jean le MEUR Marguerite 1783   o Saint-Segal
1793 1 CORNEC Yves FAVIEN Julienne   Journalier  
1793 1 le MOENNER François AUFFRET Julienne 1789 Journalier  
1795 1 DULLORIER Hervé le CORRE Marie Blanche   Tailleur  
                 
1796 1 le GALL jean PERON Marie 1795 Journalier  
1796 1 LANHUEL Yves PHILIPPE Marie Anne 1789 Cultivateur o 1767
1798 (5)1 GESTIN-ISTIN Louis le NAOUR Marie Françoise   Potier-Cultivateur  
An12   HOALIER Jean DAOUDAL Marie Anne      
1802-1813 4 PHILIPPE Hervé Louis KERGOURLAY Elisabeth-Isabelle   Cultivateur  
1807 1 le BOURHIS René Corentin le BOURHIS Marguerite      
1811-1839 3 le NAOUR Jean Hervé le BRONNEC Marie -Jeanne 1809 Cultivateur o 1788
1819-1827 2(2) MICHELET Yves DANNIELOU Marie-Catherine 1815 Journalier o 1775
1821 1 le MOAL René HUITRIC Marie-Anne 1820 Journalier o Ergué-Gabéric
1821 1 le SCEO Alain le POUPON Barbe   Charpentier  
1824-1830 3 HEYDON Hervé Pierre le BERRE Marie Marguerite 1823 Cultivateur-Tisserand o 1794
1829-1843 5 le BERRE Vincent PHILIPPE Isabelle 1828 Cultivateur o 1797
1834-1836 2 QUEINNEC Charles HENAFF Marie Catherine   Journalier o 1800
1836 1 le QUINIOU Eloy DENES Isabelle 1831 Journalier-Arrétier o /1793
1838 1 MARTIN Jean le QUILLIOU Mauricette 1837 Tailleur o 1814
1836-1839 3 le NAOUR Louis Guénolé RIOU Marie-Jeanne 1835 Cultivateur Mildiou o 1813
1850-1869 8 le NAOUR Louis Guénolé JAOUEN Marie Jeanne 1849 Cultivateur 2 ou 3 tenues ?
1851-1853 2 le QUINIOU Joseph le BERRE Marie Isabelle 1848 Cultivateur o 1822;"" Période sans journaliers
1866-1872 3 NEDELEC René Michel le BERRE Marie Jeanne 1862 Cultivateur o 1835
1866 1 BOURBIGOT Joseph Louis LOUET Marie-Jeanne 1866 Cultivateur o 1839
1875   BRIVOAL Jean GOURMELEN Marie Anne 1875 Cultivateur o 1856
1884-1901+ 7 RANNOU François Yves le NAOUR Marie Perrine 1884 Cultivateur Fille de Louis Guénolé et Jaouen; o 1861
    CHIQUET Pierre NEDELEC Perrine 1884 Cultivateur o 1859
N1885 7 CHIQUET René Laurent THEPOT Marie Louise   Cultivateur Né à Guilly Vian en 1885
1901   GUEGUEN         Fermier locataire Après décés François yves
1910   GLEHEN         Propriétaire de Kerhaou-Pluguffan
1916-1919   le GARREC Joseph GLEHEN Marie Jeanne   Cultivateur Parenté indirecte avec GLEHEN
1919-1935   le GARREC Joseph BARRE Catherine   cultivateur  
2000   le GARREC Joseph         Propriétaire actuel
1921-2003   CHIQUET Alain GUICHAOUA Renée   Cultivateur Né à Guilly Vian
(le fichier Excel de travail)
(le fichier Excel de travail)

[modifier] 4.2 Relevé des actes

En pratiquant un relevé systématique des actes d’état civil qui mentionnent Guilly Vian, on trouve les couples suivants :

  • Guillaume URVOY et Marguerite Queau qui auront 5 enfants de 1636 à 1644

Puis les familles KERGOULLE de 1685 à 1780 et le NAOUR de 1680 à 1870 vont occuper les lieux simultanément pendant au moins 100 ans pour les premiers et 200 ans pour les suivants .

  • Première observation :il y a au moins 2 tenues .
  • Plusieurs générations de KERGOULLE occupent en même temps une des tenues.
  • Les le NAOUR se succèdent sur une plus grande période ,sans doute sur l’autre tenue.

D’autres couples séjournent aussi très longtemps comme :

  • Guillaume BARRE et Corentine DONNARD qui auront 6 enfants de 1748 à 1783. Sans doute à la place des KERGOULLE qui présentent un « trou » de générations dans cette zone.
  • Il n’y a aucun mariages entre les deux principales familles .
  • Sur les actes de naissances ,ils ne sont jamais mutuellement parrains et marraines , Habitude qui devient courante par la suite, pour les familles occupantes.

Je suis tenté de conclure que les deux familles n’avait pas beaucoup d’atomes crochus !

  • Le hameau voit aussi des naissances d’enfants de journaliers .Même si leur profession n’est pas mentionnée .C’est parce que les naissances ont lieu à chaque fois dans une ferme différente que je tire cette conclusion.
  • On remarque que le beau-fils KERGOULLE :Alain le BOUDER marié à Laurence KERGOULLE séjourne sur la ferme puisque 5 enfants y sont nés de 1760 à 1772.
  • En 1791, lors du recensement ,Louis le NAOUR est indiqué comme cultivateur actif .Aucun KERGOULLE n’est mentionné !
  • Un métayer Jean le GALL et sa femme Catherine BARRE auront 3 enfants de 1786 à 1791.Catherine et la fille de Guillaume BARRE et Corentine DONNARD qui n’avaient qu’un seul garçon ,sans doute décédé .Selon le même procédé ,Hervé-Louis PHILIPPE devient cultivateur à Guilly Vian en se mariant avec Isabelle KERGOURLAY. Le couple aura 4 enfants sur la ferme de 1802 à 1813 .Isabelle ou Élisabeth est la fille de Guénolé KERGOULLE et de Jeanne le POUPON.
  • On peut penser que ces occupations successives à partir de gens issus d’un même patronyme ,se font sur la même tenue .
  • On remarque aussi que le site emploie beaucoup de journaliers de 1780 à 1821.

En 1821 ,un charpentier , Alain le SCEO et sa femme Barbe le POUPON habite les lieux. N’est ce pas le signe de travaux importants ?

  • De 1829 à 1843 ,Vincent le BERRE et sa femme Isabelle PHILIPPE ,auront 5 enfants à Guilly Vian .Isabelle est la fille de Hervé-Louis PHILIPPE et de Isabelle KERGOURLAY : il y a une nouvelle fois transmission par une fille !
  • De 1836 à 1863, c’est Louis Guénolé le NAOUR marié à Marie Jeanne RIOU qui occupe l’une des tenues . Il aura 3 enfants de cette dernière puis 7 enfants avec Marie Jeanne JAOUEN .

Remarque Cette longue période sans journaliers au 19e siècle peut nous faire imaginer plusieurs causes : l'introduction des machines agricoles, le mildiou et le travail à la papeterie (cf détails en annexe).

  • Marie Perrine le NAOUR se marie avec François Yves RANNOU et s’installent sur la ferme où ils auront 7 enfants.

Hélas, ils décédent en 1901 en laissant des enfants mineurs .Le père de François-Yves RANNOU d’Elliant époux de Marie–Françoise LENNON devient tuteur et gestionnaire des biens . Il procéde à des échanges et des ventes de terres .Ainsi Pierre HEMIDY ,Tisserand, et sa femme Catherine Horellou ,ont pu acquérir un lot situé en bordure de la route de Coray .Cette pratique avait déjà permis en 1897 aux époux NEDELEC/CHIQUET un achat de parcelle .

  • On peut estimer que la surface de terre avant ses modifications était d’environ 16 hectares .

En 1916 ,Joseph le GARREC et son épouse Marie Jeanne GLEHEN font l’acquisition de cette tenue au propriétaire GLEHEN de Pluguffan ,ils sont les grands-parents de l’actuel propriétaire .Y a-t-il un lien de parenté entre Marie-Jeanne et l’ancien tenancier ? sans doute !

  • Monsieur Joseph le GARREC occupe actuellement la deuxième tenue avec environ 20 hectares mais certaines parcelles sont sur d’autres secteurs comme CROISSANT-GUILLY.

Remarque :Il n’y a pas eu de remembrement à Ergué-Gabéric.

  • Nous observons que la base de certains bâtiments est constituée de très grosses pierres ,certaines pouvant être qualifiées de menhirs .Les traces d’un ancien four à poteries apparaissent sous le hangar .Elles se justifient par la présence dans la ferme en 1798 environ, de GESTIN-ISTIN Louis potier cultivateur .C’est un beau-fils le NAOUR.
  • Monsieur le GARREC propriétaire de la deuxième tenue et de la vieille maison (ci-dessus) portant la date de 1844 sur un linteau de porte .nous indique aussi des vestiges de poteries dans son propre hangar et à l’emplacement d’une maison récente .
  • La quantité de naissances relevées dans ce hameau ,permet de penser que la population des lieux était assez importante .Ce que laisse aussi prévoir les traces d’anciennes constructions .L’une d’entre elles ,encore en état , a été transformé en grange .mais l’appariement soigné des pierres (ci-contre) montre que sa destination première était l’habitation . Dans un autre bâtiment ,une cheminée ,sur le mur sud ,comporte une niche à la fonction indéterminée .
  • les derniers occupants du beau bâtiment (voir photo au début)que l’on peut qualifier de « principal » étaient des « le Breton »( acquisition de Monsieur Alain CHIQUET) .Ils l’avaient eux même acquis à un propriétaire bourgeois de Quimper .



[modifier] 5 Généalogie des habitants

ce patronyme se évolue aussi en KERGOURLLE, KERGOURLAY ,...


[modifier] 6 ANNEXES

[modifier] 6.1 La disparition des journaliers

Les raisons de leur disparition au 19e siècles sont au moins triples :

1- L’introduction des machines agricoles
  • La charrue à brabants et autres ,qui ont réduit la main d’œuvre nécessaire .En 1830 ,en Lorraine ,on construit et utilise, déjà ,des machines complexes comme les batteuses et manéges divers .
  • Jean le RESTE, ancien maire, nous indique que la commune de Ergué-Gabéric était très en retard dans sa modernisation agricole. Ce n’est qu’au début du XXéme siècle que le changement apparaît enfin . D’abord sous forme de charrues ce qui pose d’ailleurs beaucoup de problèmes aux agriculteurs du lieu. Pour apprendre à utiliser ces nouveaux matériels, Ils se voient obligés de faire appel à des spécialistes ayant travaillé dans d’autres communes comme Scaër par exemple. Le père de Monsieur le RESTE étant l’un d’eux.


2- Le Mildiou
En Irlande, de 1845 à 1846 ,1 million de morts dus à la famine. Le responsable : un champignon microscopique venu d'Amérique au XIXème siècle :le mildiou Ce parasite du genre « Phytophthora infestans ».



Il regroupe environ 70 espèces d'organismes qui ressemblent à des champignons mais qui sont actuellement classés dans un règne à part (les stramenopila) en compagnie des algues brunes et des diatomées ! Quoiqu'il en soit, ce sont pour l'immense majorité de redoutables pathogènes des végétaux cultivés. Certaines espèces ont une importance économique considérable. Citons par exemple le mildiou de la pomme de terre ) qui fût à l'origine de l'effroyable famine et qui provoqua l’émigration des Irlandais vers l’Amérique .

Les causes de la propagation de la maladie :

En 1844, année ou le mildiou de la pomme de terre commença à s'étendre en Amérique du nord. On pense que les spores ont traversé l'Atlantique en 1845 à bord d'un des nombreux navires marchands qui faisaient la navette entre l'Europe et les Etats Unis. Des foyers d'infection sporadiques furent observés çà et là, qui se multiplièrent à la faveur de la pluviométrie élevée du mois d'août 1845. Une fraction importante de la récolte fut détruite (40 à 70%), réduisant sensiblement l'apport alimentaire de la population.

1846 fut pire, toute la récolte fut virtuellement perdue. La maladie fut transmise surtout par les pommes de terres atteintes laissées à pourrir dans les champs au lieu d'avoir été détruites (par exemple, brûlées). Dans l'ensemble, 1845 fut une année assez morne du point de vue climatique, nuageuse et froide, mais pas exceptionnelle.

Le temps de 1846, par contre, fut exceptionnel: après un hiver très doux et un printemps très humide, les températures ont atteint, à partir de la seconde moitié de mai, des records de température dans une grande partie de l'Europe, des vents forts en automne et un hiver froid et très enneigé. Chacune à son tour, ces étapes ont contribué à la famine de 1846-7
A Ergué-Gabéric, La maladie a réduit les moyens financiers des cultivateurs et les contraint à faire eux-mêmes tous les travaux agricoles .
Dans le livre de Jean-Marie DEGUIGNET « Histoire de ma vie » ,il nous décrit ,dans le paragraphe « la mort des pommes de terre », l’apparition de la maladie qui fit disparaître la variété « saucisses »(a). On remarquera que dans le pays bigouden, une autre variété du tubercule était cultivée et résista beaucoup mieux à la maladie. Elle permit de réduire le risque de famine comme en Irlande .Cependant ,le nombre de mendiants passe de 29 en 1841 à 198 en 1846. C’est donc dans cette triste condition que l’on retrouve les journaliers disparus !
Toujours dans ce même livre ,les fermes de Guilly-Bian ,de Guilly-Bras étaient mentionnées avec d’autres dans une comptine en breton ,pour attirer le « feu de Dieu » sur ces lieux dont les occupants n’avaient plus aucune charité pour les mendiants .

3– La papeterie de Odet :

  • L’examen des actes de naissances de 1828 à 1866, montre la montée en importance de la fabrique de papier de Odet .Elle emploie de nombreux ouvriers et surtout des journaliers en cette période difficile. Ils habitent Keranguéo, Kerho et Odet.
  • Après Monsieur le MARIE, la famille BOLLORE prend la direction de l’usine. Elle demande à la commune de faire construire ou d’améliorer la route qui conduit à l’usine. Ce sont ainsi des journaliers en chômage qui réalisent ce travail.
  • Autre fait de société qui caractérise l’époque : le chemin de fer arrive en gare de Quimper en 1863. Ce nouveau moyen de transport rapproche la commune de la capitale et participe certainement au changement des mentalités.
  • (a) Dans ma jeunesse ,après la guerre ,il subsistait encore quelques pommes de terre de cette variété. Les cultivateurs qui en possédaient encore les plantaient toujours dans un endroit hors de vue. Il existaient des « commandos » d’envieux qui allaient voler le précieux tubercule, de nuit, dans les champs repérés.

[modifier] 6.2 La randonnée par Guilly-Vian

  • Départ à Lestonan sur le grand parking
  • Prendre la direction de Kerho : à Kerho admirer les vieilles bâtisses (fenêtres à meneaux).
  • A Quillyhouarn, admirer le bel ensemble de bâtiments ,auges , etc.…
  • Prendre à droite « hent ar guilli » , descendre jusqu’à la fontaine.
  • Les éboulis de pierres sont sur les emplacements des carrières.
  • Remonter jusqu’à Guilly vian. Respirer.
  • Remarquer le nombre de maisons et étables, les grosses pierre, les auges.
  • En longeant la nationale revenir à Lestonan, voir la vieille ferme de Lestonan Vian.
  • Il est aussi possible de prendre à droite dans le bourg vers Kerhuel.
  • Descendre dans le vallon en forme de parc jusqu’à la route de départ.
  • Revenir au parking central.

Cette promenade dure environ 2 heures en marchant tranquillement. Assez vallonné



Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric

Date de création : juin 2006    Dernière modification : 5.01.2008    Avancement : Image:Bullorange.gif [Développé]