La ferme de Guilly-Vihan
Un article de GrandTerrier.
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Le présent texte est basé essentiellement sur un article écrit par Gaëlle Martin dan le Bulletin de l’association ARKAE de Janvier 2003 et intitulé "La ferme de M. Chiquet".
[modifier] 1 Présentation
[modifier] 1.1 Situation géographique
Géolocalisation = latitude 48.022109, longitude -4.006577
Guilly-Vian occupe une partie d'un petit plateau à environ 100 m d'altitude, au nord est d'Ergué-Gabéric. Ses limites sont comprises entre la route de Coray, Guilly Vras, Quillihouam, Kervoreden et Kerouzel. Guilly Vian représente environ 50 hectares. La voie quittant la route de Coray à l'embranchement nommé CroasHent Guilly et desservant Guilly Vras, Guilly Vian et Quillihouam s'appelait chemin de Quillihouam. Ce chemin assurant la liaison entre la route de Coray et l'ancienne route de Carhaix, que l'on rejoignait à 400 m derrière Quillihouam plaçait donc Guilly Vras et Guilly Vian entre deux axes de circulation importants.
On notera en annexe un circuit de randonnée de 2 heures au départ de Lestonan qui permet de découvrir Guilly-Vian et ses environs.
[modifier] 1.2 Signification du nom
Guilly-Vihan | Signification : "petit bosquet"
Décomposition : Killi pour "bosquet, bocage" et Bihan pour "petit". |
Le nom est attesté dans un document daté de 1458 se compose de guilly ou kili "bosquet, bocage" et de Vian "petit", adjectif ou patronyme. Ainsi le nom du hameau signifie «petit bosquet» ou le «bosquet du dénommé Petit», ou plus vraisemblablement «le petit hameau du bosquet» par opposition au «grand hameau du bosquet», c’est-à-dire «guilly-vras».
La signification «La ferme du petit bosquet» pour Guilly Vian et «La ferme du grand bosquet» pour Guilly Vras serait dépendante de la taille des deux fermes. Pourtant si l’on examine une carte actuelle, on remarque que Guilly Vian semble aujourd'hui un hameau plus important que Guilly Vras. Mais un aveu de Guy Autret de Missirien et Kerfors mentionne le hameau. Et dans le recensement de 1791, il y a plusieurs domestiques à Guilli-Vras ce qui donne une idée de l’importance de la ferme.
[modifier] 1.3 Description
La ferme de M. CHIQUET à Guilly-Vihan est celle située sur la gauche, au point où la voie goudronnée redevient chemin et descend dans la vallée, où coule le ruisseau de Guilly.
M. CHIQUET est né à Guilly Vian en 1921 et y réside encore actuellement. Il a pu remarquer autour de sa ferme divers éléments en lien avec le passé des lieux. D'après lui, la partie la plus ancienne est l'étable située à l'extrémité ouest de l'exploitation : « C'est un édifice reconstruit (traces de reprises du pignon) avec remploi, en majorité, de pierres plus anciennes. L'appui de fenêtre est partiellement constitué d'une pierre moulurée (ancienne corniche ou corbelet de cheminée ?). L'absence de linteaux en pierre et l'irrégularité de la mise en œuvre plaident également en faveur d'une reconstruction totale, tout comme le bloc monolithe au niveau du soubassement (...), peut-être (...) un bloc extrait à proximité, peut-être un ancien seuil de porte ».
A l'intérieur, on observe une niche pratiquée dans le pignon ouest : « vestiges de l'âtre de l'ancienne cheminée ? Il pourrait alors s'agir de niches destinées à abriter des denrées craignant l'humidité (tabac, sel). Il serait donc envisageable de penser que ce bâtiment a pu servir, à un moment donné, de logis ».
Presque dans le même alignement, vers l'est, la maison d'habitation se trouve au bord du chemin. En façade l'appareil est plus soigné, plus régulier : les blocs de granit sont équarris, des pierres de taille soulignent toutes les ouvertures. En revanche, on retrouve le moellon dans le mur aveugle (sans fenêtres) à l'arque ». En façade, orientée sud, les ouvertures sont symétriquement distribuées par rapport à l'axe de la porte. L'ouverture de l'étage surplombant la porte d'entrée, permet d'accéder au grenier de l'extérieur. « Les petites ouvertures latérales servaient à aérer le grenier l'ouverture centrale d'accès (par échelle) et le pignon découvert (…)indiquent que, comme c'était la règle, la couverture d'origine était en chaume. Ce logis n'est certainement pas antérieur à 1833 ».
L’espace de vie dans la maison s'organisait en deux pièces, « selon la distribution courante de l'époque : salle/chambre séparées par un couloir délimité de cloisons », en bois ici. Un escalier intérieur constituait un second accès pour le grenier. La salle occupe la partit droite. On cuisinait dans la grande cheminée aménagée dans le pignon est. La table prenait place sous la fenêtre la plus proche de la cheminée, perpendiculairement au mur. Le long des parois étaient disposés les lits clos, les armoires. La famille des patrons, la bonne y vivaient. Les murs ont été recouverts d'un enduit blanc, décoré à l'éponge de pois bleus.La pièce de gauche servait de chambre aux patrons. Elle avait aussi sa cheminée. Les enfants en bas âge y dormaient également. Cette pièce a conservé son sol en terre battue. Une rigole est pratiquée dans le sol entre les deux pièces. « A-t-elle servit à canaliser les eaux d'évacuation d'un ancien évier ? Le logis, est caractéristique de l'habitat rural finistérien dans ce secteur. Il s'agit d'un « logis en rez-de-chaussée avec combles à surcroît ». Le puits qui porte la date de 1831 et le logis semblent être tout à fait contemporains.
Les bêtes logeaient dans l'étable mitoyenne à la maison d'habitation. Les chevaux entraient par la porte de droite, les vaches par celle de gauche. « On retrouve le schéma courant selon lequel l'étable à chevaux jouxte le logis, alors que l'étable à vaches se situe à l'extrémité de l'alignement ». Deux issues donnent sur l'arrière du bâtiment : là sont aménagées l'aire à battre et une grange faite d'imposants blocs de granit équarri. « A l'origine cette grange était couverte d'un toit en chaume. La porte centrale, pouvant laisser passer une charrette et actuellement surmontée d'un linteau en bois, était probablement, une porte en arc plein cintre en granite. Des exemple semblables sont nombreux en Cornouaille.
La mise en œuvre est très soignée et les chaînages d'angle sont en partie composés de gros blocs taillés. Ce bâtiment, peut-être abaissé, date vraisemblablement des années 1830-1840 et est donc contemporain au logis. ». L’ajonc pilé à l’aide d’un grand maillet de bois était utilisé en hiver pour la nourriture des bêtes et en particulier pour celle des chevaux, qui en étaient très friands.
Guilly Vian est un des exemples du bâti ancien de qualité qui subsiste encore à Ergué-Gabéric.
[modifier] 2 Particularités
[modifier] 2.1 Four à pain
La ferme possédait son four à pain à l'angle sud-est de la maison neuve, bâtie par les parents de M. CHIQUET au début du XXéme siècle . M. CHIQUET l'a détruit en 1947, lors de la construction de la route.
[modifier] 2.2 Borne romaine
Aux alentours de sa ferme, il a relevé la présence de plusieurs penty effondrés, les restes d'anciens talus qui lui ont permis de deviner le tracé des anciennes parcelles. M. CHIQUET a extrait de nombreuses pierres de ses champs dont il a orné sa cour. Parmi celles-ci se trouve une borne romaine, aujourd'hui placée entre le pignon de son appentis et le bord de la route. Il existait deux carrières de granite autrefois à Guilly Vian, dans la courbe du chemin descendant dans la vallée. De l'une on extrayait la pierre à bâtir, de l'autre de la pierre pour faire des auges, abreuvoirs, pierres à piler l'ajonc... Ces carrières expliquent la qualité de la mise en œuvre des bâtiments. « Les bâtiments, surtout le logis et la grange, reflètent l'architecture rurale traditionnelle de la Cornouaille dans la première moitié du XIXe siècle. Les étables en alignement ont été rajoutées dans la seconde moitié du XIXe siècle ».
[modifier] 2.3 Auge
Une auge de taille imposante et d’un poids de plusieurs tonnes a nécessité une quarantaine de bœufs pour son acheminement depuis la carrière pré-citée jusqu’à la ferme où elle se trouve encore.
[modifier] 3 Documents d'archives
[modifier] 3.1 Extraits des cadastres de 1835 et 1914
On remarque la modification de la disposition des bâtiments de 1835 à 1914 ! En 1914 une modification du chemin de Guilly-Houarn à Garsalec est prévue et un plan est établi :Voir ce plan [1]
[modifier] 4 Les habitants des lieux
[modifier] 4.1 Tableau récapitulif
HABITANTS de GUILLY-BIHAN | ||||||||
Couple | Métiers | Notes | ||||||
Dates | Nb enfants | Noms | Prénoms | Noms | Prénoms | Unions | ||
1636-1644 | 5 | URVOY | Guillaume | QUEAU | Marguerite | 1682 | Cultivateur | o 1605 |
1644 | 2 | JOURDREN | Hervé | le MEUR | Catherine | o 1630; + 1685 | ||
1630-1685 | 2 | le BRETON | Hervé | le GUEN | Françoise | Hervé o 1630-+ 1685 | ||
1645-1646 | 1 | le BRETON | Jean | PELLU | Catherine | Jean o 1633 +1685 | ||
1631-1644 | 5 | le ROCCAN | Allain | PENDU | Françoise | Allain + 1685 | ||
1633-1685 | le ROCCAN | Hervé | JOURDREN | Catherine | Hervé o 1633 + 1685 | |||
1684 | le BRETON | Hervé | KERGOAT | Marie | 1685 | o Ergué-Gabéric | ||
1672-1722 | 1 | URVOY | Hervé | le GAC | Corentine | 1716 | o /1672 | |
1721-1723 | 2 | URVOY | Hervé | MICHELET | Blanche | 1721 | épouse N°2 de Hervé | |
1679 | 1 | JOURDREN | Nouël | RANNOU | Marie | 1673 | Journalier | |
1640-1720 | 2 | le NAOUR | Magloire | LOZEACH | Adelice | NAOUR de 1680 à 1860;+ 1720 | ||
1680 | 1 | BOURREBAO | Yves | le BOUDER | Louise | 1684 | ||
1680 | 1 | le GOFF | Guillaume | le PORIEL | Marie | |||
1685-1688 | 2 | KERGOULLE | Pezron | HUIBAN | Laurence | KERGOULLE de 1685 à 1813 | ||
1688-1704 | 5 | KERGOULLE | Pezron | URVOAS | Laurence | |||
1719 | 1(6) | BUREAU | Jan | le CORNEC | Marie | enfant + en 1719 | ||
1709-1724 | 3 | BARRE | Louis | le BRETON | Jeanne | enfant + en 1717 | ||
1719-1729 | 5 | LE NAOUR | Denis | le BOUDER | Adelice | 1717 | fils de Magloire;o 1694 | |
KERGOULLE | Laurent | BOURBAO | Barbe | 1727 | o 1700 | |||
2 | KERGOULLE | Laurent | HUITRIC | Jacquette | 1734 | |||
1731-1743 | 2 | KERGOULLE | Guénolé | le JOLY | Françoise | 1730 | ||
1755 | JOURDREN | Jean | le POUPON | Marie | 1735 | o 1699;+ 1755 60 ans | ||
1748-1783 | 6 | BARRE | Guillaume | DONNARD | Corentine | 1744 | Cultivateur | o 1705 |
1760-1764 | 2 | CARRER | Germain | le MEVEL | Marie | 1753 | ||
1749 | 1 | le GALL | Maurice | le DERVOUET | Catherine | 1744 | o Elliant | |
1749-1779 | 5 | le NAOUR | Laurent | le BRETON | Marie | 1749 | o 1729 | |
1753 | 1 | NEDELEC | Barnabé | HUITRIC | Marguerite | 1753 | Journalier | |
1753 | 1 | JOURDREN | Louis | l'OLLIVIER | Marie | 1750 | o 1731 | |
1756 | 1 | le MEUR | Laurent | le BRETON | Marie | |||
1759-1760 | 2 | le NAOUR | Michel | le BIGNARD | Françoise | 1751 | Cultivateur | o Landrevarzec |
1760 | 1 | le GALAND | Laurans | QUINTIN | Marie | 1749 | o 1723 | |
1760-1772 | 5 | le BOUDER | Alain | KERGOULLE | Laurence | 1760 | Métayer ? | o 1743 |
1765-1774 | 2 | KERGOULLE | Louis | PEZRON | Jeanne | 1763 | o 1738 | |
1763 | 1 | HUITRIC | Guénolé | le QUEFFELEC | Françoise | 1755 | o 1730 | |
1764 | 2 | ABGRALL | Nicolas | le ROY | Marie | 1760 | o Coray | |
1766 | 1(+5) | le ROY | Jean | le COROLLER | Marie | 1764 | Journalier | o 1738 |
1760-1767 | 3 | KERGOULLE | Laurent | le TARIDEC | Anne | 1756 | Cultivateur | o 1736 |
1774-1786 | 1 | KERGOULLE | Laurent | GUIVARCH | Anne | 1771 | o Elliant | |
1776 | 2 | KERGOULLE | Guénolé | le POUPON | Jeanne | 1723 | Cultivateur | o 1687 |
1770 | 1 | GELARD | Louis | CHUEL | Françoise | 1769 | o Combrit | |
1770-1772 | 2 | BLEOGAT | René | le MAO | Jacquette | 1768 | Cultivateur | puis à Stanqueau;o Elliant |
1775-1783 | 3 | PIRIOU | Gabriel | le MEUR | Marguerite | 1767 | ||
1790 | PIRIOU | Alexis | Fils 1er lit | |||||
1778 | D | PIRIOU-PERON | Yves | COATMEN | Marie Josephe | 1773 | o Landrevarzec | |
1776-1782 | 3 | le NAOUR | Louis | CUZON | Françoise | 1775 | Cultivateur | o 1752 |
1780 | D | le GRAND | jean | le BLAISE | Jeanne | 1771 | o 1740 | |
1781-1790 | 1 | le LOUET | Vincent | MARC | Anne | 1779 | Cordonnier | o Landrevarzec |
1782 | 1 | DAGORN | Yves | BARRE | Corentine | 1766 | Journalier | o 1736 Chateauneuf |
1782 | D | QUINIOU | Jean | NICOT | Marguerite | 1760 | o Langolen | |
1782 | D | le CAUGANT | François | HUITRIC | Jacquette | 1724 | o Ergué-Gabéric | |
1783 | 1 | le POUPON | Guillaume | CHUEL | Jeanne | 1774 | Journalier | o 1747 |
1783 | D | RANNOU | Philippe | le TREUT | Françoise | 1754 | o 1726 | |
1784 | D | le POUPON | Guillaume | le LOUET | Jeanne | 1735 | Journalier | o 1714 |
1784-1788 | 1 | QUILLIOU | Corentin | CARIOU | Mauricette | 1773 | Journalier | o Saint-Thois |
1788 | D | le POUPON | Hervé | ? | louise | |||
1786-1794 | 5 | le NAOUR | louis | le BARS | Marie Françoise | 1784 | Cultivateur actif | o 1752 |
1787-1791 | 3 | HEMEDY | Guillaume | POHER | Marie Corentine | 1777 | Métayer | 1815 |
1786-1791 | 3 | le GALL | Jean | BARRE | Catherine | 1784 | Métayer | |
1788-1860 | le NAOUR | jean | Cultivateur | |||||
1790 | MORVAN | Louis + | le POUPON | Marie Louise | Journaliére | veuve Morvan | ||
1790 | MORVAN | Marie anne | fille marie-Louise o /1778 | |||||
1790 | BICHODON | Pierre | le BERRE | Anne | ? | Metayer | ||
1790 | le BERRE | Laurent | Domestque | o 1771 | ||||
1790 | CUZON | CABELLIC | Marie | Journaliére | VeuveCuzon | |||
1790 | CUZON | Marie Anne | Fille | |||||
1791 | 0 | COLIN | jean | le MEUR | Marguerite | 1783 | o Saint-Segal | |
1793 | 1 | CORNEC | Yves | FAVIEN | Julienne | Journalier | ||
1793 | 1 | le MOENNER | François | AUFFRET | Julienne | 1789 | Journalier | |
1795 | 1 | DULLORIER | Hervé | le CORRE | Marie Blanche | Tailleur | ||
1796 | 1 | le GALL | jean | PERON | Marie | 1795 | Journalier | |
1796 | 1 | LANHUEL | Yves | PHILIPPE | Marie Anne | 1789 | Cultivateur | o 1767 |
1798 | (5)1 | GESTIN-ISTIN | Louis | le NAOUR | Marie Françoise | Potier-Cultivateur | ||
An12 | HOALIER | Jean | DAOUDAL | Marie Anne | ||||
1802-1813 | 4 | PHILIPPE | Hervé Louis | KERGOURLAY | Elisabeth-Isabelle | Cultivateur | ||
1807 | 1 | le BOURHIS | René Corentin | le BOURHIS | Marguerite | |||
1811-1839 | 3 | le NAOUR | Jean Hervé | le BRONNEC | Marie -Jeanne | 1809 | Cultivateur | o 1788 |
1819-1827 | 2(2) | MICHELET | Yves | DANNIELOU | Marie-Catherine | 1815 | Journalier | o 1775 |
1821 | 1 | le MOAL | René | HUITRIC | Marie-Anne | 1820 | Journalier | o Ergué-Gabéric |
1821 | 1 | le SCEO | Alain | le POUPON | Barbe | Charpentier | ||
1824-1830 | 3 | HEYDON | Hervé Pierre | le BERRE | Marie Marguerite | 1823 | Cultivateur-Tisserand | o 1794 |
1829-1843 | 5 | le BERRE | Vincent | PHILIPPE | Isabelle | 1828 | Cultivateur | o 1797 |
1834-1836 | 2 | QUEINNEC | Charles | HENAFF | Marie Catherine | Journalier | o 1800 | |
1836 | 1 | le QUINIOU | Eloy | DENES | Isabelle | 1831 | Journalier-Arrétier | o /1793 |
1838 | 1 | MARTIN | Jean | le QUILLIOU | Mauricette | 1837 | Tailleur | o 1814 |
1836-1839 | 3 | le NAOUR | Louis Guénolé | RIOU | Marie-Jeanne | 1835 | Cultivateur | Mildiou o 1813 |
1850-1869 | 8 | le NAOUR | Louis Guénolé | JAOUEN | Marie Jeanne | 1849 | Cultivateur | 2 ou 3 tenues ? |
1851-1853 | 2 | le QUINIOU | Joseph | le BERRE | Marie Isabelle | 1848 | Cultivateur | o 1822;"" Période sans journaliers |
1866-1872 | 3 | NEDELEC | René Michel | le BERRE | Marie Jeanne | 1862 | Cultivateur | o 1835 |
1866 | 1 | BOURBIGOT | Joseph Louis | LOUET | Marie-Jeanne | 1866 | Cultivateur | o 1839 |
1875 | BRIVOAL | Jean | GOURMELEN | Marie Anne | 1875 | Cultivateur | o 1856 | |
1884-1901+ | 7 | RANNOU | François Yves | le NAOUR | Marie Perrine | 1884 | Cultivateur | Fille de Louis Guénolé et Jaouen; o 1861 |
CHIQUET | Pierre | NEDELEC | Perrine | 1884 | Cultivateur | o 1859 | ||
N1885 | 7 | CHIQUET | René Laurent | THEPOT | Marie Louise | Cultivateur | Né à Guilly Vian en 1885 | |
1901 | GUEGUEN | Fermier locataire | Après décés François yves | |||||
1910 | GLEHEN | Propriétaire | de Kerhaou-Pluguffan | |||||
1916-1919 | le GARREC | Joseph | GLEHEN | Marie Jeanne | Cultivateur | Parenté indirecte avec GLEHEN | ||
1919-1935 | le GARREC | Joseph | BARRE | Catherine | cultivateur | |||
2000 | le GARREC | Joseph | Propriétaire actuel | |||||
1921-2003 | CHIQUET | Alain | GUICHAOUA | Renée | Cultivateur | Né à Guilly Vian |
[modifier] 4.2 Relevé des actes
En pratiquant un relevé systématique des actes d’état civil qui mentionnent Guilly Vian, on trouve les couples suivants :
- Guillaume URVOY et Marguerite Queau qui auront 5 enfants de 1636 à 1644
Puis les familles KERGOULLE de 1685 à 1780 et le NAOUR de 1680 à 1870 vont occuper les lieux simultanément pendant au moins 100 ans pour les premiers et 200 ans pour les suivants .
- Première observation :il y a au moins 2 tenues .
- Plusieurs générations de KERGOULLE occupent en même temps une des tenues.
- Les le NAOUR se succèdent sur une plus grande période ,sans doute sur l’autre tenue.
D’autres couples séjournent aussi très longtemps comme :
- Guillaume BARRE et Corentine DONNARD qui auront 6 enfants de 1748 à 1783. Sans doute à la place des KERGOULLE qui présentent un « trou » de générations dans cette zone.
- Il n’y a aucun mariages entre les deux principales familles .
- Sur les actes de naissances ,ils ne sont jamais mutuellement parrains et marraines , Habitude qui devient courante par la suite, pour les familles occupantes.
Je suis tenté de conclure que les deux familles n’avait pas beaucoup d’atomes crochus !
- Le hameau voit aussi des naissances d’enfants de journaliers .Même si leur profession n’est pas mentionnée .C’est parce que les naissances ont lieu à chaque fois dans une ferme différente que je tire cette conclusion.
- On remarque que le beau-fils KERGOULLE :Alain le BOUDER marié à Laurence KERGOULLE séjourne sur la ferme puisque 5 enfants y sont nés de 1760 à 1772.
- En 1791, lors du recensement ,Louis le NAOUR est indiqué comme cultivateur actif .Aucun KERGOULLE n’est mentionné !
- Un métayer Jean le GALL et sa femme Catherine BARRE auront 3 enfants de 1786 à 1791.Catherine et la fille de Guillaume BARRE et Corentine DONNARD qui n’avaient qu’un seul garçon ,sans doute décédé .Selon le même procédé ,Hervé-Louis PHILIPPE devient cultivateur à Guilly Vian en se mariant avec Isabelle KERGOURLAY. Le couple aura 4 enfants sur la ferme de 1802 à 1813 .Isabelle ou Élisabeth est la fille de Guénolé KERGOULLE et de Jeanne le POUPON.
- On peut penser que ces occupations successives à partir de gens issus d’un même patronyme ,se font sur la même tenue .
- On remarque aussi que le site emploie beaucoup de journaliers de 1780 à 1821.
En 1821 ,un charpentier , Alain le SCEO et sa femme Barbe le POUPON habite les lieux. N’est ce pas le signe de travaux importants ?
- De 1829 à 1843 ,Vincent le BERRE et sa femme Isabelle PHILIPPE ,auront 5 enfants à Guilly Vian .Isabelle est la fille de Hervé-Louis PHILIPPE et de Isabelle KERGOURLAY : il y a une nouvelle fois transmission par une fille !
- De 1836 à 1863, c’est Louis Guénolé le NAOUR marié à Marie Jeanne RIOU qui occupe l’une des tenues . Il aura 3 enfants de cette dernière puis 7 enfants avec Marie Jeanne JAOUEN .
Remarque Cette longue période sans journaliers au 19e siècle peut nous faire imaginer plusieurs causes : l'introduction des machines agricoles, le mildiou et le travail à la papeterie (cf détails en annexe).
- Marie Perrine le NAOUR se marie avec François Yves RANNOU et s’installent sur la ferme où ils auront 7 enfants.
Hélas, ils décédent en 1901 en laissant des enfants mineurs .Le père de François-Yves RANNOU d’Elliant époux de Marie–Françoise LENNON devient tuteur et gestionnaire des biens . Il procéde à des échanges et des ventes de terres .Ainsi Pierre HEMIDY ,Tisserand, et sa femme Catherine Horellou ,ont pu acquérir un lot situé en bordure de la route de Coray .Cette pratique avait déjà permis en 1897 aux époux NEDELEC/CHIQUET un achat de parcelle .
- On peut estimer que la surface de terre avant ses modifications était d’environ 16 hectares .
En 1916 ,Joseph le GARREC et son épouse Marie Jeanne GLEHEN font l’acquisition de cette tenue au propriétaire GLEHEN de Pluguffan ,ils sont les grands-parents de l’actuel propriétaire .Y a-t-il un lien de parenté entre Marie-Jeanne et l’ancien tenancier ? sans doute !
- Monsieur Joseph le GARREC occupe actuellement la deuxième tenue avec environ 20 hectares mais certaines parcelles sont sur d’autres secteurs comme CROISSANT-GUILLY.
Remarque :Il n’y a pas eu de remembrement à Ergué-Gabéric.
- Nous observons que la base de certains bâtiments est constituée de très grosses pierres ,certaines pouvant être qualifiées de menhirs .Les traces d’un ancien four à poteries apparaissent sous le hangar .Elles se justifient par la présence dans la ferme en 1798 environ, de GESTIN-ISTIN Louis potier cultivateur .C’est un beau-fils le NAOUR.
- Monsieur le GARREC propriétaire de la deuxième tenue et de la vieille maison (ci-dessus) portant la date de 1844 sur un linteau de porte .nous indique aussi des vestiges de poteries dans son propre hangar et à l’emplacement d’une maison récente .
- La quantité de naissances relevées dans ce hameau ,permet de penser que la population des lieux était assez importante .Ce que laisse aussi prévoir les traces d’anciennes constructions .L’une d’entre elles ,encore en état , a été transformé en grange .mais l’appariement soigné des pierres (ci-contre) montre que sa destination première était l’habitation . Dans un autre bâtiment ,une cheminée ,sur le mur sud ,comporte une niche à la fonction indéterminée .
- les derniers occupants du beau bâtiment (voir photo au début)que l’on peut qualifier de « principal » étaient des « le Breton »( acquisition de Monsieur Alain CHIQUET) .Ils l’avaient eux même acquis à un propriétaire bourgeois de Quimper .
[modifier] 5 Généalogie des habitants
ce patronyme se évolue aussi en KERGOURLLE, KERGOURLAY ,...
[modifier] 6 ANNEXES
[modifier] 6.1 La disparition des journaliers
Les raisons de leur disparition au 19e siècles sont au moins triples :
1- L’introduction des machines agricoles
- La charrue à brabants et autres ,qui ont réduit la main d’œuvre nécessaire .En 1830 ,en Lorraine ,on construit et utilise, déjà ,des machines complexes comme les batteuses et manéges divers .
- Jean le RESTE, ancien maire, nous indique que la commune de Ergué-Gabéric était très en retard dans sa modernisation agricole. Ce n’est qu’au début du XXéme siècle que le changement apparaît enfin . D’abord sous forme de charrues ce qui pose d’ailleurs beaucoup de problèmes aux agriculteurs du lieu. Pour apprendre à utiliser ces nouveaux matériels, Ils se voient obligés de faire appel à des spécialistes ayant travaillé dans d’autres communes comme Scaër par exemple. Le père de Monsieur le RESTE étant l’un d’eux.
2- Le Mildiou
En Irlande, de 1845 à 1846 ,1 million de morts dus à la famine. Le responsable : un champignon microscopique venu d'Amérique au XIXème siècle :le mildiou Ce parasite du genre « Phytophthora infestans ».
Il regroupe environ 70 espèces d'organismes qui ressemblent à des champignons mais qui sont actuellement classés dans un règne à part (les stramenopila) en compagnie des algues brunes et des diatomées ! Quoiqu'il en soit, ce sont pour l'immense majorité de redoutables pathogènes des végétaux cultivés. Certaines espèces ont une importance économique considérable. Citons par exemple le mildiou de la pomme de terre ) qui fût à l'origine de l'effroyable famine et qui provoqua l’émigration des Irlandais vers l’Amérique .
Les causes de la propagation de la maladie :
En 1844, année ou le mildiou de la pomme de terre commença à s'étendre en Amérique du nord. On pense que les spores ont traversé l'Atlantique en 1845 à bord d'un des nombreux navires marchands qui faisaient la navette entre l'Europe et les Etats Unis. Des foyers d'infection sporadiques furent observés çà et là, qui se multiplièrent à la faveur de la pluviométrie élevée du mois d'août 1845. Une fraction importante de la récolte fut détruite (40 à 70%), réduisant sensiblement l'apport alimentaire de la population.
1846 fut pire, toute la récolte fut virtuellement perdue. La maladie fut transmise surtout par les pommes de terres atteintes laissées à pourrir dans les champs au lieu d'avoir été détruites (par exemple, brûlées). Dans l'ensemble, 1845 fut une année assez morne du point de vue climatique, nuageuse et froide, mais pas exceptionnelle.
Le temps de 1846, par contre, fut exceptionnel: après un hiver très doux et un printemps très humide, les températures ont atteint, à partir de la seconde moitié de mai, des records de température dans une grande partie de l'Europe, des vents forts en automne et un hiver froid et très enneigé. Chacune à son tour, ces étapes ont contribué à la famine de 1846-7
A Ergué-Gabéric, La maladie a réduit les moyens financiers des cultivateurs et les contraint à faire eux-mêmes tous les travaux agricoles .
Dans le livre de Jean-Marie DEGUIGNET « Histoire de ma vie » ,il nous décrit ,dans le paragraphe « la mort des pommes de terre », l’apparition de la maladie qui fit disparaître la variété « saucisses »(a). On remarquera que dans le pays bigouden, une autre variété du tubercule était cultivée et résista beaucoup mieux à la maladie. Elle permit de réduire le risque de famine comme en Irlande .Cependant ,le nombre de mendiants passe de 29 en 1841 à 198 en 1846. C’est donc dans cette triste condition que l’on retrouve les journaliers disparus !
Toujours dans ce même livre ,les fermes de Guilly-Bian ,de Guilly-Bras étaient mentionnées avec d’autres dans une comptine en breton ,pour attirer le « feu de Dieu » sur ces lieux dont les occupants n’avaient plus aucune charité pour les mendiants .3– La papeterie de Odet :
- L’examen des actes de naissances de 1828 à 1866, montre la montée en importance de la fabrique de papier de Odet .Elle emploie de nombreux ouvriers et surtout des journaliers en cette période difficile. Ils habitent Keranguéo, Kerho et Odet.
- Après Monsieur le MARIE, la famille BOLLORE prend la direction de l’usine. Elle demande à la commune de faire construire ou d’améliorer la route qui conduit à l’usine. Ce sont ainsi des journaliers en chômage qui réalisent ce travail.
- Autre fait de société qui caractérise l’époque : le chemin de fer arrive en gare de Quimper en 1863. Ce nouveau moyen de transport rapproche la commune de la capitale et participe certainement au changement des mentalités.
- (a) Dans ma jeunesse ,après la guerre ,il subsistait encore quelques pommes de terre de cette variété. Les cultivateurs qui en possédaient encore les plantaient toujours dans un endroit hors de vue. Il existaient des « commandos » d’envieux qui allaient voler le précieux tubercule, de nuit, dans les champs repérés.
[modifier] 6.2 La randonnée par Guilly-Vian
- Départ à Lestonan sur le grand parking
- Prendre la direction de Kerho : à Kerho admirer les vieilles bâtisses (fenêtres à meneaux).
- A Quillyhouarn, admirer le bel ensemble de bâtiments ,auges , etc.…
- Prendre à droite « hent ar guilli » , descendre jusqu’à la fontaine.
- Les éboulis de pierres sont sur les emplacements des carrières.
- Remonter jusqu’à Guilly vian. Respirer.
- Remarquer le nombre de maisons et étables, les grosses pierre, les auges.
- En longeant la nationale revenir à Lestonan, voir la vieille ferme de Lestonan Vian.
- Il est aussi possible de prendre à droite dans le bourg vers Kerhuel.
- Descendre dans le vallon en forme de parc jusqu’à la route de départ.
- Revenir au parking central.
Cette promenade dure environ 2 heures en marchant tranquillement. Assez vallonné
Thème de l'article : Monographie d'un lieu-dit de la commune d'Ergué-Gabéric Date de création : juin 2006 Dernière modification : 5.01.2008 Avancement : [Développé] |